Nous agissons tous en fonction de notre P.A.E.

P comme parent :
état dans lequel sont enregistrés les messages que nos parents, nos tuteurs, nous ont transmis de la vie.

A comme adulte :
l'état du moi qui permet de traiter l'information tel un ordinateur, de déduire, analyser, organiser, prévoir, anticiper et tirer des conclusions constructives.

E comme enfant :
état du moi où est emmagasiné tout notre "affect" aux choses et aux personnes, où résident la joie, la tristesse, la colère, la révolte, la soumission, la spontanéité créatrice, mais aussi, l'esprit de destruction. C'est avec lui que nous manifestons par l'intermédiaire de pleurs, de trépignements d'impatience, de rires, de crises de colère : la rébellion et l'obéissance. C'est avec lui que nous ressentons les émotions les plus primitives.

Lequel de ces trois personnages régissent vos actes transactionnels, l'enfant, le parent ou l'adulte ?
Tous, sans aucun doute, mais chacun a son heure de gloire en fonction du PAE qui répond devant vous. Dans tout cela, une seule chose compte vraiment notre autosatisfaction à tous. LA CONGRATULATION, dans les félicitations, les compliments ou pour certain dans les reproches, critiques ou encore coup-de-poing.

L'enfant naturel et libre :

réagit et intervient face à un manque qui disparaîtra lorsque ce dernier sera comblé tel un bébé hurlant avant son biberon. Il peut intervenir lors d'un grand stress, face à la peur, la colère, il représente notre détresse et vient de notre plus petite enfance ( état de nourrisson ). Cet état est intense, naturel et sans retenues. Il opère simplement lors d'une perception négative qui déclenche un sentiment négatif qui est de suite exprimé : ( J'ai faim, je sens que j'ai faim et c'est très désagréable alors : j'hurle..). L'analyse transactionnelle part du postulat très simple que, ce qui dérange inlassablement et bouscule notre vie quotidienne, les petites manies, les dysfonctionnements, la désorganisation, le manque de confiance en soi, ne sont pas enfouis très en profondeur. Ces anomalies, issues de notre vécu, sont bel et bien présentes et prêtes à intervenir à chaque besoin relationnel urgent. L'analyse transactionnelle alliée par exemple au savoir d'Adler est un atout supplémentaire et un bon début et dégrossissement vers un travail en profondeur de la connaissance de soi, pour une meilleure confiance en soi., rapide et très efficace. Lorsque, sans détour, l'homme peut exprimer ses sentiments dans un cadre "autorisé "( partie de jeux animés, manège à sensations, perte d'un proche, ou match de foot lors d'un marquage de but ou tout à coup, spontanément lors de l'annonce d'une extrême grande joie, la venue d'un ami de longue date... le sautillement, les bonds de joie ou encore les grandes embrassades ou les réactions de n'importe quoi complètement incontrôlés et loufoques : c'est l'enfant libre qui montre qu'il est toujours là . C'est encore l'enfant libre qui s'exprimera lors d'un claquement de porte, d'une grande colère, emportant des cris, des battements de coeur ou certains gémissements ou encore cris lors d'un ébats amoureux. La béatitude certaine après une rencontre amoureuse, un plaisir amoureux ou encore après un bon repas.

L'enfant dit adapté :

est majoritairement à la source de nos soucis relationnels, il est fondé sur les différents acquis d'interdits, valeurs et éducations ou encore tabous, que nous ont édicté notre entourage proche, famille au sens large du terme, école et toute personne ayant joué un rôle essentiel dans notre éducation à l'âge où l'enfant adapté se construit. En fonction du déroulement des différents apprentissages de notre éducation, l'enfant va développer de nouveaux sentiments, tel que la fierté, la colère, la honte, l'obstination, la persévérance ou la soumission.
Lorsqu'une demande est formulée par les parents et qu'une réelle attente met en jeu une résultante dans un apprentissage ( comme l'apprentissage de la propreté ) alors l'enfant devra choisir en fonction de : comment ses parents lui ont formulé leur demande et en fonction des retentissements prévus d'un éventuel échec ou d'une réussite. L'enfant devra alors décider de lui-même de sa conduite à tenir, ceci s'appelle "son petit professeur". Ceci pourra découler à l'âge adulte par un Adulte inadapté hors de son environnement familiale ou encore et bien heureusement, par un Adulte serein, car en effet, toutes les décisions que le petit professeur ( libre arbitre ) de l'enfant, bref, toutes ses décisions prises lors de ses différents apprentissages, seront un bagage pour l'avenir comportant également tous les sentiments qu'il avait perçus à cet instant, qu'il soit chargé de honte ou de grande fierté. Cela s'appelle la reproduction d'acquis. A chaque fois que vous rencontrez une personne qui fait figure d'autorité sur vous ( identifier à vos parents ), vous rejouez les acquis antérieur positif ou négatif. On reconnaît l'accrochage de son "Enfant adapté" extrêmement facilement par des réactions caractéristiques : rougeurs ou pâleurs, regard vers le haut ou complètement fuyant, voix étouffée ou encore d'un seul coup d'un seul trop aigüe, gestes subitement maladroit, phrases enfumées ou coupée de toute part en plein milieu.

