Camieloani — 28-12-2012 15:19

Bonjour,


Mon histoire est très longue mais il s'agit bien de co-dépendance et j'en prends conscience depuis peu...et cela m'arrive vraiment "en plein visage".

A 19 ans, je pars de chez mes parents (ma mère, étrange personnage, que je cerne encore mal aujourd'hui, manipulatrice et mon père, d'un caractère très faible, pas investi) pour m'installer avec un homme avec lequel j'ai eu une première vie de couple  pendant 4 ans, nous avons eu une fille (18 ans à ce jour)

Peu à peu, il m'avait coupé du monde, de mes amis, ma famille... il surveillait tous mes faits et gestes, je me sentais fautive et incapable. Une psy, qui m'a aidée après ma rupture, m'a parlé de perversion narcissique le concernant.

Si j'ai réussi à le quitter, c'est que j'avais rencontré un autre homme qui me paraissait fiable. 13 ans de vie commune plus tard, 2 filles (10 ans et 20 mois à ce jour) ...et des aventures extra-conjugales pour monsieur qu'il excusait à chaque fois qu'il a été pris la main dans le sac en disant que c'était ma faute... le clash est arrivé de la façon suivante : Nous devions nous installer en province mais j'ai décidé de rester un peu plus longtemps (il est parti en janvier 2012) afin que ma fille ainée passe au moins son bac - elle ne souhaitait pas nous suivre en province et rester chez son père quand je serai partie ... et puis, de nouveau, je l'ai attrapé avec une autre femme... comme toujours, pour la 5e fois, il nie alors que toutes les preuves l'accablent : SMS, comportement de cette femme...

C'est alors qu'il a dit qu'il n'avait plus de sentiment pour moi, qu'il préférait que je vienne m'installer certes...mais près de chez lui, que peut-être, un jour, nous pourrions recommencer notre vie commune... je devrais donc venir à 1000 km d'ici (région PACA) sans travail, tout ça pour l'arranger... et j'ai pensé le faire! En fait, il veut prendre les fillettes en alternance 1 semaine/ sur 2.

Je précise que depuis 10 mois (son départ)  j'assume toutes les dépenses des enfants depuis la nourrice jusqu'aux billets d'avion, que je fais tous les trajets pour que les enfants voient leur père, que j'ai pris même tous mes congés pour rester sur place...et qu'il refuse toujours de verser quel qu’aide que ce soit - en général, quand je lui demande de l'argent, il monte par mail sur ses grands chevaux et noie le poisson en parlant d'autre chose, en m'accusant de ci ou de ça...

Depuis qu'il m'a annoncé cette rupture (par SMS, c'est très élégant!), j'ai fait n'importe quoi : débarquée à l'improviste là-bas pour le supplier, envoyé des sms à la nouvelle, je l'ai noyé de mails... et puis, dans le même temps, j'ai commencé une nouvelle relation avec un autre homme qui est très différent, très distant mais affectueux...et c'est avec lui que j'ai pris conscience de cette codépendance.

C'est un homme solitaire (car il le veut ainsi), très "libre", sans enfant, très cultivé...qui ne me demande rien, on se voit chez lui, nous parlons beaucoup, nous avons des étreintes passionnées...et c'est toujours moi qui lui envoie un message quand je veux le voir. Il ne me demande rien. Ca sent un peu le "sex friend" et je commence à mal le vivre...ma codépendance et mon besoin de "m'occuper de quelq'un" reprend le dessus.

Je vis mal les moments où je suis seule. Particulièrement en ce moment, car j'ai déposé les enfants chez leur père pour les vacances, mon nouvel "ami" est grippé...donc je suis seule chez moi et j'ai des terribles bouffées d'angoisse. Je suis, de plus, furieuse car j'ai appris par hasard qu'il était malade depuis mardi...pourquoi ne m'a t il pas appelé por que je m'occupe de lui ? (j'essaye d'en rire, pleine auto dérision)

C'est à un tel point, qu'une nuit, j'ai appelé SOS médecin car je tremblais de tout mon corps, comme une droguée en manque...le médecin m'a prescrit un léger anxio (A**rax)...pour que je puisse dormir et m'a dit de ne pas rester seule.

