Bonjour,

Je suis en thérapie depuis 5 ans avec le même psychanalyste, à raison de 2 fois par semaine, en face à face.
J'ai été victime pendant des années d'une relation incestueuse ( sans attouchement ) de la part de mon père, avec toutes les conséquences  que cela comporte sur l'évolution de ma personnalité.
Tout se passait bien avec mon psy : j'ai pris progressivement confiance en moi, et j'ai pu commencer à construire ma vie...

Il y a environ 3 ou 4 séances, ce psy m'a demandé de lui parler de ma sexualité, m'expliquant que c'était une étape nécessaire pour aboutir à un bon équilibre personnel et donc d'en terminer avec ma thérapie.

Il m'a demandé clairement de lui décrire mes pratiques sexuelles, j'ai refusé.
Il m'a demandé aussi si il pouvait employer des mots crus ayant trait à la sexualité, j'ai refusé aussi.
  Il m'a dit que lui avait besoin de mots crus pour sa sexualité !!

Depuis, il insiste à chaques séances sur la sexualté, je lui oppose un refus net, et lui continue....

Auparavant, en séance, il n'avait jamais été question de sexualité et la brutalement...

Je suis profondement choquée et complètement destabilisée par le comportement de mon psy...

Qu'en pensez-vous ???

c'est tout à fait délicat d'émettre une opinion sur ce que vous décrivez. De prime abord, cela ressemble à une sorte de passage à l'acte -par les mots- qui interroge. Les deux voies possibles me semblent être soit de chercher unE psychanalyste -mais ce serait un peu fuir?- soit prendre le taureau par les cornes -la métaphore  est un peu rude mais c'est bien de cela qu'il s'agit!- et vous exprimer, frontalement, en retournant la situation et lui demandant le pourquoi de ce changement si subit. Il est rare qu'un analyste réponde aux questions mais vous pouvez lui mettre le marché en mains: soit il s'explique soit vous terminez l'analyse.

Bonsoir georgesN, et merci de votre réponse.

J'ai rendez-vous avec mon psy  en fin de semaine et lui poserai la question du pourquoi de son changement brutal de cap.

Par contre est -ce que le passage par la tranche " sexualité " est obligatoire pour achever une thérapie analytique ??

Merci d'avance.

il y a un certain flou dans votre formulation: êtes-vous en analyse ou en psychothérapie ?
Un psychanalyste, si tel est son statut, commence souvent en vis-à-vis puis passe à la formule-type divan-fauteuil mais ce n'est pas obligé. Mais en analyse l'analyste est peu "interventionniste" ce qui ne semble pas être le cas. D'où ma prudence. Vous parlez de "tranche": c'est curieux.

Je suis en thérapie d'inspiration analytique, en face à face.
A un moment mon psy m'a demandé de m'allonger, chose que j'ai faite,  car il a beaucoup insisté, il m'a fait revenir en face aux bout de quelques séances.....

" Tranche " = c'est un mot que mon psy a prononcé dans le cadre de " tranches d'analyse "

bon, chaque psy a sa méthode, son approche. Mais personne ne peut vous contraindre à aborder certains sujets, surtout s'ils vous mettent mal à l'aise. Ceci dit, le sexuel est partout.
Qu'appelez vous "mot cru"? Grossier ou "morphologique ?

C'est lui qui a proposé des mots crus pour parler de la sexualité.
Il a employé au cours d'une séance l'expression " s'envoyer en l'air " pour "faire l'amour ", cela concernait une relation sexuelle que j'avais avec un homme
Cette expression, je l'ai trouvé crue et le lui ai dis ce à quoi il m'a répondu : " Moi, j'en ai besoin dans ce genre de situation " !!
C'est vrai que la demande par mon psy de parler de ma sexualité me rend malade, j'ai l'impression qu'il ne me respecte pas...
Suis-je en plein transfert négatif ??
Si il insiste encore, je ne pourrais pas continuer cette thérapie, ce qui me rend malade aussi, car ça passe bien avec ce psy

"la demande par mon psy de parler de ma sexualité me rend malade"
c'est tellement logique! Vous revivez votre climat incestuel. Devez-vous abonder dans son sens? Je n'ai pas d'avis. C'est à vous de connaitre ce que vous voulez et ce que vous ne voulez ps. Et ce que vous oserez peut-être.

