Prenons tout d'abord les bases :

1 / Les ovaires et les testicules sécrètent chacune, trois même types d'hormones, progestérone, androgènes et oestorgènes.
2 /Puis la question essentielle à Répondre avant d'aller plus loin, serait de définir le désir.
Si l'on s'en tient à la définition du dictionnaire :

« Le désir est un souhait. C'est un mouvement de la volonté vers un bien qu'on n'a pas : désir ardent, violent, extrême, désir déréglé insatiable, faible désir, vain désir, brűler de désir »..."c'est une force contenue qui tente de s'échapper" souligne Philippe Brenot. Quant à Georges Bastin dans son Dictionnaire de la psychologie sexuelle, il précise que « le désir est la représentation psychique du besoin. C'est un besoin qui s'exprime sous la forme d'un évènement vécu. Ce que l'homme ressent est donc bien plus un désir sexuel qu'un besoin sexuel, ce en quoi il s'oppose à l'animal ».

Philippe Brenot en définit aussi les degrès dans son échelle de puissance ( valeur ) :

1- le besoin : qui fait référence aux impératifs vitaux, dans sa conférence le professeur Philippe Brenot rappelle qu'en cela la pulsion sexuelle n'est pas un besoin et étaye en précisant que l'on peut vivre sa vie entière sans sexualité et n'en connaître aucun effet délétère.

2- le désir proprement dit se distinguant des impératifs animaux et donc du domaine de la psyché.

3- Quant à la libido, enfin, qui est à l'origine un terme psychanalytique désignant "l'instinct de vie", l'énergie psychique, c'est-à-dire la force qui organise la « tendance vers autrui » et qui oriente la communication avec les autres, l'amitié, l'amour… Pas uniquement sexuel... c'est la force vitale. Mais le terme a évolué pour désigner aujourd'hui plus largement la force vitale au plan sexuel et paradoxalement le fondement biologique du désir. Cette bipolarité apparaît de façon permanente dans cette alternance entre le biologique et le psychique.

- Pour la psychanalyse Freudienne, le désir est inconscient, il est en rapport avec l'histoire infantile. Il naît de l'écart entre le besoin et la demande. Mais heureusement , la psychanalyse a également évolué et ses différents courants tentent à démontrer que chaque minute, chaque seconde qui s'écoulent et qui font partie intégrante de votre vie, compte aussi et interagissent également dans le systèmes libidinales et inconscient. En bref et pour faire simple, on ne refoule pas uniquement les choses vécues dans la petite enfance. L'inconscient continu a se structurer bien au delà de notre structure primordiale.

- Pour la neurophysiologie, le désir a un substract physiologique au niveau du système nerveux central et des neuromédiatieurs. Il contribue à la recherche du plaisir (chaîne stimulus réponse, il n'y a désir que s'il y a plaisir qui renforce les comportements.)

Michel Aubry psychiatre et sexologue, a nommé cette possible disséquassions : les sous-produits du désir et intègre sa conclusion dans un besoin psychologique :

* la demande
* les cognitions (pensées intérieures du désir), idées justes, idées fausses
* les comportements désirants :anticipation, émotion, réactions, inhibition, angoisse.
Ce sont ces "sous-produits du désir" qui constituent en réalité les indices cliniques que nous sommes amenés à rechercher, c'est-à-dire les signes extérieurs de l'imprégnation androgénique.

Ces signes comportementaux fluctues dans notre vie, ils ne sont pas tous présents au même moment, ainsi ils s'accroîent pendant la période de l'adolescence, pour à la puberté, agir d'abord chez les garçons par une sorte d'érotisation du système nerveux dû à l'évidente présence de la testostérone. Alors, que les années pré-pubertaires ont déjà amorcées la démonstration de l'envie :

*pilosité (puber=poil), barbe, sourcil épais, pilosité du thorax, cheveux épais, implantation frontale en M, peau plus épaisse, atténuation du tissu cellulaire sous-cutané, accroissement de la taille (plus élevée que les filles, donc dimorphisme sexuel accru), muscles charnus et saillants, reliefs accusés (arcade sourcillière, pomettes), larynx saillant, voix à tessiture basse, (registre de ténor ou de basse).

Ces caractères extérieurs, alliés avec les signes sociaux de l'appartenance au genre masculin vont être les éléments déclencheurs du désir féminin, ils sont sous la dépendance des androgènes.

Chez la femme, les oestrogènes aident au développement d'une morphologie spécifique, elle-męme déclencheur du désir masculin (développement de la poitrine, cheveux fins, bassin large, larynx court et effacé, voix de soprano ou de contralto.) L'imprégantion andorphine existe de façon très subtile sans que l'on puisse bien la préciser sinon dans la pulsion du désir qui fait défaut dans les cas de déficit androgénique. On a pu en outre remarquer le caractère souvent puissamment érotique pour les hommes, d'une voix féminine à tessiture large, c'est-à-dire ayant des accents graves, remarquer aussi leur caractère parfois hypersexuel. Nous prenons conscience ici que le désir est une construction bio-psychologique soustendu par la libido (pulsion vitale et sexuelle) et modelée par la personnalité, mais qu'il est aussi l'élément d'une chaîne stimulus-réponse qui se nourrit du désir ou du non désir ( lorsqu'il y a mauvaise construction de la structure libidinale ) du partenaire et des signes de l'accomplissement sexuel.

C'est ainsi que l'on peut comprendre les différentes voies qui s'offrent ainsi au désir :

* la réalisation ou la non réalisation ( fantasme )
* la sublimation
* le refoulement

voies qui conditionnent souvent l'équilibre personnel.

- A l'âge adulte, c'est le maintien de la libido masculine et féminine par une imprégnation hormonale constante (elle-même fonction de la réalisation sexuelle) c'est-à-dire qu'il existe une hypo-androgénie en l'absence de sexualité, témoin de la non fonction.
Chez l'adulte, l'effet androgénique est un effet transformateur permettant au mâle androgénéisé d'attirer l'attention des femelles par ses caractères sexuels, générateurs de désir et d'admiration, et comportementaux. La testostérone entretient le désir, la demande, la recherche du partenaire, les comportements de séduction et la tonicité corporelle et mentale nécessaire à l'excitation. En cela, elle est un élément fondamental de la chaîne du désir .

Ainsi un homme ayant un trouble de la communication non verbale tronquée dans son enfance, serait à même de developper un comportement de séduction de type similaire à une femme et donc ne correspondant pas à la demande de sa partenaire ne parviendrait aucunement à faire partager son besoin , donc à transmettre son désir.

- Dans un troisième temps, au milieu de la vie, les hormones font parfois défaut, par mauvaise structuration de la fonction érotique (notamment dans le couple : faible érotisation, non réactivité féminine, nécessité de stimuler…) Le résultat est le même, le déficit androgènique est objectif.

La dissociation des comportements reflète alors la nature dichotonique du désir : "c'est désir d'avoir du désir", c'est-à-dire le désir psychique d'une libido qui fait défaut, bien distinct de l'absence de désir par exemple dépressif, avec libido conservée.

Pour faire simple, plus vous êtes entraîné à avoir envie et plus vous avez envie. Et pour conclure, il est donc important de retenir que la testostérone est effectivement l'hormone de désir et que le rôle des androgènes n'est pas négligeable dans la chaîne du désir en oubliant surtout pas d'allier la fonction érotique et le vécu libidinal. Merci au professeur pour son article très explicite.
Christelle Moreau
Psychothérapeute, psychanalyste
Formatrice en Management et communication
Intervenante à l'Université,
Maison de Santé 7 rue Alfred Mortier 06000 Nice
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