cobaltesse — 04-04-2013 12:41

Bonjour,

je suis une psychanalyse depuis 2 semaines (après une première cure de 5 ans) et hier, j'ai lâché un ressenti que je n'avais jamais verbalisé en séance, et pourtant ... c'était tellement présent dans mon enfance.

Dès 7 ans, je suis certaine que mes parents et ma sœur ne m'aiment pas, certaine qu'ils seraient plus heureux sans moi, certaine que le monde serait meilleur sans moi.
A cet âge, je suis sûre que c'est de moi que ça vient :
Ma famille : tu es susceptible, tu te rends malheureuse pour rien et tu rends les gens autours de toi malheureuse, tu as un sale caractère (tu ne trouveras jamais un homme) ; tu es agressive (et jamais agressée malgré les claques données par ma mère ...) ; tu "joues" à l'enfant martyr.
Construction d'une carapace contre mon hypersensibilité ; répétition comme un mentra : force et indifférence (car c'est ce qu'ils me demandent).
Dépression à 18 ans, première fois qu'un spécialiste me mets l'étiquette "dépression". Soulagement (finalement, j'avais le droit de souffrir, j'était dépressive) et horreur/colère (ils m'ont mentis, mon mal-être était bien réel, mes parents - surtout ma mère dépressive elle-même - auraient dû savoir, chercher).
Le soir, je rentre et leur lance "je suis dépressive" comme une accusation mais ils ne relèvent pas le ton et je me tais, je ne verbalise pas ma colère, je prends sur moi : force et indifférence.
On me force à voir une psychanalyste (chantage de mon père : si tu n'y vas pas, je quitte ta mère), elle ressemble à ma mère, je ne dis pas un mot.
Elle :"je sens de la colère dans ce silence".
Moi :"je ne suis pas en colère, je n'ai rien à dire, je ne ressens rien" (force et indifférence)
Evidemment, reproches de mes parents :
Ma mère : "Comme d'habitude, tu te renfermes sur toi alors qu'elle veut t'aider"
Mon père : "Au prix des séances, tu pourrais au moins faire un effort pour que ça serve à quelque chose"
J'arrête au bout de la 5ème séance.
Mon père quitte ma mère (à cause de moi, bien sûr) et je reste seule avec elle, son mal être, son chantage au suicide : "un jour, je vais me foutre en l'air avec les médicaments". Elle est sous Lexomil. Chaque fois que j'ai des cours tard et que je rentre après elle, j'ai peur de la retrouver morte.

Désolée du côté "brut" de ce témoignage, impossible pour moi d'y mettre de l'ordre.

J'ai encore plein de choses sur le cœur, mais ça sera déjà pénible de lire tout ce fatras.