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Pour que vive la psychanalyse ( ECF)

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Pour que vive la psychanalyse ( ECF)

Jacques-Alain Miller
La Lettre en ligne ( LEL ): Vous avez annoncé un grand Meeting à la Mutualité, les 9 et 10  février prochains, pour la défense et la promotion de la psychanalyse partout où elle est mise en cause, en particulier à l’Université. Pourquoi ? Que se passe-t-il ?

Jacques-Alain Miller (JAM)  : Je suis content de deux choses. D’abord, d’avoir réussi cette fois à annoncer une réunion bien à l’avance, deux mois, alors qu’entre le moment où j’ai inventé le Forum extraordinaire et sa tenue, il s’est écoulé moins de quinze jours. Deuxièmement, de tenir la semaine précédente un Colloque on ne peut plus officiel, “sous le Haut Patronage du Ministère de la Santé”, pour un public restreint de 250, sur invitation uniquement, tandis que le Meeting de la Mutualité réunira 1000 personnes, sous le Haut Patronage, si je puis dire, de BHL et de Sollers. Dans ce meeting, on reprendra, en haussant le ton, certains des thèmes du Forum : l’étouffement de la Culture par les bureaucrates de l’évaluation forcenée, fanatique ; la recherche fondamentale en biologie étranglée par la folie NeuroSpin ; d’une façon générale, les ravages dus au culte imbécile du chiffre. Mais aussi on informera le public et on le mobilisera contre l’opération en cours dans l’Enseignement supérieur et la Recherche. Cette opération, c’est une “nuit des longs couteaux”, ou, disons, pour être plus exact, une “année des longs couteaux”. Lors de conciliabules animés par Jean-Marc Monteil, longtemps chef de la DES (Direction de l’Enseignement supérieur), aujourd’hui conseiller du Premier ministre, il a été décidé de ne pas attendre plus longtemps pour liquider la psychanalyse et la clinique à l’Université. Les cognitivistes veulent en finir une fois pour toutes avec les cliniciens, dont les cours drainent les flux étudiants les plus importants. Partout en France, les départements de psychologie clinique se voient malmenés, on leur refuse des habilitations, on leur colle des rapports défavorables, on leur supprime des enseignements, on les vexe systématiquement, on leur fait sentir qui tient le manche. L’équipe de recherche du département de psychanalyse, que je dirige, est elle-même dans le collimateur, elle est supposée être “visitée” en janvier sous la houlette d’un maître du cognitivisme français, grand évaluateur devant l’Éternel. J’ai déjà eu l’occasion de le moucher personnellement à deux reprises, il m’a fait ses excuses, oralement et par écrit, c’est oublié, je ne suis pas rancunier, – mais je n’avais pas encore connaissance du panorama d’ensemble : ce que je prenais pour un incident mineur était la pointe de l’iceberg. En un mot, c’est l’offensive générale des cognitivistes, longuement méditée, réalisée en forme de Blitzkrieg, visant notre éradication. Ils se sont installés d’emblée dans la phase d’élimination sans phrase : notre ami Roland Gori, à la tête d’un syndicat réunissant plus de 200 psychologues cliniciens universitaires, et fort des milliers de signatures (plus de 8 000) réunis par son manifeste “Sauvons la clinique”, a sollicité un entretien auprès de Mme Valérie Pécresse ; au bout d’un mois, celle-ci lui a fait répondre que son agenda était trop chargé pour lui permettre de le recevoir dans des délais convenables, et lui a signifié qu’elle ne le recevrait pas. Donc, hautement représentatif de la psychologie clinique universitaire, Gori, avec lequel nous faisions jadis, Roger Wartel et moi, la revue Cliniques, ne sera pas même reçu par un membre du cabinet. Le message est clair, il est univoque : vous êtes déjà morts.

