Un petit mot sur la psychanalyse et Freud
Par Christelle Moreau, vendredi 4 mai 2007
Qui n'a pas entendu parler de Sigmund Freud ? De près ou de loin, du psychologue de comptoir complètement profane au passionné en passant par le simple curieux, le bagage que nous a livré Sigmund Freud, est d'une telle richesse qu'il sera à jamais perpétué, repris et surtout utilisé. Ses études sur l'inconscient définissent à elles-mêmes ce qui est plus communément appelé : la psychanalyse.
Mais attention, le maître a eu des disciples qui ont su lui soumettre des richesses qu'il a su à son tour exploiter. Chaque courant et chemin de la psychanalyse actuelle a été fondé pièce par pièce par le vécu, la réflexion de chaque psychanalyste, car on attend de la psychanalyse qu'elle évolue toujours et encore.
- la métapsychologie (dont les trois principes organisent le fonctionnement psychique : la perspective topique, dynamique, économique)
- La recherche de significations inconscientes de la parole, du comportement ou des productions de l'imagination (lapsus...)
- La cure psychanalytique par la méthode de la libre association. En général, elle est effectuée à la demande du patient qui souhaite s'aventurer dans son inconscient et se découvrir pour mieux se comprendre et se connaître ou se reconnaître. Aussi, l'approche est souvent pour soigner les petites ou grandes névroses qui résonnent au quotidien et qui gène le devenir gracieux. C'est pourquoi Freud, insistait sur le fait que si la psychanalyse est "une méthode de traitement des désordres névrotiques", son primordial but n'est pas de guérir en éradiquant le symptôme, mais bel et bien en aboutissant à « la récupération de ses facultés d'agir et de jouir de l'existence». C'est à partir de là, qu'il n'est plus possible de comparer la psychanalyse à toute autre thérapie visant à soigner un malade, la psychanalyse ne soigne pas les psychoses, elles visent à découvrir ses névroses et à les transformer en autre chose de positif.
Les différents courants psychanalytiques et les différentes théories se rejoignent pour mieux se compléter. Elles apportent aujourd'hui à l'étude comportementale et à la psychologie clinique un atout majeur dans l'approfondissement de la vie mentale des patients. Elles ont permis d'envisager le symptôme sans l'isoler, mais bel et bien en fonction de l'histoire passée, des accidents de parcours du patient, tout en prenant en considération leur potentiel renouvellement et leur possibilité de formuler des désirs refoulés.
Deux méthodes sont utilisées à l'époque :
La méthode cathartique, qui doit beaucoup à Joseph Breuer, et qui consiste à mettre le patient sous hypnose afin de découvrir l'origine des symptômes hystériques. Symptômes qui semblent - ils, doivent disparaitre lorsqu'on répète au malade une fois réveillé ce qu'il a révélé sous hypnose. La remémoration et la ré-actualisation émotionnelle des scènes traumatiques conduisent alors à la guérison. C'est cette méthode qu'Anna O. appelait aussi « talking cure ».
l'association libre, qui vise à favoriser la remémoration en invitant le patient à dire librement ce qui lui vient à l'esprit, et en travaillant sur les chaînes associatives. Ceci permet de mieux comprendre les diverses appréciations de Freud lui-même quant à la naissance de la psychanalyse :
Freud se démarqua de Breuer, en acceptant l'importance de la dynamique sexuelle dans le développement de la psychopathologie. L'hystérie est alors conçue comme conséquence d'un trauma sexuel. Cette approche permis ensuite de comprendre la névrose obsessionnelle, ainsi que la phobie, également nommée hystérie d'angoisse. Carl Gustav Jung, entre autres fait évoluer Freud car, il accepte des points de vue qu'il intègre ensuite dans le corps de sa théorie comme, par exemple, le passage de la première topique à la seconde topique qui fait davantage de place aux pulsions agressives et de mort. Ainsi, plus particulièrement vers 1920, la théorie freudienne connaît d'importants remaniements, qui sans dénoncer comme erronée la théorie antérieure, en montrent à la fois les limites et en proposent un élargissement considérable.
Metapsychologie, pourquoi ce nom ?
Freud ne trouvant pas d'explication satisfaisante aux troubles psychologiques sans lésions anatomo-physiologiques, se tournera vers une conception proprement psychologique de ces phénomènes psychopathologiques. C'est la raison pour laquelle Freud nommera son approche «métapsychologie » pour bien marquer la différence aussi bien avec la conception spiritualiste et philosophique de la psychologie de son temps, qu'avec la psychologie caractérologique et psychophysiologique qui s'appuyait sur des mesures de temps de réaction, par exemple, et les réflexes.
La psychanalyse n'est pas qu'un ensemble théorique, une métapsychologie, c'est également une méthode d'exploration du psychisme humain.
- L'interprétation des rêves qui sont, selon Freud, « la voie royale à la connaissance de l'inconscient ». L'analyse du rêve permet de découvrir les mécanismes de symbolisation du psychisme.
- L'analyse des actes du quotidien
- Les lapsus, les oublis, les négligences : ces actes manqués traduisent un conflit psychique qui met en jeu une tendance consciente et une autre, pré-consciente ou inconsciente, qui vient troubler le déroulement normal de la première. L'observation de ces tendances contradictoires permet de rendre vraisemblable l'hypothèse de l'inconscient
Une dernière grande ligne:
Principe du déterminisme psychique
L'hypnose qu'utilisaient Joseph Breuer et Jean-Martin Charcot est une méthode qui ne put satisfaire Freud qu'un temps, ne convenant pas à tous les patients et n'allant pas de pair avec un travail au long terme sur le transfert. Pour la remplacer, Sigmund Freud utilisera un principe qu'il attribue à Jung, principe suivant lequel une idée qui se présente à l'esprit ne peut être arbitraire et doit donc avoir un antécédent déterminé. Dans les Cinq leçons sur la psychanalyse, il précise ainsi sa pensée :
« Vous remarquerez déjà que le psychanalyste se distingue par sa foi dans le déterminisme de la vie psychique. Celle-ci n'a, à ses yeux, rien d'arbitraire ni de fortuit ; il imagine une cause particulière là où, d'habitude, on n'a pas l'idée d'en supposer. » Christelle Moreau
Psychothérapeute, psychanalyste
Formatrice en Management et communication
Intervenante à l'Université,
Maison de Santé 7 rue Alfred Mortier 06000 Nice
06 41 18 52 56
La loi apporte sa protection à toute oeuvre sans distinction du genre, de la forme d'expression, du mérite ou destination (art L. 112-1 CPI). Aucune reproduction, même partielle, autre que celles prévues à l'article L 122-5 du code de la propriété intellectuelle, ne peut être faite de ce site sans l'autorisation expresse de l'auteur.