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Mutilations sexuelles et ordre moral

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MH Navoiseau-Bertaux
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Mutilations sexuelles et ordre moral

http://circabolition.multiply.com/journ … rdre_moral



(problématique et concepts de base de la lutte contre les mutilations sexuelles)


"Ce n'est pas la peine de dire                 "Ce postulat : parents, savoir, pouvoir,
"Que les enfants nous ressemblent,            "Et cette dictature sournoise
"Qu'ils ont les mêmes cicatrices,                "Qui les éloigne de leur beauté initiale… "
"Et qu'ils naissent avec la violence.
"Ca nous arrange bien de dire ça,            "Quand tu étais petit, souviens-toi de ces marques,
"Ca nous aide à les éduquer,                "On t'apprenait déjà que jouir, c'était le diable."
"A notre image, à notre image…"
                                          Morice Bénin


Qui et pourquoi ?
(l'agent des mutilations sexuelles : l'ordre moral
- l'initiation, c'est la sujétion.)

"Ce commandement n'a pas été institué pour corriger une déficience "congénitale mais une déficience morale." Maïmonide, XIIème siècle

"Le sexe de (l'enfant) apparaît bien comme un enjeu de possession, un "symbole de soumission." d'après Simone Veil

    Le philosophe juif Maïmonide attribue la circoncision à un ordre moral qui, sous couvert de tradition, religion et identité culturelle, prétend faire du juif un surhomme. En instaurant au sein de la famille la torture barbare d'un châtiment corporel et d'une me-nace de castration terroristes, ne pouvant être vécus que comme une trahison parentale, cet ordre tyrannique tente de dominer l'enfant comme l'adulte au nom du "Tais-toi, c'est pour ton bien." Cependant, en 2010, la première dans l'histoire, l'Association médicale royale néerlandaise (KNMG) a pris une position catégorique contre la circoncision non-thérapeutique qui, sans nécessité et aux prix de complications physiques et psychologiques parfois sérieuses, viole le droit de l'enfant à l'intégrité physique, la dignité et l'autonomie. Relativement mineure, la criminalité contre l'humanité des mutilations sexuelles n'est pas punissable dans la mesure où, reposant sur d'antiques coutumes, elle est dénuée d'intention de nuire. Mais c'est à condition de cesser dès que ses méfaits seront de notoriété publique. Cette absence d'intention de nuire est d'ailleurs suspecte si l'on considère le fait que les mutilations sexuelles sont accompagnées de coups, de punitions sévères et, systématiquement, de mariages forcés.
    Ces atroces tortures sont accompagnées par la répression verbale qui, au nom d'une conception puritaine de la pureté, interdit la sexualité dite infantile et avant le ma-riage, opérant une mutilation mentale seule présente dans le reste de l'humanité. Cette mutilation sexuelle au sens large asservit semblablement l'individu au puritanisme hypocrite. Peut-être moins irréversible, la mutilation des esprits par la parole, paulinienne, chrétienne et occidentale, est aussi redoutable que les excisions physiques. Elle a le même but de rendre l'individu docile en le traumatisant par mise sous terreur inconsciente. Sous menace d'exclusion de la famille, un décret stupide fait de la manusexualité le péché originel. Il est féroce et dangereux parce que c'est un mensonge à la fois parental et sociétal, difficile à extirper des consciences. Les dommages provoqués par la répression mentale sont aussi incalculables que ceux de la répression physique.
    Les découvertes de la psychanalyse (d'une part la sexualité infantile et l'incons-cient, d'autre part l'accent mis par Freud et Alice Miller sur le traumatisme infantile) s'élèvent contre ces abus. La violence dans l'éducation, plutôt que les soins tendres, a un résultat catastrophique : elle génère violence, dépression, addiction, névrose, psy-chose et perversion. Des études transculturelles de l'anthropologie américaine (cf. James Prescott – violence.de) ont, avec une corrélation statistique absolue, étendu à des populations entières les observations des psychanalystes. Elles constatent que la douleur est inhibée par le plaisir, et réciproquement, et que la violence est conséquence de la carence de tendresse dans l'enfance et de l'interdiction de la sexualité prémaritale.

Quoi ?
(les mutilations sexuelles : comble de la répression de la sexualité infantile)

"Le soir, avant de se coucher, elles devaient toutes se mas…..r,
"pour bien savoir ce qu’elles allaient perdre, leur wizougoré (dialecte manja)"
Gérard Zwang. Préface de "Le drame de l'excision" (Dore-Miloch L.)

