Christelle Moreau — 05-06-2012 23:21

LE REGARD QUI BAT. . . Le cinéaste et son œuvre

« Il y a en effet un chemin qui permet le retour de l’imagination à la réalité, et c’est l’art » Sigmund Freud

le regard qui bat : c’est une fois par mois la projection d’un film suivie d’un débat entre spectateurs, cinéastes, psychanalystes, philosophes, historiens…

Cinéma Le Saint Germain des Près

22, Rue Guillaume Apollinaire 75006 Paris

LUNDI 11 JUIN 2012 à 20H30

PROJECTION DU FILM

SUR LA ROUTE

De Walter Salles - France, USA, UK - 2012

regarder la bande annonce


Projection suivie d’un débat avec notre invité : Bertrand Leclair

débat animé par :

J-J Moscovitz, F. Siksou, V. Micheli-Rechtman, A-M. Houdebine, N. Farès, M. Landau, F. Moscovitz, B. Didier-Hazan...


Dans son dernier livre Les rouleaux du temps (Flammarion sept.2011) Bertrand  Leclair, notre invité, consacre un long chapitre d’une trentaine de pages à Sur la route et aux Souterrains, de Jack Kerouac, qui commence ainsi : «Peut-être bien qu’il me faut l’admettre, le reconnaître. A la croisée de toutes mes expériences, de toutes mes lectures, des mille et une vies que je bricole tant bien que mal pour en faire une seule qui « tienne la route », de vie, une vie que je dis mienne par commodité ; à la croisée de ces mille et une vies dont certaines sont d’une pauvreté de désert et d’autres exubérantes comme une jungle, mais dont la plupart sont tout bonnement tempérées, raisonnables, peut-être bien que l’œuvre de Kerouac est un cœur battant : le lieu particulier où va mon désir, où rôde mon fantasme, celui d’une radicale non-séparation de la littérature et de la vie, celui où enfin toucher terre, non pas contre, grâce, avec, mais dans la littérature.»  Lire, ici,  la biographie de Bertrand Leclair

synopsis :  Au lendemain de la mort de son père, Sal Paradise, apprenti écrivain new-yorkais, rencontre Dean Moriarty, jeune ex-taulard au charme ravageur, marié à la très libre et très séduisante Marylou. Entre Sal et Dean, l’entente est immédiate et fusionnelle. Décidés à ne pas se laisser enfermer dans une vie trop étriquée, les deux amis rompent leurs attaches et prennent la route avec Marylou. Assoiffés de liberté, les trois jeunes gens partent à la rencontre du monde, des autres et d’eux-mêmes.



avant-propos : «… "La virée, dans sa bande originale : un long ruban de papier … sur lequel Jack Kerouac a crépité son texte sans s’arrêter (…).Telle est la route, fête mobile, traversées incessantes de la nuit américaine"  est-il écrit dans la présentation du livre "Sur la route, le rouleau original". Où de ses scansions, de son insistance, de son angoisse, le verbe, l’œuvre portés à l’écran questionnent en images cette vérité de Freud que ‘le Moi n’est plus maître en sa demeure’ : le reste-t-elle encore voire même plus affirmée dans l’écriture  filmique. Enjeux entre littérature, psychanalyse et cinéma. Se donne ici à vivre dieVergänlichkeit selon Freud, traduit par destin provisoire, nostalgie, fugitivité, soit l’éphémèrité. Celle du beau qui, regret incessant, crainte, disparition, vient ainsi ressourcer nos désirs de vivre au présent plus que présent… Est-ce pour cette jeunesse libertaire made in USA, d’attendre encore un peu pour s’inscrire dans l’Histoire, celle vécue par la génération d’avant, issue de ce qui vient de se passer pour leur parents en  1939-45 en Europe et au Japon d’Hiroshima. L’immense Amérique, acteur principal dans le film d’Est en Ouest, triomphante partout, 1ère à entrer en scène, dans nos yeux et nos oreilles.  Sont acteurs  aussi le Jazz, l’Underwood, la machine à écrire du héros Sal Paradise, l’image de Jack Kerouac. Où la vraie vie au cinéma double celle de l’écrivain.  Entre ces deux pans de notre actuel -le M.L.M. Musée des lettres et des Manuscrits l’expose en ce moment à Paris- ce rouleau, dont un bout a éé bouffé par un chien…, et  qui n’en finit pas de se dé-rouler : pieds du marcheur dans le film, encres et ratures de ce papier hors-temps, sans paragraphes. "…long comme une phrase de sax ténor dans le noir"… »  J-J. M.