Suis-je borderline?

Bonjour,

Il y a peu de temps j'ai vécu un moment très difficile qui m'a fait "rechuté" dans mes anciennes dépressions. Une de mes amies, borderline, m'a soulevé la possibilité d'être moi-même, borderline, ce qui répondrait à mes nombreuses questions depuis plusieurs années quant à mon comportement et mon instabilité dans la vie de tous les jours.

J'ai visité plusieurs sites d'information à ce sujet. Je ne sais pas si je suis borderline ou pas, mais je veux pouvoir comprendre mon comportement, et que je sois borderline ou pas, tous les "syndrômes", tout les témoignages de borderline, je le ressens de la même façon.

Première chose: j'en ai toujours voulu à mon père de ne pas m'avoir assez aimé (il a trompé et divorcé avec ma mère quand j'avais 12 ans). Il me traitait sans cesse de bonne à rien, me mettez à l'écart, me refusait les signes affectueux qu'il donnait pourtant à ma grande sœur, et m'accusait toujours si quelqu'un avait fait une bêtise. Lorsque j'étais en CP, à l'heure où les parents viennent chercher leur enfant, mes parents n'étaient pas venu, et j'ai dû rester la nuit à l'école pour les attendre. Mon père avait oublié de venir me chercher. J'avais déjà en tête qu'il ne m'aimait pas, et je me suis dis qu'il avait "enfin" décidé de m'abandonner, et que j'étais devenue orpheline. Il parait qu'il y a aussi l'absence d'un proche (mon père, et j'ai été séparé de la famille du côté de ma mère car j'ai quitté mon pays natale contre mon gré), le viol/pédophilie (j'ai été attouché sexuellement quand j'avais 8 ans et ça a duré une bonne année, par un ami de mon père), pourrait accentuer le trouble. Sans le vouloir, je crois que j'avais déjà un peu développé un genre de peur extrême de l'abandon. Quand mon père est revenu à la maison après que mes parents se soient séparé, j'étais heureuse qu'il revienne, mais j'ai tout fait pour qu'il parte, et il est parti. Je ne savais pas pourquoi j'avais réagit comme ça, mais maintenant je pense savoir que je préférais "choisir" qu'il nous quitte plutôt qu'ils nous abandonnent à nouveau. J'ai vécu une enfance à peu près normale jusqu'à mon adolescence, où ma vie est devenue un véritable enfer dissimulé. Je ne parlais jamais à personne de mes problèmes, je ne voulais pas qu'il sache que j'aille mal. J'étais sans cesse en colère, et à cette époque, je l'extériorisais. Je m'énervais même contre des passants, je m'énervais contre ma famille, mes professeurs, mes amis. J'avais des idées noires, parce que je ne supportais plus devoir jouer un rôle alors que dans ma tête c'était l'explosion émotionnelle. Un coup j'allai très bien, mais d'une seconde à l'autre, tout allait mal, et je voulais mourir. C'est là que j'ai commencé à me détruire. J'ai commencé à abuser de la drogue et de l'alcool, à flirter avec n'importe qui, à me mutiler, me brûler les bras avec mes cigarettes, à fuguer pour un oui ou pour un non. A 17 ans, j'ai quitté l'école, j'ai eu d'innombrables jobs car je n'arrivais pas à garder un emploi stable, il fallait que je change tout le temps, et quand c'était trop "posé", je faisais tout pour être viré. Mes relations ont toujours été chaotique, car quand j'aime quelqu'un, que ce soit ma famille, mes amis ou mes petites amies, j'éprouve un amour démesuré, fort, où je pourrais tout faire pour eux, et d'une seconde à l'autre, je les déteste, leur en veut, les mets à l'épreuve quant à leur amour pour moi. Ma première copine a subi un enfer avec moi, et en a beaucoup souffert. Il y avait des hauts et des bas. Il y a des jours où j'étais "normale", où j'étais authentique, sincère, à l'écoute, pleine de vie, et l'heure qui suivait je lui en voulais, était énervée contre elle pour un rien et provoquais les disputes, dans un sens, pour qu'elle me quitte. Je la mettais sans cesse à l'épreuve, je n'arrivais pas à avoir confiance en elle et elle en souffrait. Et quand elle craquait et me quitter, je l'implorais de revenir car je ne supportais pas qu'elle soit loin de moi, je l'aimais, je redevenais une personne douce. Dans tous les cas, je me détestais car je me trouvais pathétique. Je n'arrivais à pas gérer mes émotions très hautes et très basses, comme une double personnalité qui se battait sans cesse l'une contre l'autre. Le problème c'est qu'on a vécu une relation "je t'aime moi non plus", fait de plusieurs petites séparations, jusqu'à ce qu'un soir je débarque chez elle, et que je craque, je l'accuse à tord et à travers, avec une colère noire. C'est alors qu'elle me prend dans ses bras, et que je pleure, que je m'excuse d'être comme ça, que je ne contrôlais pas mes émotions, que je l'aimais, elle s'attendrissait. Et alors, je me remettais à éprouver de la colère envers elle, à lui infliger tous les maux de la Terre, et elle a finit par craquer et me foutre à la porte. Je lui en ai longtemps voulu de ne pas avoir compris qui j'étais, et de ne pas m'avoir aimé pour ce que je suis, mais maintenant, je sais que c'est de ma faute. Par la suite, mes relations amoureuses étaient chaotiques alors je préférais me mettre des barrières, à jouer entre "je t'aime moi non plus". Un jour je donnais de l'espoir, un autre je l'arrachais. Je faisais tout pour les effrayer, pour les éloigner de moi pour ne pas avoir à leur faire du mal, mais plus je le faisais, plus elles s'accrochaient à moi. Et je reproduisais sans cesse le même schéma. Jusqu'à aujourd'hui. Il y a un an j'ai eu une copine avec des hauts et des bas comme d'habitude, mais j'ai décidé de rester stable parce que je l'aimais sincèrement. Je cachais mes émotions changeante, le fait que je l'aimais puis ne voulais plus d'elle, je me suis battue contre moi même pendant un an, tout en lui faisant vivre un enfer entre besoin de preuve d'amour, de jalousie, de possessivité, et elle a rompu récemment. Aujourd'hui, je rêve de la mort, je me hais, je me dis que jamais je ne pourrais être comme tout le monde, que je ne pourrais jamais avoir une relation, un travail ou une vie stable. J'ai perdu aujourd'hui tout ce que j'avais : Amis, famille, avenir, amour, tout. Tout ce que j'ai construit, je l'ai détruit. J'ai envie de partir seule, dans l'inconnu, marcher tant que j'en ai la force, et finir par me perdre moi aussi.