Le moi Parent :

Pendant que l'enfant se structure et apprend ses nouveaux apprentissages et cela durant toutes ces années d'enfant, les adultes qui lui servent de références lui montrent comment ils fonctionnent face à divers évènements de la vie. L'enfant emmagasine donc, sous forme d'imitation et de reproduction. Cela découlera sur ses préposés réaction, dans quelques années, face aux autres : la manière de demander, obliger, consoler ou non, d'embrasser, de parler et de communiquer et cela sous quel ton, avec quel mots et quel gestes et attitudes auprès de son entourage proche ou lointain. Nos parents nous enseignent ce qui est bien ou mal, ce que l'on peut accepter ou pas...C'est ainsi que notre comportement et nos attitudes se forgent. Lorsque, lors de notre éducation, une remise en cause est faite sur cet apprentissage de valeurs édictées. Un conflit intrinsèque peu alors se produire et créer des troubles plus ou moins gênant. On utilise notre "moi parent" à chaque fois que nous avons une personne sous notre responsabilité, elle peut être induite ou subjective (relation de dépendance ). Plus complexe, elle peut être intrinsèque dans un rapport interne sur son propre enfant adapté pour s'auto-consoler et ou encore s'auto-critiquer. Un exemple pour mieux comprendre :

Pascale est une petite fille qui attend comme toutes les petites filles de la reconnaissance vis -à-vis de ses parents. Pascale a deux ans et demi et sa maman décide qu'il est l'heure pour elle qu'elle fasse dans le pot. Sa maman lui explique et il s'avère que Pascale s'exécute sans difficulté. La maman de pascale est très contente, lorsque le papa de Pascale rentre du travail, elle s'empresse de lui dire que sa fille a été merveilleuse et qu'elle a fait dans le pot. Le lendemain, l'enfant s'exécute de nouveau sans fausses notes, la maman continue à la féliciter, mais n'en fait déjà plus cas auprès du père. Quelques jours se passent sans que la propreté de Pascale ne pose aucun problème. Puis le mercredi suivant, Pascale fatiguée se laisse aller dans sa culotte, de surcroît, maman n'intervenant pas tout de suite, Pascale a la possibilité de prendre connaissance de ses excréments et s'en donne à coeur joie . Maman surprend l'enfant et la gronde très fort. Le soir, papa, qui depuis quelques jours, n'avait pas entendu parler de sa fille et ne s'était pas non plus trop intéressé à la continuité de sa propreté, rentre du travail. Maman fatiguée par sa journée de travail en profite de suite pour se soulager en indiquant que Pascale a pastiché tous les murs de sa chambre avec la crotte qu'elle avait fait dans sa culotte : Papa gronde de nouveau la petite en faisant les gros yeux.

Retrouvons maintenant Pascale, 30 ans, dans le domaine du travail.

Pascale vient de trouver un travail en tant qu'employée dans une structure où les battants ont tout intérêt à faire leurs preuves. De jeunes loups viennent continuellement s'insérer dans l'équipe et elle se bat pour être l'une des meilleures afin d'obtenir le salaire qu'elle s'est fixée. Les trois premiers mois s'écoulent et son employeur est ravi. Pascale est une battante et elle le prouve tous les jours. Son employeur à chaque réunion la félicite pour ses différentes capacités. Cinq mois s'écoulent, Pascale effectue toujours le même chiffre d'affaire, l'habitude fait que puisqu'il n'y a pas de surprise, son employeur ne la félicite plus. L'effort de Pascale est maintenant considéré "comme normal". De jeunes employés sont embauchés dans l'entreprise et le patron les félicites à leur tour de leur sublime adaptation. Pascale ne supporte pas de ne plus être remarquée, elle sait ce qui lui reste à faire ... Pascale va commettre une très grave erreur et faire une grosse faute professionnelle. Inconsciemment elle reproduit ce qu'elle avait fait lors du caca à côté du pot. Cela ne loupe pas, dès le surlendemain, Pascale est convoquée dans le bureau de son employeur, elle se prend un savon énorme, son employeur la menace de la virer si elle ne répare pas sa faute. Pascale a réussi, elle s'est de nouveau fait remarquer. Dès le lendemain, Pascale retrouvera toutes ses capacités et effectuera son travail correctement, son employeur la félicitera de nouveau pendant un certain temps puis de nouveau lorsqu'elle ne se sentira plus soutenu elle agira de la sorte...

