Témoignage

Bonjour,

Il y a 5 ans, j'ai rencontré une vraie femme, qui incarne sa féminité, vit librement et dont la façon de vivre correspondait à mon idéal.
Nous sommes tombés amoureux, mais dans le couple, j'ai très vite ressenti une gêne, au delà de l'amour s'inscrivait une relation mère fils et un attachement dont je ne voulais. J'ai entrepris une psychanalyse et me suis allongé sur le divan à l'écoute de mes souffrances. La parole libère, fabuleux me suis je dis, c'est gagné.
j'avais oublié que rien dans ce domaine ne s'aquiert aussi facilement, la réalité me l'a rappelé. Lors d'un examen final important pour elle, j'ai "oublié" de lui demander comment cela s'était passé... Je lui ai brisé le coeur, la semaine suivante, nous partions en vacances et elle m'a anoncé qu'elle me quittait. J'étais fou, désespéré. Au retour des vacances, ne pouvant plus travailler, je me suis arrêté trois semaines ce qui en CDD revient à dire chômage.
Mon amie est revenue quelques jours plus tard m'anoncer qu'elle était enceinte... Nous sommes restés ensemble avec des hauts et des bas. Je me suis alors fondu dans son désir pour répondre à son amour et en même temps ai perdu mon identité.
Pendant 4 ans, j'ai continué la psychanalyse, compris les scénarios transgénérationnels que je mettais en oeuvre (la colère, la haine, l'arme sexuelle...), nettoyé mon arbre généalogiques des fantômes trop encombrants, bref des souffrances que je pensais avoir complètement évacuées. La psychophanie, le chamanisme... m'ont servi puisque ce que j'ai ressenti pendant ces scéances, je l'ai vérifié auprès des archives et d'une partie de ma famille que j'ai découvert.
Cependant, je ne vivais pas heureux, la joie et l'amour restaient un concept et non un ressenti faisant vibrer le corps.
Le psychanalyste qui me suivait à l'époque m'a éveillé à l'énergétique du corps. Entre temps au bout de 4 ans après m'être dégagé d'une mère incestuelle et d'un père absent, j'ai pris ma vie en main, et fait une pause dans la thérapie. Cette première prise de conscience a eu lieu après une première crise dans mon couple. Cependant, je ne pouvais vivre une sexualité sans dominer, aimer se heurtait en permanence à mon égoisme et je restais, dans mon rapport aux autres orgueilleux et hautain alors que je dénonçais en moi ces attitudes.
J'ai découvert en ce début d'année la sophro analyse, prise de conscience immédiate du ressenti du corps, détection du scénario dans lequel je me suis construit. Là où la psychanalyse avait préparé le terrain sans identifier le mur auquel je me heurtai en permanence, la sophro analyse en deux séances m'exposait cela sous les yeux. circulation de l'énergie dans le corps, traversée des souffrances, pour la première fois dans ma vie, je prenais conscience que je suis et non "moi suis". Démentèlement de l'égo, je touchais au but. energie décuplée, prise de conscience, transformation corporelle... Un accomplissement en cours. Cependant je n'avais pas identifié ma peur primaire, celle sur laquelle repose tout autres peurs et angoisses, peur que j'allais vite identifié pour mon plus grand malheur...
En juin, l'alarme de ma maison a été forcée, une violation de mon intimité, j'étais énervée et agressif, mon amie a quitté la maison avec mon fils le temps de réparer, mais le soir a préféré rester chez une amie, amie que je connaissais, que j'apprécie mais que je ne pouvais rencontrer tant elle me renvoyait, je puis le dire maintenant, à ma propre peur. Depuis quelques temps, elle fuyait les moments où nous pouvions partager une certaine intimité. j'ai explosé, menace, textos assassins dont je me suis forcé à envoyer. Elle a pris peur, je l'ai senti, je n'arrivais pas à croire , pris dans mon propre scénario, que je l'avais plongée dans une totale insécurité. Nous nous sommes revus 10 jours plus tard où nous sommes tombés dans les bras l'un de l'autre et pour la première fois, j'ai ressenti l'amour mais également une dimension d'homme, d'adulte. Elle m'a également appris que pour sa protection et celle de mon fils, et par geste d'amour pour moi, elle avait porté plainte pour violences psychologiques...
(J'ai suffisemment confiance en cette femme, je connais son cheminement et sa beauté intérieure, une femme rare).
Elle n'a pu retirer sa plainte et je sentais que nous étions de plus en plus proche car une vraie dimension d'amour, sans attachement régnait entre nous. Suite à ma garde à vue pour répondre de la plainte, j'ai appelé mon amie qui m'a fait part de ses sentiments d'une telle sincérité que j'ai vu qui elle était et non plus ce qu'elle représentait. 10 jours pluus tard, elle m'anonçait qu'elle me quittait, non pas pour moi mais parce qu'elle prenait conscience qu'elle ne m'aimait pas mais ressentait un profond attachement... Désarroi, chagrin colère haine, menaces de morts, paroles assassine envers mon fils ("je ne suis plus ton père". La séparation rebondissait sur une blessure enfouie, très profonde qui est ma peur primaire: la peur de l'abandon. en état de choc, désespoir suicidaire, prise de conscience.
Depuis, j'ai quitté le domicile, la maison est en vente, jamais je n'ai senti une si grande clairvoyance, je suis maintenant en pleine conscience et responsable de mes actes.
J'attends la décision du procureru, mon ex conjointe ayant refusée la médiation pénale, je risque 3 ans de prison et 45 000 € d'amende. Paradoxalement, je suis désireux de rencontrer la loi pour qu'elle me pose les limites ce que mon père n'a jamais fait. J'en accepte le prix car je le ressens déjà comme une aide à ma construction.
Jamais, à travers ce que j'ai fait, je n'ai pris autant conscience de ma propre identité, j'ai ressenti l'évidence de mes sentiments (car j'aime réellement cette femme). Le point d'interrogation reste : pourquoi ai je dû en arriver là pour une telle conscience?
Quand des personnes qui me connaissent réellement me demandent comment je vais, je leur réponds merveilleusement mal. La souffrance extrême, le chagrin d'amour, les regrets sont là, mais les actes sont posés.
Je continue bien sûr la sophro analyse, le ressenti corporel étant indispensable, j'ai repris également une psychanalyse, besoin évident de libérer la parole et de poser des mots sur des actes.
Si le baptême de mon fils a été l'acte fondateur de ma paternité, après deux ans où les abandons familiaux me hantaient au point où je ne pouvais réellement "être" en présence avec mon fils, la sanction pénale qui m'attend sera l'acte fondateur de ma naissance, j'accouche à moi même enfin! Mais à quel prix!

J'ai choisi la voie de la Vie, être vivant c'est aimer. Ce chemin est long, difficile mais ô combien merveilleux d'être et d'incarner sa pleine dimension. Je le dit encore avec difficulté, (la souffrance se réveille toujours pour alimenter l'ego...), mais j'en suis convaincu.

Je vous livre ce témoignage non pas pour soulager ma souffrance mais pour dire à ceux qui en doutent, que derrière le malheur se cache toujours la joie, quand on prend soin de se réveiller aux choses essentielles de la vie. Jamais le titre du livre de de Mello n'est aussi présent en moi: "quand la conscience s'éveille".