rosette — 05-04-2011 10:51

J’ai lu sur votre site toute une théorie sur le refoulement sexuel qui a pu conduire à une fuite de la réalité, et vers une sublimation, et que la psychanalyse pouvait aider à refaire remonter à la conscience le refoulement ;
Je me ressens dans cet état, dans le sens, où je fuis la réalité (je vis avec mon ami, mais je refuse être une femme) j’ai beaucoup de mal à ne pas fuir dans les rêves idylliques, plutôt que d’entrer dans la réalité qui me fait souffrir, car me fait prendre conscience que je suis rien, et que je ne sais pas créer.
Je souffre d’être consciente de ne pas me sentir femme, et de m’apercevoir que je me suis construite en m’appuyant psychiquement sur les faits extérieurs : par exemple un beau paysage peut me combler, un évènement extérieur à moi peut me combler, le projet de mes parents m'a comblé, au point de m'oublier et que là dedans, je n’existe pas.
Je pensais que la relation papa/maman y était pour quelque chose, maintenant m’    aperçois qu’on ne peut rien y changer, et je me demande même si on peut changer notre propre structure.
Pensez vous vraiment que la psychanalyse peut aider au point de changer, ou est ce juste de l’acceptation de notre nature ?
Bien à vous
Rosette

Thérapeute — 05-04-2011 11:20

a écrit:

Pensez vous vraiment que la psychanalyse peut aider au point de changer

oui, la pierre angulaire de tout traail psychanalytique étant l'acceptation du changement.. le fameux libre arbitre..

rosette — 06-04-2011 13:47

Mais même si on a accepte de changer, que faites vous des fonctionnements installés là depuis si longtemps ?

Thérapeute — 06-04-2011 13:58

a écrit:

que faites vous des fonctionnements installés là depuis si longtemps ?

, moi? pas grand chose! ;)
par contre vous , vous pouvez les travailler avec votre psychanalyste..  en quoi ces fonctionnements ont encore des fonctions et à quoi elles servent.. et ont'elles encore "besoin" d'être là.. par exemple.

rosette — 06-04-2011 15:07

Oui je comprends, mais qu’est ce que c’est difficile !
Je dirais que j’ai suivi le discours parental qui était autoritaire :
Le père, blessé, donc orgueilleux, fier, qui a réussi coûte que coûte avec la sueur de son front sans rien demander à personne : résultat, je suis un peu comme cela, orgueilleuse (je pense que ce que je fais c’est bien, et que les autres font mal, supporte mal la critique, veut avoir souvent raison), ai toujours agi seule, ne compte que sur moi (centrée sur moi) et ne sait pas bien solliciter l’autre, qui souvent m’envahit.
La mère a tellement travaillé qu’on dirait qu’elle a fait un chemin de croix et ce sans se plaindre : résultat, je n’aime pas les choses faciles, suis dans un certain masochisme (du moins en pensée) me suis toujours donné beaucoup de mal, suis dans le jugement, ne sais pas être dans le plaisir…ni créer finalement,
Car c’est comme si, ces deux parents m’avaient coupé les ailes.
A quoi ça sert de continuer à être comme cela ?
C’est plus fort que moi, et même si j’ai fait des efforts et que je ne suis pas tyrannique avec mon ami, (en fait je suis tyrannique avec moi : je viens d’en prendre conscience) je sens bien que je ne me décentre pas : ça me permet de contrôler la situation, de maîtriser, de ne pas faire n’importe quoi, ça me rassure, que sais je encore ?
Vous voyez toute une structure à déconstruire, lâcher mes repères, et exister, mais c’est angoissant.
Bien à vous

Thérapeute — 08-04-2011 15:33

a écrit:

(en fait je suis tyrannique avec moi : je viens d’en prendre conscience)

Bravo! cela va vous aider dans

a écrit:

toute une structure à déconstruire

..

rosette — 08-04-2011 16:18

Oui mais je suis tyrannique car j'ai grandi dans un "univers" trop exigeant qui ne laissait pas de place à l'erreur, le plaisir....et en fait aujourd'hui je me plais là dedans et ai du mal à faire les choses autrement; et c'est pourquoi "qu'être femme" rentre dans cette logique à savoir "exigeance, contraintes..."

