capucine — 29-02-2008 10:46 |
Pourquoi personne ne répond à mon questionnement sur les sentiments envahissants qui naissent en thérapie (transfert et gestion du contre-transfert) et qui, pour ce qui me concerne en ce moment, deviennent très très difficile à gérer ... au point que ma thérapie en devient "polluée".
Help ! Merci beaucoup
Capucine
PS: Cette interrogation sur la façon dont les thérapeutes gèrent leur contre-transfert est-elle si dérangeante ou si peu intéressante que malgré beaucoup de lectures de mes 2 posts personne n'ait répondu ??
|
penau xavier — 29-02-2008 12:44 |
Bonjour Capucine,
Il me semble que la réponse se trouve dans ceci :
a écrit:il me semble que je ne vais plus pouvoir faire l'économie d'une franche discussion à ce sujet avec ma psy ... et çà me fait peur.
|
Thérapeute — 29-02-2008 13:21 |
Bonjour Capucine, nous ne sommes pas en permanence sur le site, y sommes à titre bénévole, répondons souvent entre 2 de nos consultations en cabinet, gérons aussi des échanges de post bien "entamés", alors au four ,au moulin, à la boulangerie voire même chez le meunier! ;)
pour ce qui est du transfert et contre/transfert sachez que ce sont 2 outils puissants et incontournables dans notre métier, que oui c'est à nous de les gerer, pas au patient au contraire.. en ce qui concerne le contre transfert c'est bien évidement au thérapeute de le vivre, mais si pendant une séance celui ci (c.t)devient fort ou influ sur les réponse du psy c'est qu'il y a des petites choses pas réglées dans son travail personnel et qu'il devra rapidement faire une séance avec son superviseur (psy des psy en quelque sorte) afin de trouver ce qui l'a déclanché. est ce que cette réponse convient à votre attente, si pas le cas n'hésitez pas. A B-D
|
capucine — 29-02-2008 13:41 |
Merci beaucoup Alain. A la lecture de vos différentes réponses aux internautes,vous m'avez l'air très à l'écoute et semblez vous mettre à la portée du patient, sans vous réfugier derrière des concepts tout prêt et convenus. Ca fait très plaisir & décomplexe. Je me permets de vous relater plus en détail ce qui m'arrive: Je suis une psychothérapie depuis 8 mois avec une femme. Elle est très intelligente & subtile, très à l'écoute, très réactive (non non je ne l'idolâtre pas, mais j'ai eu l'occasion de vérifier celà car sinon je n'aurais pu lui accorder la confiance nécessaire aux progrès). Progrès concrets et pérennes, constatés non seult par l'entourage proche, mais aussi par d'autres moins proches. Au début, j'allais en séance contente & curieuse. Bien vite cependant, je me suis rendue compte que des sentiments de gratitude, d'admiration, d'épatement et d'affection grandissaient et occupaient mon esprit à 80%. Maintenant, ces sentiments m'embarrassent car ne s'assagissent pas voire même croissent encore. Mais le plus gros souci que j'ai, c'est qu'est-ce qu'elle ressent de tout çà ? Comment le gère-t-elle ? Comment va-t-elle réagir si je lui en parle (et dois-je tout dire ... c'est très gênant ...) ? Et si elle réagit mal, je perdrais confiance en elle et ce sera fini. Je dois vous préciser (et là vous allez hurler) qu'il y a 4 mois, elle m'a proposé de faire du sport avec moi, chose que j'ai acceptée (logique puisque nous ne sommes pas dans le même besoin, mais elle, n'aurait pas du me proposer çà: quelle logique suit-elle ? quelle motivation la pousse par ex à essayer de me faire la bise ou me tutoyer alors que je m'efforce de maintenir une certaine distance avec la poignée de main et le vouvoiement). Je trouve qu'elle gère mal la situation mais par ailleurs, çà me fait très mal l'idée de perdre une thérapeute aussi efficace. Une petite question encore: qui, d'ordinaire, évoque le transfert ? Le patient ou le thérapeute ? Merci de votre patience. Capucine
|
georgesN — 29-02-2008 13:46 |
puis-je permettre d'interférer: vous n'êtes plus du tout dans le cadre d'une psychothérapie, votre psychothérapeute commet de nombreuses fautes et fait autre chose que de la thérapie. C'est peut-être intéressant mais c'est autre chose qui n'a rien a voir. Vous même sentez très bien tout cela!
|
Thérapeute — 29-02-2008 13:50 |
a écrit:Une petite question encore: qui, d'ordinaire, évoque le transfert ? Le patient ou le thérapeute ?
bien souvent ni l'un ni l'autre, c'est quelque chose qui se met en place "naturellement".. il arrive que le patient se demande pourquoi: -il se met si facilement en colère après son psy - pourquoi il l'admire tant -pourquoi il est gentil avec ou n'ose pas lui dire certaines choses -etc c'est que le transfert est "en route".; il est bon d'en parler avec son thérapeute: (genre) humm çà fait plusieurs fois que je rêve de vous, ou pourquoi ceci ou cela.. alors c'est au psy de vous expliquer ce qu'est le transfert et qu'il fait parti de la cure analytique..
Par contre dans votre cas, je me permettrais de émettre un doute sur le rapport que votre thérapeute cherche à mettre en place avec vous, ce n'est pas très "sain" comme comportement (ceci n'engage que moi), aussi efficace soit 'elle les liens ne doivent pas franchir la porte du cabinet (dans le sens caninet vers l'exter..) juste le temps de la séance.
|
capucine — 29-02-2008 14:11 |
Georges a écrit:votre psychothérapeute fait autre chose que de la thérapie. C'est peut-être intéressant mais c'est autre chose qui n'a rien a voir. Vous même sentez très bien tout cela!
ABD a écrit:Par contre dans votre cas, je me permettrais de émettre un doute sur le rapport que votre thérapeute cherche à mettre en place avec vous, ce n'est pas très "sain" comme comportement (ceci n'engage que moi), aussi efficace soit 'elle les liens ne doivent pas franchir la porte du cabinet (dans le sens caninet vers l'exter..) juste le temps de la séance.
On est bien d'accord ... du coup, je suis assez désespérée car l'efficacité est patente et ayant encore des pbmes à régler, cette idée de me dire qu'il va falloir que je renonce à ses services & les progrès associés me décourage. J'avais consulté qq années avt, pdt 6 mois, une psychiatre "comportementaliste" et je n'avais pas eu du tout ces sentiments pour elle ... mais aussi pas du tout les mêmes progrès ! Bien sûr, ...j'aurais été rassurée d'entendre parler de transfert "maternel" mais ...çà n'aurait pas excusé le fait de ses fautes professionnelles dans le maintien du "cadre" !! En même temps, ces erreurs de gestion de la distance nécessaire thérapeute-patient laisse à croire qu'elle n'a pas encore assez travaillé sur elle-même et celà me destabilise bcp car vous comprenez bien que le patient s'appuie sur le psy d'autant plus qu'il le croit solide (c'est un postulat de départ pour obtenir la confiance), si bien qu'inévitablement, çà relativise l'ensemble du travail effectué.
Bref, aïe aïe aïe, la prochaine séance risque donc d'être la dernière. Misère.
Merci à tous les 2 capucine
PS: Désolée Georges, dans la littérature, il y a très peu sur le contre-transfert & sa gestion, ou bien je ne cherche pas correctement ...mais je suis impatiente que vous me trouviez des liens vers ce sujet
|
georgesN — 29-02-2008 14:24 |
1/ vous semblez avoir fait le bon diagnostic et ce n'est pas à une thérapie que vous mettrez fin mais à une LIAISON !! 2/une piste, pour le moment: le Contre-Transfert, Harold SEARLES.NRF1979/1981(un pavé) une autre bcp + facile:Le thérapeute et son patient, François Roustang,L'Aube 2001
|
Thérapeute — 29-02-2008 14:53 |
Et pour élargir le sujet du contre transfert: Traumatisme et contre transfert d'Annie Anzieu et C. Gérard eds In Press bonnes lectures
|
Christelle Moreau — 29-02-2008 16:22 |
a écrit:j'aurais été rassurée d'entendre parler de transfert
Bonjour Capucine,
Il n'est pas du tout exclu qu'à la base, qu'au début de votre thérapie avec cette dame, votre transfert eut été satisfaisant. Ce n'est pas vous qui êtes en faute, en agissant ainsi :
a écrit:il y a 4 mois, elle m'a proposé de faire du sport avec moi, ... à essayer de me faire la bise ou me tutoyer ...
elle a mis fin à votre thérapie et est devenue une connaissance, ce qui n'est pas possible en analyse, car elle ne se veut plus neutre pour vous. Et elle le sait pertinemment, c'est peut-être ceci qui est le plus dangereux pour vous, préservez vous.
|
capucine — 29-02-2008 17:36 |
Merci à tous de m'avoir asséné ces vérités qu'évidemment ... j'avais pas trop envie d'entendre !! ... mais personne n'était dupe ! Merci Georges d'avoir été clair, même si, on ne peut encore parler de liaison mais indéniablement de volonté de mise en place d'une liaison ... bon d'accord je joue sur les mots, mais qd même !!
Enfin, ce qui me navre, me déçoit et me fait mal c'est:
a écrit:Ce n'est pas vous qui êtes en faute, en agissant ainsi elle a mis fin à votre thérapie. Et elle le sait pertinemment, c'est peut-être ceci qui est le plus dangereux pour vous, préservez vous.
Comment qq d'aussi professionnellement efficace et face à qq d'aussi méfiant que moi, qui a eu tant de mal à donner sa confiance, comment a-t-elle pu se laisser aller à choisir son désir, son souhait au détriment de ce qui est le mieux pour moi, sa patiente ?? Je cherche peut-être encore à protéger ce qui me reste d'illusions & ainsi à ne pas déconsidérer tout ce travail qu'elle m'a permis de faire, mais j'avoue que je préfère la croire imparablement amoureuse (çà arrive me semble-t-il) plutôt qu'une froide perverse manipulatrice... Ca me donne le tournis ! car si je veux bien accepter la perte de chances futures en arrêtant cette thérapie qui est devenue un jeu dangereux, pour autant, je ne voudrais pas perdre ce que j'ai appris en la méprisant, en la détestant et retomber dans mes tourments d'avant (notamment l'extrême méfiance des autres, la peur de donner et de recevoir pleinement).
Dernière chose: pour la prochaine séance, j'ai peur qu'elle se retranche derrière une tonne de mauvaise foi et qq tentatives de culpabilisation ou de partage des responsabilités (bien que je lui accorde encore bcp de crédit à éviter ce genre de facilités) et que du coup, j'en sois encore plus meurtrie. Que me conseillez-vous ?
Merci encore à tous ... j'ai dû mendier vos interventions mais il faut reconnaître que je n'avais pas été très claire au départ. En tout cas, bravo de votre pertinence et de votre franchise. Capucine
|
penau xavier — 29-02-2008 17:42 |
a écrit:tout ce travail qu'elle m'a permis de faire
Ce travail là est un acquis qui se consolidra dans la suite de votre démarche thérapeutique avec .... un / une autre professionnel/le , s'entend.
|
Thérapeute — 29-02-2008 17:45 |
non pas mendiée nos interventions, juste pas au courant que nous ne sommes pas là à plein temps.. plus sympa de voir cela sous cet angle...
|
Thérapeute — 29-02-2008 17:50 |
a écrit:j'ai peur qu'elle se retranche derrière une tonne de mauvaise foi et qq tentatives de culpabilisation ou de partage des responsabilités (bien que je lui accorde encore bcp de crédit à éviter ce genre de facilités) et que du coup, j'en sois encore plus meurtrie. Que me conseillez-vous ?
Simplement par exemple de lui écrire, sans mettre votre adresse au dos de l'enveloppe, lui expliquez que vous souhaitez mettre fin à vos séances (avec elle.. ne lacher votre travail),éventuellement glisser un chéque du montant de la séance noon faite et passer à autre chose..
|
Thérapeute — 29-02-2008 17:52 |
Suite .. j'ai peur qu'elle... Ce retranchement ne vous appartient pas, elle est bonne thérapeute dites vous, ok, alors elle comprendra et peut être même se remettra en question...
|
georgesN — 29-02-2008 18:04 |
pas bien d'accord avec ABD, je pense 1/ que vous ne devez surtout pas lui parler du site: ce n'est pas la peine de l'humilier 2/ que vous pouvez très bien lui dire que vous avez acquis la conviction que votre travail se trouvé bcp trop faussé par votre "amitié naissante" 3/ que si pénible que ce soit, vous désirez cessez le travail thérapeutique, quite à maintenir une relation amicale, voire plus si affinités 4/ qu'il faut vous séparer, en tant que psy et patiente, en bons termes. Vous n'avez rien à redouter et ce qui est acquis est acquis et bien acquis, nullement démonétisé par ce "faux pas" pas bien grave.
|
Thérapeute — 29-02-2008 20:52 |
Georges,svp, pourriez vous me dire ou j'ai écris en parlant du site? Et à mon tour d'être "pas bien d'accord": un psy qui fait copain copain commet une faute professionnel.. bonne soirée
|
Christelle-Moreau PSY — 29-02-2008 21:28 |
C'est peut être une piste pour un nouveau débat ? :)
|
capucine — 29-02-2008 22:17 |
Bonsoir,
Alain
a écrit:non pas mendiée nos interventions, juste pas au courant que nous ne sommes pas là à plein temps.. plus sympa de voir cela sous cet angle...
C'est juste et en effet, c'est mieux de le voir comme çà !
Capucine
a écrit:Que me conseillez-vous ?
Alain
a écrit:Simplement par exemple de lui écrire. Eventuellement glisser un chéque du montant de la séance noon faite et passer à autre chose..
Non merci Alain, cette solution ne me convient pas car je la trouve d'une part peu courageuse et pas à la hauteur du travail partagé, pas très correcte d'autre part. Je ne veux pas partir fâchée, je souhaite que nous ayons une discussion d'adultes, respectueuse & honnête. Bien sûr, je souhaite qu'
a écrit:elle comprendra et peut être même se remettra en question...
Je l'espère très sincèrement, ce qui, égoïstement me permettra de surmonter ma déception par rapport à sa faillibilté (moi qui la pensait, pauvre innocente que je reste, quasiment infaillible, professionnellement j'entends !) et donc m'aidera à intégrer:
a écrit:Vous n'avez rien à redouter et ce qui est acquis est acquis et bien acquis, nullement démonétisé.
Donc effectivement, je suis heureuse de lire la confirmation de ce que je pressentais comme solutions:
a écrit:*que vous pouvez très bien lui dire que vous avez acquis la conviction que votre travail se trouvé bcp trop faussé par votre "amitié naissante" *que si pénible que ce soit, vous désirez cessez le travail thérapeutique, quite à maintenir une relation amicale, voire plus si affinités *qu'il faut vous séparer, en tant que psy et patiente, en bons termes.
A qq bémols près: "amitié naissante": c'est un euphémisme ... volontaire peut-être Georges ?!! "quitte à maintenir une relation amicale": serait-ce raisonnable et gérable ? Je ne crois pas Georges ... (je crois plutôt que vous êtes redoutablement malin et que vous testez ma motivation !!!) "voire plus si affinités": je suis mariée et hétéro pratiquante, ...même si je ressentais des émois ou des élans que je ne sais tjs pas expliquer ... et là, pour le coup, je ne lui en demanderai pas l'analyse, vous n'en doutez pas !!! (en revanche, peut-être avez-vous une explication à me donner là-dessus?)
a écrit:C'est peut être une piste pour un nouveau débat ? smile
Possible mais j'avais posté 2 sujets sur le transfert & gestion du contre-transfert dont un dans l'aparté et ils n'ont pas eu de succès du tout ...peut-être titre peu "racoleur" ?
Encore merci à tous dans la diversité de vos réponses, toutes me sont précieuses. Capucine
|
penau xavier — 29-02-2008 23:09 |
a écrit:peut-être titre peu "racoleur" ?
Non point racoleur, juste un peu trop généraliste. Chaque thérapie est une histoire particulière et vous envoyer une réponse "purement théorique" n'aurait pas eu grande utilité puisqu'en fait votre question était bien personnelle.
a écrit:moi qui la pensait, pauvre innocente que je reste, quasiment infaillible
Quasiment n'est pas totalement :)
a écrit:je souhaite que nous ayons une discussion d'adultes,
Votre souhait est tout à fait compréhensible et marque pour une part l'évolution qui est la vôtre dans votre travail (ce qui prouve bien que ce qui est acquis... est acquis!).