Or, je vais sans doute vous étonner, je ne crois pas du tout que Valérie Pécresse soit personnellement engagée dans cette opération d’extermination. Je sais par Catherine Clément, qui la connaît, que la ministre, alors qu’elle était simple députée, ne manquait pas de sympathie pour notre combat contre l’amendement Accoyer, car elle avait dû s’opposer à ce que l’on fasse bouffer de la Ritaline à ses enfants, et elle a une petite idée des excès où conduit l’idéologie cognitivo-comportementaliste. Non, Mme Pécresse est actuellement l’otage de la politique – qui n’a rien de libéral, qui est d’inspiration PS – que suit depuis plusieurs années la DES. Toute la question pour moi est de savoir si elle aura la force de caractère et l’acuité politique qui lui permettront de s’extraire de cette politique. Celle-ci, qui s’est imposée sous l’impulsion de Monteil, se présente comme moderniste et seule capable de dynamiser l’Université et la recherche en mettant au pas les universitaires et les chercheurs, leurs hiérarques, leurs féodalités, leurs jardins secrets. En vérité, c’est une politique parfaitement ringarde, celle d’une bureaucratie qui ne se sent plus, qui croit que son heure est venue, qui fait preuve d’un autoritarisme hyper-napoléonien, et qui croit ce faisant singer les Américains. Rions ! Ce sont nos mêmes vieux hauts fonctionnaires de toujours, la même morgue, la même arrogance, doctrinant urbi et orbi sur des domaines dont ils ne connaissent rien.  Le recteur Monteil est un psychologue social cognitiviste de petite envergure, dont l’épistémologie est celle d’un manager, non celle d’un savant. C’est un fonctionnaire d’autorité, qui parle en maître aux universitaires, qui veut “décloisonner” les disciplines, et ne plus voir qu’une seule tête, habitée de la même “méthodologie”. Centralisation, homogénéité, nivellement, ignorance, tous les ingrédients sont là pour produire un désastre de type nouveau, exponentiel par rapport à celui qui prévaut présentement. Le combat va être dur, car leur dispositif est en place, consolidé, accroché au terrain. Le niveau Premier ministre est tenu par l’adversaire. Nous n’avons rien vu venir, rien préparé. Mais ce combat est gagnable, je vous l’assure. L’excès même de cette offensive, son ampleur sans précédent, cette volonté manifeste de liquidation sans phrase de la psychanalyse à l’Université, alors que Lacan continue d’être en France comme à l’étranger un phare de l’intelligence française, si je puis dire – et quel département universitaire a la projection internationale du département de psychanalyse ? – l’hubris du cognitivisme triomphant, tout cela le promet à la Roche Tarpéienne. Depuis bientôt 30 ans, les cognitivistes terrorisent l’Université, influencent l’administration, les médias, le public. Ils ont vaincu d’innombrables adversaires, les ressentiments se sont accumulés, ils se sont cru tout permis. Eh bien, c’est terminé. Le drapeau de la résistance est levé. Les psychanalystes ne plieront pas. D’abord, désigner l’offensive ennemie : ce sera LNA 9, qui sortira fin janvier. Ensuite, lui opposer une force de frappe à déploiement rapide : ce sera le Meeting de la Mutualité, avec BHL et avec Sollers, et les principales figures des victimes du cognitivo-évaluationnisme. Et après, la guerre de reconquête, qui sera longue et acharnée. Évidemment, je m’amuse à utiliser ce vocabulaire guerrier. Mais tout de même, les cognitivistes nous ont déclaré une guerre qui, intellectuellement, professionnellement, est une guerre à mort. Donc, nous sommes contraints de suivre, et de les rejoindre aux extrêmes. Donc, il ne s’agit pas d’une guerre défensive, mais bien d’une contre-offensive, visant la déroute de l’adversaire. Elle se déploiera sur plusieurs fronts. Il y a le front psy, certes, mais il y a aussi les biologistes non cognitivistes, il y a les humanités, il y a aussi les mathématiciens. En date du 21 mai dernier, trois institutions représentant la communauté mondiale des mathématiciens et statisticiens, ICIAM, IMS, et IMU (The International Council of Industrial and Applied Mathematics ; the Institute of Mathematical Statistics ; the International Mathematical Union) ont établi une Commission conjointe sur “l’évaluation quantitative de la Recherche”, mettant en question la “culture of numbers” qui s’est progressivement imposée devant l’impuissance à mesurer adéquatement la qualité. Qui m’a fait connaître ce texte précieux, que je vais traduire et publier ? Bernard Monthubert, professeur à l’Institut mathématique de Toulouse, successeur de Trautmann au CA de “Sauvons la recherche”, qui me l’a adressé à l’occasion du Forum extraordinaire. Nous ne sommes pas seuls. Nous sommes loin d’être seuls. Nous sommes plus nombreux et bien plus savants et bien plus agiles que la secte cognitiviste. Celle-ci n’a prospéré que par notre négligence, par notre dispersion, elle a surfé sur le mépris intellectuel que nous avions pour cette doctrine d’imposture, elle a gagné les esprits de nos gouvernants en leur promettant, tel l’esprit malin, qu’ils seraient comme des Dieux. C’est fini, tout ça. Nous sommes réveillés. Nous allons réveiller les autres. Et le cauchemar finira par se dissiper. Et, une fois dessoulés, ils diront : “Comment avons-nous pu ?” Écoutez-moi bien : le reflux du cognitivisme a commencé.

