djudju — 25-03-2008 17:31

Bonjour,
je me bats avec/contre moi meme depuis mes 17ans, année passée à l'étranger et durant laquelle j'ai découvert un moi peu réjouissant: faiblesse, incapacité à se faire des amis mais aussi à rester seule, vide intérieur, etc. jusqu'alors, je n'avais pas vraiment connu ce type de sentiments envers moi. Depuis, rien a vraiment changé. Coté professionnel, après des études plutôt réussies bien que vécues douloureusement (pourquoi je fais ça? etc.), un emploi stable trouvé immédiatement dans la branche que je voulais, j'ai essayé de m'accrocher à cette réalité alors que je sentais que tout se dérobait sous mes pieds. Sachant que cette sensation me caractérise, j'ai essayé de tenir bon et de laisser le temps au temps, de ne pas tout envoyer promener. Mais après 4 ans de vie active que j'ai mal vécu, puis la mort de mon père, je me suis dis que la vie était trop courte pour ne pas tenter une aventure qui me tendait les bras depuis longtemps: la musique. Je me suis pourtant mise tardivement à la musique (aussi vers 17-18 ans) mais j'étais plutot douée et peu à peu, je me suis mise à cotoyer des personnes non virtuoses (je m'étais jusque là interdit d'envisager une carrière musicale car pour moi, seule les personnes ayant une vocation très jeunes étaient "en droit" de suivre cette voie) qui vivaient de ça. J'ai donc quitté mon emploi mais finalement, bien que ne regrettant pas ce choix (je n'ai aucune envie de revenir à mon ancienne activité), je suis confrontée aux memes types de questions et d'angoisses, à savoir une conviction d'être une intrus dans mon milieu, de me "fabriquer" mon rôle plutot que de le vivre, etc. Coté sentiments, RAS: je ne tombe plus amoureuse depuis des années, n'ai plus de coups de coeur ou d'attirance pour qui que ce soit, pas de libido non plus.
Je suis en analyse depuis 7 mois après deux tentatives de thérapies avec un psychiatre (2 ans) qui m'a mis sous prozac (chose que j'ai peu apprécié, que j'ai cpdt fais pdt 3 mois mais arreté ensuite sans ne rien sentir comme différence entre le avant/pendant/après) et un psychologue plus comportementaliste. J'apprécie le ton des messages de ce forum et vous demande vos avis/conseils sur ma situation et les chances (ou non) qu'elle a d'évoluer... merci de vos réponses!

georgesN — 25-03-2008 18:31

Bonsoir,
il ne serait pas étonnant que votre désastreuse année à l'étranger soit un écho, une sorte de répétition d'un traumatisme de l'enfance (vous savez, il y a des traumatismes cumulatifs, pas nécessairement unique et violent).
Il faudrait raconter davantage de votre parcours de vie: la mort de votre père, les relations à votre mère, votre fratrie...
Mais surtout, travailler sur soi avec un analyste et en thérapeute TCC m'étonne !?!
L'idéal serait -puisque nous ne sommes pas en situation de cure, n'est-ce-pas!- que vous puissiez formuler votre demande en une phrase !

Thérapeute — 26-03-2008 21:31

a écrit:

que vécues douloureusement

a écrit:

j'ai mal vécu

un peu brut de décoffrage mais:
qu'avez vous bien vécu et quand?
Georges a raison quelle est votre demande réelle?
et une TTC n'est peut être pas des plus adaptée..

djudju — 27-03-2008 00:38

ouch! mais d'abord merci pour les réponses. Je précise que je ne suis "qu'en" analyse actuellement et ne suis pas d'autres thérapies. L'analyse, bien que j'ai bcp de difficultés à jouer le jeu de la libre association, m'a semblé etre la meilleure chose à faire.

Effectivement, le fait de "mal vivre" les choses est un trait caractéristique chez moi. Il y a eu peu de périodes depuis cette fameuse années à l'étranger, que j'ai bien vécue, cad sans toutes ces questions et remises en cause, avec plus de légèreté et d'enthousiasme. Je dirai même qu'il n'y a eu qu'un an, la dernière année de mes études qui était totalement prenante (bcp de travail de terrain et quasi uniquement en groupe) et que j'ai pleinement vécue. SInon, c'est à peu près le même refrain, la même complainte, avec des hauts, certes, mais finalement, le ton global de chaque année reste le même. Du coup, je pense que ma question  est :"quel est mon problème? pourquoi est ce que je me retrouve tout le temps dans le même état? comment y remédier ou comment vivre avec? ce qui fait en fait plusieurs questions...

Pour ce qui est du contexte, je suis l'ainée d'un frère (1,5 ans de moins, et avec qui les rapports ont tjs été assez conflictuels) et d'une soeur (10 ans de moins ac qui j'ai de très bons rapports). Mes parents étaient divorcés depuis 10 ans, aucun des deux ne s'est remis avec qq'un, ma mère restant amoureuse de mon père. Lui est décédé d'un cancer qui a duré 3,5 ans. Je l'admirai bcp (très cultivé, fin dans l'analyse, tres aimé des gens, musicien amateur également mais ingénieur de profession) bien que son comportement en famille était parfois un peu rustre, enfin surtout avec ma mère (je n'ai jamais vu de signe d'affection -carresse, baiser, etc.- entre eux). Lui est l'ainé et le seul garcon d'une famille de 6 dans laquelle 1 des filles s'est suicidée et l'autre est morte d'OD. Concernant ma mère... c'est qq'un de très dévouée mais qui est sans cesse dans la victimisation et la complainte (ça rappelle qq chose!? oui, mais ma mère n'a jamais remis en doute sa vie professionnelle ou son amour pour mon père. il s'agit de la complainte pure!)Elle n'a quasi aucune vie sociale, a tjs bcp travaillé et passe le plus clair de son temps libre aux taches ménagères. Nos rapports ne sont pas mauvais mais je ne prends pas vraiment de plaisir à la voir.

Bon bon, je m'arrête là car effectivement, nous ne sommes pas en cure! Merci encore pour votre attention et vos réponses.

georgesN — 27-03-2008 07:46

1ère impression à chaud : "musicien amateur également"
: cette phrase signe  probablement le point nodal de votre conflit interne.
Lequel conflit ressemblerait bien à une sidération du conflit d'ambivalence oedipien.
Votre père est décédé pendant votre adolescence ?
En tous cas, sa mort a maintenu gelé, sideré, les affects (ambivalents = haine-amour vis à vis des deux parents); formulé autrement, on pourrait parler de conflit de loyauté.
C'est un conflit intra-psychique, et le plus productif, pour vous, sera d'extérnaliser ce conflit interne. Vous irez mieux lorsque votre deuil sera totalement terminé, et il ne l'est pas, semble-t-il.
Vous faudra-t-il casser vos instruments pour ce faire? Peut-être non? peut-être oui? symboliquement du moins!

georgesN — 27-03-2008 07:54

"ouch!"
vous pourriez développer ?!...
Avez-vous connaissance d'évènements significatifs qu'on vous aurait relatés, ayant pu se produire pendant votre petite enfance ?(une dépression maternelle par ex.?)