Pour le prochain et dernier entretien, emportez avec vous votre souhait et la prudence, sauvegarde éventuellement nécessaire.
|
georgesN — 29-02-2008 23:32 |
je réponds à ABD (mais en fait Capucine a répondu à ma place) que mon seul point de désaccord aves lui portait sur l'idée qu'elle ne devait pas couper si brutalement sans une vraie dernière séance.
|
georgesN — 29-02-2008 23:39 |
"redoutablement malin" moi !!! "voire plus si affinités": je suis mariée et hétéro pratiquante"comme il vous sierra, Capucine, mais ...avez vous travaillé votre part d'homosexualité avec votre charmante psy? J'ai eu parfois l'impression qu'être un objet de désir, fut-ce d'une femme ne vous messeyait point. Et qui pourrait y redire?! "j'avais posté 2 sujets sur le transfert & gestion du contre-transfert dont un dans l'aparté et ils n'ont pas eu de succès du tout": c'est vrai que tous les psy préfèrent la clinique à la théorie !!!
|
capucine — 01-03-2008 10:34 |
Bonjour,
Xavier
a écrit:Pour le prochain et dernier entretien, emportez avec vous votre souhait et la prudence, sauvegarde éventuellement nécessaire.
La prudence ? ... par rapport à quoi SVP ?
Geoges J a écrit:'ai eu parfois l'impression qu'être un objet de désir, fut-ce d'une femme ne vous messeyait point.
Au début, il n'était pas question de çà et de ma part, naissaient des sentiments d'immense gratitude et l'attachement qui va avec ... çà ressemblait à ce qu'on éprouve pour sa mère. Après, j'ai senti au fur & à mesure ce qu'elle me renvoyait; mais comme c'était très masqué, je n'y croyais pas vraiment. Je me disais que je projetais sur elle ce que je désirais qu'elle éprouve pour moi: être sa patiente préférée, que je l'"éblouisse" , que je sois sa "bonne élève", bref vous connaissez tous ses sentiments du patient ! Rien n'était clair dans ma tête. Maintenant, je crois, à la lecture de vos messages, mon propre entourage qui trouvait son comportement suspect et qui me disait qu'elle me draguait ! En tout état de cause, ce jeu s'est mis en place et, ... oui Georges, j'avoue que c'est plaisant d'être désirée, même par une femme !!! Bien sûr, que de ma part, je ne faisais rien pour empêcher ce jeu de séduction ... OK, je savais que c'était mal ds le sens où c'était dangereux pour ma thérapie, mais bon, la patiente que je suis, est venue pour résoudre des problèmes certes mais est venue aussi avec ses besoins et ... voilà, elle m'a trop bien écoutée dans celà ...
a écrit:mais ...avez vous travaillé votre part d'homosexualité avec votre charmante psy?
Au cours de la thérapie, fortuitement, j'ai appris qu'une de mes connaissances avait suivi une thérapie avec elle (le monde est petit !) et cette connaissance m'a appris que ma thérapeute était homosexuelle. Celà, rajouté au reste, vous pensez bien que je n'ai pas évoqué le sujet, qui par ailleurs, ne constituait pas l'urgence pour moi.
Merci & bonne journée Capucine
|
penau xavier — 01-03-2008 12:27 |
a écrit:La prudence ? ... par rapport à quoi SVP ?
Vous souhaitez avoir une discussion d'adultes. Celle-ci ne peut avoir lieu que si chacune de vous deux si tient et si maintient. La première prudence consiste à "laisser l'enfant en vous dormir à la maison" quand vous irez à ce rendez-vous. La seconde prudence consiste à avoir conscience du fait que votre "ex" thérapeute peut aussi ne pas respecter pleinement votre souhait ou ne réussisse pas à rester dans un rapport adulte-adulte lors de cet entretien. Il lui faudra non seulement accepter la fin d' un lien thérapeute/patient mais aussi faire le deuil des projections, espoirs, désirs, envies qu'elle a projetté sur vous. De la culpabilisation à la déstabilisation perceptible de son propre égo, ses attitudes pourraient ne pas rester très Adultes.
|
Thérapeute — 01-03-2008 12:36 |
a écrit:peut aussi ne pas respecter pleinement votre souhait ou ne réussisse pas à rester dans un rapport adulte-adulte lors de cet entretien.
c'est un eu ce à quoi je pensais en vous suggérant le courrier. Ce n'est pas partir "fachée" ou invalider le travail fait et ses acquis.. C'est vous protéger aussi et surtout..
|
capucine — 01-03-2008 13:38 |
La prochaine séance, je la vois à peu près comme çà (corrigez-moi si vous le jugez utile):
1/ Lui demander un bilan de mon travail: les progrès et ce qu'il reste à travailler, selon elle et en lui demandant d'être le + concrète possible.
2/ Lui annoncer que je pense devoir arrêter ma thérapie chez elle car d'une part, ce transfert puissant qui ne diminue pas m'embarrasse et surtout, freine, pollue, perturbe (je ne sais pas trop bien quel terme employer) la thérapie. Là, je m'attends à "Parlez-moi de ce transfert..." ou bien "Quel transfert ?" etc etc Du coup, il va falloir que j'explique mes sentiments à son égard, qu'elle occupe mes pensées presqu' incessamment, car j'ai un gros besoin affectif et que j'aime qu'elle y soit sensible et attentive, etc etc et que d'autre part, sa gestion du contre-transfert me semble au mieux défaillante, au pire inexistante. Bref, que les choses ne semblent pas claires de son côté. Là: "De quoi parlez-vous ?" "Contre-transfert ?" ou pire, moqueuse "Peut-être croyez-vous que je sois amoureuse de vous ?... Pfff" etc etc Il va donc falloir que je sois + claire, + directe, + offensive et çà m'embarrasse de devoir la mettre au pied du mur, de lui donner des leçons en qq sorte ... Inévitablement, je vais la blesser, la mettre dans une position très inconfortable, très gênante ...et moi, je risque de prendre de sacrés retours !! Je vais devoir mettre des points sur ses i: Pourquoi m'avoir proposé de faire du sport ? Pourquoi souvent tentez-vous de me faire la bise ? le tutoiement pareil ? Pourquoi, j'ai eu à entendre "j'vous adore, je ne devrais pas le dire, mais ..." ou bien encore "je pense svt à vous", "j'ai bcp pensé à vous cette semaine" Là ? ... le risque qu'évoquait Xavier:
a écrit:Il lui faudra non seulement accepter la fin d' un lien thérapeute/patient mais aussi faire le deuil des projections, espoirs, désirs, envies qu'elle a projetté sur vous. De la culpabilisation à la déstabilisation perceptible de son propre égo, ses attitudes pourraient ne pas rester très Adultes.
3/ La quitter en bons termes.
Bref, difficile à gérer. Merci Capucine
|
Thérapeute — 01-03-2008 13:50 |
a écrit:Là, je m'attends à ,il va falloir que j'explique mes sentiments à son égard, Là: "De quoi parlez-vous ?" "Contre-transfert ?" ou pire, moqueuse "Peut-être croyez-vous que je sois amoureuse de vous ?... Pfff" etc et ,Il va donc falloir que je sois + claire, + directe, + offensive et çà m'embarrasse de devoir la mettre au pied du mur, de lui donner des leçons en qq sorte ..., et moi, je risque de prendre de sacrés retours !! , Je vais devoir mettre des points sur ses i:
, ...
a écrit:Bref, difficile à gérer.
Chouette séance en perspective et quelle dépense d'énergie d'ici là !! ce à quoi il n'est pas inutile de penser à "l'après séance"...
|
capucine — 01-03-2008 14:54 |
Alain
a écrit:c'est un eu ce à quoi je pensais en vous suggérant le courrier. Ce n'est pas partir "fachée" ou invalider le travail fait et ses acquis.. C'est vous protéger aussi et surtout..
et surtout quoi ?
a écrit:ce à quoi il n'est pas inutile de penser à "l'après séance"...
Je ne comprends pas ce que vous me dites Alain.
Merci capucine
|
Thérapeute — 01-03-2008 15:13 |
Ce que j'essaye de vous signaler c'est que cette prochaine séance et son attente vont être consommatrice de beaucoup d'énergie psychique, que mon point de vue est différent de celui de Georges, mais seule vous pouvez choisir et décider, le fameux libre arbitre.. ensuite je signale simplement qu'il vous serait utile de penser à votre après séance, comment allez vous la vivre ,que vous ne resterez surement pas sans ressasser tout ce qui a été la cause et qui conduit à ce résultat.. et comment vous allez réinvestir votre confiance dans le (la) prochain thérapeute, que vous risquez de perdre du temps pour établir un lien de confiance et ne pas "polluer" vos séances avec l'appréhension du contretransfert..
|
penau xavier — 01-03-2008 16:05 |
a écrit:Lui demander un bilan de mon travail:
Avez vous réellement besoin de ce bilan? Vous semblez savoir assez bien quelle progression est la votre et quels sont les acquis reçus du travail entrepris. Un tel bilan n'aurait de sens que si vous pouviez être sure d'une réponse professionnellement objective de la part de votre thérapeute, je crains que ce ne soit pas forcément le cas.
a écrit:Lui annoncer que je pense devoir arrêter ma thérapie chez elle
Dans votre fort intérieur, vous pensez devoir ou vous avez décidé de ?
a écrit:Je vais devoir mettre des points sur ses i: Pourquoi m'avoir proposé de faire du sport ? Pourquoi souvent tentez-vous de me faire la bise ? le tutoiement pareil ? Pourquoi, j'ai eu à entendre "j'vous adore, je ne devrais pas le dire, mais ..." ou bien encore "je pense svt à vous", "j'ai bcp pensé à vous cette semaine"
Vous avez deux angles d'approche possibles : un angle que je dirais plutôt théorique transfert; contre transfert;défaillance professionnelle; demande d'explications, justification de tous les pourquoi cité ci dessus.... un angle que je dirais plus pragmatique : le mal aise que vous vivez dans ses bises, ses tutoyements, ses propositions de sport e.t.c. En prenant les choses sous ce deuxième angle, vous pourriez aborder le prochain entretien de la manière suivante : Bonjour, avant toute autre chose, j'ai quelque chose d'important à vous dire : je ne suis pas très à l'aise, depuis quelques temps déjà, avec votre tutoyement, votre envie de me faire la bise, vos propositions de faire du sport ensemble et ça parasite profondément le travail que j'ai entrepris avec vous. Je pense du coup que je vais m'arrêter là .... (à vous de reformuler cette manière de dire dans vos mots à vous bien sur). Ensuite, laissez venir en restant très en contact avec la certitude que votre mal aise est juste, quoiqu'elle en dise, justifie, analyse, explique, détourne, culpabilise éventuellement. Pour finir (et si vous le souhaitez encore à ce moment là), pourquoi ne pas la remercier pour le bout de chemin positif qu'elle vous à permis de faire ? C'est une manière parmis d'autre de vous quitter en (relatifs) bon termes, ce que vous semblez vouloir.
Je rejoinds pleinement ABD sur la nécessité de réfléchir dès maintenant à l'après rupture....
|
capucine — 01-03-2008 16:12 |
Alain
a écrit:c'est que cette prochaine séance et son attente vont être consommatrice de beaucoup d'énergie psychique
C'est évident et voyez comme c'est déjà bien installé !! Pour me rassurer, je "prépare" cette séance (et vous m'y aidez tous bcp. merci encore), mais je ne peux prévoir ses réactions, donc le déroulé final sera probablement très différent de ce que j'imagine: c'est comme une partie d'échec ... merci de m'épargner les analyses du choix de mes mots !!! ;-))
a écrit:il vous serait utile de penser à votre après séance
C'est LE frein à ma décision d'arrêter cette thérapie; j'ai déjà arrêté le sport avec elle: je suis en sevrage !!! (dernière séance il y a 10j; je ne l'aurais donc pas vue de 15j alors qu'on se voyait 3 fois/sem (1 séance hebdo + 2 fois le sport); Les 3-4 premiers jours, j'ai très mal supporté cette coupure (dont je suis à l'origine du choix, je précise). J'ai appelé mes amies, ma mère & mon mari à mon secours, celà m'a bcp reconfortée et fait réfléchir, poser mes choix. Je suis mieux & j'ai trouvé bcp d'aide avec les professionnels de ce site, VRAIMENT. Maintenant, il reste que la prochaine séance risque de s'apparenter à une lutte (intellectuelle bien sûr) que je vais tâcher de mener comme une adulte, et elle ? Mais Alain, je suis bien d'accord: le plus difficile sera l'après: le sevrage définitif,... comme la cigarette: on ne pourra plus jamais y "toucher" sous peine de "retomber": càd que je ne pourrais même pas la cotoyer comme partenaire de sport, comme amie (car vraiment c'est qq qui aurait pu être une amie tant nos intellects (je ne sais pas comment l'exprimer autrement) étaient source de curiosité & d'intérêts partagés)... quel dommage, quel gâchis, ...
a écrit:que vous ne resterez surement pas sans ressasser tout ce qui a été la cause et qui conduit à ce résultat..
Ben, je ne crois pas car le diagnostic semble avoir été posé et confirmé par au moins 2 d'entre-vous et qu'il ne semble pas que j'ai commis de faute autre que celle d'avoir cru pouvoir m'appuyer sur elle & sa capacité à gérer.
a écrit:et comment vous allez réinvestir votre confiance dans le (la) prochain thérapeute
Je ne crois pas que je retournerai tout de suite en thérapie: d'une part, la comparaison en terme de qualité d'écoute, d'humanité et de respect va être difficile (je fais la part des choses et ses erreurs n'enlèvent rien à l'estime que je lui porte); d'autre part, nous sommes dans une ville moyenne et l'offre proposée n'est pas énorme (et je me refuse à lui demander les coord d'un confrère ou d'une consoeur car je ne veux pas risquer l'interférence); j'ai pas trop envie de tout recommencer (amamnèse, confiance à mettre en place, etc etc) et enfin, j'ai fait de très gros progrès et même s'il reste des choses non encore travaillées, je verrai à l'usage si cet arrêt thérapeutique est une pause ou s'il est définitif.
Enfin, pour gérer ce sevrage, je solliciterai encore mes amies et mon entourage familial et je remplirai mon temps libre avec autre chose que rien ou ...l'ordi & internet !!! J'ai déjà fait çà pour le sport que l'on partageait: j'ai d'autres partenaires et c'est vachement plus reposant intellectuellement car pas chargé affectivement ...
Qu'en pensez-vous ? Vais-je vaincre cette dépendance et gagner l'autonomie ? Et vous-même, si vous aviez commis une erreur semblable avec un(e) patient (e), comment réagiriez-vous face à lui (elle) lors de cette dernière séance ? Autre chose me vient à l'esprit: dois-je évoquer le principe de la supervision (comme une question, avec tact & douceur et non comme une attaque ou un argument blessant bien sûr) ?
Merci à vous tous, à Internet, à Bill Gates et autres Steve Jobs !!! Capucine
|
Thérapeute — 01-03-2008 16:24 |
a écrit:Qu'en pensez-vous ?
...
a écrit:dois-je évoquer le principe de la supervision
que par rapport à ce que vous avez décrit sur ses "dérapages" professionnels qu'il est fort possible que cette évocation débouche sur d'autres palabres et vous simplifiera encore moins la tache..
a écrit:Qu'en pensez-vous ? Vais-je vaincre cette dépendance et gagner l'autonomie ?
que si je pouvais vous répondre de façon certaine je changerai ma plaque à l'entrée de mon cabinet et que je gagnerai surement mieux ma vie en tant que médium que psy... seul vous pourrez vous répondre..
|
capucine — 01-03-2008 16:30 |
Xavier
a écrit:Dans votre fort intérieur, vous pensez devoir ou vous avez décidé de ?
Trop fort Xavier !! Et oui c'est difficile, très difficile pour moi, vous avez lu le reste ? car il semblerait que nos réponses se soient croisées. Je crois que j'ai décidé d'arrêter mais tout est résumé dans le "je crois", hélas !!! il me reste 4j pour affirmer ce choix en moi, l'arrêter (le choix) et m'y engager.
a écrit:Bonjour, avant toute autre chose, j'ai quelque chose d'important à vous dire : je ne suis pas très à l'aise, depuis quelques temps déjà, avec votre tutoyement, votre envie de me faire la bise, vos propositions de faire du sport ensemble et ça parasite profondément le travail que j'ai entrepris avec vous. Je pense du coup que je vais m'arrêter là ....