LEL : Il semble qu’à l’origine des attaques que vous dénoncez, on trouve  une agence dépendant de l’État : l’AERES (Agence d’évaluation de la  recherche et de l’enseignement). Pouvez-vous nous en dire plus sur  cet organisme ?

JAM  : L’AERES est l’usine à gaz inventée par les cognitivo-évaluationnistes pour mettre l’Université française en coupe réglée, et accomplir le programme apocalyptique de la secte. Qui l’a conçue ? L’inévitable Monteil. Il en a été nommé président le 21 mars dernier. Il a quitté ce poste le 11 juillet suivant, quand il a été appelé au cabinet de François Fillon. C’est lui qui continue de tirer les ficelles, comme d’ailleurs à la DES. Qui traite le secteur psy à l’AERES ? Le Pr Fayol, de Clermont-Ferrand. Qui est leur correspondant à la DES ? Le président de la FFP (Fédération française de psychologie), Lécuyer. C’est le trio de la mort, les concepteurs de l’opération “Zéro psychanalyse à l’Université”. LNA 9 les présentera un par un au public : l’homme et l’œuvre. Le style sera froid, chirurgical. Les faits parlent d’eux-mêmes. C’est maintenant à Valérie Pécresse de savoir si elle veut rester dans l’Histoire comme la ministre qui aura laissé assassiner la psychanalyse. Mais quoi qu’il en soit de sa décision, la psychanalyse aura sa revanche, et avec elle, les discours et les personnes que le cognitivisme a ravagés.


LEL : Outre le forum, quels sont vos projets ?

JAM  : Oui… Trop nombreux pour que je les énumère ce matin. Revenez à la charge durant la trêve des confiseurs, il y aura une petite accalmie.


Cabinet de psychothérapie et de Psychanalyse de Christelle Moreau, MAISON de la SANTE, 7 avenue Alfred Mortier, 06000 NICE CENTRE, Arrêt de TRAM Lycée Masséna, Cathédrale Vieille Ville, pour rendez-vous, merci de me joindre au 06 41 18 52 56, à bientôt.
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#2  2553

Re: Pour que vive la psychanalyse ( ECF)

Réponse par Mail de Jean-Robert Rabanel

Cher JA Miller,

Après lecture de vos réponses à “La Lettre en ligne”, je voudrais vous dire un mot au sujet de Jean-Marc Monteil. C’est d’abord un souvenir.

Lors de la création de la Section clinique de l’Institut du Champ freudien à Clermont-Ferrand, je vous avais demandé de faire un courrier au doyen de la Faculté des Lettres pour qu'il accepte de nous louer des salles. Celui-ci avait accédé à notre demande, tout en nous priant d’en référer au Président de l'Université de l'époque, qui était justement M. Monteil.

Au téléphone, celui-ci ne me fit pas d’objection, précisant que nous étions si différents que nous ne nous porterions pas tort. Il ajouta aimablement qu’il avait pu apprécier favorablement l'aide que j'avais apportée en tant qu’analyste à quelqu'un de son proche entourage.