"Ne jetez pas votre semence parmi les épines. "Tâchez de vous circoncire." (Jérémie, 4 : 3-4)

    Freud s'est élevé contre ce tabou universel et s'est fait le défenseur de la sexualité dite, bien à la légère, infantile. En découvrant son existence (manusexualité et auto-fellation) jusque dans la matrice, l'échographie prénatale lui apporte aujourd'hui un puissant soutien. Cependant, elle est toujours réprimée d'une façon ou d'une autre. Imaginez en effet un être qui a librement pratiqué la manusexualité dans le ventre de sa mère. Cet être, c'est vous. Supposez maintenant qu'à la sortie de cet éden, un jour où vous êtes tranquillement dans votre bain, on vous fasse soudainement les gros yeux en vous disant sévèrement : "Pourquoi est-ce que c'est comme ça ? Tu y as touché ?", comme si cela avait été préalablement interdit. Supposer connu et normal un interdit jamais proféré n'est-il pas le comble de la répression ? Par-dessus le marché, tout le monde autour de vous, insidieusement, hypocritement, non seulement condamne la nudité mais encore déprécie votre acte d'amour de vous-même en le désignant par des termes réprobateurs. La racine (manus stupratio) du plus courant, désigne le trouble – comme dans per-turbation – le stupre et la turpitude. "Manusexualité" doit remplacer le terme odieux inventé par des célibataires religieux, culpabilisés et prétendument chastes mais se révélant bien souvent pédophiles. Il est illusoire de lutter contre les violences et crimes sexuels sans reconnaitre que la manusexualité n'a rien à voir avec la débauche.
    Les mineurs perçoivent affectivement la répression de la sexualité infantile comme une menace de mort par perte de l'amour, et donc par abandon. Mettant le plaisir hors la loi, cette menace ne peut que s'opposer à la résolution du complexe d'Œdipe : l'adhésion à la loi. Aussi est-elle susceptible de bloquer l'enfant ou l'adolescent dans son développement. Les perversions, notamment la pédophilie, sœur jumelle de l'homophilie, et le viol, sont la conséquence directe, aggravée par le tapage sexuel des médias, de l'hypocrite réprobation publique de ce que chacun pratique en privé. Seuls les séducteurs, les violeurs, les pédophiles et les homophiles se masturbent, dans leurs victimes, leur accordant le même mépris que celui qu'ils ont subi dans leur sexualité d'enfants. Ils n'auront plus ce besoin lorsque la manusexualité ne sera plus culpabilisée.
    Blessant la dignité humaine d'une façon typique de l'ordre moral : une violation de l'intimité, les mutilations sexuelles sont un comble de cette répression. Dénuder quelqu'un et le mutiler est une humiliation révoltante.
    Un comble de la monstruosité des mutilations rituelles est aujourd'hui atteint dans les pays non-mutilateurs par une frange de la jeunesse qui s'insurge inconsciemment contre la répression de la manusexualité par le marquage volontaire (perçage, etc.), objet des travaux de l'anthropologue Zabus. Le bijou étant une représentation de l'organe sexuel, cette automutilation à visée provocatrice est une rébellion inconsciente contre un l'interdit de la manusexualité particulièrement sévère dans certaines familles.

Comment ? (une définition)

