Qu'est ce qu'une analyse ?
Par Christelle Moreau, jeudi 31 mai 2007
On appelle analyse le travail psychanalytique entrepris par une personne avec l'aide d'un psychanalyste. Cette analyse peut durer de nombreuses années. Elle dépend des noeuds que le patient soumettra à son thérapeute durant l'entretien. L'analyse est avant tout un échange. Pour que l'analyse soit optimale, le sujet doit être en pleine confiance et doit délibérément se libérer par la parole sans aucun tabous. L'analyste demandera donc à l'analysant de respecter la règle fondamentale de l'analyse, c'est-à-dire la libre association.
C'est tout simplement accepter de dire tout ce qui vous passe par la tête, sans aucune restriction, sans aucune censure, sans chercher à se contrôler, ni à faire de belles phrases en vérifiant ses mots. L'esprit doit pouvoir voyager librement car il ne sera pas juger, il sera juste entendu et compris. Il faut pouvoir accepter de tout dire même si cela semble d'un intérêt moyen ou carrément dénué de bon sens ou encore trop intime ,trop personnel, trop tabou. Parfois, c'est très gênant de parler de soi, surtout lorsque l'on n'a pas l'habitude de se livrer, mais sachez bien que votre psychanalyste est forcement passé par là, puisque c'est la base de sa formation. Alors toutes ces pensées coincées et dérangeantes , il les connaît et est bel et bien là pour vous, pour que vous puissiez les lui communiquer.
Un bon analyste est une personne qui a suivi une formation adaptée et qui a surtout exploré son inconscient avec un des ses pairs en suivant une analyse jusqu'au jour où il a pu accéder à une supervision toujours par un de ses confrères didactitiens sur ses premiers sujets. Il doit pouvoir totalement livrer son inconscient à son patient tout en étant à l'étude de ses maux par rapport à sa formation. Lors de l'analyse, il se doit de garder la neutralité la plus totale, il ne peut que laisser de côté ses propres opinions politiques, codes sexuelles, codes moraux, ou convictions religieuses, etc. Tout ce que l’analysant pense, doit être dit et est forcement bon à dire, car seule la parole est libératrice des maux, (des mots)… Il est là en tant que témoin de son propre parcours et de celui qui se fraye devant lui. Aucun conseil il ne donnera, aucun jugement il ne portera. Bien sur, il respectera totalement le secret professionnel et aucune personne ne pourra lui extraire ce que vous lui confiez. Car sans secret, l'analyse ne veut plus rien dire. Par contre, il établira un dossier, ce dernier lui permettra de suivre une certaine ligne qu'il se sera fixé avec vous. Comme un acte synallagmatique entre deux parties, ce dossier, cette trame ne regarde que vous et lui, mais il doit être respecté par les deux éléments qui en font un tout. A la première séance, vous fixerez le prix ensemble, la fréquence, deux ou trois fois par semaines en général. Il vous demandera de ne pas prendre de décisions soudaines et radicale, ( rupture, mariage, démission, déménagement... ) sans lui en parler, il vous demandera d'acquitter les séances auquelles vous n'aurez pas fait acte de présence et cela pour quelques raisons que ce soit. Comment se passe l'analyse ? Le psychanalyste s'assoira dans un fauteuil complètement hors du champ de vision de l'analysant afin que l'analysant ne puisse pas voir sa communication non verbale ( ses expressions du visage exemple) mais aussi afin qu'il puisse presque l'oublier. L'analysant , lui, s’installera confortablement dans un divan afin qu'il puisse détendre tout son corps pour faciliter la libre association. Bien sur, il n'est pas rare que l'on commence face à face pour les deux premières séances afin de se mettre à l'aise.
Le thérapeute, par son silence, son écoute, et sa non-confidence, son aiguillage sur les chemins de l'inconscient amènera l'analysant à ce qu'on appelle le transfert.
L'analysant, se livrera et en se dévoilant sera de plus en plus attaché à son analyste.
Enfin, le psychanalyste devra, en bon thérapeute, contrairement aux gourous, effectuer un contre-transfert qui permettra à l'analysant de se détacher totalement de son thérapeute et donc, par la même, de se détacher de ses névroses, comme on pourrait regarder un tunnel lorsqu'en fin l'on est en fin passé de l'autre côté. Christelle Moreau
Psychothérapeute, psychanalyste
Formatrice en Management et communication
Intervenante à l'Université,
Maison de Santé 7 rue Alfred Mortier 06000 Nice
06 41 18 52 56
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