donc ai conscience aussi que tout cela m'a éloigné de la vie; et que je ne résonne pas assez avec "qui je suis" mais "ce que je fais" (cf votre réponse avec une autre forumeuse), voir "ce que je suis" et alors reste l'objet que j'ai toujours été...

encore beaucoup de choses...

merci pour votre réponse
Cordialement

Thérapeute — 09-04-2011 13:00

a écrit:

en fait aujourd'hui je me plais là dedans

que voici de quoi animer une belle séance avec votre psy!! ;)

rosette — 11-04-2011 10:26

Aujourd’hui me rends compte que :
-    ai une grosse colère au fond de moi que j’ai toujours alimenté par la relation inexistante que j’ai eu avec mon père et l’incompréhension que j’ai eu avec ma mère. Une colère qui est toujours présente dans mon esprit, mais qui ne se voit pas de l’extérieur. Je suis une douce, gentille, mais passive, et tellement agressive dans ma tête (cela me fait peur).
-    Suis en retrait car suis écrasée par les jugements de mes parents ; voire mon père qui sait toujours mieux que les autres et fais mieux que les autres.
-    Suis avec mon ami comme j’ai toujours été avec mes parents et les autres. Suis incapable de créer une relation d’intimité. Mon ami non plus d’ailleurs, nous n’avons pas crée une relation ensemble. Notre couple n’existe pas. Et je ne suis même pas sur de vouloir le faire exister, tant cela me paraît insurmontable entre ma colère contre l’homme, mon refus de vouloir être comme ma mère. Me retrouver seule, voir où j’en suis me paraît souhaitable, tout en étant culpabilisant par rapport à mon ami. En fait il aura eu le mérite de me montrer tout ce qui n’allait pas chez moi, et lui finalement ai dans une belle répétition (femme après femme)
-    Je ressens au fond de moi comme un bloc de béton qui ne peut se fracasser, et que s’il se fracassait, me ferait exploser .
Bien sur on peut dire que nous sommes responsables de notre vie, de nos choix.
J’ai accepté de vivre avec mon ami, sans la conscience d’aujourd’hui, et en voulant essentiellement être aimée, si je le quitte, c’est pour vivre seule, probablement sans homme à l’avenir, et en vivant le manque d’être aimée, mais au moins j’éviterai de vivre ce que ma mère a vécu, j’en ai conscience, mais pourquoi pas ? vivre autrement que dans le couple qui me paraît être enfermant, car me faisant revivre toutes mes émotions de l’enfance.
Je sais que cette position est aussi une position d’orgueil que je n’arrive pas à dépasser. L’orgueil, caractéristique que mon père possède.
Comment peut-on imaginer que le couple représente autre chose que ce que l’on a perçu ?
Je ne sais pas si avec mon psy actuel vais réussir à me libérer de tout cela, car je vis avec lui la même chose qu’avec mes parents : ce fameux transfert. Ne lui exprime pas ma colère, suis en retrait avec lui, mais je le sens aussi distant avec moi, n’ai pas très « bienveillant » avec moi, et ressens de la culpabilité de penser comme je pense.
En fait je suis de plus en plus consciente, et me sens mal avec cette conscience.
Voilà bien à vous

Thérapeute — 14-04-2011 14:48

a écrit:

mais je le sens aussi distant avec moi

ou neutralité bienveillante de sa part, il est bien possible qu'il est ressenti :

a écrit:

car je vis avec lui la même chose qu’avec mes parents : ce fameux transfert.