    La préservation du clitoris et du prépuce se fonde sur six faits qui illustrent leur caractère essentiel à la vie.
    Premier fait : les mineurs. Les mutilations sexuelles visent le plus souvent les mi-neurs. Cependant, les féministes occidentales, qui ont été à l'avant-garde du combat, parlent des seules mutilations féminines. S'appropriant la lutte, elles en font une joute entre adultes des deux sexes, accusent les hommes d'être les instigateurs des femmes simples exécutantes et prétendent que les non sexistes "amalgament" excision et circoncision. Mais on n'a pas le droit d'amalgamer violence contre les adultes et violence contre les mineurs. La guerre des sexes est une guerre d' "adultes ignorant l'enfant en eux-mêmes" (Maud Mannoni), et la guerre des générations, c'est la guerre aux enfants (pour éviter toute résistance, on pratique maintenant l'excision à la naissance). Avec Mme Albagly (directrice de la DDASS du Rhône – Colloque MSF du 26.02.07 à Lyon), nous affirmons que "Le droit au respect de l'intégrité physique de tous les enfants n'est pas négociable." On ne doit pas parler de mutilations sexuelles féminines ou masculines mais de mutilations sexuelles tout simplement.
    Deuxième fait : sexuelles. Les organes spécifiques de la manusexualité ne sont pas des organes génitaux mais des organes purement sexuels. Le clitoris, notamment, est le seul organe de la création destiné au pur plaisir, sans autre fonction. L'excision diminue, supprime ou transforme le plaisir en douleur mais n'empêche pas la reproduc-tion. Chez l'homme, la perte est limitée au plaisir préputial, mais la destruction du plaisir clitoridien entraîne souvent celle du plaisir vaginal ; les deux tiers des excisées sont frigides.
    Troisième fait : la mutilation physique. Pour quatre vingt pour cent de la population de la planète qui jouissent de ces organes, le plaisir particulier qu'ils procurent, éventuellement extrême, est indiscutable pour les deux sexes. De récentes découvertes anatomiques apportent un fondement scientifique à cette affirmation empirique. En 1996, John Taylor a mis l'accent sur la fonction d'exquise mécanique érogène de l'extrémité de la lèvre préputiale (l'anneau plissé cher aux Ecossais). Elle met fin à la fable selon laquelle la paupière protégeant l'érogénéité du gland, mini-vagin de l'homme dans la manusexualité, ne serait pas un organe. N'ayant pas reçu le prix Nobel qu'elle mérite, elle reste ignorée bien qu'expérimentalement confirmée par l'enquête de sensibilité de Sorrells. Enfin, la troisième fonction sexuelle du prépuce, celle de coussinet mobile réducteur de friction dans le coït, a aussi été mise en lumière. Elle explique pourquoi les africaines aux partenaires circoncis sont plus touchées par le SIDA. Plusieurs enquêtes ont montré que la circoncision est sans influence significative sur la transmission des MST, sauf, mais à moyen terme seulement, le SIDA. Mais l'éthique et la déontologie élémentaires interdisent la mutilation pour motif prophylactique, a fortiori sur les enfants. Personne n'a le droit de pratiquer la circoncision sans motif médical sérieux, sur les mineurs comme sur les adultes.
    Quatrième fait : le traumatisme psychique. Mis en lumière par Freud, les trauma-tismes portant sur la sexualité infantile provoquent la formation de l'inconscient et sont une cause profonde de maladie mentale. Portant atteinte à l'image du corps, la castration des organes de la manusexualité a de fortes répercussions émotionnelles et crée un grave traumatisme, le plus souvent inconscient. La manusexualité, la toute première sexualité, la plus naturelle, inoffensive et innocente, est lourdement culpabilisée. Les mutilations sexuelles menacent en effet le garçon de castration totale. Cependant, et même dans les cultures non circonciseuses, les filles, tout autant que les garçons, souffrent inconsciemment de la menace associée à la circoncision. En effet, si l'on détruit la paupière du gland chez les garçons, que ne risque-t-il pas d'ar-river à un organe aussi petit et de pure jouissance que le clitoris, sans aucune fonction protectrice ? Mais il suffit d'une menace symbolique ou verbale ; c'est ainsi qu'en Indonésie, il arrive qu'on substitue à l'excision le passage d'un couteau au-dessus du corps de l'enfant.
    Cinquième fait : la prise de possession de l'individu par le groupe et l'imposition de la loi du plus fort par une violence terroriste. Le sacrifice humain d'une partie du corps met en œuvre un puissant mécanisme psychologique d'asservissement de la personne. Car pour l'inconscient, comme pour la pensée fétichiste, infantile ou primitive, la partie vaut pour le tout (cf. les abus du vaudou qui, après l'interdiction des mutilations sexuelles par les esclavagistes, "possède" ses victimes au moyen d'une mèche de cheveux coupée, jusqu'à les forcer à la prostitution). Cet abus de pouvoir trouve des prétextes dans un illusoire savoir adulte et une inacceptable possessivité : "Je sais, donc j'ai le droit de disposer de ton corps."
    Sixième fait : discrimination et ségrégation. Effectuées pour garantir une préten-due supériorité morale, les mutilations sexuelles isolent l'ethnie par un racisme artificiel, et quelquefois dans le but de favoriser l'endogamie. Elles sont aussi une mesure d'as-servissement par exclusion des opposants.
    Marquage possessoire, les mutilations sexuelles sont une technique bar-bare d'interdiction de la sexualité infantile exerçant une emprise perverse du groupe sur l'individu encore mineur pour le forcer au travail, à la reproduction et à la guerre. Elles humilient en condamnant le plaisir personnel par la castration de ses organes spécifiques, rendent la manusexualité douloureuse pour les femmes et l'appauvrissent sévèrement pour les hommes. L'atroce douleur, la terreur de l'opération et le rappel permanent de la menace de castration, d'exclusion et de mort associée, traumatisent profondément, le plus souvent inconsciemment. Elles sont ainsi une des plus odieuses techniques d'asservissement et d'exploitation de l'individu. Prétendant socialiser en garantissant la valeur morale, la supériorité illusoire qui détruit l'identité humaine dans sa partie la plus intime discrimine et ségrègue étrangers et opposants par un racisme artificiel.
    La grande fonction des mutilations sexuelles est de donner droit au mariage en certifiant un passage à l'âge adulte accompli dans la soumission à l'ordre établi. C'est un faux certificat. On peut craindre au contraire que nombre de mutilés ne parviennent pas vraiment à la maturité, caractérisée par la reconnaissance profonde de la différence des sexes et du désir de l'autre sexe, acquisition permettant seule l'accès des peuples à une démocratie véritable. Voilà pourquoi nous nous élevons contre le sexisme qui dresse un genre contre l'autre au lieu de les rassembler dans la défense des tout petits. Irréversibles, les mutilations sexuelles nuisent aux enfants, aux adolescents, aux couples momentanément séparés, divorcés ou à besoins sexuels différents, aux célibataires et aux veufs, soit la majeure partie de la population. Tant que prévaudra le discours sexiste ignorant la sexualité infantile, elles ne pourront pas être éradiquées.