Effectivement c'est bien ce que je ressends et j'ai l'impression de revivre  ce qui s'est passé dans mon enfance.
Le fait que vous me le disiez me rassure quant à mon psy que je voyais déjà d'une manière trés négative.
J'ai l'intention de continuer ma thérapie pour l'instant avec lui, je le vois demain et compte m'exprimer clairement par rapports à ce que je vis en ce moment et essayer de trouver avec lui un rythme, des moyens d'expressions qui me permettent de me dévoiler vraiment.
Du courage, je le prends, de la souffrance j'en éprouve  déjà beaucoup et ce n'est pas fini, mais je ne lâche l'affaire.
Merci de vos conseils qui m'ont permis de faire la part des choses.

Courage! Et n'hésitez pas à prolonger vos commentaires ici, à nous faire part de vos doutes.

J'ai dit à mon psy que je me sentais sexuellement agressée par lui, bien sûr je suis dans le transfert, mais bon il fallait que je lui dise ce que je ressentais et en toute réponse j'ai eu , après bien sûr m'avoir bien montré le transfert " La sexualité est un passage obligé, c'est la seule méthode pour avancer, et si vous n'en parlez pas, on aura plus rien à se dire !! "

Je ne sais si il a raison ou non, mais la méthode qu'il emploie avec moi me met sous pression et je me dis " si tu n'en parles pas, il va te laisser tomber " !!

On est obligé de rien en analyse, mais là dans le comportement de mon psy, j'y ressends une obligation sous-jacente !!

Je suis vraiment extrèmement choquée.

Il connaît bien mon histoire pourtant...Et il a 25 ans de pratique en libéral dans son propre cabinet...

admettez qu'il ne le fait pas pour vous choquer mais pour vous aider à franchir un pas qui vous a toujours handicapé et tâchez de faire ce pas. Que peut-il vous arriver sinon un mieux être ?!

Maintenant que vous le dites " qu'il ne fait pas ça pour me choquer "
et Réflexion faite ,
    Je l'admets .

Une analyse ou une thérapie analytique, ce n'est rien d'autre qu’une série de petits pas, de petits progrès, de petites libérations de blocages, de nœuds, de refoulements. C'est ce que vous faites.
Ravi de vous servir de "médiateur" !

Mon psy me dit à présent que je peux parler de ce que j'ai envie, qu'il a fait preuve de maladresse à mon égard, mais qu'il a été obligé d'aborder le sujet de la sexualité pour avancer = avec le recul, et maintenant, je suis d'accord avec lui.
Je continue donc ma thérapie et je reprends confiance en mon thérapeute.

Merci à Vous.

Bonjour,

Les problèmes difficiles avec mon psy continuent et j'ai  même l'impression qu'ils s'amplifient :
J'ai commencé à parler de ma sexualité, avec mes mots et à ma manière, un peu comme une enfant je suppose, mon psy a coupé court à mon cheminement et reprend son comportement que je trouve brutal en employant des mots qui me heurtent ( comme " pénétration " ) .
Je me mets trés en colère, au point de refuser de lui serrer la main à certaine séance.
Il dit vouloir me bousculer, sinon je n'avancerai pas, je lui réponds qu'il me fait trés mal et lui demande de me regarder un peu plus au lieu de vouloir  absolument appliquer sa méthode (= passer obligatoirement par la sexualité ) car je ne peux plus supporter sa manière de faire.
Je prends son comportement comme de l'acharnement thérapeutique = je dois guérir à tous prix, donc là il ne voit que le résultat qu'il veut obtenir et non plus ce que je suis.
  Il est entrain de me braquer, et donc je fortifie mes défenses.
J'ai bien conscience que je suis en plein transfert négatif trés intense, que mon psy ne fait que déclencher une souffrance dûe à des éléments antérieurs pour lesquels il est absolument étrangers, mais malgré tout il me fait revivre cette souffrance à chaque  séance et donc entre les séances aussi, à tel point qu'il me retraumatise et que je me bloque.

Tout ce que j'ai écrit, je le dis et redis à mon psy, et il n'en tient pas compte .

J'ai l'impression d'avancer vers une rupture de contact et que la relation de confiance avec ce psy est entrain de se détériorer .

J'en suis arrivée à un tel point de mal -être en ce moment, je suis trés irritable, je ne dors pas, que je pense à changer de psy, car aller voir un psy pour se sentir plus mal, est-ce normal ??

  J'ai besoin de votre avis sur la situation que je vis en ce moment .