C'est le seul contact que j'ai eu avec J.M. Monteil, et, comme vous le voyez, il a été empreint de courtoisie. J'ai connu ensuite le déroulement de sa carrière, à Bordeaux d'abord, puis à Paris. À l'Université Blaise-Pascal de Clermont, il avait créé, sur les ruines de l’Institut de psychologie appliquée, son Laboratoire de psychologie de la cognition ; il fut le Président de l’Université de 1992 à 1997. Il est ensuite devenu le recteur de Bordeaux, et il a écrit alors un important rapport intitulé “Propositions pour une nouvelle approche de l'évaluation des enseignants”, qu’il a remis à François Bayrou, ministre de l’éducation nationale. Je suppose que ce rapport est pour quelque chose dans sa nomination en juillet 2002 comme directeur de l’Enseignement supérieur. Le ministre qui l’a nommé était Claude Allègre. Il est devenu le 21 mars dernier le président du conseil de l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (AERES), poste qu’il a du quitter le 22 mai, au moment il était nommé chargé de mission auprès de François Fillon. C’est sans aucun doute l’homme de l’évaluation dans l’Université française. C’est son successeur au Laboratoire de Clermont, le Pr Fayol, qu’il a choisi pour superviser les nombreuses équipes de l’AERES qui vont toute l’année durant expertiser tous les cliniciens et psychanalystes universitaires. C’est leur triomphe.

On peut se demander comment la Faculté de psychologie de Clermont, où Foucault avait enseigné, qu’il avait marquée de son enseignement, avait pu devenir un bastion du cognitivisme. Voici ce qui s’est passé.

Pour le seconder à Clermont, Foucault avait choisi Mme Pariente. Celle-ci devint la directrice de l'Institut de Psychologie Appliquée. C’était une clinicienne, et nous l’avons toujours soutenue, Simone et moi, une ancienne normalienne, comme son mari, le philosophe Jean-Claude Pariente, dont vous connaissez la réputation, et qui est encore venu faire une belle conférence en mars dernier à l’Association Cause freudienne, sur la notion de nom propre, que nous allons publier. Mme Pariente aurait beaucoup de choses à dire sur son combat à Clermont, son éviction, et la suppression de l'Institut de Psychologie Appliquée au profit du Laboratoire de J.-M. Monteil.

René Haby, le premier ministre de l’éducation nationale sous Giscard, promoteur du “collège unique”, fut recteur de l’Université de Clermont. Alice Saunier-Séité, qui lui succéda aux Universités en 1978, refit la carte des Facultés de psychologie, et éradiqua de Clermont la clinique au profit du cognitivisme. Ce fut surprenant à l’époque, d’autant que Mme Pariente était giscardienne en politique alors que M. Monteil, lui, était connu pour être de tendance PS. Toujours est-il que c’est ainsi que la “Fac de psycho” de Clermont devint ce qu’elle est devenue.

C’est maintenant le Pr Fayol qui règne en amître absolu sur la psychologie à Clermont. De Monteil à Fayol, en 30 ans, pas un seul professeur, pas un seul maître de conférences, pas un seul assistant, pas un seul chargé de cours qui ait été clinicien. Le désert. C'est au point qu'il n'y a pas de DESS de psychopathologie à Clermont, cas unique selon Jean-François Cottes.

Bien cordialement.

Jean-Robert Rabanel
DEPARTEMENT DE UNIVERSITE DE PARIS VIII
PSYCHANALYSE
PARIS, LE 30 mars 1992
LE DIRECTEUR

---------------.......................................................................
Puis de nouveau JAM :

A Monsieur le Doyen de la Faculté des Lettres de Clermont-Ferrand
Monsieur le Doyen et cher collègue,

Je me permets de vous écrire au sujet d’une « Section clinique « à Clermont-Ferrand, qui se recommande du Département que je dirige à l’Université de Paris VIII.

Le Dr Jean-Robert Rabanel est connu et apprécié depuis des années de moi-même et de la plupart des membres de l’équipe doctorale « Psychanalyse et champ freudien » que j’anime au Département. En particulier, le Dr Rabanel a été invité à collaborer à la « Section clinique » de Paris, que nous avons créée dans le cadre du service de formation permanente de l’Université.

De nombreux psychanalystes ont voulu à leur tour créer de telles « Sections cliniques » à l’étranger. C’est ainsi que j’ai accepté de donner les auspices du Département à des « Sections » qui se sont ouvertes à Bruxelles, Madrid, Rome, et Barcelone. Ces établissements sont gérés de façon autonome par leurs responsables locaux, en général à travers des associations sans but lucratif. Par contre, les programmes, les contenus et les méthodes d’enseignement sont concertés avec nous.