Les conséquences : exclusion, ségrégation, discrimination, racisme et violence

"Un incirconcis n'est pas un homme."

1) L'exclusion des opposants
    Le dicton africain implique le rejet des opposants, considérés comme débauchés et lâches, et la sanction systématique de l'absence de mutilation est l'exclusion de la communauté. Ce châtiment révèle bien les caractères profonds de la pratique : l'isolement et l'exclusion élitiste, le sentiment de supériorité qui permet à l'handicapé sexuel de lutter contre la dépression, la barrière au mariage hors du groupe, grand souci des racistes, l'obstacle enfin à l'enterrement des intacts dans les cimetières communautaires, voire sur le territoire national (Arabie Saoudite), sauf circoncision posthume (Juifs) !

2) L'atteinte à l'espèce humaine et la discrimination des autres ethnies

"Mais une personne privée ne peut pratiquer une telle ablation (mutila-"tion d'un membre), même avec le consentement du patient ; ce serait "commettre une injustice envers la société, à laquelle l'homme appar-"tient avec tous ses membres." Saint Thomas d'Aquin

    Mais les marquages physiques s'attaquent aussi à l'espèce humaine. Fonder une identité collective sur une atteinte à celle de l'espèce n'est pas seulement dégradant en soi, c'est aussi discriminatoire puisque cela conduit à se croire une – illusoire – supériorité : vertu, spiritualité, pureté, chasteté, fidélité, et à s'en targuer. Aucun peuple ne saurait se tailler au couteau sur le corps de ses enfants une identité purement formelle sans offenser le reste de l'humanité. Car une prétendue supériorité par différenciation artificielle est de type raciste. C'est même du racisme à la puissance deux : du néo-Gobineau mis en acte par Mengele. Les mutilations sexuelles ne sont pas à proprement parler racistes mais elles cherchent à fabriquer "des surhommes". C'est un racisme artificiel, plus raciste que le racisme. Comme elles sont commises sans intention de nuire, le seul moyen de les pénaliser est de dénoncer leur volonté de discrimination et ségrégation sous menace d'exclusion des opposants. Une telle motivation est contraire au dixième principe de la Déclaration universelle des droits de l'enfant des Nations Unies :

"L'enfant doit être protégé contre les pratiques qui peuvent pousser à la discrimination ra-"ciale, à la discrimination religieuse ou à toute autre forme de discrimination."