rosette — 01-06-2011 17:20

Je viens vers vous à nouveau car j’ai à nouveau des prises de conscience et j’aimerai avoir votre avis ;
D’autant que mon psy ne parle pas beaucoup ce que je supporte de moins en moins, je fréquente en même temps deux autres psys lors de groupes de psychodrame qui me font plus de renvois intéressants, et je pense qu’à l’heure actuelle j’avance mieux de cette façon, et me demande même si avec l’autre psy je n’ai pas perdu du temps.
Ma dernière prise de conscience dont j’aimerai vous parler est celle-ci : que je suis assez égocentrique dans le sens a toujours été seule, et que donc n’arrive pas à avoir une vision de la vie plus large, notamment avec l’homme car à chaque fois que j’y songe je retombe dans le modèle parental que je rejette. Comme si mon esprit était bloqué. Et je me demande si ce n’est pas un problème de départ de lien avec ma mère : pas d’affection, gentille, mais froide, très indisponible. Et qu’aujourd’hui du mal avec l’intimité, avec le lien qui m’étouffe car toujours eu une distance avec mes parents, mais pourtant je ne peux vivre sans un lien, je ne peux vivre sans être aimée, j’ai l’impression que j’en mourrai. Comme si ma vie ne valait pas le coup d’être vécue.
Quel genre de traumatisme j’ai pu avoir, pour ressentir une telle angoisse par rapport à l’engagement avec l’autre ? C’est comme si j’étais cassée, toujours tiraillée en deux entre une intimité et ce que je connais, la distance, le retrait. Cette position me fait souffrir. Peut on tomber dans la folie à force d’être comme cela ? Mon psy me l’a laissé entendre.
Je suis sans cesse à être dans ce tiraillement. Je pense que je suis comme cela également, car je n’aime pas être contrainte, et peut être n’ai je pas trouvé la manière de vivre dans le plaisir.
Merci de votre contribution

Thérapeute — 01-06-2011 18:07

a écrit:

D’autant que mon psy ne parle pas beaucoup ce que je supporte de moins en moins

vous avez le droit de lui dire..

a écrit:

je retombe dans le modèle parental

et eux comment étaient'ils l'un envers l'autre?

rosette — 06-06-2011 13:29

vous avez le droit de lui dire..

la dernière fois je lui ai laissé entendre, comme quoi il ne me répondait pas, et que j’avais besoin d’explications sur mon cas, et silence. Finalement je revis ce que je vivais avec mes parents, pas de dialogue véritable, pas d’échanges ni de compréhension. Me sens donc incomprise, est ce cela le transfert ? et à quoi ça sert de dénouer cela ?

et eux comment étaient'ils l'un envers l'autre?
Ma mère a mes yeux a subi mon père car s’exprimait peu, ne lui faisait pas de reproches, pas d’oppositions, faut dire qu’il n’ y avait rien à lui dire,  il menaçait de mourir, et qu’on serait bien débarrassé de lui.
Aujourd’hui, elle s’exprime beaucoup plus (elle a 73 ans et lui 79), on dirait qu’elle règle ses comptes, c’est pas « méchant », c’est affirmatif, elle se positionne ;
Lui aujourd’hui ne dit rien, la laisse dire, il semble acquiéser ;

Thérapeute — 29-07-2011 10:46

a écrit:

est ce cela le transfert ? et à quoi ça sert de dénouer cela ?

cela y ressemble et peut être le choix de votre psy pour que vous vous lachiez en séance! c'est bien le seul endroit sur terre ou vous pouvez extirper votre colère rentrée depuis tant d'années...
et çà vous ferait du bien.. ;-)

rosette — 12-09-2011 11:31

Bonjour monsieur,
J’ai mis un peu de temps à répondre, car quelques évènements se sont passés :
Le premier : j’ai piqué une colère contre mon père et contre ma mère, et cela ne m’a pas spécialement soulagé, j’ai même ressenti de la culpabilité, surtout vis à vis de ma mère.
Elle se plaignait de mon père, et je lui ai dit que c’était son problème et non le mien et que je ne voulais pas en entendre parler.
Mon père s’impatientait contre mon ami et moi, alors que nous rendions visite à mon frère, et je lui ai reproché qu’il fallait toujours être à sa disposition, qu’il ne pensait qu’à lui, et que je ne pouvais jamais faire ce que je voulais.
Après cette tempête, tout est rentré dans l’ordre et nous avons dîné sereinement malgré tout.
Le deuxième événement : nous parlons davantage de notre mariage que nous envisageons. Mais depuis, me ressens parfois « angoissée » alors que je souhaite rester avec mon ami. Mais je m’aperçois que mon fonctionnement c’est de vouloir être aimée, mais que j’ai de la difficulté à m’ engager vis à vis de l’homme car alors « deviens » une femme et j’ai l’impression que psychiquement ne me sens pas femme. Alors que le fait de seulement vivre ensemble ne me met pas dans cette situation. Je pense que j’ai encore le problème de considérer qu’aimer un homme c’est enfermant.
Je pense que c’est une idée très ancrée chez moi. Tout ça parce que c’est la vision que j’ai du couple parental, et parce que mes parents en se concentrant que sur le travail ne m’ont pas montré la vie, les relations. C’est quelque chose qui a été complètement occulté dans la vie de famille qui n’était rythmée que par le travail. D’ailleurs ils n’avaient que ce mot là à la bouche si bien que j’étais très en retrait dans la vie que je n'existais pas et que j'ai du mal à être.
Voilà ce que je voulais dire de plus sur mon évolution, tout en ajoutant que je me demande comment faire pour avancer psychiquement, ne plus me sentir petite fille, mais femme.
Et me demande que si des étapes ont été râtées, peuvent-elles être récupérées ?J’ai encore du mal à exister…
Le troisième événement : je vais changer de psy, mais en douceur, si bien qu’en ce moment j’en vois deux. Celui que je quitte ne me faisait pas beaucoup de renvois, la nouvelle m’en fait davantage, mais j'ai l'impression que vis à vis du premier il y a quelque chose qui ne s'est pas fait : un lien.
Merci par avance de votre intervention
Cordialement