Hors sujet: j'ai accepté le sport avec elle, il y a 4 mois et l'ai arrêté il y a 15j; je ne peux donc utiliser cet argument bien sûr !!!
a écrit:Avez vous réellement besoin de ce bilan?
Je pense que çà me serait utile qu'elle me montre le chemin parcouru et les besoins thérapeutiques futurs (je crois honnêtement que je peux encore lui accorder ma confiance à ce niveau) étant entendu que je solliciterai ce bilan avt d'expliquer ma décision de façon à limiter la subjectivité de ses propos.
Cà promet en effet, pendant et après cette séance !!
|
penau xavier — 01-03-2008 17:56 |
a écrit:il me reste 4j pour affirmer ce choix en moi, l'arrêter (le choix) et m'y engager
Si 4 jours sont trop trop courts, décalez votre prochain rendez vous d'une petite semaine pour être plus totalement prête.
a écrit:Hors sujet: j'ai accepté le sport avec elle, il y a 4 mois et l'ai arrêté il y a 15j; je ne peux donc utiliser cet argument bien sûr !!!
Bien sur que si vous pouvez l'utiliser. Entre le moment de la sortie du cadre thérapeutique (aller faire du sport ensemble) et le moment ou vous comprenez pleinement qu'il s'agit bien d'une sortie de ce cadre et que ça vous pose difficulté il est normal qu'il se soient passé quelques temps.. Il appartenait à votre thérapeute de construire et maintenir le cadre thérapeutique, il lui appartenait de même de gérer son transfert (parce qu'il s'agit bien d'un transfert de sa part et non plus d'un transfert de votre part avec un contre transfert de sa part) Ce n'était pas à vous, patiente, de gérer le cadre thérapeutique. Dit autrement, vous n'avez pas fait une erreur en allant faire du sport avec elle, elle a fait une erreur en vous entrainant sur ce chemin là. Il vous a fallut quelques semaines pour vous appercevoir que le chemin induit n'était pas le bon... Quoi de plus normal? Une petite question si vous voulez bien : Comment (lui )avez-vous justifié le fait d'arrêter le sport ensemble il y a quinze jours?
|
georgesN — 01-03-2008 19:09 |
capucine, je crois que vous avez 100 fois plus de conseils qu'il ne vous en faut et que vous allez en ressortir la tête toute embrouillée. Ce qui est à craindre c'est que vous n'arriviez pas à lui dire "je t'aime donc je te quitte". Pour des raisons qu'aucun de nous sur ce site n'aura la possibilité de tirer au clair faute de temps mais qui tourne autour de votre difficulté à ROMPRE. Vous nous reviendrez dans quelques jours pour un (petit!)travail de deuil.....
|
capucine — 01-03-2008 19:41 |
Alain, Xavier & Georges, Tout d'abord, permettez-moi de vous renouveler mes remerciements et mes félicitations pour votre pertinence, votre assiduité et votre engagement bénévole. Vraiment, çà va bien m'aider dans cette fin de thérapie et dans cette rupture car çà s'apparente à çà dans ma tête et mon coeur (merci Georges de m'avoir permis d'y mettre les mots hier).
a écrit:Si 4 jours sont trop trop courts, décalez votre prochain rendez vous d'une petite semaine pour être plus totalement prête.
Je ne sais pas vraiment si + de temps m'aiderait. Ce qui m'angoisse, c'est + le côté définitif de ce sevrage, de cette rupture. Et puis, j'ai peur de lui faire du mal. Elle a fait une grosse bêtise, çà la fera sûrement réfléchir et elle ne recommencera pas (elle gèrera comme les autres si une nouvelle attirance s'impose à elle: elle adressera chez un autre thérapeute), enfin j'espère. Mais çà n'empêche que c'est qq de bon et qui, je crois, a essayé de gérer mais pas jusqu'au bout ... elle a finalement choisi le mieux pour elle plutôt que pour moi (moi en tant que patiente). C'est d'ailleurs l'une des questions que je pensais lui poser en introduction lors de la prochaine séance, avt que je vienne sur ce forum: "Prénom", croyez-vous honnêtement que vous faites le mieux pour moi ... ou pour vous ? Bref, si je suis d'accord avec vous tous, ainsi que mon entourage et moi-même au fond, dans le fait que ce rapport est malsain et surtout entrave la thérapie, ce qui me démotive c'est la perspective de devoir non seult me passer de ses excellents services mais aussi tout bêtement de sa compagnie ... donc ce deuil à faire. J'ai peur que plus de temps me démotive au contraire.
a écrit:Une petite question si vous voulez bien : Comment (lui )avez-vous justifié le fait d'arrêter le sport ensemble il y a quinze jours?
J'ai dit que ces rapports biaisés, en dehors du cadre thérapeutique me posaient pbme car je croyais que ce serait une récréation, une détente mais que finalement, elle restait ma psy et moi sa patiente et que du coup, je n'étais pas libre d'y être pleinement moi, comme je le serais avec une simple amie ou une copine. Que c'était inconfortable. Ce à quoi elle a répondu qu'elle était naturelle dans ces moments-là, que c'était sa façon d'être, etc et que ce ressenti et la mise en place de ces rapports étaient de ma responsabilité. J'ai dit: Vous plaisantez, j'espère ? C'est vous qui m'avait proposé que je sache ? Oui, mais vous avez accepté. Ok, alors je ne suis pas d'accord, c'est tjs le professionnel qui sait. Pardon? Je ne comprends pas. Oui, c'est le professionnel qui sait: le garagiste sait ce qui est bon pour votre voiture, le dentiste pour vos dents, le psy pour çà, vous ne croyez pas ? Peut-être ... C'est à vous de gérer çà et si vous ne pouvez ou ne voulez pas gérer, vous ne proposez pas; çà me semble logique et d'ailleurs, les psy proposent rarement des rapports extra-thérapeutiques à leurs patients, non ? (elle a eu l'air assez décontenancée et même triste) C'est vrai. Mais pour moi, c'était une première (mensonge) ...alors d'accord, je veux bien endosser la responsabilité de ce qui s'est mis en place; mais je vous le répète, c'est une première pour moi, de mélanger le thérapeutique et le privé .. Je suis l'Elue donc !! ... l'Elue ! Oh, n'utilisez pas ce cynisme, cet humour grinçant; c'est une protection dont vous pouvez vous passer (sans aménités et avec douceur plutôt). Bien, quelle solution envisagez-vous ? Arrêter la thérapie ? Le sport ? Les 2 ? parce que la question sous-jacente est bien celle-ci: rompre la relation ? J'ai dit que je n'avais pas passé toute cette séance à expliquer mes ressentis pour arrêter la thérapie. Pour le sport, nous avons décidé de passer par une phase de mâturation et que l'on verrait ensuite. Elle est encore revenu sur son argumentaire de "première fois" en me demandant si je la croyais (je devais lui paraître sceptique), et en effet, je ne la croyais pas et je lui ai dit (je ne pouvais lui dire que je savais qu'elle mentait, les palabres auraient été infinis!) que j'avais du mal à croire qu'elle puisse être passée à côté de tout ce qui se "jouait", du fait de ses hautes compétences professionnelles, de son intelligence, de sa finesse à décoder et enfin sa somme d'expériences professionnelles et personnelles (20 ans de pratique). Elle m'a remercié et félicité d'avoir eu le courage de dire tout çà, les bonnes comme les mauvaises et que bcp, dans ce cas, auraient quitté la thérapie sans préavis ni explication. Que çà allait la faire progresser. Après on a travaillé. Voilà. Capucine
PS: entre temps, Georges a écrit et m'a fait sourire car quel pro de la lecture de pensée ou du décodage (comme quoi vous n'avez pas besoin du langage corporel) !!!
a écrit:Ce qui est à craindre c'est que vous n'arriviez pas à lui dire "je t'aime donc je te quitte"
a écrit:votre difficulté à ROMPRE
Je ne sais pas car je n'ai jamais eu à rompre ni à subir une rupture (à part avec ma mère ... et mon père bien sûr, car décédé qd j'étais tte petite) : mon mari a été ma seule vraie histoire d'amour (les autres histoires n'étaient pas du ressort de l'amour mais de la curiosité, de l'hygiène, de l'amusement, etc etc mais pas de sentiments puissants), donc, c'est une première pour moi ! ;-))
|
georgesN — 01-03-2008 21:18 |
"et mon père bien sûr, car décédé qd j'étais tte petite" voilà pourquoi c'est si dur de lâcher prise...
|
capucine — 01-03-2008 23:24 |
" a écrit:et mon père bien sûr, car décédé qd j'étais tte petite" voilà pourquoi c'est si dur de lâcher prise...
or donc ? ... développez SVP Georges
Merci Capucine
PS: bien sûr que le sujet a été évoqué en thérapie mais surtout la souffrance avec ma mère et la colère. Mais je n'arrive pas à exprimer ni à ressentir une quelconque colère contre mon père ou contre cet abandon. Je n'exprime que des regrets par rapport (tiens là encore) à la perte de chances ... ce que ma vie, notre vie aurait pu être sans cet évènement. J'ai été surtout affectée, et ce très profondément par la souffrance de ma mère. La colère: vis à vis d'elle et de l'entourage qui n'a pas vu mon desespoir déplacé, le fait que je ne faisais pas ce deuil mais portait la souffrance de ma mère, si détruite. Je me suis bcp reconnue dans "Le voile noir" d'Anny Duperey. Voilà une des choses que, malgré sa ténécité à vouloir m'y faire arriver, ma psy n'a su m'aider à résoudre: ressentir véritablement la perte (et la douleur associée) de mon père et accepter celà pour faire le deuil de mon père mais aussi de cette enfance ressentie comme très noire et très douloureuse. Néanmoins, il me semble avoir "fini" de travailler sur ma mère et tout ce qui allait avec: l'impuissance que je sentais face à sa détresse et dont je me culpabilisais enfant & adulte; j'ai intégré l'idée que ce n'était pas mon rôle de sauver ma mère, de la rendre heureuse, du coup j'ai réglé la colère et la culpabilité et aussi la colère contre elle. Ces progrès dans la relation avec ma mère ont permis le reste: meilleure estime de moi petite et affirmation de moi adulte, me respecter et commencer à me trouver tout bêtement belle ! ... Mais pour mon père ...?
|
penau xavier — 01-03-2008 23:29 |
Quel age aviez vous? De quoi est il mort? Que savez-vous de l'homme qu'il était et du père qu'il a eu (très peu mais quand même) le temps d'être?
|
georgesN — 02-03-2008 07:02 |
"développez SVP" c'est à vous de développer, C. ! Et ceci s'appelle ...une analyse ! :)
|
capucine — 02-03-2008 10:19 |
Bonjour, Mon père s'est tué en avion lors d'un déplacement professionnel. J'avais 3 ans et demi, ma mère était enceinte, ma soeur est née à terme 2 mois après. Ma mère a été quasiment aphasique pdt 2 ans. Un de mes cousins (2ans de + que moi) m'a annoncé la mort de mon père (moi je croyais ce qu'on m'avait dit: il est au ciel, il est en voyage, .. je l'attendais) qd j'avais 6 ou 7 ans ... Quel choc sûrement et on laisse la primeur de cette annonce à un enfant, quel courage ... Et entre temps, l'espoir et l'attente ... LA COLÈRE !
Quel homme & quel père était-il ? Très peu de témoignages, le sujet était tabou, un silence très chargé de douleur envahissait l'ambiance qd on l'évoquait, donc on se résigne à ce silence, à ne pas aggraver la peine des autres. Malgré tout, je sais que c'était un homme très gentil, très serviable, très doux, très intelligent, humour à froid. Visiblement malgré l'époque (je suis née en 67), il s'occupait bcp de moi, autant que ma mère. Je n'ai aucun souvenir conscient. Relater ces souvenirs rapportés me serre la gorge. Si j'interroge sa soeur, elle me raconte son frère et le père et le mari qu'il était, mes sanglots deviennent irrépressibles et la colère ne vient pas (il semblerait qu'elle soit utile au travail de deuil, non ?), seule la douleur par rapport à ce que je ressens du témoin et un immense regret de ne pas me souvenir, d'avoir perdu le peu que j'ai eu, la sensation d'une 2ème perte. Le regret de ne pas l'avoir connu davantage, lui qui paraissait si aimant et qui m'aurait sûrement aimée mieux. Le regret aussi de cette enfance gâchée, la compassion à l'égard de cette petite fille qui était si désespérée, qui n'a pas vu sa propre peine et qui ne songeait qu'à adoucir celle de sa mère...LES REGRETS ! Il semblerait que ce deuil ne soit toujours pas fait car l'acceptation n'est pas acquise ?
Mais, dans ma question "or donc .. développez SVP", c'est que je ne saisis pas le rapport entre ma difficulté à rompre, l'impossibilité du lâcher-prise et la mort de mon père ? Merci Capucine
|
georgesN — 02-03-2008 11:21 |
Comme cette mort, toute rupture, tout arrachement, toute coupure est et restera longtemps une souffrance intolérable pour vous; même une toute simple comme celle de votre psy amoureuse !
|
capucine — 02-03-2008 11:56 |
Georges
a écrit:Comme cette mort, toute rupture, tout arrachement, toute coupure est et restera longtemps une souffrance intolérable pour vous
et la solution passera par la thérapie bien sûr... ... est-ce que la colère par rapport à l'abandon qu'a constituée cette mort est une des voies ? est-ce celà qu'il faudra travailler ? ou bien est-ce inguérissable ???
|
capucine — 02-03-2008 12:05 |
Xavier
a écrit:Il appartenait à votre thérapeute de construire et maintenir le cadre thérapeutique, il lui appartenait de même de gérer son transfert (parce qu'il s'agit bien d'un transfert de sa part et non plus d'un transfert de votre part avec un contre transfert de sa part)
Georges résumerait peut-être, dans ces énoncés clairs et sans pitié pour le patient ;-)) en disant: bref, 2 femmes amoureuses ?? Pour autant, je pense que je recherche, au travers d'elle, un amour inconditionnel jamais eu ou si peu, et dont il ne me reste rien. Donc, je pense que je suis peut-être amoureuse mais comme un enfant vers ses parents, je ne sais pas si je suis claire ? donc qu'il y a bien une notion transférentielle là-dedans. De son côté, c'est + trouble et c'est certainement ce trouble qu'elle semblait ressentir à mon égard qui m'a à mon tour troublée, destabilisée & attirée ! Capucine
|
penau xavier — 02-03-2008 12:36 |
a écrit:Il semblerait que ce deuil ne soit toujours pas fait car l'acceptation n'est pas acquise ?
Tout à fait juste, d'ou comme vous le dit Georges la difficulté de rompre même s'il s'agit d'un lien quelque peu secondaire.
|
penau xavier — 02-03-2008 12:59 |
a écrit:... est-ce que la colère par rapport à l'abandon qu'a constituée cette mort est une des voies ?
Oh que oui !
a écrit:donc qu'il y a bien une notion transférentielle là-dedans.
Oui
a écrit:De son côté, c'est + trouble
Qu'aime t'elle en vous: la femme femme? la femme enfant en manque? l'enfant malheureux dans l'enveloppe de la femme? Trouble, c'est le moins qu'on puisse dire :)
|
capucine — 02-03-2008 13:11 |
Bonjour la galère !!! Donc j'ai pas fini et ma psy est incontestablement une très bonne psy !!! ... re galère !! Je sais ce que je vais entendre et je sais à vous lire qu'elle aura raison dans cet argument: "çà fait 5 ou 6 séances que vous résistez fortement dans l'exploration de cette souffrance, vous vous êtes réfugiée derrière le malaise que constituaient les rapports extra-thérapeutiques et là vous cédez en arrêtant la thérapie" Certes il n'y a pas que çà et elle l'entendra, mais reste que cet argument est valable, absolûment incontournable .. Ce à quoi je vais répondre que si je résiste tant au lâcher-prise nécessaire à l'exploration profonde de cette souffrance, c'est bien justement du fait des sentiments qui semblent nous lier, dont je ne suis pas pour autant pleinement sûre, dont je ne sais comment nous en défaire et dont je n'ai pour finir aucun contrôle !....