Une identité fondée sur une mutilation est une fausse identité, une identité d'aliénation collective par auto-exclusion. Censées procurer une supériorité morale, physique (hy-giène) et même sexuelle, les mutilations sexuelles, sectaires, séparent le groupe de l'humanité. Antisexuelles, antidémocratiques et culturalo-racistes, elles discriminent les groupes voisins et ceux du groupe lui-même qui les refusent.
    Or l'exclusion appelle la haine ; Spinoza et Freud ont dénoncé la circoncision comme source de haine de la part des peuples voisins qu'elles effrayent. Gravissime pathologie collective (syndrome de Münchhausen par procuration transgénérationnel et collectif, une psychose), les mutilations sexuelles génèrent une violence particulièrement élevée. Sur les douze génocides des temps modernes : Congolais, Héréros, Arméniens, Juifs, Tziganes, Biafrais, Bengalis, Tutsis, Hutus, Kurdes, Bosniens, habitants du Darfour, onze, ont impliqué des circoncis d'un côté au moins et trois des deux côtés. Les circoncis en ont perpétré six. A l'exception d'une guerre civile (Sri Lanka), toutes les guerres entre 1996 et 2002 impliquaient au moins un pays circonciseur et elles furent plus de trois fois plus nombreuses dans les pays circonciseurs. La peine de mort y est deux fois plus répandue. Ils sont les seuls à pratiquer l'excision. En Norvège, deux pour cent de circoncis commettent soixante pour cent des viols. Les mutilations sexuelles séparent l'enfant de la mère à un âge où c'est la dernière chose à faire, le résultat est catastrophique ; elles sont le terreau du sexisme, de la paranoïa, du fanatisme et du terrorisme de groupe ou d'état.
    Plus fascistes que le fascisme, les mutilations sexuelles sont insupportables aux fascistes. Ce n'est pas une raison pour que les démocrates les tolèrent. Prenant pour alibi les festivités du folklore, ces ordalies sont imposées par des élites militaires et reli-gieuses au comportement adolescent. Elles ont ainsi un caractère sexiste. Elles n'ac-cueillent pas l'enfant dans une société régulée par la différence des sexes et des âges ; elles socialisent ou affilient par le traumatisme d'une initiation militaire barbare qui enrôle dans des bandes guerrières. Elles sont ainsi encouragées par les régimes tyranniques qui s'en servent d'initiation à la violence et de signe de ralliement. Le signe communautaire est toujours un appel au nationalisme, un signe de guerre, de possession de l'individu et d'exclusion des autres. Echarpe, voile, burka, kippah, tatouages, repassage de seins, obésité forcée, lèvres buccales ou vulvaires étirées, scarifications, dents cassées, pieds bandés, clitoris et prépuces coupés, peine de mort, aux armes et cetera…, l'escalade des très ethniques techniques de manipulation des esprits par le masquage et le marquage des corps – grand instrument de la guerre des générations et des sexes – canalise les besoins humains au service des intérêts des classes dominantes.

Conclusion

    Si la lutte contre la circoncision est victorieuse aux Etats-Unis, celle contre l'exci-sion meurtrière (5 à 15% de décès immédiats) ne progresse qu'au compte-gouttes et, dans un paradoxe scandaleux, sa médicalisation au sud de la Méditerranée est suivie de sa restauration au nord. Cela parce qu'on s'attaque aux symptômes sans prendre le mal à la racine : la culpabilité et la culpabilisation de la manusexualité. On néglige donc de s'attaquer en même temps à la circoncision, ce qui apporterait au combat un réel efficace. La recommandation d' "abstinence" dans la prévention du SIDA prouve que la manusexualité est considérée comme une conduite infantile ou débauchée, à tel point que dans certaines sociétés, tout se passe comme si, devant l'absence de signe biologique de passage à l'âge adulte, la destruction des organes spécifiques de la manusexualité devait en être instaurée comme témoin. Ces sociétés semblent ignorer que l'être humain n'est qu'un enfant qui prend de l'âge et que celui qui est incapable de régresser ne peut pas non plus progresser. Les mutilations sexuelles ruinent les droits fondamentaux de 830 millions de personnes. Ne s'attaquer qu'à l'excision, c'est négliger 85% des victimes.
    Ces dernières étant incapables de protester, les mutilations sexuelles sont le seul crime contre l'humanité dont personne ne se plaint. Commises sans intention de nuire à leurs victimes directes, elles sont un crime contre l'humanité parce qu'elles prétendent rendre moralement supérieur. Perpétrées sous prétexte de culture, tradition, religion ou prophylaxie, elles imposent à l'enfant le mode de vie des adultes par la folie collective d'une torture abjecte. Instrument de redoutables tyrannies, du fanatisme et du terrorisme, elles sont incompatibles avec la démocratie. Fondées sur une perversion de l'éthique détournée en moralité moralisante, créant la névrose au sein du peuple pour donner une base sociale à celle des dominants, elles prétendent donner des leçons au peuple mais c'est au profit de ceux qui l'exploitent. Son abolition est une étape dans la lutte contre la répression de la sexualité et pour le droit de la personne humaine à la libre disposition de son corps et au respect de son intégrité, sa dignité et son autonomie, physiques, sentimentales et mentales. Le droit au corps doit être mentionné à l'article 3 de la Déclaration universelle des droits de la personne hu-maine :

"Tout individu a sur son propre corps un droit de propriété inaliénable. Ce droit au corps exclut, dès la "naissance, les châtiments corporels et mutilations non thérapeutiques. Il inclut le droit à la vie, etc..."


Le 4 septembre 2008, ce texte a fait l'objet d'une conférence à l'Université de Keele (R-U), au 10ème symposium international de NOCIRC, organisé avec NORM-UK et la faculté de droit de l'université.

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