Bonjour,
Je vais commencer mon post par une question directe, avant de développer :
se peut-il que ma dépendance affective provienne du fait que mon père m'a toujours rabaissée psychologiquement ?
J'ai 30 ans et suite à une rupture amoureuse (la énième dans ma vie), je suis retournée vivre chez mon père, qui vit lui même seul (divorcé).
Je suis retournée chez lui parce que je suis incapable de vivre seule, non pas que financièrement je ne puisse pas. La vie seule m'angoisse terriblement, et j'en ai développé une phobie.
Il faut préciser que mon père m'a toujours dit que "seule je n'y arriverais pas", "je ne m'en sortirais pas", "je finirais à la rue" etc ....
Hier soir, partant d'une discussion, il a recommencé et je suis littéralement sortie de mes gonds. "je me demande comment tu t'en sortirais si je n'étais pas là !" a t-il balancé.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai perdu tout calme et je l'ai traité de manipulateur et de malade, et la dispute a été si virulente que j'ai cru qu'il allait me frapper; il menaçait même de me mettre dehors. On en restés là et ce soir je ne sais même pas où je vais aller.
Pour en venir aux hommes en général (j'aimerais comprendre le lien, si lien il y a avec mon père) :
- je suis toujours en quête d'amour (soit en couple, soit lorsque je suis seule comme présentement, je suis en quête perpétue d'une relation, j'enchaîne les histoires); - je suis capable d'aller avec quelqu'un pour le simple motif qu'il veut bien de moi, que je lui plais, qu'il me confère des qualités; - je n'arrive pas à quitter même si la relation est insatisfaisante voire toxique, en revanche je sais formidablement bien saboter; - depuis quelques années je peux être une "autre" (comme hier soir en fureur) si je sens que le partenaire me dénigre, me rabaisse ou pire, me rejette; - je ne suis pas exigeante, étant donné que je ne peux pas me passer de l'autre; - j'attends constamment des preuves mais ce n'est jamais assez pour me rassurer, je ne me sens pas aimable et je me dévalorise régulièrement (sans forcément le verbaliser); - je culpabilise d'être ce que je suis, et d'avoir des demandes, ou de sortir de moi-même parfois (comme hier soir, je prends toute la responsabilité et me déteste encore plus, allant jusqu'à oublier le point de départ du conflit); - malgré toutes ces années en relations diverses, je ne sais pas définir l'amour, je ne sais pas si je l'ai connu réellement; - je tends à aller vers des hommes rabaissants, indifférents, même s'ils sont au début, très amoureux et démonstratifs; - à chaque dispute avec un homme, je "fuie", ce qu'on me reproche souvent (je me braque, m'enferme dans ma bulle, coupe le portable, tombe dans l'extrême tellement c'est difficile pour moi, je peux être très agressive), et après j'attends désespérément qu'il revienne s'excuser ou me "calmer", me rassurer (en ce sens je ne suis jamais rancunière dans la durée).
(j'ai essayé de relater les grandes lignes de mon attitude amoureuse, pas évident)
Concernant mon père, pour le décrire rapidement :
- il n'a jamais refait sa vie après le départ de ma mère; - il est très couvrant avec moi, allant jusqu'à m'assister en permanence (ex : préparer mon repas comme si je n'en étais pas capable); - il ne respecte pas mon intimité, fouille ma chambre, rentre lorsque j'y suis sans aucune discrétion; - il se mêle de ma vie privée, veut savoir ce que je fais lorsque je sors, qui je vois, "où en sont les amours"; - il a accès à, et gère mes comptes bancaires de A à Z; - il se montre très disponible et aidant en permanence (ce qui est confortable pour moi), mais me menace de tout arrêter dès lors que je rentre en conflit avec lui (=> angoisse terrible ressentie de ma part); - il est capable de m'envoyer jusqu'à 30 sms par jour, ou emails, même s'il me voit le soir (ce qui est le cas); pire encore lorsqu'il n'a pas de nouvelles, il insiste lourdement; - il me reproche de vivre en dehors de la réalité; - plus jeune, il me disait qu'aucun homme ne voudrait de moi, que je suis une fille sale, que "je sens mauvais" (je me lave tous les jours, au contraire de lui); - j'ai le sentiment que s'il me sent "docile" et allant dans son sens, il peut tout donner et tout faire pour me rendre service, mais à l'inverse, très mauvais si je m'affranchie; - il raconte ma vie privée à qui veut l'entendre; - il ne supporte pas que je puisse tenter de lui faire prendre conscience qu'il a une part de responsabilité dans mon manque d'estime et de confiance en moi (il se sent attaqué, jugé injustement).
Merci pour vos avis. J'envisage en parallèle, de recommencer une thérapie, car je m'enfonce au fil des ans et ne vois pas d'amélioration.
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