Une « Section clinique » s’est ouverte l’an dernier à Bordeaux, avec plein succès. Le Dr Rabanel a voulu en créer une à Clermont, et je lui ai donné mon appui.

S’il était possible à l’Université de Clermont-Ferrand de mettre des locaux à la disposition de ce projet, je souhaiterais vivement qu’elle le fasse. A mon sens, un véritable intérêt public s’attache en effet à la divulgation d’un enseignement méthodique et rationnel de la psychanalyse : le désir de « réaliser sa personnalité » permet des exploitations éhontées ; on ne peut supprimer ce désir, que nourrit le « désenchantement » moderne ; mais on peut l’orienter vers une discipline de vérité, qui n’est pas incompatible avec une perspective scientifique, et qui a sa place dans l’Université : la discipline analytique.

Multiplier des « Départements universitaires de psychanalyse » serait souhaitable ; à défaut, l’Université, en aidant les « Sections cliniques », peut jouer un rôle salubre.

Veuillez agréer, Monsieur le Doyen et cher collègue, les assurances de ma haute considération,

Jacques-Alain Miller


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#3  2559

Re: Pour que vive la psychanalyse ( ECF)

Ca promet...


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#4  2747

Re: Pour que vive la psychanalyse ( ECF)

Rentrée 2008, Accoyer retravaillé par Bachelot
La question du titre de psychothérapeute sera encore remise sur le tapis de l'actualité en début 2008. Selon Libération et Jacques-Alain Miller, la Ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, aurait l'intention de sortir des décrets d’application de l’article 52 de la loi du 13 août 2004 concernant le titre de psychothérapeute.Depuis plus de trois ans, et ce, surtout depuis l'amendement Accoyer portant sur la règlementation du titre de psychothérapeute, les milieux psy tergiversent, s’interrogent et se tabassent verbalement à coup de savoir et de parcours reconnus ou pas, par qui ou par quoi.
Il eu s’agit un temps, de formation universitaire obligatoire en psychologie clinique pour user du titre de psychothérapeute, puis vint le livre noir de la psychanalyse, enfin, se greffa la possibilité de considérer les psychanalystes comme des psychothérapeutes.
Donc, par voie de conséquences, la possibilité d’une possible obligation au parcours universitaire classique pour eux aussi. Enfin, et ce, il y a quelques jours, un revirement de situation annonçant la nouvelle année.

La Ministre de la Santé a mis en place un groupe de travail chargé de rédiger des décrets pour janvier.
On peut donc déjà penser que le bon rapport que cette ministre entretient avec Jacques-Alain Miller, entre autres , mais aussi avec toute la psychanalyse, permettra de laisser en paix les institutions psychanalytiques d’ordre privé.

D’après Libération, je cite :

« Le diplôme de psychologie clinique, qui sera exigé pour user du titre de psychothérapeute, ne sera pas que le fait de l’université. Des instituts pourront passer contrat »

Une excellente nouvelle donc, pour toutes les institutions et grandes écoles privées qui constituent l'essentiel des formations actuelles sur le "marché" de la thérapie.

Et, puisque la mention de psychothérapeute n’est pas obligatoire pour le psychanalyste, si il ne désire pas en porter le titre, alors, il pourra exercer sans demande ultérieure ou homologation quelconque. Il devra cependant répondre, comme à ce jour, d’une reconnaissance de ses pairs. Pour en savoir plus et pour commenter l'article, rendez vous sur notre forum


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#5  2769

Re: Pour que vive la psychanalyse ( ECF)

Petit historique, afin de suivre les évènements et de ce les rappeler :
Voici une interview d'Elisabeth Roudinesco, historienne de la psychanalyse effectuée en 2003 et reçus par Mattei.

Les représentants de la psychanalyse demandent le retrait de l'amendement Accoyer, qui visait à règlementer le milieu. Le ministre, lui, propose de faire un annuaire commun des analystes.

.............

