Christelle Moreau — 30-04-2012 09:37

LE REGARD QUI BAT. . . Le cinéaste et son œuvre

« Il y a en effet un chemin qui permet le retour de l’imagination à la réalité, et c’est l’art » Sigmund Freud

le regard qui bat : c’est une fois par mois la projection d’un film suivie d’un débat entre spectateurs, cinéastes, psychanalystes, philosophes, historiens…

Cinéma La Pagode

57, Rue de Babylone 75007 Paris

DIMANCHE 6 MAI 2012 à 10H30

PROJECTION DU FILM

L'EXERCICE DE L'ETAT
Projection suivie d’un débat avec Pierre Schoeller

débat animé par : J-J Moscovitz, F. Siksou, V. Micheli-Rechtman, A-M. Houdebine, N. Farès, D. Friedman, M. Landau, F. Moscovitz, B. Didier-Hazan...

synopsis : Le ministre des Transports Bertrand Saint-Jean est réveillé en pleine nuit par son directeur de cabinet. Un car a basculé dans un ravin. Il y va, il n’a pas le choix. Ainsi commence l’odyssée d’un homme d’Etat dans un monde toujours plus complexe et hostile. Vitesse, lutte de pouvoirs, chaos, crise économique… Tout s’enchaîne et se percute. Une urgence chasse l’autre. A quels sacrifices les hommes sont-ils prêts ? Jusqu’où tiendront-ils, dans un Etat qui dévore ceux qui le servent ?

avant-propos : …«Le désir humain a des lois qui, si elles conduisent à l’amour et au pouvoir, mènent aussi à sa destruction…Amour/désamour et pouvoir/dé-pouvoir voisinent au cœur du collectif avec la destructivité individuelle, avec ce qui ravage….C’est mis admirablement en images dans L’Exercice de l’Etat. L’humour n’ y est pas absent, ni le rêve : jouissance d’un vrai crocodile tout entier tenté d’avaler joliment la vraie nudité d’une vraie femme en entier. Mais un réveil brutal indique le réel, celui de l’ accident meurtrier d’un transport d’enfants qui vient entamer vraiment tout ce global, en nous montrant l’impossible d’un désir total…de gouverner surtout sa libido sexuelle.
Le couplage politique-médias est en surbrillance, voire acteur dans le film : la séduction que réclame le peuple cherche un maître mis en place d’idéal inatteignable… Au point que le héros du film, voire son entourage, se séduisent eux-mêmes… Et ce maître, ici un ministre des transports (de passions ? et au nom de Bertrand Saint-Jean, signe même d’une céleste souveraineté en héritage) joue et multiplie entours et contre tours de sa séduction. Mais un de ses raccourcis l’attendait au tournant. Est pris qui croyait prendre : un accident de voiture atteint son corps, son visage, son intime, qui enfin là lui disent sa limite : il n’y pas de sous ou de surcitoyen .
Ça questionne le spectateur : ne s’agit-il pas de prendre acte que l’intime de chacune, chacun, ne veut ni rival, ni maître, mais garder, retrouver sa singularité en notre actuel… Ce sur quoi le film se termine ouvrant à la question de savoir ce qui se passe dans la "boule" d’un simple citoyen lorsque parvenu avec d’autres à l’exercice laïc et souverain de l’autorité qui suture la République, il en est possédé. Serait-ce que d’avoir le pouvoir, à se mettre à son service, c’est pour se séparer en son for intérieur de l’autorité du Père, et ainsi désirer si ardemment gouverner au delà de la raison pour s’autodétruire soi-même ? Cela porterait alors atteinte au Nom du père, souverain en sa fonction de donner la vie, fût-il celui qu’il porte : « Saint-Jean » en l’occasion, mais n’importe quel autre y serait là en posture d’être mis à mal, au su de cette religion laïque elle aussi, celle d’Œdipe-Roi comme nous le crie Sophocle, si bien audible malgré tout aujourd’hui puisque portée au « sein » des « seins » de l’exercice… de la psychanalyse ?»… J-J. Moscovitz - Coauteur avec Yann de l’Ecotais de « "Psychanalyse" d’un Président » Ed. de L’Archipel, Paris mai 2008

Organisation : Barbara Didier-Hazan, Nabile Farès, Maria Landau, Olivier Douville, Françoise Moscovitz, Daniel Friedman, Laura Kofler, Vannina Micheli-Rechtman, Muriel Prieur, Anne-Marie Houdebine, Jeanne-Claire Adida, Pierre Smet (Bruxelles), Henri Cohen-Solal (Israël), Jean-Jacques Moscovitz, Fred Siksou.
Avec Etoile Cinémas