Je pense que j'ai besoin d'aide en profondeur, pour apprendre à m'écouter, à vivre pour moi car j'ai toujours été dans des situations de "je donne tout" pour toujours me retrouver en situation d'être épuisée, essorée... et quand je lis la définition du co-dépendant, c'est MOI!

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Vivez-vous des peurs face à l’autorité ?
Je tremble toujours quand je suis face à la police, à mon patron...

Vous sentez-vous au service de votre conjoint, de vos enfants ou encore des gens en général ?

ABSOLUEMENT!

Ressentez-vous du rejet à la suite d’un refus ?

Oui et je le vis tellement mal, que j'ai des bouffées de colère, d'angoisse...

Avez-vous de la difficulté à dire non ?


A tel point que beaucoup abusent...dans le milieu pro comme perso.

Avez-vous de la difficulté à mettre vos limites ?


Oui pour tout à part dans l'éducation de mes enfants...étrangement?

Avez-vous de la difficulté à vous affirmer ?


Oui et cela me joue des tours même au travail - je dis quelque chose et il faut 2h de palabre pour que tous arrivent à la même conclusion...par exemple.


Vous sentez-vous souvent coupable sans savoir pourquoi ?

Très très souvent


Avez-vous peur de la colère des autres au point de faire n’importe quoi pour éviter les affrontements ?

Mentir, dissimuler, je peux faire n'importe quoi pour éviter l'affrontement...

Est-ce plus facile pour vous d’endurer les abus que de tenter de régler les situations abusives ?

Sans hésitation OUI


Avez-vous de la difficulté à exprimer vos besoins et vos désirs ?


J'ai l'impression de ne pas savoir ce que je veux vraiment


Vous arrive-t-il souvent de vous excuser même si vous ne vous êtes pas trompé ?


Plus que souvent....par là, on dirait mon père. Il s'excuse si on lui marche sur les pieds.

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Par où commencer un cheminement nécessaire pour que j'avance enfin? Ne pas refaire les erreurs passées en m'accrochant de nouveau à un autre homme...pour les mêmes mauvaises raisons...?


Merci par avance

Christelle Moreau — 31-12-2012 11:28

Bonjour,

Vous ne devriez pas perdre de temps sur un forum, car la réponse /l'écho de vos souffrances est déjà connu de vous.
Vous ne cherchez pas de clefs, mais bel et bien la porte pour parvenir à vivre sans recommencer.

Reste encore pour vous à la pousser.
Peut-être que la première ne sera pas la bonne, mais il s'agit là de persévérer.
Je vais donc tout bonnement vous inciter à consulter un psychanalyste afin que vous vous autorisiez à rentrer avec l'aide de celui/celle-ci dans votre problématique sans la contourner, car elle vous est probablement salutaire ( quelque part )...

Il semblerait que la travail qui vous serait bénéfique pourrait par exemple porter sur votre différence, c'est à dire vous aider à être vous et non plus la réplique d'une image agréable d'un être cher connu.

Vous avez le droit d'exister pour qui vous êtes, et vous n'êtes rien d'autre que vous.

Je vous invite à cesser votre errance au plus vite et à vous "retrouver" sur un divan afin de grandir et de faire grandir la petite fille qui est en vous et qui ne cesse de s'identifier afin de devenir une femme, cette femme qui pour l'instant souffre de ne pas être elle à part entière.
Bonne continuation à vous.

Camieloani — 03-01-2013 16:18

C'est ce que me dit cet homme avec qui je partage des moments " à part" en ce moment...que je dois faire grandir la petite fille...et que j'ignore ce qu'est "être une femme", que je sais être "mère" mais pas femme, pas "moi" à part entière...

Bon, il a 15 ans de psychanalyse derrière lui.



Reste à trouver le bon analyste...

Merci de votre réponse pertinente.


Et excellente année!