Historique et inédit. Vendredi matin, un ministre de la Santé a reçu pour la première fois la quasi-totalité des représentants des sociétés de psychanalyse, des freudiens les plus classiques aux lacaniens les plus historiques. Une assemblée presque unanime pour demander à Jean-François Mattei le retrait ou, au minimum, le changement de l'amendement Accoyer, voté à la va-vite le 8 octobre à l'unanimité à l'Assemblée nationale. Un amendement qui entendait obliger tous les psychothérapeutes (dont les analystes) à avoir une formation de médecin, de psychologue ou de psychiatre pour exercer. «Afin, disait-il, d'éviter des dérives sectaires.» Mais, au passage, il risquait de bouleverser les pratiques. Devant le tollé et avant le passage en janvier du texte au Sénat , Bernard Accoyer (député UMP) avait déclaré à Libération qu'il allait proposer de modifier son projet. Vendredi, Mattei a annoncé qu'il se proposait de faire un annuaire commun des analystes. Afin d'en être le gardien. Une protection de l'Etat qui n'est pas sans poser de nouvelles interrogations. Elisabeth Roudinesco, historienne de la psychanalyse, était présente à la rencontre avec Jean-François Mattei. Elle raconte ce moment qu'elle qualifie d'«historique» pour la psychanalyse française.

Une rencontre inédite. Comment était l'ambiance ?

Excellente. Le ministre a joué son rôle en proposant aux psychanalystes de les «protéger» des dérives de la psychothérapie. Qu'est-ce que le ministre a vraiment proposé ? Il a expliqué qu'il y avait trois options : soit le passage en force de l'amendement Accoyer, ce qu'il ne souhaitait pas ; soit le retrait pur et simple, parfaitement possible compte tenu des «navettes» entre le Sénat et l'Assemblée. Soit un aménagement de l'amendement excluant définitivement la psychanalyse du champ de ses applications. La Société psychanalytique de Paris (SPP), l'Association psychanalytique de France (APF), la Société de psychanalyse freudienne (SPF) et l'Association lacanienne internationale (ALI) ont d'emblée proposé l'aménagement et accepté la nouvelle proposition du ministre. L'Ecole de la cause freudienne (ECF) a demandé le retrait.

Le ministre a ensuite indiqué que le titre de psychanalyste devait être réservé aux écoles qui le délivrent. Mais pour cela elles auront besoin à l'avenir, a-t-il dit, de la protection de l'Etat. En conséquence, il a explicitement incité les analystes à s'unir pour rédiger un annuaire commun qui serait déposé entre les mains bienveillantes du ministère, lequel se porterait ainsi garant de la sécurité des sociétés psychanalytiques face aux dérives de la psychothérapie. Après quelques hésitations, la totalité des présents, à l'exception de la présidente de l'ECF, a accepté de «livrer leurs annuaires» au ministère. J'ai souligné que de nombreuses sociétés c'est-à-dire la moitié des praticiens en nombre ne seraient pas d'accord avec cette proposition, et que d'ailleurs ils étaient favorables au retrait pur et simple de l'amendement.

Un annuaire commun ne vous paraît pas une bonne idée ?

Certainement pas, et c'est pourquoi j'ai demandé que l'on réfléchisse, non pas à des annuaires ou à une protection de l'Etat qui était acquise, mais à un véritable état des lieux visant à comprendre la recomposition générale du champ «psy» : psychologie clinique, psychiatrie, psychanalyse, psychothérapie. J'ai demandé que soit diligentée une mission de sages pour une étude réelle de la souffrance psychique en France et des praticiens qui s'en occupent. J'ai fait valoir aussi que l'Université était amenée à jouer un rôle fondamental à l'avenir, puisqu'elle forme tous les psychologues cliniciens, parmi lesquels se recrutent les psychanalystes. J'ai souligné qu'il serait souhaitable de séparer la psychologie clinique, discipline humaniste, de la psychologie cognitive, comportementale ou expérimentale. Le ministre et les analystes présents ont déclaré que ce problème n'était pas à l'ordre du jour.

Mais, dans les faits, les analystes vont-ils être d'accord avec cette révolution que serait la constitution d'un annuaire commun ?

