Mon expérience en CMP

Je suis actuellement suivi en CMP.

Ma critique porte sur mon expérience personnelle puis tend vers des questions plus générales. Je m'excuse d'avance pour le ton froid et présomptueux.
Ce système ne semble pas me convenir. Soit que je suis trop exigeant et j'en attends trop de la « médecine », soit que je suis tombé sur des personnes ou une structure qui ne sont pas compétents pour traiter mes problèmes – si tant est que j'en ai.

Pour commencer, ce sont les standardistes qui nous affectent les médecins, de façon totalement arbitraire; sans même passer par une infirmière; elles partent du principe que tous se valent et ont la même qualité pour traiter n'importe qui. Pourquoi pas.

J'ai vu un psychiatre et une psychothérapeute – dont certains ont une approche psychanalytique, d'où le lien avec ce forum.

D'abord je note leur incapacité à m'expliquer de façon claire et professionnelle le sens d'une thérapie.
Leur seule réponse consiste à répéter la même banalité: mieux comprendre ses angoisses pour agir dessus – en une de psychologies magazine toutes les semaines. Rien de plus. Je suis conscient qu'ils n'ont pas de recette miracle; en fait, je croyais naïvement avant de commencer qu'il suffirait que j'expose mon récit pour qu'ils y décèlent ce qui ressemble à des symptômes qui renvoient à des classifications connues et donc à des pistes pour les traiter.

Mais rien de cela semble-t-il. Il m'écoutent; je parle, je livre mes problèmes personnels et toutes les interprétations que j'ai pu en  faire depuis longtemps, les liens logiques etc.

Je ne sais pas si mes analyses sont suffisamment pertinentes pour qu'ils n'aient pas à y revenir, mais ils restent passifs, et se limitent à poser des questions pour mieux éclaircir certains points – normal en somme -  ou alors pour faire mine d'exister, reprendre mes interprétations sous une forme simplifiée dans un ton faussement déclaratif alors qu'ils savent que c'est de la redite, qu'ils enfoncent des portes ouvertes.
Des suggestions complètement ahurissantes par leur banalité et qui montrent qu'ils ne saisissent pas le malaise dans son étendue et sa spécificité: un problème de sociabilité ancré depuis toujours, exacerbé par une diversité de facteurs qui compromettent chaque mouvement; une inhibition du fait d'un sentiment profond et continu de honte qui confinent dans une solitude qui tend vers l'isolement, moyennant de rapports de plus en plus faux (pardon pour l'abstraction);
et ce qu'ils suggèrent: s'inscrire dans un club de sport: le lieu commun qu'on peut entendre de la bouche de sa mère, dans les séries télé ou qu'on peut lire sur tout type de forum. En somme, quelles différences avec monsieur tout le monde pour interlocuteur?
Pas de recettes sorties de traités de psychopathologie oui, mais pas de recours à la science non plus visiblement.

   En outre je relève leur négligence à ce niveau. Il ne prennent pas de notes. Aussi il m'arrive souvent de répéter les mêmes choses d'une séance à l'autre; ce qui empêche toute cohérence et toute continuité dans la thérapie – sans parler de la lassitude et l'agacement.
       A croire que leur tâche consiste à écouter les gens semaine après semaine déballer leur problèmes de façon anarchique sans réel investissement de leur part. Un système qui veut se donner le mérite d'aider les plus pauvres dans leurs problèmes personnels. Des moyens considérables pour un cache-misère. Pour les cas sérieux ou diminués par la maladie ou l'usure d'une vie difficile (l'alcool, la misère etc.) – et envers lesquels leur condescendance est infecte- leur seule qualité de médecin semble donner l'illusion d'une prise en charge.
     
Après que j'essaye de leur expliquer avec tact les réserves que j'ai de leur méthode et que le crédit du «parler pour mieux comprendre ses angoisses » s'épuise (ils n'ont que ces mots à la bouche), ils m'interrogent sur ce que je veux, et devant mon scepticisme, insistent pour que je leur suggère sur la façon de me guérir; comme s'ils inversaient la charge des soins, pour la seule raison qu'ils n'ont pas la moindre idée de comment y procéder.

Au final je m'interroge sur la valeur du système de santé actuel dans au traitement des problèmes personnels des gens, que ce soit dans le public ou dans le privé. Vu le degré de complexité des troubles et le défaut de qualité des soins – en raison du manque d'investissement du médecin du fait d'un nombre énorme de patients et/ou sa compétence – quelle efficacité?