Thérapeute — 14-09-2011 14:58

a écrit:

Elle se plaignait de mon père, et je lui ai dit que c’était son problème et non le mien et que je ne voulais pas en entendre parler.

pas mal!! çà!!

a écrit:

je vais changer de psy, mais en douceur,

ce qui semble une bonne idée, par rapport à tout ce que vous expliquiez..

rosette — 15-09-2011 11:12

pas mal!! çà!!
Oui mais j’aurai préféré le lui dire de manière plus calmement et non en hurlant !! mais si je l’ai dit sur le coup de la colère c’est parce que ma difficulté à exister aujourd’hui dans un couple (et aussi tout court)  provient justement de son manque d’opposition avec mon père, de sa fuite en tant que femme et en tant que mère pour ne s’être jetée que dans le travail. Mais le lui dire cela ce sera peut être un trop grand choc, et ne pense pas avoir le droit de lui dire tout cela. A moi aujourd’hui de me dépatouiller avec mes manques

ce qui semble une bonne idée, par rapport à tout ce que vous expliquiez

qu’est ce que j’explique qui vous fait penser qu’en douceur c’est mieux ? le fait que je n’existais pas en tant qu’individu ? que je découvre la vie seulement à 45 ans ? et que mon adaptation des choses ne peut se faire qu’en douceur ?

Ou parce que j’ai dit que le lien ne s’était toujours pas fait entre lui et moi ? alors qu’avec la nouvelle, c’est différent, je me sens plus proche ?


Merci d'avance de votre réponse
Cordialement

rosette — 16-09-2011 11:17

Bonjour monsieur,
Je reviens vers vous pour connaître votre point de vue avec vos termes : comment désigneriez vous ma difficulté à savoir : aimer l’homme avec qui je suis, mais m’engager avec lui me cause des angoisses existentielles, sachant ce que j’ai dit dans différents posts.
Je vous remercie par avance de votre intervention.
Cordialement

Thérapeute — 17-09-2011 12:43

a écrit:

me cause des angoisses existentielles

et si vous les "listiez" ces angoisses existentielles, sans les commenter, juste les écrire
sans repartir dans tous vos posts, juste spontanément..
après il est possible qu'une bonne partie de la réponse à votre question apparaisse toute seule..

rosette — 19-09-2011 15:06

Pour y répondre, je vais dire comment je fonctionne, ce qui donne en partie la réponse à mes angoisses.
J’ai accepté l’amour de mon ami, parce que j’étais un puits sans fonds, alors j’ai été submergée par ce dont je ne connaissais pas, et ce dont j’étais avide : être aimée, être considérée, exister, avec une difficulté à « sortir » de moi, tant j’étais tournée vers moi, mais avec une envie de sortir de moi : la vie prenait alors un sens.
Mais je me trouve alors confrontée de plus en plus (alors que l’engagement est évoqué) à mon manque à être (je suis très dans le fonctionnement, regarder les autres vivrent) c’est comme s’il me manquait l’envie d’aimer, l’envie de vivre et alors mes anciennes habitudes reviennent : vouloir me réfugier dans « rien ne bouge », une difficulté au changement de statut (fille/femme)
Du coup ce que je vis avec mon ami sans être mariée, me paraît présenter plus de liberté que marier (enfermement, obligé de vivre, de créer…)
Mes angoisses existentielles peuvent alors se nommer :
-    peur de vivre,
-    peur de la mort (la mort est souvent présente dans mon esprit, ce qui m’empêche de jouir de la vie, car alors « à quoi bon »)
-    peur d’être comme ma mère (parce qu’en fait je suis comme elle : manque à être)
-    une impossibilité à devenir femme (ma mère ne m’a jamais projeté dans un après ?)
-    Peur de rester seule
-    Rester égocentrique comme je l’ai toujours été

