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Conflit qui s'éternise avec parents conservateurs

#1  21903

Aurore
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Conflit qui s'éternise avec parents conservateurs

Bonjour,

Je cherche à résoudre un conflit qui dure depuis 3 ans entre ma famille et moi. J'ai actuellement 28 ans et suis partie de chez mes parents en 2006 pour emménager avec un homme qui, selon eux - bien qu'ils ne l'aient jamais rencontré - est un choix désastreux. Il est vrai que pour eux je déroge à toutes les règles puisque mon conjoint est athée (et je le suis devenue aussi, ce qui n'arrange rien), nous ne sommes pas mariés et il ne correspond pas aux "normes" du milieu bourgeois catholique dans lequel j'ai grandi. En outre, je suis la première et la seule au sein de cette famille (au sens large) à avoir dérogé à l'une de ces règles.
En ce qui me concerne, je suis heureuse d'avoir changé de vie et je me sens bien dans ma situation actuelle. J'aurais peut-être préféré couper les ponts avec ma famille, c'est d'ailleurs ce que j'ai essayé de faire dans un premier temps, mais mes parents en ont trop souffert et je me suis fait beaucoup de souci pour eux. J'ai donc décidé de tempérer en attendant que les choses se tassent.
Malheureusement 3 années se sont écoulées sans qu'ils ne cessent de ressasser les conditions dans lesquelles je suis partie et celles dans lesquelles je vis, en tentant d'y trouver des explications tordues : j'aurais été dépressive, naïve, sous influence, en crise d'adolescence - cf. mon âge (!), ou pleine de vieilles rancunes envers ma famille et mon milieu... Tout cela est évidemment faux, j'ai simplement changé d'avis, c'est tout. Mais impossible de le leur faire comprendre. D'autant qu'ils continuent d'attendre que je "retrouve mes esprits" et retourne à une vie plus conformiste. Ma mère me semble très dépressive depuis ce temps, quand à mon père, je crois qu'il ne peut pas me pardonner de l'avoir déçu à ce point. Ma mère a, dans les premiers temps, consulté un psychologue, pensant trouver du soutien, mais elle abandonné immédiatement en constatant qu'il ne partageait pas ses inquiétudes à mon sujet (d'après elle, ce psychologue n'était qu'un "vieil allumé soixante-huitard"). Bien entendu le reste de la famille, parents éloignés compris, soutient les mêmes idées et se mêle de mes affaires sans états d'âme. Je les soupçonne même d'entretenir le conflit entre mes parents et moi (mais je n'en ai aucune preuve tangible et deviens peut-être légèrement paranoïaque en ce qui les concerne). Quoi qu'il en soit, après avoir été très proche d'eux dans le passé, je n'entretiens presque plus le contact aujourd'hui et me méfie d'eux.

Je sais bien que cette situation peut sembler invraisemblable de nos jours et dans un pays occidental (cela ne m'aide d'ailleurs pas, puisque je ne peux du coup la partager avec personne), mais ce résumé que j'en fais est encore en-dessous de la réalité et je suis bel et ben impliquée, malgré moi, dans ce décalage avec le monde. J'aimerais vraiment aplanir les difficultés avec mes parents car, pour ma part, je ne leur en veux pas tellement de leur incompréhension : je suis en mesure de la comprendre. Je souffre de les voir se détruire à cause de moi alors que je ne cesse de leur répéter que je suis heureuse, ce qu'ils refusent de croire. Couper les ponts ne me semble pas être une bonne solution car je continuerais de me sentir coupable et m'en voudrais plus que jamais s'il leur arrivait malheur. Mais je ne sais plus quoi faire pour eux. Merci de me conseiller là-dessus.

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#2  21906

Aurore
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Re: Conflit qui s'éternise avec parents conservateurs

Permettez-moi d'ajouter quelques précisions car, de peur d'écrire un roman, je suis restée évasive sur certains points, notamment sur ce que j'attends actuellement.

A vrai dire j'ai peu d'espoir d'arriver à aider mes parents ou de renouer un contact serein avec eux mais je reste demandeuse d'éventuels conseils sur ce point.

En réalité, après 3 années passés à me faire traiter de "pute" (et mon compagnon de proxénète), de folle, de marginale, de suppôt du démon, d'éternelle adolescente, etc., j'ai surtout besoin d'encouragements. Hormis mon conjoint, je n'ai personne à qui me confier puisque, ayant coupé les ponts avec mes anciennes relations, je n'ai pas encore retrouvé d'ami(e) assez proche pour pouvoir solliciter son soutien. Je me sens donc extrêmement seule.  Mon conjoint a beau partager mes préoccupations et m'être d'une aide infiniment précieuse, non seulement cela ne m'empêche pas d'avoir parfois besoin de me conforter par d'autres avis, et surtout j'aimerais pouvoir ne pas trop l'empoisonner avec ces problèmes dont il est la source malgré lui. De plus, ma famille n'a pas de tendres intentions envers lui et ça n'est pas très agréable de lui répéter nos conversations le concernant.

Jusqu'ici, étant d'un tempérament assez stoïque,  j'ai supporté ce conflit avec flegme et humour autant que possible, mais je me suis tout de même mis toute ma famille - sans compter leurs amis et mes propres anciens amis (que je ne vois plus du tout) - à dos : cela fait beaucoup de monde et il y a de quoi, à force, se sentir déboussolé. Il m'arrive malgré tout de me remettre en question et de me demander ce qui cloche chez moi. Je ne sais pas combien de temps je tiendrai comme cela : peut-être toujours, mais je n'en sais rien. Ma famille mise énormément sur mes faiblesses, tentant d'appuyer sur d'anciennes blessures ou de réels défauts pour me déstabiliser et me prouver que je ne suis pas assez grande pour faire les bons choix ou que ma vie n'est pas normale. Je ne leur laisse pas le plaisir de constater que cela fonctionne, mais de retour chez moi je me sens à bout de nerf et parfois sérieusement atteinte.

J'ai énormément besoin de confier tout cela à quelqu'un d'extérieur et d'entendre des avis de personnes non impliquées, car pour l'instant les seules personnes à qui j'ai pu en parler (à savoir des personnes de ma famille ou proches de ma famille) n'ont pu que m'enjoindre d'aller me confesser et de faire amande honorable ou bien de rompre avec mon conjoint !

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#3  21909

Re: Conflit qui s'éternise avec parents conservateurs

vous pourriez offrir "l'avenir d'une illusion" de Freud à vos parents ou bien le "Traité d'athéologie de Michel Onfray, mais blague à part, je ne vois guère de solution à votre traversée du désert.
"athée (et je le suis devenue aussi" c'est ça le point de rupture et vous ne pouvez plus revenir en arrière. Alors une seule échappatoire : vous reconstituer un réseau d'amis avec qui vous pourrez partager vos -nouvelles!- valeurs mais ça va pendre du temps. Quant à vos parents,peu à peu leur faire admettre que la tolérance* n'est peut-être pas leur point fort ? Et surtout, leur faire accepter que même si vous avez envoyé aux orties le credo et tout le saint frusquin romain, vous pouvez encore partager les valeurs du christianisme: à part la culpabilité (mea maxima culpa)il n'a pas dit que des conneries Isous le Oint** surtout que c'est les autres qui lui ont mis des paroles dans la bouche! ...une morale agnostique en qq sorte !
*je participais ce w-end à un séminaire de psy, freudo-lacanien dans un ...couvent dominicain !
**jésus christ !


pour un projet de thérapie en ligne, merci de me contacter par mail.

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