Voili-voilà ... Capucine
|
penau xavier — 02-03-2008 13:19 |
Dans quels enjeux de pouvoirs et de reconnaissance êtes vous enfermées vous et votre thérapeute?
a écrit:ma psy est incontestablement une très bonne psy
Globalement peut-être mais avec vous NON
|
capucine — 02-03-2008 13:33 |
a écrit:Dans quels enjeux de pouvoirs et de reconnaissance êtes vous enfermées vous et votre thérapeute?
Vous avez raison, celà s'apparente à une lutte ...
Merci Capucine
|
capucine — 02-03-2008 18:57 |
Bien Messieurs, je vous demande une dernière chose ... une adresse à Bourges (18). Quelqu'un d'intelligent, réactif, adaptable, concret, humain et qui sache ... gérer le contre-transfert !!! ;-))) Merci encore pour tout et à bientôt pour des nouvelles. Capucine
|
capucine — 02-03-2008 19:01 |
Pardon j'oubliais .. si vous n'aviez pas d'adresse à me conseiller, dois-je rechercher un ou une thérapeute ? ou aucune importance ? Merci
|
georgesN — 02-03-2008 21:07 |
devine !
|
capucine — 02-03-2008 22:06 |
Georges, vous me faites trop rire !!! ...mais vous avez oublié le z dans votre spontanéité ! :-O
Donc, la réponse, votre réponse est "devinez"; bon, donc un homme. Dommage que Xavier et vous soyez si loin !
Salut et bravo pour me faire tant rire.
|
georgesN — 02-03-2008 23:47 |
ce n'était pas un oubli. J'ai des patientes à 7000 km.
|
georgesN — 02-03-2008 23:52 |
je n'aime pas le côté racoleur de ma réponse mais c'est une pure info qui vaut pour les tous les psys du site.(et pour toutes les personnes intéressées!)
|
penau xavier — 03-03-2008 00:19 |
Ben... Georges.... en quoi ça empêche de mettre un "z" à devine(z) ? :)
|
capucine — 05-03-2008 14:41 |
Bonjour à tous, me revoilà
J'ai tenu bon dans mon choix & ma séance s'est passée du mieux qu'elle se pouvait. J'ai annoncé d'entrée mon intention d'arrêter et ma psy n'a été ni surprise ni contrariée. Tout s'est passé, comme d'habitude, avec bcp d'écoute, de respect et de douceur. J'ai parlé de mes sentiments transférentiels (attachement, gratitude, admiration) envahissants et que je gérais avec une difficulté croissante. J'ai expliqué que je les considérais normaux et nécessaires, en tant que patiente. "Normaux, nécessaires et légitimes" m'a-t-elle répondu. Ensuite, j'ai évoqué le fait qu'à mon sens, elle n'avait pas géré çà, qu'elle l'avait laissé s'amplifier voire même encouragé et que çà, c'était vraiment problématique. Que du coup, je n' entrevoyais pas d'autre solution que l'arrêt de ma thérapie & que c'était une décision très pénible que je m'imposais. Là, elle m'a expliqué qu'elle savait quasiment depuis le début que çà se terminerait et se passerait de cette façon. Qu'en effet, elle n'avait rien fait pour freîner parce qu'elle avait jugé que j'avais besoin de cet engagement affectif pour progresser; elle avait prévu que cet attachement deviendrait excessif, me paraitrait insupportable et par là, m'obligerait à en prendre conscience et donc à m'autonomiser d'une façon ou d'une autre. Elle m'a précisé d'ailleurs la séance qui selon elle, avait déclenché le début du processus de réflexion sur ce transfert envahissant: exact.
J'ai reçu ses félicitations d'avoir eu le courage et la force de dire celà et d'avoir décidé de la meilleure solution pour moi. J'ai dit que cette décision était très douloureuse notamment parce que j'étais certaine de ne pas avoir terminé mon travail. Ce en quoi elle était d'accord et elle m'a suggéré de poursuivre avec d'autres.
"Mais alors, si vous saviez, comment avez-vous pu trouver plus opportun de laisser faire plutôt que d'assagir mes sentiments pour me permettre de travailler + (notamment par rapport au deuil de mon père) ?" "Parce que vous pensez honnêtement que vous auriez continué à progresser dans un univers "refroidi", avec plus de distance ? ... Croyez-vous sincèrement que face à une diminution de "chaleur", vous n'auriez pas rompu la relation plus tôt au contraire ?" Ben oui, elle a raison: C'est presque tjs ce qui se passe dans mes relations "chargées affectivement": qd le désamour ou le "moins d'amour" menace, je déserte ou me désinvestis.
Elle m' a dit que, pour l'heure, je ne voyais que le côté douloureux de cette "rupture" mais que j'allais rapidement me rendre compte du bénéfice de ce geste que j'ai mis en place, comme une adulte. Elle a aussi dit que si la thérapie s'arrêtait, pour autant le lien perdurait, n'était pas brisé, qu'il n'y avait pas d'arrachement (j'ai compris le lien qui continue dans nos têtes tt simplement parce qu'on a partagé des moments intenses et riches) etc Elle m' a demandé si je ressentais de la colère ou de l'amertume: "Non, du tout, ni pour vous ni pour moi. Si je devais mettre à distance cette peine, je la transformerai en résignation, c'est tout ce dont je dispose. Je ne suis pas déçue, pareil ni de vous, ni de moi, ... je suis déçue pour moi. Je reste sur un sentiment d'inachevé et çà, çà me contrarie." Comme vous me l'aviez dit aussi, elle est certaine que le travail effectué non seulement sera pérenne mais continuera à se mettre en place. Elle a reparlé du travail que j'avais à poursuivre (avec d'autres s'entend) et j'ai répondu que je m'accorderai probablement une période de répit et je verrais. Je n'ai pas voulu qu'elle me donne d' adresse.
Voilà en gros. Je l'ai remerciée pour aujourd'hui et pour tout le reste, elle aussi et au revoir. Capucine
|
georgesN — 05-03-2008 14:46 |
formidable: elle ne vous a pas déçu et vous êtes soulagée
|
Christelle Moreau — 05-03-2008 14:56 |
Félicitation Capucine, quel beau travail. Merci de votre témoignage.
|
capucine — 05-03-2008 16:13 |
Georges a écrit:Ce qui est à craindre c'est que vous n'arriviez pas à lui dire "je t'aime donc je te quitte"
Ok, je ne l'ai pas dit mais elle l'a entendu et puis elle le savait déjà ...
a écrit:formidable: elle ne vous a pas déçu
Oui Georges, absolument & elle m'a laissée partir, sans culpabilisation ni tentative de manipulation, ... permettez-moi de m'en trouver touchée et épatée.
a écrit:et vous êtes soulagée
en partie, oui.
reste ceci (déjà amorcé):
a écrit:un (petit!)travail de deuil.....
Merci encore. Capucine
|
capucine — 05-03-2008 16:14 |
Christelle a écrit:Félicitation Capucine, quel beau travail. Merci de votre témoignage.
Merci Christelle & bravo pour ce site formidable. Capucine
|
capucine — 07-03-2008 14:09 |
Bonjour,
Qq heures après la dernière séance, sentiment de soulagement et encore une fois de gratitude envers elle qui me laisse partir (un peu comme une mère laisse partir son enfant même si elle a de la peine ou le sentiment qu'il y avait encore bcp à lui apprendre, montrer, dire etc mais elle respecte sa décision en lui laissant responsabilité & liberté par rapport à son choix). OK
Le soir, le lendemain: sentiment d'abattement, sensation de gâchis. J'ai perdu ce soutien, cette soupape et aussi qq avec qui je m'entendais bien, avec qui s'était plaisant d'échanger, dc qui aurait été certainement une amie en d'autres circonstances. Regrets +++ mais sans désaveu du choix.
Aujourd'hui, la colère envers elle. Je ne crois plus à ses explications sur sa façon de gérer mon transfert. Je me sens "manipulée". Et çà me met encore plus en colère.
Est-ce que finalement çà ne va pas me faciliter la tâche, cette colère ?
|
Thérapeute — 07-03-2008 14:24 |
bonjour Capucine.. en quoi consiste réellement votre "colère"? que contient 'elle ?
|
georgesN — 07-03-2008 14:43 |
"me faciliter la tâche, cette colère ?" c'est plus que probable. Il y a une autre phase qui accompagne, souvent, la colère, c'est le besoin de vengeance.
|
Christelle Moreau — 07-03-2008 15:31 |
Georges avait parlé de rupture... rappelez vous.
|
Thérapeute — 07-03-2008 15:33 |
et besoin de penser à "l'après"..
|
capucine — 07-03-2008 16:50 |
a écrit:en quoi consiste réellement votre "colère"? que contient 'elle ?
Je me sens manipulée: si je crois ce qu'elle m'a dit mercredi, j'aurais donc subi le renforcement de mon propre attachement (établi par la mise en place du sport, par les compliments, les tentatives de rapprochement physique, etc etc) sans m'en rendre compte et sans le comprendre. Et pour finir, tout celà bien sûr n'était donc qu'un jeu de théâtre, d'actrice plutôt, tout celà était donc totalement calculé et donc faux, pas d'authenticité, de sincérité ... chapeau ! Je me sens trahie par ces mensonges. Enfin, j'ai l'impression de ne pas avoir été considérée comme une adulte mercredi.
|
capucine — 07-03-2008 19:51 |
a écrit:"me faciliter la tâche, cette colère ?" c'est plus que probable. Il y a une autre phase qui accompagne, souvent, la colère, c'est le besoin de vengeance.
Bien sûr Georges, çà me parait inévitable... et assez mesquin en même temps, mais bon, nous ne sommes que des humains ! Ceci dit, de quelles pauvres armes disposons-nous face au thérapeute ? Pour ma part, demander un éclaircissement, faire appel à son honnêteté intellectuelle, à son engagement affectif ? Ceci par courrier ... tu parles ! Je n'y crois pas, je risque gros: le mépris d'une absence de réponse par exemple.
|
penau xavier — 07-03-2008 20:14 |
a écrit:de quelles pauvres armes disposons-nous face au thérapeute
De la certitude vôtre du juste et du non juste. Cette certitude se trouve quelque pars bien au profond de vous-même. Pas facile à trouver? sentir? pourtant elle existe, soyez en certaine.
|
capucine — 07-03-2008 20:38 |
Je reviens sur la colère: je pense que je suis restée comme à mon habitude très très cérébrale, cerveau gauche. Alors je vais vous dire: c'est l'ABANDON, toujours et encore et un ABANDON sans vraie explication. D'accord ? Toujours la même répétition qui revient et résonne à chq fois avec cette force et cette destruction. J'aspirerais tant à ne plus en souffrir autant, à l'éprouver peut-être, rien ne saurait m' en protéger, mais ne plus en souffrir autant .. j'avais tellement foi en ma thérapie et en ma thérapeute pour me soigner de çà. J'ai lu dans un post cette notion de "baguette magique", d'aventure intellectuelle passionnante . C'était tout çà et un espoir certainement démesuré. je n'en reviens pas, tjs pas. je ne peux me résoudre à déprécier sa capacité professionnelle, sa conscience professionnelle, je ne peux me résoudre à me croire tjs aussi vulnérable. Clairement, çà me fait bien ch... Je suis vraiment déçue, très en colère et desespérée par cette répétition. Mon père et mon entourage qui ne m'explique rien et me laisse face à ce désarroi. Ma mère qui coupe brutalement le cordon qd j'ai 25 ans au motif (explications que j'ai osé réclamer au bout de 6 mois peut-être) qu'il faut que je me consacre davantage à mon mari et que je ne compte plus sur elle. Mais ma soeur qui a 37 ans et qui est tjs en "fusion" avec ma mère, no pbme. Maintenant, çà je l'ai réglé et j'accepte que ce soit ainsi, mais à l'époque, je le vivais tout autrement... Là, ma psy qui accepte (moi je croyais avec bienveillance, ou plutôt je voulais le croire) ma décision sans me proposer peut-être une meilleure solution, qui aurait pu songer à ce syndrôme d'abandon, que nous avons svt évoqué pourtant. Qui avait, dit-elle, choisi, malgré tout celà, son bééfice plus que le mien. Et là encore, je reste avec mes questions et dc le risque de retourner cette colère contre moi: endosser la responsabilité de l'abandon et s'en vouloir. Voilà Alain quelle est ma colère. Pourquoi ma psy m'a-t-elle dit que faire ce choix (arrêt de la thérapie) serait source de progrès ? Croyez-vous que ce soit effectivement le mieux pour moi que de me confronter à nouveau à cette souffrance ? Je ne crois pas car je n'ai pas encore les armes pour lutter efficacement et dépasser ce sentiment d'abandon qui me noue la gorge et le entre, qui m'a causé des pelades ... Merci Capucine
|
georgesN — 07-03-2008 22:10 |
vous avez à faire désormais, Capucine, un travail de "désidéalisation". Exactement ce travail que font les ado avec leur parents. C'est un passage obligé. Pour vous y aider, deux trois intuitions: le plus grave danger, pour un professionnel, est de tomber inconsciemment dans une position de toute puissance vis à vis du patient. Si de surcroit ce(tte) psy laisse supplanter son désir de psy (qui est d'aider) par un désir sexuel, elle risque fort d'user de cette position de toute-puissance; évidement à mauvais escient, dans un but de séduction! J'ai comme l'impression que votre psy n'était pas très claire vis à vis de son désir MAIS: cette illusion de toute puissance ne peut être battue en brèche par le désir (de rupture) d'une petite patiente: c'est narcissiquement insupportable et tout semble construit sur l'idée qu'elle ne pouvait ni avoir tort ni ETRE ABANDONNEE Eh oui,la plus abandonnée des deux n'est peut-être pas celle qu'on croit !!!
|
capucine — 07-03-2008 23:02 |
Toute puissance dites-vous .? .... curieux, elle a évoqué le fait que je l'avais placée sur un piédestal lors de la dernière séance et d'autres fois, elle disait "elle croit que je sais tout ..." des phrases de ce type ... Je ne pensais pas que celà puisse comporter un risque Je suis dentiste et on peut avoir ce sentiment qd on est au dessus de la bouche d'un patient, pour autant çà ne mets pas en danger, ni le patient ... Non je rigole !!! c'est pas comparable bien sûr
|
georgesN — 07-03-2008 23:10 |
abuser de la position de "sujet-supposé-savoir" est dangereux car il introduit un rapport (hégélien) de "maitre-valet", ou le maitre et l'esclave peuvent se complaire; danger soit parce que le moi du patient peut être fragile, soit simplement car ça fige le travail thérapeutique dans une position régressée tout à fait stérile .
|
capucine — 07-03-2008 23:15 |
a écrit:et tout semble construit sur l'idée qu'elle ne pouvait ni avoir tort ni ETRE ABANDONNEE
mais, si je vous suis dans votre raisonnement, c'était intenable comme position ? D'autre part, elle n'a pas eu tort devant moi puisque je l'ai crue, j'ai adhéré à son argumentaire (cette affection prodiguée n'était qu'à visée thérapeutique; elle répondait à mon besoin. Donc elle, l'oie blanche éminemment serviable & dévouée, moi la cause de mes "malheurs" présents puisque je ne pouvais progresser qu'en ayant mes besoins affectifs assouvis, en étant rassurée). mais malgré tout elle ne peut se dire qu'elle n'ait été abandonnée puisque j'ai pris la décision de la rupture du lien ... Du coup, la situation lui reste narcissiquement intolérable. AÏE AÏE AÏE, dur métier. Je sais pas mais à sa place j'aurais pris les devants: j'aurai adressé la patiente chez un confrère et là, face aux questions, j'aurais peut-être "avoué"... Celà me semble moins honteux que la dissimulation ... pour courir le risque au final d'être démasquée.
|
georgesN — 07-03-2008 23:21 |
ry vous avez donc votre vengeance!... (je ne plaisante pas: je considère le "tendre la joue gauche" comme un immense gâchis!)
|
georgesN — 07-03-2008 23:21 |
ry = et; =une coquille!)
|
capucine — 07-03-2008 23:25 |
Xavier a écrit:De la certitude vôtre du juste et du non juste. Cette certitude se trouve quelque pars bien au profond de vous-même. Pas facile à trouver? sentir? pourtant elle existe, soyez en certaine.