J'ignore pour l'heure quelle sera la réaction de la «base» des praticiens à la proposition de leurs représentants. Le débat est désormais public, et il se déroule autant dans les médias que dans les couloirs des ministères. Je n'aime pas écrire l'histoire à chaud, et d'ailleurs rien n'est encore joué. Cependant, il y a là un tournant historique en France. C'est la première fois qu'une partie non négligeable de la corporation freudienne propose de s'en remettre à l'Etat pour la préservation de ses institutions. Si cela devait être entériné, ce serait un aveu de faiblesse et le signe d'une sorte de faillite de la réflexion intellectuelle des psychanalystes. Ils auraient sauvé leurs corporations au prix de perdre leur âme. Cela conduirait en outre à une bipolarisation du champ psychanalytique, les uns regroupés autour de la SPP , les autres de l'Ecole de la cause , avec au centre la puissance montante de l'Université et de groupes indépendants qui ne voudront pas s'inféoder.


Cabinet de psychothérapie et de Psychanalyse de Christelle Moreau, MAISON de la SANTE, 7 avenue Alfred Mortier, 06000 NICE CENTRE, Arrêt de TRAM Lycée Masséna, Cathédrale Vieille Ville, pour rendez-vous, merci de me joindre au 06 41 18 52 56, à bientôt.
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#6  2770

Re: Pour que vive la psychanalyse ( ECF)

LOI ET DÉCRET SUR LE TITRE DE PSYCHOTHÉRAPEUTE, tout le monde se bat...

La FF2P participe très activement depuis 4 ans à des négociations permanentes avec les Pouvoirs publics (2 500 rapports, lettres et e-mails différents échangés).

Depuis octobre 2003, par rapport aux divers amendements proposés par Bernard Accoyer, les avancées déjà obtenues par la lutte déterminée des organisations de psycho­thérapeutes — au premier rang desquelles la FF2P — sont loin d’être négligeables :
• les psychothérapeutes ne sont pas considérés comme de simples « outils » ou « médi­caments » ;
• la profession n’est pas réservée uniquement aux médecins et psychologues ;
• son exercice demeure entièrement libre ; seul le titre est réglementé ;
• les méthodes ne sont pas limitées à trois (psychanalyse, TCC et thérapies familiales) ;
• les formation privées sont prises en considération, et leur accréditation par convention avec l’université est envisagée ;
• les mesures transitoires pour les professionnels en fonction n’exigent plus une pratique déclarée depuis 1998, mais depuis 2005 ;
• le principe de la présence de psychothérapeutes dans les commissions d’agrément est admis.
• les deux derniers amendements de M. Accoyer, de janvier 2007, ont été considérés comme non conformes à la Constitution par le Conseil Constitutionnel, et annulés.
• la dernière version du projet de décret d’application n’a pas été retenue par le Conseil d’État, en avril 2007. Ainsi, la loi du 9 août 2004 n’est toujours pas applicable.

La FF2P a écrit à deux reprises à Nicolas Sarkozy, Président de la République – qui s’est engagé sur certains points : conventions possibles des organismes de formation avec les universités, validation des professionnels en exercice par des commissions comprenant des professionnels qualifiés, etc.
Le Ministère de la santé vient d’accorder une audience de près de deux heures, ce 12 décembre, à quatre représentants du Bureau national de la FF2P. Mme le Dr Elvire Aronica, Conseillère technique responsable des Politiques de santé et Mme Julie Barrois, chargée de dossiers à la DGS, nous ont longuement et très attentivement interrogés et écoutés avec bien­veillance pour mieux saisir les nombreuses subtilités de ce dossier, nouveau pour elles. Nous leur avons remis de nombreux documents et quelques ouvrages, et développé nos reven­dications, visant à la fois la sécurité des usagers et celle des professionnels. Mme Aronica a évoqué la préparation d’un nouveau décret, en concertation avec le Conseil d’État

Dr Michel Meignant, président
et Serge Ginger, secrétaire général


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#7  2839

anonyme9
Membre d'honneur
Pas de photo !

