mathilda — 28-03-2012 01:57

Il y a 4 ans mon père a décidé de mettre fin à ses jours avec une arme à feu. Il était dépressif depuis 3 ans déjà. La maladie l'a emporté c'est ce que je me dis tous les jours, j'essaye de me convaincre du moins. C'est difficile d'accepter un tel acte d'une personne qu'on aime, avec lequel on vit un quotidien et qui nous apporte tellement. C'est un manque énorme.

J'avais tout juste 18 ans à ce moment, je suis la dernière d'une famille de 3 enfants : un grand frère de 6 ans et une soeur de 4 ans plus âgés que moi.

Ma maman est une femme très forte, qui a réussi à se reconstruire et nous apporte un soutien très important et précieux. Mais cette épreuve nous a tous changés.

Il y a maintenant un peu plus de 3 semaines, ma grande soeur, âgée de 26 ans, a décidé elle aussi de mettre fin à ses jours par les moyens de la pendaison. C'est un choc énorme.
C'était un petit bout de femme, si jolie, si intelligente. Elle venait d'être acceptée à une école supérieure de journalisme. Elle vivait à Paris, avait un ami, était appréciée de beaucoup pour son dynamisme son sourire et sa simplicité.

C'était quelqu'un avec un caractère difficile, beaucoup de hauts et de bas comme on dit. Je ne pourrais résumer sa personnalité, mais c'était quelqu'un de surprenant que ce soit au niveau artistique, professionnel et personnel !

Ce qui m'inquiète c'est que je lui ressemble beaucoup, et mon frère aussi. Nous sommes tous les 3 issus d'un mélange assez détonnant d'un papa enjoués mais insatisfait et d'une maman aimante, organisée et très terre à terre.


Aujourd'hui la vie n'a plus de goût, je suis totalement bloquée, apeurée et triste.
La je vous raconte les faits, mais au fond de moi je n'ai aucune sensation sinon celle de la tristesse, l'incompréhension et l'abandon.

Comment surmonter deux drames de cette ampleur, deux suicides. Celui de mon père et celui de ma soeur alors que je n'ai seulement 22 ans et que je n'ai encore rien construit dans ma vie.