Le problème, c'est que justement, je ne me crois pas assez moi-même et c'est aussi pourquoi j'ai besoin d'un miroir, d'un référent, de l'assentiment de l'autre. Pas pour tout bien sûr, mais face à certaines situations lourdes affectivement, c'est évident. Donc là, en l'occurence, je ne sais pas du tout si ce que je sens, ressens est "juste". Et voyez, j'ai progressé car je ne parle pas de "pensée" mais de "ressenti" ... mais çà m'est très difficile d'être sûr de ce que je peux ressentir.
|
capucine — 07-03-2008 23:33 |
a écrit:vous avez donc votre vengeance!...
Mais çà ne me fait pas plaisir voyez-vous !! Je suis pas du tout à ce niveau-là (ma colère s'est apaisée pour l'instant), ce que je "veux", ce que je voudrais, c'est une clarification, une explication; Il ne s'agit pas non plus de souhaiter obtenir une confession. Il s'agit de respect, d'être respectée. Je pense qu'on doit être le + honnête avec l'autre et ne pas lui faire l'outrage d'un procès d'intention: elle me jugera mal, elle ne pourra pas comprendre, elle me fera tel ou tel reproche, donc je ne lui dis pas la vérité ou même le début de la vérité. Ce n'est pas considérer l'autre comme un adulte, c'est le sous-estimer.
a écrit:je considère le "tendre la joue gauche" comme un immense gâchis!)
Désolée mais rien pigé !
|
penau xavier — 07-03-2008 23:34 |
a écrit:Donc là, en l'occurence, je ne sais pas du tout si ce que je sens, ressens est "juste".
Oui, ça l'est !
|
capucine — 07-03-2008 23:37 |
Bonsoir Xavier ! Un peu laconique, non ?!
|
capucine — 07-03-2008 23:39 |
Pour la vengeance: démasquée, elle l'est ok mais pour qu'il y ait vengeance assouvie, il faut que l'autre en ait connaissance or en l'espèce, ... m'enfin, là n'est pas le plus impt, cf précédente réponse
|
georgesN — 08-03-2008 08:06 |
"tendre la joue gauche" c'est une citation de l'évangile où le Christ dit "si l'on vous frappe sur la joue droite, tendez la joue gauche" qui implique qu'on ravale son humiliation, qu'on ferme son poing dans sa poche et qu'on renonce à toute vengeance. Je suis profondément non-violent mais je considère que notre culture judéo-chrétienne comporte cet aspect d'auto-abaissement, d'aspiration à l'humiliation qui est pervers car profondément hypocrite.Mais c'est un autre débat!
|
Thérapeute — 08-03-2008 09:57 |
bonjour, qui d'autre dans votre vie affective a pu vous générer le même type de blessure, de non reconnaissance de votre "moi" par l'utilisation de votre affect ou de l'affect que vous pensiez pouvoir recevoir de cette personne ?
|
capucine — 08-03-2008 10:04 |
a écrit:implique qu'on ravale son humiliation, qu'on ferme son poing dans sa poche et qu'on renonce à toute vengeance.
Bonjour Georges et merci.
Mais: a écrit:Ceci dit, de quelles pauvres armes disposons-nous face au thérapeute ?...demander un éclaircissement ?....je risque gros: le mépris d'une absence de réponse
Et puis, dans la vengeance, le risque aussi c'est de noircir l'image de l'autre, assombrir donc le miroir dans lequel j'avais puisé tant de force. De même que dans ce processus:
a écrit:travail de "désidéalisation"
Je pense qu'il faut que je creuse celà car c'est sûrement là que je "grandirai" . La souffrance, je voudrai en tirer qq chose de positif. Mais, comme je disais à Xavier, je ne sais pas ce qui est le mieux pour moi, ni ce qui est juste: d'où les questions que je vous adresse et vos réponses que j'écoute avec bcp d'attention. J'ai bcp de mal à rester dans la "mesure": tout me parait noir ou blanc, assez peu de gris, de nuance en fait ... d'où pour moi le danger que représente la désidéalisation et l'intégration ou la mise en acte d'une vengeance. Comment faire ? Je vous trouve vraiment très honnête car c'est rare, de la part d'un humaniste, d'évoquer et encourager la vengeance. Bonne journée. Capucine
|
capucine — 08-03-2008 10:11 |
Bonjour Alain Ma mère bien sûr ! Mon père est mort qd j'avais 3 ans et demi, elle & l'entourage à sa demande ne m'ont rien donné d'autre réponse que "il est parti au ciel", je ne suis bien sûr pas allée à l'enterrement. On ne m'a plus parlé de mon père dans le but, me dit ma mère, d'espérer par là que je n'ai plus de souvenir le jour où on me dirait qu'il est mort et que donc j'en souffrirai moins ... INCROYABLE comme raisonnement, mais on était en 70 et ma mère n'est jamais allée consulter, dc ne pouvait être conseillée. Enfin, vers 6 ou 7 ans c'est un de mes cousins qui me l'a annoncé brutalement lors d'un jeu partagé. Aucun adulte n'a jamais eu le courage de le faire et je pense que tout celà a anéanti ma confiance en l'autre et aussi a cassé mon ressenti puisque jusque là je m'étais lourdement trompée et que j'entendais: "Maman n'est pas triste, elle est fatiguée" "arrête de pleurer, va faire la sieste, tu es fatiguée" etc etc
|
georgesN — 08-03-2008 10:11 |
merci pour "l'humaniste"! mais avant moi, Aristote l'avait vu, ce besoin profond... Si vous cherchez encore plus ancien, des textes védiques parlent. Nous parlent encore!
|
georgesN — 08-03-2008 10:16 |
" noircir l'image de l'autre, assombrir donc le miroir dans lequel j'avais puisé tant de force" c'est exactement défini une des composantes du travail de deuil !
|
capucine — 08-03-2008 10:19 |
a écrit:" noircir l'image de l'autre, assombrir donc le miroir dans lequel j'avais puisé tant de force" c'est exactement défini une des composantes du travail de deuil !
Et puis ? Ca me fait peur d'arriver à la détester et de ne plus regarder ce travail ces échanges comme de bons moments. Le deuil, ce n'est pas faire mourir l'autre une 2è fois, c'est renoncer à le revoir, c'est accepter qu'il soit mort, non?
|
georgesN — 08-03-2008 10:22 |
"pas faire mourir l'autre une 2è fois" précisément, si ! l'autre du dedans de la tête; c'est pour ça que ça fait si mal!
|
capucine — 08-03-2008 10:28 |
Alors là, çà m'embrouille +++ Je ne vois pas l'intérêt de faire mourir l'autre dans sa tête. Je ne vois pas non plus comment on peut s'y prendre: effacer tous les souvenirs ? Mais nous n'avons pas une ardoise magique et encore une fois, je ne saisis pas du tout le bienfait potentiel. Et quel rapport avec la vengeance ? Je suppose que vous dites d'abord la vengeance puis ensuite l'effacer de votre mémoire ? Je ne vous comprends pas :O)
|
georgesN — 08-03-2008 10:29 |
vous aurez compris toute seule; dans 9 mois...
|
penau xavier — 08-03-2008 12:28 |
a écrit:Un peu laconique, non ?!
Oui, mais tout à fait volontaire :)
a écrit:je ne sais pas ce qui est le mieux pour moi, ni ce qui est juste:
Laissez vos émotions/sensations travailler quelques temps, constatez les, acceptez les, affinez en votre perception... avant de décider de ce que vous devez faire.
|
Thérapeute — 08-03-2008 12:33 |
très bonnes suggestions, laissez les remous émotionnels "redescendre", comment vous le conseille Xavier: constatez les. notez les également sans vous relire pour l'instant, puis dans quelques temps lisez vous, lisez "les", cela pourra vous permettre de faire la part des choses, ce qui a évolué, ce que vous identifiez..
|
capucine — 08-03-2008 12:58 |
Merci à tous Je vous trouve très sages, très raisonnables tous autant que vous êtes dans vos différentes perceptions et donc vos conseils variés. Je vais laisser poser tout çà et je commence à croire que je vais arriver à trouver la bonne solution pour moi, je peux peut-être y gagner de remettre de la confiance en moi, sûrement même ! Bon WE et merci encore Capucine
|
Thérapeute — 08-03-2008 13:02 |
a écrit:je peux peut-être y gagner de remettre de la confiance en moi, sûrement même !
c'est tout le mal qui vous est souhaité... :)
|
capucine — 10-03-2008 00:30 |
Alain
a écrit:bonjour, qui d'autre dans votre vie affective a pu vous générer le même type de blessure, de non reconnaissance de votre "moi" par l'utilisation de votre affect ou de l'affect que vous pensiez pouvoir recevoir de cette personne ?
Capucine
a écrit:Ma mère bien sûr ! Mon père est mort qd j'avais 3 ans et demi, elle & l'entourage à sa demande ne m'ont rien donné d'autre réponse que "il est parti au ciel", je ne suis bien sûr pas allée à l'enterrement. On ne m'a plus parlé de mon père dans le but, me dit ma mère, d'espérer par là que je n'ai plus de souvenir le jour où on me dirait qu'il est mort et que donc j'en souffrirai moins ... INCROYABLE comme raisonnement, mais on était en 70 et ma mère n'est jamais allée consulter, dc ne pouvait être conseillée. Enfin, vers 6 ou 7 ans c'est un de mes cousins qui me l'a annoncé brutalement lors d'un jeu partagé. Aucun adulte n'a jamais eu le courage de le faire et je pense que tout celà a anéanti ma confiance en l'autre et aussi a cassé mon ressenti puisque jusque là je m'étais lourdement trompée et que j'entendais: "Maman n'est pas triste, elle est fatiguée" "arrête de pleurer, va faire la sieste, tu es fatiguée" etc etc
Alain, celà répond-il à votre question ? Est-ce que cette absence de réponse à cette époque + le mensonge sont les évènements qui font résonner ma souffrance actuelle ?: la colère de ne pas avoir été respectée, la colère que ma mère ait abusé de ma confiance en elle & d'avoir ainsi tout cassé. Parce que j'ai l'impression que, dans la rupture du lien (passé ou actuel), c'est plus la colère due au mensonge que la colère face à la perte qui domine ... ou bien, la 1ère cache la 2ème, pour de bonnes raisons certainement ... On dirait que je me résigne à cette perte (comme une fatalité, qq chose d'imposé par la vie, les faits) alors que je ne peux me résigner à la trahison & à l'abus que constitue le mensonge. Capucine
|
Thérapeute — 10-03-2008 09:51 |
Bonjour Capucine, à vous lire, oui je pense que vous êtes au milieu de votre vérité en ce qui concerne vos ressentis dans la situation actuelle. Vous qui demandiez en quelque sorte ce qu'est le transfert, vous avez là en "direct live" à la fois un cour théorique et pratique du plus haut niveau.. de quoi travailler dès que vous reprendrez une thérapie. Finalement cette ''histoire'' vous a rendu grand service! vous avez identifié un grand morceau de vos souffrances passées et actuelles.
|
penau xavier — 10-03-2008 10:53 |
Juste une question: Etes vous allée sur la tombe de votre père ?
|
capucine — 10-03-2008 12:22 |
Alain
a écrit:... vous avez là en "direct live" à la fois un cours théorique et pratique du plus haut niveau.. vous avez identifié un grand morceau de vos souffrances passées et actuelles...
Bonjour Alain, Je vous remercie de vos réflexions que je reçois avec plaisir, en inspirant un grand coup ... J'ai eu ma mère au téléphone hier soir: écoute profonde et respectueuse, comme depuis nov, date à laquelle nos rapports se sont éclaircis et sont allés vers une "réconciliation" grâce au travail effectué. Elle comprend véritablement ma souffrance et le parallèle que je fais avec la mort de mon père et ce qui s'est passé autour. Elle a eu, grosso-modo, les mêmes conclusions que vous sauf qu'elle a terminé par: "Réfléchis ma chérie à ce que pourrait vraiment t'apporter la vérité si tant est que tu l'obtiennes ? Qu'en feras-tu ? L'essentiel n'est-il pas que tu aies compris, que tu l'aies "démasquée"? Que tu aies compris aussi que ce n'était pas 100% noir ou 100% blanc et dans sa mauvaise gestion de ses sentiments pour toi mais aussi dans ses explications et sa façon de te laisser partir." Certes, plein de bon sens et pour l'instant je reste avec çà comme nouvelle base de réflexion.
|
capucine — 10-03-2008 12:37 |
Xavier
a écrit:Juste une question: Etes vous allée sur la tombe de votre père ?
Bonjour Xavier, Oui, contrairement à Anny Duperey pas de blocage aussi puissant: je suis allée, avec ma mère ma gd-mère et ma soeur, sur la tombe de mon père à toutes les "Toussaint". Plus tard, j'y ai aussi emmené mon mari, à l'époque fiancé. Puis, le jour de mon mariage, puis lui présenter mes BB et aussi après chaque messe de baptême. Accompagnée à chq fois. L'émotion des autres me faisant mettre à distance la mienne, on dirait et aussi cette émotion des autres je la partageais donc je n'arrivais pas à ressentir pour moi. Un peu un robot, pas vraiment moi-même. Quasiment impossible de pleurer vraiment, la boule dans la gorge, l'émotion mais c'est tout... sauf, il y a qq mois ou un an je ne sais plus, où là, j'ai pu plus vraiment pleurer car j'y étais seule et y étais allée avec ce besoin précis, d'essayer de contacter vraiment la douleur. C'était "mieux" mais pas encore suffisant je crois. Il me semblait me retenir encore, mettre à distance encore, moins mais encore. Je me souviens être "dérangée", "ralentie" par le fait qu'on pouvait me voir, m'entendre ... comme de la honte. Certes, c'est ridicule mais bon,... et aussi que çà fasse peur, que çà interroge, que çà génère peut-être des réflexions éminemment douloureuse et culpabilisantes et déjà entendues: "il faut tourner la page. C'est bon, maintenant, passe à autre chose...tu as un gentil mari, 3 magnifiques enfants, une très bonne situation. Tu vas pas ressasser çà toute ta vie."
|
penau xavier — 10-03-2008 16:43 |
a écrit:Je me souviens être "dérangée", "ralentie" par le fait qu'on pouvait me voir, m'entendre ... comme de la honte. Certes, c'est ridicule mais bon,.
Il n'y a rien de ridicule à cela. L'intime ne se vit pas en public, tout simplement.
a écrit:que çà génère peut-être des réflexions éminemment douloureuse et culpabilisantes et déjà entendues
Chez qui cela pourrait-il générer ce type de réflexions? Ce que vous avez à vivre "avec" votre père ne regarde que vous, n'appartient qu'à vous Essayez de ne pas laisser "les autres" vous en déposséder encore une fois.
|
capucine — 12-03-2008 08:48 |
a écrit:Chez qui cela pourrait-il générer ce type de réflexions?
Chez ma mère en son temps, chez mon mari, chez ma belle-mère. Avec, selon la période, l'humeur, plus ou moins de compassion et/ou d'agacement.
Aujourd'hui, l'humeur est comme le temps: grise, pluvieuse et désespérément égale... je regrette ma décision de mercredi dernier.
Bonne journée. Véronique
|
penau xavier — 12-03-2008 15:07 |
a écrit:je regrette ma décision de mercredi dernier.
