Virginie — 15-02-2008 08:30

Bonjour,

j'ai 29 ans et la mort me fait horriblement peur depuis quelques années mais je ne saurais dire depuis quand exactement. Cela survient en général le soir lorsque je me mets au lit et que je suis dans le noir. L'image que j'ai, est de moi dans un cercueil et que j'etouffe, c'est une vision horrible. J'ai la sensation qu'être mort est une souffrance terrible. J'arrive tout de même à dormir car en pensant à autre chose je parviens à chasser rapidement ces pensées morbides. Je ne trouve pas d'explication. Ce qui m'inquiète c'est qu'aujourd'hui je suis jeune, donc si on suit l'espérance de vie des femmes dans notre pays, j'ai encore plus de 50 ans devant moi si je dois mourrir de veillesse, l'échéance est donc lointaine et ça m'angoisse tout de même. J'ai peur qu'au fil des années ces pensées me hantent de plus en plus et me "pourissent" la vie en quelque sorte.
Paradoxalement, il y a 5 ans, je pense que c'est cette même peur de la mort qui m'a sauvé la vie. En effet, j'étais dans un tel état de mal être que le matin lorsque j'allais prendre le métro, je me sentais comme aspirée par la route. Jamais de passage à l'acte, j'avais trop peur de l'après, de cette souffrance que la mort m'inspire. J'ai à cette époque suivi une psychotérapie pendant un an et demie, cette dernière a été très bénéfique pour moi car depuis je suis heureuse avec comme seul bémol, ces pensées de mort.
Merci pour vos éclaircissements.

georgesN — 15-02-2008 08:39

il y a deux versants à votre demande: "d'où ça vient?" et "comment s'en débarrasser?".
Il n'y a qu'une même réponse à ces deux questions: recommencer un travail sur vous.Souvent une thérapie faite très jeune (votre cas!) ne permet pas d'approfondir véritablement. D'où la nécessité d'y revenir, plus tard.Il serait hautement farfelu de vous proposer une interprétation ! Peut-être pourriez-vous aller vous balader dans des cimetières? c'est très apaisant.

Virginie — 15-02-2008 09:19

Merci pour votre réponse. Je vais y réfléchir. Le travail  que j'ai fait à l'aide d'un psychotérapeute m'a permis de me délivrer de 10 années de boulimies notamment. Honnêtement recommencer un travail, je crois que ça me fait peur : mise à part ce problème par rapport à la mort, il est clair que je suis aujourd'hui heureuse et croque la vie à pleine dents comme on dit. Aujourd'hui, je ne pense pas être prête. Je vais essayer d'aller flaner dans les allées de cimetières comme vous me le suggérez.

georgesN — 15-02-2008 09:41

A 20 ans, j'ai passé une nuit dans un sarcophage, sur un site archéologique désert, pour voir: expérience unique. Montaigne a écrit "que philosopher c'est apprendre à mourir". S'accoutumer à l'idée de sa propre mort aide beaucoup à vivre et ce n'est pas en fuyant cette peur qu'on la domine, c'est en y faisant face, en la rendant familière. Ceci dit, je connais certaines femmes qui ont vu leurs angoisses de mort s'évanouir à la naissance de leur premier enfant. Votre angoisse n'est qu'un trouble léger du narcissisme, il disparaitra tout seul!

georgesN — 15-02-2008 09:48

mais si vous insistez, je vous dirais que votre angoisse, avec cette image d'être "coincée" dans un cercueil m'inciterait à investiguer vers la piste d'atteintes sexuelles subies dans l'enfance. Peut-être pourriez-vous laisser flâner vos pensées dans cette direction? pour voir s'il n'y trainerait pas un fantôme quelque part... Mais ce n'est qu'un réflexion, une intuition...

Virginie — 15-02-2008 11:19

Merci pour vos réponses. voici ce que vous avez écrit :
"Ceci dit, je connais certaines femmes qui ont vu leurs angoisses de mort s'évanouir à la naissance de leur premier enfant".
Ceci m'interpelle. Je m'explique :
Je connais ce forum depuis seulement cette semaine, donc j'y y ai vu une opportunité de poser ma question et de peut-être obtenir des réponses. Pour être plus précise le premier message que j'ai écrit était présent jusqu'au mois de juilllet 2007 date à laquelle j'ai eu mon premier enfant :un petit garçon.
J'ai tout de même posté le message car cette peur rien ne me disait qu'elle n'allait pas réapparaître. C'est marrant mais j'avais conscience que  c'est depuis que j'avais eu mon petit que cela ne m'avait pas "pris la tête". Merci encore.