cloîtrée — 07-05-2013 22:22

Je suis jeune, j'ai vingt et un ans, ça fait quatre ans que je traîne mon "calvaire".
Ca a commencé après le premier viol, ça pue la normalité, la réaction.
Et j'ai perdu treize kilos, et j'ai perdu le sommeil, et je me suis mise à boire, tous les jours, jamais seule, inviter le bar s'il faut -pour dédramatiser.
Les cauchemars, les terreurs nocturnes, ça n'a jamais cessé.
Ca s'est accentué après le deuxième viol.
J'ai vu toute sorte de psy, du -chologue au -chanalyste, au type bizarre lecteur d'ondes émises par le corps (un truc oriental), avec un passage par l'acupuncteur.
Sur les huit pros que j'ai consultés, deux m'ont embrassée, deux m'écrivent encore désespérément leur amour, j'ai couché avec un troisième.
Ma sexualité est un bordel monstre. Ne vous méprenez pas, j'adore ça. Enfin jusqu'à ce que. Je suis incapable de jouir, et, régulièrement, je panique. Rationnellement tout va bien. Mais le corps bloque, à loisir.
Bon, globalement, ça va, hein.
Sauf que je bois.
Et j'arrête de boire.
Et fatidiquement, je rebois. Et je fais n'importe quoi. Agressivité, attitude suicidaire, incontrôlable, je baise à tout va, et à l'ordinaire un blackout bien pratique.

Samedi, one again. J'avais tenu quatre mois. J'en ai marre.
J'ai retrouvé un préservatif usagé. De qui s'agissait-il...?

Je vais finir par m'en sortir, je suppose.
Mais que ma petite soeur soit témoin de ça. Que ce soit elle qui appelle les pompiers quand ça dérape. Que ce soit elle qui me récupère à poil dans l'escalier avec une bouteille de jack à l'occasion.

J'ai mis une croix sur le sommeil -on s'y fait.
Mais putain, si je pouvais gérer l'alcool. Si je pouvais retrouver de la dignité. Cesser de me vomir. Cesser d'avoir honte.

J'avais envie de le dire à quelqu'un :)
Du coup je suis allée voir un prêtre -au moins c'est gratuit.

Mais bon, soyons clairs, je me vomis.