Ceci est un exemple extrêmement fréquent dans le domaine du travail. Heureusement, c'est totalement récupérable, il suffit juste de le savoir de le comprendre et de faire en sorte de ne plus l'appliquer.

Et enfin l'Adulte:

L'Adulte est la partie du moi qui observe, s'instruit, s'informe. Il analyse toutes les données pour prendre des décisions. C'est aussi cette partie du moi qui permettra de se projeter dans l'avenir et de mesurer la conséquence de ses actes.

Bébé est dans la cuisine, un couteau est sur la table. Bébé essaye de l'attraper, maman intervient et dit :" Non, ne touche pas, ça coupe !" Bébé obéit en activant son enfant adapté. Quelques jours plus tard, le même couteau se retrouve au même endroit, seulement maman n'est pas dans la pièce. Bébé curieux l'empoigne à pleine main, il se coupe. Il vient de faire l'expérience du tranchant, qu'il emmagasinera dans son "moi Adulte". La prochaine fois qu'il en verra un, il n'y touchera pas, non pas pour obéir à sa mère, mais bel et bien car il saura que c'est tranchant. La qualité du moi adulte ne se fait pas par la quantité d'informations stockées dans ce dernier, mais bel et bien par la façon dont la personne qui les a stockés va s'en servir. Ex : on a toujours appris étant petit, qu'un four était très chaud, le four à "micro-onde" ne chauffe pas. A l'époque de leurs sorties sur le marché : certain disait : "C'est pas possible, ça chauffera jamais leur truc, il faut qu'il y ai de la chaleur pour que ça chauffe" : réflexion sans aucun doute d'un individu branché sur son "moi Parent". Quant à l"Adulte", il aurait réagi en venant vérifier si cela fonctionnait et lorsqu'il aurait été convaincu, il aurait pu ainsi l'adopter sans que cela ne lui pose de problèmes.

L'Adulte, est donc essentiel dans notre mode de communication et le faire fonctionner dépend de la capacité de chacun à se déparasiter des peurs de l'enfant et du potentiel jugement des parents, quels que soient les sujets traités. Le développement et la consolidation de l'adulte est l'affaire personnelle de chacun. C'est la possibilité d'équilibrer sa personnalité et de gérer ses besoins en totale autonomie.

Un exemple de dysfonctionnement :

Emma a travaillé dur pour présenter son mémoire, elle connaît toutes les forces de son texte, elle est totalement sûre d'elle. Aujourd'hui, elle se retrouve devant son jury, les informations si limpides quelques devaient communiquer ne sont plus du tout coordonnées. La très juste remarque clé, qu'elle devait transmettre à la conclusion lui échappe en tout début d'exposé. Sa voix se dérobe, elle tousse, essaye de se reprendre, mais à complètement perdu le fil. Son plan ne lui parait plus du tout clair, elle se met en colère contre elle-même, elle se trouve vraiment bête et toute la situation lui échappe. Elle sort de la salle et d'un seul coup se rappelle qu'elle aurait pu dire ça, lorsque le prof lui a tendu la chandelle.

Son Enfant Adapté a complètement pris le dessus et mené le jeu. Il était terrifié, mal à l'aise, complètement imprécis, sans logique et sans cohérence il était si pressé d'en finir avec ces regards de jugement qui lui rappelaient papa et maman lorsqu'il devait s'expliquer, rendre des comptes devant eux.

Le travail de l'analyse transactionnelle est avant tout de comprendre les actes et de débrancher le mode Parent et le mode Enfant dans ceux-ci, pour laisser place à l'Adulte, tout en gardant la bonhomie et la possibilité de continuer à avoir des besoins ( primitifs ou non ), des désirs, des passions et en plus de les exécuter.

Un autre article viendra compléter celui-ci : Le langage non verbal ( normatif, nourricier, parentale et enfin : le vôtre )

PS : une mise en garde est à préciser sur l'analyse transactionnelle, elle est servie comme la PNL, à toutes les sauces. Certaines personnes mal intentionnées s'en servent à des fins sectaires, si vous allez mal ( envie de mettre fin à vos jours, ressentez une très grosse fatigue nerveuse, en avez assez de tout, l'analyse transactionnelle ne constitue pas en elle-même une action sur le mal être.
Elle a été conçu pour accéder à un mieux-être, plus de confiance en soi, plus de charisme, moins d'erreurs et permet uniquement ( même si c'est énorme) de corriger les défauts du quotidien pour accéder à tous ses possibles, même ceux et surtout ceux, qui pour l'instant vous semblent si lointain de votre personnalité. Elle n'a jamais été conçu pour soigner. ( Seuls, les soignants soignent ).
Christelle Moreau cabinet Nice centre arrêt de tram MASSENA, 06 41 18 52 56 pour RDV Christelle Moreau
Psychothérapeute, psychanalyste
Formatrice en Management et communication
Intervenante à l'Université,
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