Cela fait partie du temps du deuil. Et c'est vrai que la météo est bien grise et pluvieuse :)
|
capucine — 18-03-2008 11:53 |
Bonjour à tous, Je suis toujours aussi mal; je me sens comme toujours toute vide, incapable de trouver qq chose en moi qui pourrait m'aider à ne pas me sentir aussi vide. J'ai la sensation d'être comme une coquille vide, un fantôme. Pour moi, la vie ce ne devrait pas être une lutte, la nécessité de toujours faire attention à ne pas blesser, à ne pas être blessé, à s'empêcher de trop aimer pour moins souffrir, etc. je n'arrive pas à être convaincue d'exister sans l'autre, les autres, sans ce lien. Autrement, je ressens vraiment n'être rien, qu'une illusion. Alors, pour moins souffrir, comme depuis toujours je me réfugie dans ma tête et cherche des solutions, élabore des "stratégies". J'ai d'abord pensé trouver des dérivatifs pour m'occuper et moins penser mais çà ne marche pas. Maintenant, je me dis que je vais peut-être reprendre contact avec ma psy pour qu'elle m'aide à résoudre efficacement ce transfert. A comprendre ce qui se passe, ce qui s'est passé depuis 15j ds ma tête, travailler dessus pour dépasser et vaincre ce sentiment d'abandon et surtout de vide. je ne vois pas du tout comment une autre personne, un autre thérapeute peut "finir" son travail. ce sera bcp moins efficace à mon sens dans la mesure où c'est avec elle que ce lien s'est tissé et ce lourd transfert s'est installé. Sans doute, depuis, a-t-elle pu réfléchir à celà et pourra peut-être proposé une gestion toute différente ? Je pressens que vous ne serez pas d'accord, mais pouvez-vous argumenter vos réponses SVP, si réponses vous me donnez. J'en ai vraiment besoin. Merci Capucine PS: je parle de la résolution du transfert, j'ai bien compris que de ttes façons, pour le reste du travail, j'irais consulter un homme.
|
georgesN — 18-03-2008 12:06 |
vous êtes ni plus ni moins en train de commencer votre travail de deuil. Vous nous demandez s'il serait convenable de rouvrir la tombe !
|
penau xavier — 18-03-2008 14:56 |
Bonjour capucine,
a écrit:qu'elle m'aide à résoudre efficacement ce transfert. A comprendre ce qui se passe, ce qui s'est passé depuis 15j ds ma tête
Ce non expliqué là ne se mettrait-il pas en lien avec cet autre non expliqué :
a écrit:Mon père et mon entourage qui ne m'explique rien et me laisse face à ce désarroi.
Votre sensation d'aujourd'hui ne serait-elle pas la résultante de la mise en lien de ces deux non expliqués? Si tel est le cas, en quoi l'explication (éventuelle) de votre thérapeute répondra t'elle et appaisera t'elle le tout premier non expliqué, celui concernant le déces de votre père? Vous avez dit précédemment :
a écrit:le deuil ce n'est pas faire mourir l'autre une seconde fois
Est ce que faire, enfin, le deuil de votre père serait le faire mourir une seconde fois ? Est- ce que ne pas faire ce deuil permet, un peu, de faire comme s'il était encore vivant ? Vous dites à propos du décès de votre père et de son non-expliqué:
a écrit:Mon père et mon entourage qui ne m'explique rien
Comme si vous attendiez encore de lui qu'il vous explique le pourquoi de cet abandon... Et, en parlant de votre (ex)thérapeute, vous dites que a écrit:vous ne voyez pas du tout comment une autre personne, un autre thérapeute peut "finir" son travail.
Votre père ne vous a pas expliqué le pourquoi de son décès et votre entourage vous à menti à ce sujet. Votre thérapeute ne vous à pas expliqué le pourquoi du décès de votre thérapie, pourquoi votre entourage (nous y compris) vous dirait la vérité à ce sujet ?
Vous êtes en plein travail de double deuil et vous avez deux tombes a fermer ... définitivement. Comment ce travail là pourrait il ne pas être douloureux? Pourquoi ne pas vous faire aider pour le mener à bien?
Avez vous en votre possession un (ou dès) objet(s) ayant appartenus à votre père? ou au couple de vos parents ?
a écrit:si réponses vous me donnez
Vous en doutiez ? :) Bien cordialement à vous
|
capucine — 18-03-2008 19:16 |
Merci de vos réponses. Je vais y réfléchir car elles ne me semblent pas très claires .. mais svt c'est la manifestation d'une forte résistance ! Donc, je vais relire et essayer de comprendre ce que vous me faites passer comme message.
Des choses de mon père: à moi, rien. Qq photos, 1 enregistrement de voix, 1 super8. Sa montre, ma mère l'a donnée à son filleul; sa timbale de baptême que j'aurais aimé qu'elle donne à son premier petit enfant, elle l'a gardée. Son alliance est, logique, coulée avec celle de ma mère. Sa chevalière, je ne sais pas. Le reste (livres, objets perso, je ne sais pas s'il en reste). Ah si, je dois avoir un briquet genre Zippo et çà ne me parle pas, pourquoi ?
Merci Capucine
|
capucine — 18-03-2008 21:08 |
Georges a écrit:vous aurez compris toute seule; dans 9 mois...
et a écrit:vous êtes ni plus ni moins en train de commencer votre travail de deuil.
ok ... 9 mois de douleur ! ...quel accouchement !!! ...
|
capucine — 18-03-2008 21:32 |
Xavier a écrit:Est ce que faire, enfin, le deuil de votre père serait le faire mourir une seconde fois ? Est- ce que ne pas faire ce deuil permet, un peu, de faire comme s'il était encore vivant ?
Cà, ok, ce sont des questions que je comprends et qui tapent dans le mille. Je crois pouvoir dire OUI aux 2. Je me souviens qd il y a eu la chanson "Manureva" avec Alain Colas perdu en mer, peu de temps après, il y a eu un navigateur (ou peut-être un "simple" pêcheur, je ne sais pas, peut-être mes souvenirs sont romancés) retrouvé sur une île déserte longtemps après son naufrage. Je me souviens m'être longtemps "pansée" en me disant: si çà se trouve, Papa n'est pas mort, si çà se trouve c'est pas lui ds le cercueil (cercueil plombé dc pas moyen de vérifier), il est sorti de l'avion, il a nagé et il est peut-être qq part et personne ne le trouve ...mais peut-être il est qd même vivant. De même, la seule fois où j'ai rêvé de lui (il y a un an, ou un peu moins), il revenait ds notre vie, j'apprenais qu'en fait, il avait tjs vécu à Lyon. Je ne lui en voulais pas, je ne lui posais aucune question.. j'étais tellement contente d'avoir là l'occasion d'enfin savoir qui il était. Puis je me suis réveillée, plutôt surprise, souriante mais pas malheureuse ni en colère. Bizarre tout çà ! En effet Xavier, dans le mille: je crois que vous n'êtes pas loin de la vérité ds vos questions... s'il n'est pas "totalement" mort, il me reste l'espoir. Je me rends bien compte en tapant celà sur mon ordi de l'absurdité, de l'incohérence du propos mais çà n'est pas aussi clair qd je le pense, qd c'est seult ds ma tête !
|
capucine — 18-03-2008 21:48 |
Xavier a écrit:Bonjour capucine,
a écrit:
qu'elle m'aide à résoudre efficacement ce transfert. A comprendre ce qui se passe, ce qui s'est passé depuis 15j ds ma tête
Ce non expliqué là ne se mettrait-il pas en lien avec cet autre non expliqué :
a écrit:
Mon père et mon entourage qui ne m'explique rien et me laisse face à ce désarroi.
Votre sensation d'aujourd'hui ne serait-elle pas la résultante de la mise en lien de ces deux non expliqués? Si tel est le cas, en quoi l'explication (éventuelle) de votre thérapeute répondra t'elle et appaisera t'elle le tout premier non expliqué, celui concernant le déces de votre père?
Là, j'ai plus de mal à saisir ... Oui pour le manque d'explication, de rationalisation car, visiblement, c'est mon mode de fonctionnement pour écarter (un peu) la souffrance. Mais, je ne souhaite pas que ma thérapeute m'aide à faire le deuil de mon père, çà j'ai admis que ce soit avec un autre psy que je le travaillerai bientôt. Je souhaite(rai) qu'elle m'aide à faire le deuil de ce lien visiblement transférentiel avec elle. Qu'on l'analyse ensemble afin que je comprenne pourquoi il s'est mis en place, qu'est-ce que j'y trouvais (retrouvais), ce qu'il m' a apporté en bénéfice comme en douleur et donc quelles conclusions on peut en tirer et quelles solutions celà m'apporte. Enfin, je ne sais pas ... c'est pas çà "résoudre le transfert" ? aller jusqu'au bout des choses "proprement", "consciencieusement" ? Je répète: comment celà pourrait-il se faire avec un thérapeute qui n'a pas connu ce transfert venant de moi ??? Il pourra me guérir d'autres choses mais sincèrement, je ne vois pas comment il règlera celui-là, à part me dire: "c'est bon maintenant, faites votre deuil de cette relation foireuse et on passe à autre chose" du coup, tout ce transfert, tout au moins dans sa partie douloureuse, aura été stérile et il me semble que ce serait dommage. Il est fort probable que je me trompe, mais c'est pourquoi je vous questionne plus en "théorie" et que j'écarte, en toute sincérité, le côté affectif du lien.
|
penau xavier — 18-03-2008 22:21 |
a écrit:Des choses de mon père: à moi, rien.....Ah si, je dois avoir un briquet genre Zippo et çà ne me parle pas, pourquoi ?
Il s'avère que parfois l'objet fait lien et que ce faire lien là facilite la réalisation du deuil.
a écrit:ok ... 9 mois de douleur ! ...quel accouchement !!!
Il fut un temps (pas si éloigné) ou les endeuilliés portaient le noir pendant un an. Ce rituel avait une autre autre raison d'être, que d'être seulement une convention religieuse... et il est intéressant de remarquer qu'il se démarquait, entre autre, des neufs mois(de douleur?) qui précèdent l'accouchement.
Un deuil est d'autant plus difficile à faire quand il ne peut s'appuyer sur les actes ou les rituels symboliques qui peuvent ou "doivent" lui être associés en points d'appuis (porter en terre, porter le deuil, poser une plaque funéraire sur une tombe, écrire sa douleur, son manque, sa révolte et aller enterrer cet écrit ....autant de rituels qui facilitent le deuil.)
C'est en partie l'absence de ces points d'appuis qui vous laisse dans le vide. et a défaut de rituels pré-établis, il vous faut donc les créer de toutes pièces.
Réfléchissez-y, et si vous avez besoin de notre aide pour cela, pas de soucis :)
|
penau xavier — 18-03-2008 22:34 |
Hasard du net, nos deux posts se sont un peu croisés. :)
a écrit:Je répète: comment celà pourrait-il se faire avec un thérapeute qui n'a pas connu ce transfert venant de moi ???
Si tel était le cas, elle pourrait, peut-être, vous l'expliquer. En sortant du cadre thérapeutique comme elle l'a fait, le transfert ne venait plus de vous mais d'elle! elle ne pourra vous l'expliquer (éventuellement) que le jour ou elle aura compris elle tous les ressorts de son propre transfert. Ce jour là, elle ne sollicitera plus ses patientes pour qu'elles viennent faire du sport avec elle :)
|
capucine — 18-03-2008 23:30 |
a écrit:Si tel était le cas, elle pourrait, peut-être, vous l'expliquer. En sortant du cadre thérapeutique comme elle l'a fait, le transfert ne venait plus de vous mais d'elle! elle ne pourra vous l'expliquer (éventuellement) que le jour ou elle aura compris elle tous les ressorts de son propre transfert. Ce jour là, elle ne sollicitera plus ses patientes pour qu'elles viennent faire du sport avec elle smile
Bon, ok ...Son transfert ne m'intéresse pas, c'est son problème avec son superviseur ... pas si sûre qu'elle le lui ait avoué, mais bon, ...celà ne nous regarde pas !!! ;-))).
Pour être claire & directe: comment vous, Xavier pourriez-vous, utiliser ce qui s'est passé, dans un sens thérapeutique: pas pour le deuil de mon père mais pour résoudre ce transfert "maternel", s'en servir comme outil ? J'ai ressenti de l'amour, de l'admiration, une énorme gratitude, de la crainte, la volonté de lui faire plaisir, de mériter son estime, jusqu'à souhaiter se faire câliner ... tout çà comme un enfant envers sa mère. Sentant que cet amour ressenti & souhaité en retour devenait très envahissant dans ma vie et sentant aussi que de son côté, je ne pouvais pas compter sur un cadre serré, sur des sentiments purement professionnels, j'ai pris la décision de rompre le lien. Depuis + de 15j, c'est une souffrance importante qui me renvoie à des souffrances d'enfance et d'adolescence: notamment l'impuissance. Bien, toujours le lien avec ma mère (et pas seult avec la mort de mon père). Donc, celà, un autre thérapeute peut s'en servir comme outil ? Certain ??
|
penau xavier — 18-03-2008 23:52 |
Outre le manque du père, le décès de votre père à engendré pour vous le manque douloureux de la mère (mère en douleur, perdue, absente, non capable de vous être disponnible comme vous en auriez eu besoin.) et le manque tout aussi douloureux de la vérité des choses.
a écrit:tout çà comme un enfant envers sa mère.
Je vous dirais volontiers : ben oui et pour cause :)
a écrit:Donc, celà, un autre thérapeute peut s'en servir comme outil ? Certain ??
Si c'est un bon thérapeute et si vous lui expliquez les tenants et aboutissements de votre démarche auprès de lui OUI bien évidemment.
Et si je puis me permettre : essayez de faire que votre souffrance du moment ne vous fasse pas trop fortement désinvestir votre couple :)
|
capucine — 19-03-2008 11:23 |
Bonjour,
a écrit:Outre le manque du père, le décès de votre père à engendré pour vous le manque douloureux de la mère (mère en douleur, perdue, absente, non capable de vous être disponnible comme vous en auriez eu besoin.) et le manque tout aussi douloureux de la vérité des choses.
Vous avez tout bien compris. Moi aussi, et çà fait longtemps ... mais alors pourquoi celà ne passe pas ??? (dans les 2 sens: çà ne s'estompe pas et j'ai encore bcp de mal à accepter ce qui s'est passé, même si tous mes efforts se sont concentrés, en thérapie, à d'abord reconnaître, exprimer et accepter la souffrance, ne pas me juger, ne pas en ressentir de honte. Reste que je regrette encore la façon dont s'est passée cette enfance alors que je sais que rien ne m'incombe comme responsabilité et que l'on ne peut ré-écrire l'histoire ... donc pourquoi tjs pas de pleine acceptation et tjs ces regrets tout au fond de moi ? c'est désespérant !)
|
capucine — 19-03-2008 11:37 |
a écrit:Et si je puis me permettre : essayez de faire que votre souffrance du moment ne vous fasse pas trop fortement désinvestir votre couple smile
Notre couple ? ... mon mari ne m'apporte plus grand-chose et en tout cas, pas ce dont j'ai éminemment besoin en ce moment: de la force, des certitudes, de l'amour profond, de la tendresse, de l'attention, ... Il se plaint sans cesse d'être fatigué, d'avoir mal ici ou là, d'avoir des problèmes au travail (il s'en est tjs plaint mais n'agit pas). il n'est pas du tout moteur, pas enthousiaste. J'en ai marre d'être seule à tirer la charette. j'en ai marre de son désir que je sois sa mère ... Si je m'écoutais ou plutôt si je m'étais écoutée, j'aurais choisi un homme plus âgé que moi, que j'aurais investi comme "père" !! ... c'est une boutade, mais bon ... Bref, je n'ai plus de force pour tout le monde, c'est tjs ce que j'ai voulu tenir comme rôle depuis toute petite; çà ne m'a sûrement pas apporté la paix donc STOP, je veux être moi, avec mes faiblesses aussi et je veux un compagnon, une épaule mais sûrement plus d'un petit garçon. Alors bien sûr, au lit, c'est le top: éjaculateur précoce depuis env 10 ans (ce n'est donc pas le fait de mon évolution et de la thérapie); ben sûr, il n'est pas d'accord du tout pour consulter, même à 2. Rien à faire, il dit que notre couple ne va pas si mal, qu'il y a pire et que si je ne suis pas contente, je n'ai qu'à dégager et aller retrouver ma "gouniotte" de psy (je cite). Eloquent et constructif, n'est-ce pas ?
|
capucine — 22-03-2008 19:08 |
Bonjour, Cà vous laisse sans voix ??? ... Bon WE de Pâques Capucine
|
penau xavier — 22-03-2008 23:00 |
a écrit:Cà vous laisse sans voix ???
Non, pourquoi ?
|
georgesN — 23-03-2008 11:46 |
"au lit, c'est le top: éjaculateur précoce depuis env 10 ans " alors ÇA, ça me laisse sans voix ! Parce que 10 ans en arrière ça fonctionnait bien ?
|
capucine — 23-03-2008 13:19 |
a écrit:alors ÇA, ça me laisse sans voix ! Parce que 10 ans en arrière ça fonctionnait bien ?