Re: Pour que vive la psychanalyse ( ECF)

plutôt qu'une réponse , un témoignage:
autour de moi, les rares très rares personnes dans cette vallée rurale très inculte, abreuvée à TF1 et M6 ,quand je peux" discuter," je rencontre des gens pollués par l'idéologie américaine , la science fiction, l'ésotérisme, les théories fumeuses lues sur internet : le créationnisme, la remise en cause de freud.. l'anti tout scientifique!
on est loin de : les faits/les hypothèses/l'analyse / la mise à l'épreuve des hypothèses/ thèses /antithèses../preuve etc
bref recul général constaté à l'école de l'esprit scientifique!
une sorte de  religiosité attrape tout : les extra terrestres! la vie sur terre avant notre race humaine d'une autre race etc etc ...
ça me fait froid dans le dos! car ces gens sont hermétiques à toute recherche !
ils affirment mordicus! pas de place "au doute! au questionnement sur soi ! l'inconscient nié ...j'en reste sans voix..... il manque un squelette au raisonnement...des bases culturelles que la philo, l'hitoire géo la sciencr devraien t apporter!!
ce sont mes profs qui m'ont formée à tout cela! ma prof de philo qui nous a  longuement parlé de freud , mais aussi de la gestalt, des théories  sur la caractère etc etc ..de darwin, marx .....de ce qui les a précedés . j'ai eu des profs extraordinaires qui m'ont formée à l'esprit critique !! merci à eux!!
c'était ...en 1967.....)
en existe-t-il encore ? je l'espère! on en a besoin !
sinon je ne donne pa scher de la psychanalyse ..entre autres..

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#8  2841

Re: Pour que vive la psychanalyse ( ECF)

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Paris, le 3 janvier 2008 Les vœux de la LDH pour 2008 : retrouver la République En ce début d’année 2008, c’est d’abord aux instituteurs de la République que la Ligue des droits de l’Homme tient à adresser ses vœux les plus solidaires. A ces instituteurs que le Président de la République, inconscient des devoirs de sa charge, a insultés dans l’homélie qu’il a prononcée le 20 décembre dernier comme « chanoine du Latran ». Selon Nicolas Sarkozy, « dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance ». Le monde est plein de « fous de Dieu » qui, portés par une « espérance » délirante, poussent leur « engagement » jusqu’à « la radicalité du sacrifice de leur vie »… et de centaines d’autres vies innocentes. Le tout au nom de « la différence entre le bien et le mal » et de la purification des âmes. Qu’en tant qu’individu Monsieur Sarkozy mette ces valeurs au pinacle n’est qu’un signe de plus de son ancrage, derrière l’agitation d’une communication « décomplexée », dans les valeurs les plus traditionalistes de la société française. Mais qu’en tant que Président de la République française il mette le curé au-dessus de l’instituteur comme responsable de « la transmission des valeurs », qu’il ignore à ce point ce que sont précisément les valeurs de la République qu’il est censé représenter, témoigne de l’ampleur de la crise politique et morale qu’aggrave son exercice de la fonction présidentielle. L’article 1er de la Constitution définit la République française comme « laïque, démocratique et sociale ». « Laïque », elle refuse le mélange entre convictions religieuses et exercice des responsabilités politiques. « Démocratique », elle refuse la concentration des pouvoirs entre les mains d’un « Président-Soleil » entouré de « collaborateurs » et de courtisans. « Sociale », elle refuse la juxtaposition d’un « bouclier fiscal » pour les plus riches et de la régression du « bouclier social » pour les plus pauvres. Ce n’est pas seulement dans les jets privés, les yachts et au « Fouquet’s » que s’étale le mépris des privilégiés pour cette fameuse « France qui se lève tôt ». C’est aussi dans le cynisme avec lequel sont foulées aux pieds, jour après jour, les valeurs républicaines. La LDH salue donc d’abord, aujourd’hui, ces instituteurs qui, à ses yeux, restent les mieux à même de transmettre le respect des valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité et de solidarité. Et elle souhaite que 2008 donne à tous les Français plus d’occasions qu’en 2007 de retrouver, face au spectacle que donne la représentation politique, confiance en l’avenir de la République.

Merci Catherine.


Cabinet de psychothérapie et de Psychanalyse de Christelle Moreau, MAISON de la SANTE, 7 avenue Alfred Mortier, 06000 NICE CENTRE, Arrêt de TRAM Lycée Masséna, Cathédrale Vieille Ville, pour rendez-vous, merci de me joindre au 06 41 18 52 56, à bientôt.
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