MCL — 09-02-2008 10:16

Dans le texte Hébreux, le tétragramme ne se prononce pas.

Il est constitué des voyelles dont on se sert à la lecture pour articuler les consomnes ( seules les consomnes sont retranscrites).

Dans la traduction hébraique il est dit que "l'homme est fait à l'image de l'image de dieu" ( image répétée deux fois).

Les voyelles regroupées ne peuvent donc se dire.

J'emets l'hypothèse suivante : le signifié ( l'image) de dieu ne peut se dire, pour rendre signifiante sa représentation il faut en passer par un dire articulé signifiant : hashem, adonai, shadai ect...( les noms de dieu) où les voyelles, cette fois ci agencées aux consomnes, forment un signifiant.

Il est inclus dans ce signifiant, depuis le tétragramme inpronomçable et de part cette fonction induite, que les voyelles du signifié viennent inclure de la butée dans le langage : tout ne peut pas se dire.

Le discours créationiste ( qui répondrait à toutes questions) aurait du subir ce préalable ( sur la durée) du tétragramme qui ne se prononce pas.

Cette introduction qui n'a bien entendu aucune visée sur le débat religieux, mais pour s'interroger sur ce "début d'humanité" qui pose le préalable de la butée du langage, notion pleinement développée dans la psychanalyse.

Des vues et des idées sur ce sujet m'interessent.

Merci par avance...

georgesN — 09-02-2008 11:05

une vignette : Cordélia ne peut dire son amour à son père Lear , elle qui l'aime le plus: butée du langage là aussi.

MCL — 09-02-2008 11:50

Il manquerait une voyelle pour le dire ?

georgesN — 09-02-2008 13:48

?? plus simplement, Cordélia arrive au point limite, à la butée du langage. L'amour d'une fille pour son père ne peut se dire, car les dires sont des actes. Et dire à Lear plus qu'elle ne dit ("Que fera Cordélia? Aimer et se taire", acte1, scène1) enacterait cet amour et le ferai glisser de l'incestuel à l'incestueux (à quoi aspire Lear).

penau xavier — 09-02-2008 15:19

a écrit:

car les dires sont des actes

Vous pourriez développer?

a écrit:

Cordélia arrive au point limite, à la butée du langage

Est ce à la butée du langage que Cordélia arrive ou à la butée du permis et de l'interdit?

georgesN — 09-02-2008 15:55

débat à poursuivre! bonne continuation sans moi. Un autre jour !

MCL — 09-02-2008 16:02

je me permets donc...

Que serait le dire sans l'acte qui l'accompagne ?
Ici vient s'introduire l'éthique, à la parole, par l'acte.

La butée du langage introduit justement à l'interdit.

Ce qu'il en est du signifié de son amour ne deviendra pas signifiant, dans le dire et dans l'acte.

penau xavier — 09-02-2008 17:37

a écrit:

Que serait le dire sans l'acte qui l'accompagne ?

Le propre du dire c'est qu'il peut se dire sans l'acte qui serait sensé l'accompager.
Que devient alors le dire? L'expression d'un fantasme ou celle d'une vérité sublimée ou à mettre en acte, à moins qu'il ne soit l'expression d'un mensonge.

L'éthique peut s'introduire à la parole sans l'acte. Toutes les cultures et toutes les civilisations, me semble t'il, posent d'ailleurs des interdits sur les actes et sur les dires.

a écrit:

La butée du langage introduit justement à l'interdit

C'est plus souvent l'interdit qui introduit à la butée du langage.
et il existe une butée du langage inhérente au langage lui même, elle est elle du registre de la sémantique et non plus de celui de la psy