OUI Monsieur, "çà" marchait très bien ... je me souviens très nettement que je demandais grâce si vous voulez des détails !
|
georgesN — 23-03-2008 13:34 |
pitié pas de détails! mais alors que s'est-il passé pour que ÇA se dégrade comme ça? C'est triste, mais vous avez une idée des causes?
|
capucine — 23-03-2008 18:59 |
Aucune piste ! Un temps je me suis dit que çà venait peut-être du fait qu'il me prenait pour sa mère, ... mais visiblement ce n'est pas çà puisque j'ai changé je ne suis plus du tout sa mère, il m'en fait suffisamment de reproches pr que j'en sois persuadée et pour autant, rien ne change !! Je me dis que tout simplement, il est dans l'incapacité de faire un effort ...mais bon, je ne suis pas sexologue et il réfute l'idée de consulter avec véhémence ...
|
georgesN — 24-03-2008 01:35 |
j'ai une petite voix qui me susurre à l'oreille "dans le fond elle s'en fout". Est-ce le cas,Pucine?
|
capucine — 24-03-2008 10:18 |
Eh non, sûrement pas ! Mais çà fait près de 10 ans que çà dure (oh le choix des mots !) et je ne vois plus comment essayer d'arranger les choses ... que faire face à une telle force d'inertie ? En revanche, lui, on dirait bien qu'il se résigne, qu'il lui est plus facile d'accepter cette situation et les reproches plutôt qu'une remise en cause profonde. Je peux rajouter que mon mari a une angoisse terrible face à la mort et que çà non plus, il ne veut pas en parler ni le soigner. Son attitude générale me fait penser à :"Je suis comme çà et je ne veux pas changer". J'avoue que cette position a bcp fait baisser l'estime que je lui porte ... Vous avez des pistes, vous ?
|
georgesN — 24-03-2008 10:22 |
2 pistes: l'hypertension et/ou l'alcool (dans l'hypothèse où il n'arrive pas à "tenir" une érection)
|
capucine — 24-03-2008 10:46 |
Il ne se maîtrise pas, càd que très rapidement, il ne résiste plus face à l'excitation et hop, c'est fini !! Il n'est pas alcoolique ni hypertendu. je voyais plus une cause psychologique profonde ou bien tout bonnement l'impossibilité de se contrôler, d'attendre, de se "dominer"... ou alors, inconsciemment pour surtout pas me faire plaisir !!! ...mais le risque me parait bien gros par rapport aux avantages: passer pour un nul aux yeux de sa partenaire et surtout à ses propres yeux puis risquer que sa femme aille voir ailleurs. j'avoue que je ne comprends pas son inertie, perso je ne pourrais pas rester sans trouver une solution.
|
georgesN — 24-03-2008 11:02 |
s'il n'y a rien de physiologique, c'est en effet que qq chose s'est modifié, de façon importante dans votre rapport,et aussi, sans doute dans l'image qu'il avait de vous, mais j'ai du mal à comprendre votre patience! Sans rentrer dans les détails, j'ose espérer que vous ne vivez pas sans orgasmes !...(ceci n'appelle pas de réponse!)
|
capucine — 24-03-2008 11:09 |
Comment vous dire ? ... et bien disons que je mange chez McDo, pas très svt car je me lasse de cette rapidité et du peu de variantes proposées ... il me reste évidemment le repas que l'on se concocte toute seule mais bon, ... c'est un pis aller. Je regrette vraiment le temps des resto gastronomiques où nous pouvions prendre du temps ...mais mon mari n'a plus les moyens de m'y emmener et voilà ... Ma patience: résignation & manque d'assurance. Or là, j'ai perdu 10 kg depuis 8 mois, j'ai une autre image de moi-même tant int qu'ext, je me rends compte de l'impact de cette nouvelle image sur les autres et je crois que je vais pouvoir me donner l'autorisation d'aller dans ces restaurants gastronomiques avec d'autres !!!
|
georgesN — 24-03-2008 11:15 |
Pour pas contrarier Père Alain, il serait quand même souhaitable que vous fassiez clairement entendre à votre conjoint que vous risquer de tomber un jour -bientôt, je le sens!- sur un fameux restaurant où un maitre-queux (si: un grand chef !) et que vous n'aurez plus aucun appétit pour Mc Do!
|
georgesN — 24-03-2008 11:22 |
"j'ai perdu 10 kg depuis 8 mois" ma vieille expérience me fait dire, que c'est à cela qu'on voit qu'une femme a ou va rencontrer un amour où les sens seront au rendez-vous !
|
capucine — 24-03-2008 11:53 |
a écrit:Pour pas contrarier Père Alain
Qui est-ce ??
a écrit:vous fassiez clairement entendre à votre conjoint que vous risquer de tomber un jour -bientôt, je le sens!- sur un fameux restaurant où un maitre-queux (si: un grand chef !) et que vous n'aurez plus aucun appétit pour Mc Do!
je l'ai déjà fait et même, je lui ai fait peur avec:
a écrit:J'ai eu parfois l'impression qu'être un objet de désir, fut-ce d'une femme ne vous messeyait point
et sa réaction ne va pas au delà de:
a écrit:si je ne suis pas contente, je n'ai qu'à dégager et aller retrouver ma "gouniotte" de psy
a écrit:c'est à cela qu'on voit qu'une femme a ou va rencontrer un amour où les sens seront au rendez-vous !
bon finalement, même si je ne suis pas végétarienne, je peux peut-être tenter l'expérience, puisqu'elle m'est offerte !!!...
|
georgesN — 24-03-2008 12:06 |
Père Alain: c'est mon collègue ABD (voir pourquoi sur le post 28 "pour georgesN, vous comprendrez!) "si je ne suis pas végétarienne, je peux peut-être tenter l'expérience, puisqu'elle m'est offerte !!!." Homo? Bi ? éclairez-moi, je ne suis plus ! Sérieusement: votre caractère semble s'être incroyablement affirmé au fil des années; votre souci d'être bien dans votre corps risque fort de vous éloigner du lit conjugal; mais ATTENTION: on joue à l'apprenti-sorcier et il y a souvent beaucoup de larmes au bout !...
|
capucine — 24-03-2008 12:16 |
a écrit:Homo? Bi ? éclairez-moi, je ne suis plus !
J'en sais rien; ce que je sais c'est que j'ai vraiment faim d'amour et pas seult de sexe ! d'ailleurs, je ne me vois pas du tout coucher sans passion. J'ai besoin de sentir que je plais, qu'on me désire (à tous niveaux bien sûr ..je ne suis pas du tout le genre affriolante et bimbo), qu'on s'intéresse à moi, qu'on est curieux. En face, j'ai besoin du même "éblouissement": j'ai besoin d'être curieuse de l'autre. Donc, je me dis que là, j'ai une source quasiment acquise et voilà, mais bon, ... je n'ai pas d'expérience en ce domaine et donc, j'entends le risque....
|
georgesN — 24-03-2008 12:22 |
"coucher sans passion" si vous acceptez un avis: coucher avec passion est un mélange explosif pour votre vie, coucher avec désir+tendresse est, peut-être moins risqué, mais c'est pas sur non plus,sur le long terme ! Quand même votre bourrique de mari, essayez de lui faire entendre raison: peut-être (les kilogs) vous croit-il incapable de plaire ?
|
capucine — 24-03-2008 12:22 |
a écrit:Sérieusement: votre caractère semble s'être incroyablement affirmé au fil des années;
je crois oui et je savoure ce progrès. J'ai bcp lu ces 15 derniers jours, notamment Winnicott et la notion de faux self. J'espère que mon vrai self va enfin arriver à éclore. C'est uniquement dans un environnement où je me sens rassurée, tenue que celà a pu commencer à se faire et je recherche donc ce même type d'accueil (mais hors thérapie bien sûr) pour renforcer et affirmer cette partie de moi. Suis-je assez forte pour courir le risque ? Je ne sais pas, mais l'immobilisme, la patience et l'attentisme ne me paraissent pas moins risqués. Mes enfants grandissant, je ressens moins de "culpabilité" à affirmer mes choix et donc poser des choix concrets.
|
capucine — 24-03-2008 12:25 |
a écrit:Quand même votre bourrique de mari, essayez de lui faire entendre raison: peut-être (les kilogs) vous croit-il incapable de plaire ?
??? 1m72 58kg et bien proportionnée (sans prétention aucune) donc je ne vois pas comment il pourrait croire que je n'attire pas qq convoitises. Non, je crois qu'il fait l'autruche, que c'est la position qu'il imagine être la moins dangereuse pour lui.
|
georgesN — 24-03-2008 12:26 |
"pas moins risqués" Exact: la vie est brève, il faut parfois savoir penser à soi. Votre époux a besoin d'un electro-choc, s'il ne prend pas le taureau par les cornes, il risque de se retrouver bœuf...
|
georgesN — 24-03-2008 12:28 |
"(les kilogs)" c'et parce que j'avais lu que vous aviez perdu des kg et que vous manquiez un peu confiance...
|
capucine — 24-03-2008 12:28 |
a écrit:si vous acceptez un avis: coucher avec passion est un mélange explosif pour votre vie, coucher avec désir+tendresse est, peut-être moins risqué, mais c'est pas sur non plus,sur le long terme !
J'ai vraiment faim d'aventure (au sens large): je me fais ch... dans cette vie conjugale, il m'énerve, je commence à le mépriser même si je l'aime encore un peu je crois. Mais il me fatigue bcp. Alors, du coup, que faire avec mes nouvelles forces ??? Bien sûr que j'accepte vos avis, je les sollicite même, non ?!!!
|
georgesN — 24-03-2008 12:31 |
je donne très peu d'avis: c'est bien plus efficace quand VOUS trouvez votre voie !
|
capucine — 24-03-2008 12:38 |
a écrit:si vous acceptez un avis
puis a écrit:je donne très peu d'avis
... OK !!! ;-)
a écrit:coucher avec passion est un mélange explosif pour votre vie, coucher avec désir+tendresse est, peut-être moins risqué, mais c'est pas sur non plus,sur le long terme !
a écrit:Alors, du coup, que faire avec mes nouvelles forces ???
a écrit:la vie est brève, il faut parfois savoir penser à soi
Je cherche et on verra, mais bon, je ne vais pas finir comme une vieille mal-baisée aigrie !!! ... quelle horreur et quel gâchis !
|
georgesN — 24-03-2008 12:42 |
voilà: vous avez tout compris: vous voyez bien que ce que je vous disais n'étais pas un avis ni un conseil, mais que, avec nos échanges, j'essayais d'affiner votre pensée: la maïeutique, ma chère, la maïeutique !
|
penau xavier — 24-03-2008 12:44 |
a écrit:depuis env 10 ans
Pas d'évènements particuliers dans sa vie à lui ou dans votre vie de couple à cette époque? Dans la mesure ou avant "ça marchait", cette dificulté et elle survenue brutalement ou progresivement? Votre mari n'aurait il pas développé un "fond dépressif" ces dernières années ? Sans vouloir abuser, encore une question si vous voulez bien : quel est le lien entre votre mari et son père ?
|
capucine — 24-03-2008 12:49 |
je vais chercher ce que celà veut dire exactement ...
je reviens là-dessus:
a écrit:"et même si je ne suis pas végétarienne, je peux peut-être tenter l'expérience, puisqu'elle m'est offerte !!!." Homo? Bi ? éclairez-moi, je ne suis plus !
Je m'étonne ... homo ou bi, là n'est pas la question: c'est de l'être dont on est ébloui pas de son sexe ... je vois que je suis bien tombée ds le panneau ... bravo Georges ! Donc, je cherche une source qui me nourrisse sans qu'elle m'empoisonne ...
|
capucine — 24-03-2008 12:56 |
Bonjour Xavier,
a écrit:Pas d'évènements particuliers dans sa vie à lui ou dans votre vie de couple à cette époque?
en fait, c'est une approximation, 10 ans. Nos enfants ont 13, 11 & 4 et demi. Je situe l'émergence du problème après la naissance du 2è et le rétablissement de la maman ... On est arrivés à Bourges 6 mois avt, j'ai acheté mon cabinet. A part çà, ???
a écrit:Votre mari n'aurait il pas développé un "fond dépressif" ces dernières années ?
Je ne sais pas, peut-être depuis qq tps mais pas il y a 10 ans.
a écrit:quel est le lien entre votre mari et son père ?
Tout va bien; même si dans sa famille on ne communique pas vraiment en profondeur, ils sont très unis et solidaires. J'ai eu de gros pbme avec ma belle-mère en revanche, qui ne m'acceptait pas et qui était surtout fâchée que son fils puisse ne pas gagner plus (ou pire moins) que sa femme ... (femme au foyer pour ce qui la concerne)
|
capucine — 24-03-2008 13:00 |
MAÏEUTIQUE, subst. fém. Méthode socratique reposant apparemment sur l'interrogation et se proposant d'amener un interlocuteur à prendre conscience de ce qu'il sait implicitement, à l'exprimer et à le juger (d'apr. Foulq.-St-Jean 1962) Par extension: Méthode heuristique. Saint Augustin dans ses démonstrations psychologiques, qu'il ne donnait pas non plus comme spontanées ou possibles sans quelque maïeutique.
Merci, j'adore apprendre de nouveaux mots ! ;-))
|
penau xavier — 24-03-2008 13:23 |
a écrit:qui était surtout fâchée que son fils puisse ne pas gagner plus (ou pire moins) que sa femme
. Si tel est le cas, depuis quand gagnez vous plus que votre mari et comment le vit il LUI ?
a écrit:après la naissance du 2è et le rétablissement de la maman ...
De quoi s'est t'elle rétablie le maman?
|
capucine — 24-03-2008 13:42 |
a écrit:De quoi s'est t'elle rétablie le maman?
de l'accouchement !!! je voulais dire qd la maman était à nouv disponible physiquement & intellectuellement pour le sexe. Aucun pbm particulier si ce n'est les 1 ou 2 mois de latence classiques. je rajouterai que mon mari a assisté aux accouchements, mais à côté de ma tête pas à mes piedset n'en a jamais été traumatisé.
a écrit:Si tel est le cas, depuis quand gagnez vous plus que votre mari et comment le vit il LUI ?
je ne sais pas car çà dépend des années; NB:pas de compte perso, tout est commun. Depuis 1 an, ces reproches viennent ds nos disputes: "tu travailles 25h/sem et tu gagnes autant que moi". "Et alors, çà te pose un pbm ? Cet argent nous profite à tous ..." "oui, mais voilà, je suis fatigué et toi non et tu comprends pas çà": j'vois pas le rapport, ce n'est pas construit comme argumentaire.
|
penau xavier — 24-03-2008 15:05 |
a écrit:tu travailles 25h/sem et tu gagnes autant que moi
moi travaille combien d'heures par semaines ?
Se pourrait-il que votre mari soit jaloux de votre situation professionnelle ? et que cette jalousie le renvoie à un "gros" complexe d'infériorité ou/et à un "grand" sentiment d'injustice ?
|
capucine — 24-03-2008 15:48 |
a écrit:moi travaille combien d'heures par semaines ?
Près du double, en moyenne. Il est ingénieur, salarié.
a écrit:Se pourrait-il que votre mari soit jaloux de votre situation professionnelle ? et que cette jalousie le renvoie à un "gros" complexe d'infériorité ou/et à un "grand" sentiment d'injustice ?
Possible ... En tout cas, il le nie. Ce qui est sûr, c'est qu'il manque et a tjs manqué d'assurance, a tjs besoin d'être rassuré (et notamment par sa mère qd il était enfant puis par moi). Prend très peu d'initiatives, fait très peu de projets, bref n'est pas moteur dans la famille. très casanier aussi. Depuis ma thérapie (pr chiffrer: environ 6 mois), j'ai fait l'effort de me placer davantage en retrait, d'en faire moins, de prendre moins de place, de décisions, etc pour lui laisser l'opportunité de prendre la sienne. Mais ce n'est pas probant. les enfants se sont plaints que je m'occupais moins d'eux et de la maison car je m'occupais plus de moi et que "Papa, pareil qu'avant". On n'a pas trouvé ce nouvel équilibre que je pense nécessaire. Une thérapie de couple aurait sûrement bcp aidé mais il ne veut pas & je ne peux l'y contraindre bien entendu !
|
penau xavier — 24-03-2008 16:24 |
a écrit:je me fais ch... dans cette vie conjugale,
Dans votre vie conjugale ou dans votre vie tout court? Vous semblez être en quête de nourritures pluriellles, certaines se trouvent probablement, et naturellement, à l'extérieur du couple, quel qu'il soit. En dehors de votre couple, votre entour amical, relationnel, passionnel(dans le sens partager des hobbies) va comment ?
|
capucine — 24-03-2008 16:46 |
a écrit:En dehors de votre couple, votre entour amical, relationnel, passionnel (dans le sens partager des hobbies) va comment ?
