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A propos de la découverte de la différence des sexes

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A propos de la découverte de la différence des sexes

Bonjour à tous,

Je souhaiterais soumettre à votre avis critique une hypothèse qui m'a traversé l'esprit, concernant la fameuse "découverte de la différence des sexes".


Si le sujet masculin, voyant sa mère ou une sœur nue lors de la découverte de la différence des sexes, remarque qu'elle n'a pas de pénis, il lui est impossible toutefois de se rendre compte si elle porte ou non quelque chose en remplacement à cet endroit, un sexe féminin bien à elle, en raison du caractère, naturellement inaccessible au regard, du sexe du sujet féminin debout.

En effet, plus ou moins contrairement à ce qu'il en est pour les animaux quadrupèdes, chez lesquels le sexe du mâle est masqué entre les membres postérieurs et le sexe de la femelle apparent en raison de la position horizontale du corps, le sexe de la femme est dissimulé entre les jambes, et le sexe de l'homme dégagé.
Le corps humain recèle donc un lieu secret "naturel", dans la mesure où le tronc humain vertical se partage en deux membres dans le même alignement, déterminant là un emplacement caché. Par un concours extravagant de circonstances, le sexe féminin est par conséquent tapi dans le seul lieu naturellement voilé du corps humain, site rentrant, se dérobant, l'arrondi du pubis sous l’abdomen et resserré entre les cuisses. C'est bien parce qu'une femme nue vue debout ne révèle pas son sexe que l'on en aperçoit de temps à autre dans des films non spécifiquement érotiques, je citerai "La belle noiseuse" de Jacques Rivette.

L'existence de ce lieu naturellement discret du corps aurait pour conséquence le fait que, lors de la découverte de la différence des sexes, le jeune garçon discernerait essentiellement l'inexistence d’un pénis maternel, mais il lui resterait à découvrir la nature du sexe qui en tient lieu chez le sujet féminin. Il ignorerait ce qu'il en est exactement. La perception de la potentialité de la présence invisible de quelque chose, dont il ne peut pas se figurer la nature précise, dans l'arrondi du pubis féminin, serait concomitante de celle de l'absence de pénis. Cet arrondi du bas de l’abdomen ferait pressentir au-delà de lui-même quelque chose qu’il ne communiquerait pas mais dont il ferait envisager, voire deviner l’existence, et désirer la découverte. Et cela d'autant plus que la toison pubienne – nouvelle coïncidence exagérée – dessine une flèche triangulaire désignant explicitement – avec insistance, pourrait-on dire – la présence et l'emplacement de ce lieu indiscernable.

Ce serait cette notion de possibilité de l'existence de "quelque chose" dans ce lieu retiré qui serait, à partir de ce moment, prédominante dans la psychologie du jeune garçon. Les diverses alternatives envisageables – mini-pénis ou pénis "rentrant", éventuelle ouverture, soit encore autre chose, ou même rien – coexisteraient en tant qu'hypothèses simultanées dans l'esprit du jeune sujet masculin qui serait en fait dans l'indétermination. La découverte de la constitution réelle du sexe féminin se ferait bien plus tard, lors de la révélation du corps féminin cette fois dans son entièreté, c'est-à-dire lors de la vue d'une femme nue non pas debout mais dans une pose moins "naturelle". Même si le sujet masculin a auparavant des intuitions, tant qu'il n'aurait pas clairement et définitivement observé ce qu'il en est, il demeurerait jusque là dans le doute. La révélation serait alors très grande.

Auquel cas, la fameuse "découverte de la différence des sexes" se ferait en deux époques bien distinctes pour le sujet mâle, la découverte de l'inexistence de pénis féminin d'une part, et la découverte de la nature du sexe féminin qui le remplace d'autre part, toutes deux généralement séparées par un certain nombre d'années. La découverte de l'inexistence du pénis féminin se doublerait dans le même temps de celle de la potentialité de l'existence de "quelque chose" dans le lieu dissimulé du corps féminin ; tandis que la découverte de l'existence véritable et vérifiée du sexe féminin se doublerait dans le même temps de celle de sa configuration exacte.
Entre ces deux moments, en résumé, se situerait une période décisive marquant le jeune garçon, et donc l'homme, à jamais, période durant laquelle : il sait que la femme n'a pas de pénis ; il ignore si elle a "autre chose" à la place, et quoi ; il sait qu'il existe un lieu retiré, sous l'abdomen, où peut se tapir cette possible "autre chose" qui échappe à sa connaissance et qui devient dès lors l'objet d'une curiosité insatiable.

Pour redire les choses de façon plus complète : il y aurait d'abord chez le sujet masculin croyance en l'existence d'un pénis maternel ; après la première phase de la découverte de la différence des sexes, certitude de l'inexistence du pénis et croyance en la possibilité de l'existence d'autre chose en remplacement dans le lieu ignoré du corps féminin ; après la seconde phase de la découverte de la différence des sexes, certitude de l'existence de cette "autre chose" et connaissance de sa nature.

Pour le jeune garçon, et pour l'homme adulte, le corps féminin serait définitivement marqué par une interrogation fondamentale concernant la question de savoir ce que la femme peut posséder d'inconnu à la place du pénis absent. Le pubis féminin apparaîtrait au jeune sujet masculin hétérosexuel comme un lieu susceptible d'un secret dont la résolution va le hanter toute sa vie. Ce pourrait être cette énigme qui rendrait le corps féminin si fascinant à son regard.
Il se produirait à cette occasion une sorte de déplacement d'attention et d'intérêt dans lequel l'attachement au désir de connaître le corps féminin dans son aspect le plus "reculé" se transformerait en partie en un attachement ébloui au corps féminin dans son ensemble, et en particulier à ses caractéristiques les plus notables et identifiables, et identifiées par l'enfant mâle en premier lieu, les signes sexués dits secondaires, les fameuses "courbes féminines". L’intérêt pour le lieu irreprésentable serait déplacé pour une part sur les lieux environnants mieux cernés qui l’anticipent.
C'est d'autre part la même interrogation profonde qui aurait été traduite de façon littéraire sous la formule voilée "La femme est un sphinx". En grec ancien, le même terme apokalupsis, "révélation", désignait à la fois le fait de dévoiler l'inconnu et celui de découvrir un corps.

S'expliqueraient dans cette hypothèse les diverses formes d'érotisme "populaire". Les magazines érotiques, supports vidéo, sites web avec leurs fatidiques photographies "où l’on voit tout", et les spectacles divers – strip-tease, peep-show – rempliraient l'office de satisfaire la curiosité de l'adolescent en le sortant enfin de son indécision. Cette forme "normale" de voyeurisme serait l'attitude de l'homme perpétuellement confronté à la stupéfaction de découvrir que la femme n'a pas de protubérance pubienne comme lui, et au désir de savoir ce que le lieu irrévélé de son pubis s'incurvant entre les cuisses peut receler en échange. Avec le déshabillage de la modèle de magazine au fil des pages, ou avec le strip-tease cinématographique ou scénique, le sujet masculin revivrait de manière accélérée le parcours parfois long de l'enfant qu'il a été dans sa connaissance progressive du corps féminin.

Voilà en gros l'idée.
Désolé d'avoir été un peu long.

Je vous remercie d'avoir bien voulu lire ces lignes.
Je serais très heureux de lire les commentaires de personnes "éclairées".

Merci d'avance, et excellente journée ou soirée, selon l'heure.

Xpaste

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