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Le clivage du moi dans la névrose, dans la psychose.

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jesuisclivée
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Le clivage du moi dans la névrose, dans la psychose.

Bonjour,

je vais essayer d'être claire sans toutefois m'éterniser. Mais, je vous en conjure, j'ai vraiment besoin d'avoir l'avis de gens pour qui la psychanalyse a été et est encore une formidable révolution...

Mais premièrement, je dois vous partager ma joie de découvrir un tel forum.

Comment commencer? Par quoi commencer?

En fait, cela fait quelques années déjà que j'observe en moi quelque chose de l'ordre
de la division interne, d'une fissure, d'une brèche, d'une scission.
À l'époque où cela a débuté, j'ai tout de suite pensé à la schizophrénie,
surtout d'un point de vue étymologique qui, si je ne m'abuse, correspond à
esprit scindé, esprit fendu, etc...

Mais ma division intérieure n'est pas d'ordre uniquement psychologique,
car lorsque je la ressens vivement, des angoisses subtiles apparaissent...
et encore une fois, en flirtant un peu avec les ouvrages sur la psychanalyse,
m'est apparu le terme d'angoisse de morcellement. Or, ce terme a encore une fois eu un écho grandiose en moi. Autant que l'est depuis aujourd'hui, celui de clivage du moi.
Avant de me traiter d'amateur qui emploie des termes de connaisseurs, je vous prierais de me lire jusqu'au bout.

Loin de moi l'idée de vous cacher mes nombreux ''séjours'' en psychiatrie qui sont au nombre de 5.
Loin de moi l'idée de vous cacher les nombreux diagnostics que l'on m'a donnés:
du Trouble de l'adaptation à l'épisode psychotique bref en passant par le trouble schizo-affectif jusqu'au trouble anxieux, bref, je n'ai pas été ''épargnée''...par ces spéculateurs d'eau douce. Sauf tout mon respect pour la psychiatrie, je me permets cette petite boutade.

J'ai 24 ans. J'ai vu 3 psychanalystes dont deux faisant partie du GIFRIC (Pour ceux et celles qui connaissent, c'est au Québec).
Le premier, probablement celui qui m'a le plus marquée, avait dit en parlant de ma problématique mais d'une manière indirecte, que j'étais prisonnière du regard des autres.
Quoi de plus tragique, car en effet, dans les moments où je me sentais libérée de toutes mes chaines, de toute cette honte-peur d'exprimer ma féminité, de toutes mes angoisses, de toute cette division, hé bien, cela se passait quand j'étais seule.
sans aucun regard extérieur. Et dès que je replongeais dans la civilisation, parmi mes ami-e-s, mes proches etc, Tout mes manteaux, mes couvertures, mes foulards, mes masques revenaient au galop et au final...je n'étais pas très avancée.
Donc je crois que oui je suis dans une proportion inégalée esclave du regard de l'autre.
Il faut savoir que je suis quelqu'un qui fut très inhibée, introverti (probablement la plus introvertie de la ville de Montréal...), je dis je fus, car je le suis moins ça c'est certain.
Je me suis vite rendue compte durant mon adolescence que je préférais être seule ou en petit petit groupe, car je me rendais compte que je changeais un peu suivant les personnes avec qui j'étais. Ce qui est pour moi source d'une grande honte, car entre l'hypocrisie et mon cas, il n'y a qu'un pas, non?

Alors qu'à l'adolescence, les ''gang'' se consolident, j'ai perdu des amies qui, elles, désiraient être en gang, être reconnue par ses pairs et etc.
J'avais des périodes de grande tristesse et de grand repli sur moi-même.

BOn je commence à m'éterniser, mais c'est que je pourrais en écrire encore et encore.

Je terminerais en vous parlant de ma relation avec ma mère qui est LOIN d'être anodine dans le cas qui me concerne...même si ça ne risque pas de vous étonner.

J'ai la ferme impression depuis quelques années, du moins l'hypothèse, qu'étant enfant?, qu'étant bébé?, j'ai refusé catégoriquement son modèle (bancal il va sans dire). CE qui me plaça dans un entre-deux qui fut soutenable jusqu'à ce que l'adolescence arrive...et me happe de plein fouet. En effet, c'est à l'adolescence que le ''clivage'' des sexes prend forme...alors que faire dans mon cas...sinon que tenter vainement d'introduire le clan des filles...bien que je sentais douloureusement que j'étais dans des limbes impossibles et grotesques.

Aussi, petit détail? Je souffre d'hypermétropie ainsi que de strabisme à l'oeil droit.
Je porte donc des lunettes depuis très très jeune, avant 24 mois.
Ce qui me fait penser à ce fameux stade du miroir, je me demande bien ce que j'ai eu la chance de voir étant donné que j'avais une vision médiocre...ma prescription de lunette est +8.00. Des LOUPES!...

Autre petit détail, depuis le plus loin que je me souvienne, je n'arrive pas à appeler ma mère maman, pourtant mon père je peux sansproblème l'appeler papa.
Ma mère, vexée que je l'appelle toujours par son prénom, m'implore presque de l'appeler maman...or, bien que je l'ai fait à quelques reprises, je  ne peux le faire sans sentir à l'intérieur une profonde douleur, une profonde fausseté.

Ça ne vous surprendra sûrement pas si je vous dis que toutes mes relations avec les filles-femmes furent et sont catastrophiques, à l'exception de quelques...exceptions.

J'ai l'impression de marcher constamment sur des oeufs, de faire toujours attention à ce que les autres pourraient penser. J'ai horriblement par que l'on me juge.
Je suis la névrose par excellence. Mais je connais aussi les horreurs de psychose.

Et là dessus,  je pourrais en dire encore beaucoup.
Mais je n'ai jamais eu de délire de persécution, ou d'entendre la télé me parler,
ou etc...mais j'ai vécu des choses qui me donnent froids dans le dos.

Je ne parviens pas à ressentir une pleine unité, je sens que je suis morcelée, schizoïde ou autres,j'ai une brèche et je peine à m'en sortir.
C'est comme si au lieu d'exploser, ma solution à moi est d'imploser.
Parfois, je me demande ce qu'il pourrait y avoir de plus souffrant que cela.
COmme disait Henri Michaud dans Connaissances par les Gouffres...
J'ai vécu la solitude sans jouir d'être seul, sans plus avoir de ''fondations'', de toits,
mais pas dans la symbiose mystique...qui, elle, a quelque chose de beau.
En fait le contraire de l'union avec l'UN, ce que j'ai vécu c'est la désunion.
Parfois, je me dis que c'est de cet ''enfer'' dont Jésus parle. Car DIable ne vient-il pas de diabolos,..et ne signifie-t-il pas ''qui divise''...

Je ne me reconnais dans aucune des définitions du DSM IV.
Pas qu'il le faudrait...car entre nous ça ne changerait pas ma situation.

J'ai horriblement  peur d'avoir à trahir ma mère en devenant ce qu'elle n'est pas, selon moi, devenue, c'est-à-dire une vraie femme, une femme qui assume bien sa féminité et qui n'a pas peur des Hommes.

Bref, aidez-moi, écrivez-moi, je n'en puis plus.

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