Plutôt très bien. Le travail que j'ai effectué m'a permis de faire émerger ces envies d'aventure, de m'amuser, de sortir, de rencontrer de nouvelles personnes, de me sentir plus légère, plus insouciante. Je me suis donné quelques unes de ces autorisations (j'étais très rigide avec moi-même, avant) et du coup, j'étais plus tolérante avec les autres. Je vois bcp plus mes amies: on sort, dans un pub, au resto ou bien au cinéma; ou alors on va se balader. Mais tout celà est aussi une conséquence du mal être à la maison. Professionnellement: je me suis tjs sentie TB au cabinet. J'ai mis en place le rythme qui me convient, tout est ok. Mes enfants: vu l'ambiance à la maison, je prends un peu le large et donc, ils en pâtissent certainement mais bon, j'ai pas déserté non plus ! Je m'en occupe encore bcp, je prends du plaisir à être avec eux mais je me donne aussi du temps pour moi et je ne m'en culpabilise plus. Mais pour autant, celà ne suffit pas à me nourrir: mes amies & mes enfants ne peuvent m'apporter ce que j'attends de mon époux ! Il ne répond pas à mes besoins, il m'aime mal. Tout ceci n'est peut-être pas seulement le fruit de cette thérapie mais aussi simplement la fameuse CMV !!! ... une petite crise d'adolescence: d'autant plus rigolo qd on ne l'a pas faite en son heure !
|
capucine — 24-03-2008 18:15 |
Si je résume: j'ai senti un feu intérieur poindre bouillonner et s'amplifier, vous savez la vraie envie de vivre & la rage d'aimer ... C'était totalement nouveau pour moi de sentir cette libido (au sens général du terme). C'était vraiment exaltant et plein de promesses. Je suis contente car elle semble revenir alors que je croyais que la rupture thérapeutique l'avait anéantie: elle était si neuve et me paraissait si fragile !!
|
penau xavier — 24-03-2008 18:56 |
a écrit:Je suis contente car elle semble revenir alors que je croyais que la rupture thérapeutique l'avait anéantie
Ce comme quoi...; ce qui était acquis était bien acquis :)
A défaut d'accepter de consulter un psy, votre mari accepterait-il de consulter un bon accupuncteur (par exemple) sur le motif de sa fatigue "chronique" et un peu générale ?
|
capucine — 24-03-2008 19:25 |
a écrit:A défaut d'accepter de consulter un psy, votre mari accepterait-il de consulter un bon accupuncteur (par exemple) sur le motif de sa fatigue "chronique" et un peu générale ?
Bonne idée ! on peut tenter ...d'autant plus qu'une de mes amies en consulte un à Bourges, qui a une formation de psy au départ ... MERCI
|
capucine — 24-03-2008 19:30 |
sans lui préciser qu'il a ce savoir en plus de l'acupuncture of course !!
|
penau xavier — 24-03-2008 19:51 |
of course :)
|
capucine — 26-03-2008 12:06 |
J'ai parlé de la métaphore "McDo" à mon mari. Il m'a répondu que pr ce qui le concernait, il mangeait aux resto du coeur ! J'ai été bluffée de sa réaction rapide et cynique ... ce n'est guère son genre (d'ordinaire, il se ferme, se met en colère bref il fuit). Dois-je entendre que c'est la pitié que je lui accorde qui fait qu'il mange encore un peu ??
|
georgesN — 26-03-2008 20:37 |
il faut y voir une amorce de dialogue, non? Même si la chute doit être brutale, ça vaut le coup de poursuivre. Courage Capucine, ne lâchez pas prise !
|
capucine — 27-03-2008 13:11 |
a écrit:il faut y voir une amorce de dialogue, non? Courage Capucine, ne lâchez pas prise !
Ben Capucine est lasse et EXASPÉRÉE d'être tjs celle qui aide, pousse, console, etc etc. Depuis longtemps j'étais mal et tardivement, j'ai décidé d'aller me faire aider. Jusque là, mon mari me disait qu'il fallait être patiente, que les relations avec ma mère s'arrangeraient, qu'il fallait oublier le passé, tourner la page, etc etc. Donc dans cette décision d'entreprendre une thérapie, personne ne m'a aidée, encouragée ni trop comprise d'ailleurs. Au vu des résultats, les "jugements" ont été plus tolérants et j'ai même eu droit à des félicitations (ce que je ne réclamais aucunement d'ailleurs). En revanche, je me disais que ce témoignage concret déciderait peut-être certains à se bouger (mon mari et ma soeur par ex, même si la souffrance de ma soeur m'importe moins ds la mesure où çà ne met pas en péril l'équilibre familial). Ensuite, arrêt thérapeutique (décision dans laquelle n'est tjs pas intervenu mon mari, à titre d'intérêt, de conseil je veux dire). Toute la douleur que j'ai eue à ce moment-là n'a pas été une seule fois adoucie par mon mari: je n'ai trouvé aide & réconfort qu'ici et auprès de mes amies & de ma mère. Donc, j'en ai marre de tjs tirer la charrette, de veiller au bien-être de chacun, moi le bon petit soldat. Les discussions avec lui m'épuisent car il ne veut rien entendre et ne surtout pas bouger. Je lui ai parlé de l'idée d'aller consulter un acupuncteur: "Pourquoi faire? Il ne peut pas soigner la fatigue ??" "Comme tu veux; je ne sais pas quoi te dire. Tu te plains, je te propose des pistes, que veux-tu que je fasse?" "M'aider. Tu ne m'aides pas, tu t'en fous. Tu ne t'occupes que de toi" "Mais comment t'aider? Quand je te propose des solutions çà ne va pas. Quand je ne dis rien, tu me dis que je ne m'intéresse pas. Dis-moi ce que tu veux." "Rien. Fous-moi la paix, de ttes façons, t'en as rien à foutre de mes problèmes." Stérile & usant. Je ne sais pas ce qui motive cette absurde inertie ??? La peur (peur d'une vraie remise en cause ? pourtant, il n'y a pas que du mauvais à çà; on y trouve aussi de super bonnes choses, et en premier lieu la fierté de ce chemin que l'on a pris). Vraiment, je suis très déçue, je ne pensais que face au danger qui menace de + en +, il reste campé sur ses positions et néglige le risque imminent.
????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????
Capucine
|
capucine — 27-03-2008 13:13 |
a écrit:Même si la chute doit être brutale
??? la rupture qui se profile ou ma propre chute comme celle vécue il y a 3 semaines ?
|
penau xavier — 27-03-2008 14:26 |
a écrit:Je ne sais pas ce qui motive cette absurde inertie
Un non-résolu dans la relation à sa mère Dans un précédent post vous dites :
a écrit:Tout va bien; même si dans sa famille on ne communique pas vraiment en profondeur, ils sont très unis et solidaires. J'ai eu de gros pbme avec ma belle-mère en revanche, qui ne m'acceptait pas et qui était surtout fâchée que son fils puisse ne pas gagner plus (ou pire moins) que sa femme ... (femme au foyer pour ce qui la concerne)
Tout va t'il si bien que ça ? Les voyez vous vraiment comme des gens unis et solidaires c'est à dire qui se comprennent, se soutiennent, s'écoutent, s'aident et s'entre aident dans leurs choix de vies respectifs?
"Tu ne compends rien à rien et de toutes façons, personne ne comprend rien à rien" résumerait peut-être assez bien la position centrale de votre mari. Ce sont les autres qui doivent le comprendre et pas lui qui doit se comprendre, et les autres n'y arriveront pas. cqfd
Le vit il comme un danger... ou comme quelque chose d'innéluctable ?
|
georgesN — 27-03-2008 19:15 |
je pensais à la rupture en effet. Je ne sais que vous répondre si ce n'est que votre récit est poignant par l'impression d'une incompréhension totale...
|
capucine — 27-03-2008 19:18 |
a écrit:Les voyez vous vraiment comme des gens unis et solidaires c'est à dire qui se comprennent, se soutiennent, s'écoutent, s'aident et s'entre aident dans leurs choix de vies respectifs?
Alors unis et solidaires: face à "l'étranger au clan" oui. Ils défendraient l'indéfendable ou presque, ...le règne de la mauvaise foi. En ce sens, ils sont unis et solidaires entre eux, et j'en ai bcp souffert au départ. Maintenant, je les connais et évite certains pièges mais je ne peux leur faire confiance et par ex, tout bêtement demander un peu d'aide à ma belle-mère pour faire réfléchir son fils.
S'écoutent: non. On fait semblant de croire que tout va bien pour donner une image bien lisse et pour ne pas se poser de questions. On ne communique pas sur l'essentiel, tout reste dans le superficiel et si qq d'extérieur s'y aventure, hop on ferme le rideau ou bien on lui tombe dessus.
Mon beau-père serait probablement un peu différent mais totalement sous la coupe de sa femme, pour avoir la paix.
a écrit:Le vit il comme un danger... ou comme quelque chose d'innéluctable ?
Ou bien il pense que je ne partirai pas, dc que le danger n'est pas si grand ou bien c'est inéluctable car il préfère certainement çà à une remise en question profonde. j'ai bcp changé depuis 6 mois, et il trouve que c'est plutôt bien. Il sait mes besoins et aussi ce que je ne veux plus, pour autant ... En tout cas, depuis que certaines choses se sont mises en bon ordre dans ma tête, je sais que je ne renoncerai pas à cette évolution et que donc, des choix vont devoir être faits.
|
capucine — 27-03-2008 19:25 |
a écrit:Je ne sais que vous répondre si ce n'est que votre récit est poignant par l'impression d'une incompréhension totale...
Je vous remercie Georges. Je suis désemparée car en effet, je ne comprends pas et me sens totalement impuissante face à la destruction programmée de notre couple. J'ai l'impression que ce ne serait pas grand-chose que de le sauver, mais je ne vois pas comment je peux faire plus ... à part me résigner et renoncer à certains de mes récents acquis. Or çà, j'étais très déterminée (je l'ai svt entendu en séance) et je reste très déterminée, je ne reviendrai pas en arrière; pour la première fois de ma vie, je commence à être moi, je me sens en accord (je lisais un chap de"femmes qui courent avec les loups" hier soir, que j'ai entamé en octobre mais qui est très difficile à lire et qui traitait de çà justement). J'ai trop souffert de ce décalage avant, je suis très fière et heureuse de ce que j'ai gagné dans cette thérapie, donc j'attends sa propre réaction face à cette nouvelle donne et face à lui-même.
|
georgesN — 27-03-2008 21:40 |
les quelques données sur votre mari laissent supposer une haine féroce à votre endroit. Ne serait-ce pas l'ultime chance de sauver ce qui est à sauver que de lui faire dire cette haine? -peut-être pas vous même, mais un tiers, un(e) proche ?
|
capucine — 28-03-2008 00:07 |
a écrit:les quelques données sur votre mari laissent supposer une haine féroce à votre endroit
alors là je ne suis plus désemparée ni même desepérée, je suis très choquée. C'est du langage psy ou est-ce à prendre au premier degré. Vous me faites peur Georges; pardon, vos propos me font peur.
|
capucine — 28-03-2008 00:11 |
a écrit:Ne serait-ce pas l'ultime chance de sauver ce qui est à sauver que de lui faire dire cette haine?
sauver quoi ?? s'il me hait si bien ?
a écrit:-peut-être pas vous même, mais un tiers, un(e) proche ?
pas de psy, pas de belle-mère, pas de mère, pas d'amie, pas d'ami, pas d'acupuncteur: il ne veut aucun interlocuteur, il est fermé à double-tour; il se convainc, se tourmente et s'auto-alimente lui-même. Je ne vois pas à qui je peux demander d'intervenir auprès de lui.
La haine ... j'avais pensé à bcp de choses mais pas à çà. Sympa comme berceuse, mais bon ... vérité ou maïeutique ??
|
georgesN — 28-03-2008 08:13 |
"haine": n'ayez pas peur de ce mot, petite Capucine! Ainsi: tous les bébés ont des éprouvés de haine, d'une part, et d'autre part la haine se trouve toujours intriquée (encore un mot psy! = mêlée ) d'AMOUR! Mais je ne suis pas sur du tout de cette hypothèse, ce n'est qu'une hypothèse; il y aurait bien pire que la haine chez votre époux : une indifférence, une absence d'affect et d'humeur envers le monde et vous ! J'aurais envie de vous dire :"tant qu'il y a de la haine il y a de l'espoir"!
|
capucine — 28-03-2008 08:28 |
Franchement, je ne vois plus d'espoir
|
georgesN — 28-03-2008 08:32 |
Vivre (et grandir) c'est apprendre à lâcher
|
capucine — 18-04-2008 16:39 |
Bonjour à tous, çà devient sacrément "verrouillé" ce forum ... Bref, je voulais juste réagir aux propos de Georges dans le post de La_Taupe, où il dit: "vous en faites des clichés sur le transfert" ou qq chose d'approchant.
et bien, cher Monsieur, non, à la lecture des posts de bcp de ce forum & d'autres forums, on ne se fait pas de film, le transfert est svt +++ puissant et étouffant. Mais,en revanche, je me demande plutôt pourquoi, vous, vous le minimisez ???
Amicalement Capucine
|
georgesN — 18-04-2008 16:52 |
je ne le minimise pas du tout, bien au contraire! on est dans l'hyper-complexe: deux imaginaires, deux cerveaux qui tentent des passerelles, rendez-vous compte! la "simplification" de la taupe est de justement se le représenter comme une forme d'addiction au sein: elle parle même de pis!!!
|
georgesN — 18-04-2008 16:57 |
"de la gratitude face aux soins et aux progrès" vous ne payez donc pas assez votre analyste!!(c'est à peine une blague!)
|
capucine — 18-04-2008 17:07 |
1/ je ne paie plus, vous le savez Georges 2/ ce n'était pas une analyse, mais le transfert était là, très puissant 3/ que faites-vous des corps astraux, mentaux et je ne sais quoi encore ... il n'y a pas que les cerveaux, par les inconscients qui communiquent, non ? :)
La dette, la dette ... combien aurais-je dû donner pour 2h, pour m'en dédouaner ? Je ne sais pas, pour moi, ce n'est pas facile de trouver un équivalent en billet.
|
georgesN — 18-04-2008 17:10 |
vos phéromones, aussi...
|
capucine — 18-04-2008 17:17 |
Ah ah ah bien joué ! toujours autant d'humour, çà rassure !! :)
|
capucine — 01-05-2008 14:14 |
Bonjour, Je viens vous donner qq nouvelles: Mardi soir, nous sommes allés consulter un thérapeute de couple. (Et oui, mon mari a fini par vouloir réagir et coopérer !) Après nous avoir chacun écoutés, il a dit que nous n'avions pas besoin d'une thérapie de couple, mais que mon mari avait, lui, besoin de venir en entretiens individuels afin de clarifier et ainsi pouvoir exprimer ses peurs et aussi ses souhaits. Il a justifié ceci par le fait du profond décalage qui existait entre nous, suite à ma propre thérapie (il a noté que les objectifs étaient clairement définis chez moi et pas chez lui); décalage qui handicapait lourdement la communication du couple. Mon mari a été très surpris et a montré qu'il n'était pas vraiment prêt à çà; du coup, le thérapeute a proposé de se revoir à 3 pdt qq séances et de réévaluer au fur et à mesure. Prochain RV le 15 Mai. J'ai été rassurée de la réactivité de ce Monsieur, qui, par ailleurs, est très posé. J'ai de l'espoir mais l'ambiance à la maison demeure terriblement lourde les WE: mon mari oscille entre les colères pleines de mots durs et regards haineux et les crises "maniaques" de larmes où il me clame son adoration-vénération. C'est très difficile à gérer car très très variable en 2h de temps, bcp d'énergie consommée, peu de répit. J'essaie de m'isoler pour me préserver un peu, je m'oblige à ne pas mettre d'huile sur le feu, à faire bonne figure, ne serait-ce que pour nos enfants, mais c'est usant un peu plus chaque semaine ... je ne sais pas combien de temps je vais arriver à supporter çà. Les enfants vivent de plus en plus mal la situation. Capucine
|