j’ai vécu des moments heureux, et de bonheur dans toute cette découverte, comme emportée par un désir, mais je me sens à nouveau triste, taciturne, à l’idée de devenir femme.
Et suis toujours dans cette dualité : rester avec lui, et ne pas avancer. Je pense que c’est un problème psychique. Et me demande ce qui est le mieux : accepter et rester seule. Mais cette idée de rester seule me fait trop peur ainsi que l’idée de ne pas être aimée, me fait trop souffrir.
Moi qui finalement ai bien du mal à aimer…car suis restée sur un idéal d’amour.
Je pense que c’est le manque d’amour de mes parents, qui ne m’a pas appris à aimer, à considérer l’autre dans toute sa dimension avec ses envies, ses désirs.
Voilà ce que je peux répondre,
Qu’en pensez vous ?

Merci d'avance pour votre intervention

Thérapeute — 21-09-2011 11:58

a écrit:

Moi qui finalement ai bien du mal à aimer…

reformulable par : moi qui finalement ai bien du mal àm'aimer...
quand allez vous déposer tout cela sur un divan?

a écrit:

j’ai vécu des moments heureux, et de bonheur dans toute cette découverte, comme emportée par un désir, mais je me sens à nouveau triste, taciturne, à l’idée de devenir femme.

quelque part "j'entends" dans vos propos: à l'idée que cela continue.. tout ce bonheur, désir, ect.. comme si tout au fond derrière tout ceci , il me semble qu'il y a à la fois une culpablilité, une dette et un interdit, le tout caché par cette peur bien entretenue d'être femme..

rosette — 21-09-2011 16:59

Merci monsieur de m’avoir répondu ;
Cela me réconforte.

Sur le divan, mais j’y suis depuis presque 10 ans, je me demande ce que j’y ai fait d’ailleurs : pleuré pendant 3 ans, parlé seule pendant très longtemps.
Bien sur il y a eu quelques renvois, mais peu, du moins c’est l’impression que j’en ai.
Je vous ai dit que je changeais de psy en ce moment, et la nouvelle me fait plus de renvois j’ai l’impression que les renvois du premier psy sont des renvois après coup, et non anticipés.
Je lui en veux de ne pas m’avoir plus guidé, ou du moins de ne pas me sentir plus guidée.


Quant à mes désirs, le mot qui a le plus résonné quand j’ai lu votre phrase, c’est « interdit » puis culpabilité et la peur de devenir femme.
Des interdits j’en ai reçu beaucoup, c’est sur, de la culpabilité aussi.
Pourtant me sens moins coupable, mais peut être qu’interdit, c’est possible.
Interdit de vivre, autoriser de travailler : trouver le sens.
Si bien qu’aujourd’hui ne me sens pas « libre » pour vivre, ne m’autorise pas assez, car suis dans la « mémoire » du passé.
Quant à devenir femme, je pense ne pas avoir la clé, tout simplement. Cela voudrait dire « faire plaisir » à l’homme, lui laisser une place….et ma mémoire c’est tout le contraire. Pas faire plaisir à mon père, ma mère lui a laissé toute et trop de place. A moi de faire différemment mais quand je parlais de comportement depuis toujours à changer, c’est de cela dont je parlais. Changer sa manière de fonctionner.


J’ai l’impression par moment d’être dans quelque chose comme « ni avec ni sans » !!

Bien à vous

Thérapeute — 21-09-2011 17:22

a écrit:

Quant à devenir femme, je pense ne pas avoir la clé

pourtant il me semble que vous la,les connaissez ..:

a écrit:

Interdit de vivre, autoriser de travailler : trouver le sens.
Si bien qu’aujourd’hui ne me sens pas « libre » pour vivre, ne m’autorise pas assez, car suis dans la « mémoire » du passé.

elles sont là,non? après choisir d'ouvrir les verrous et d'ouvrir la porte..

rosette — 23-09-2011 12:08

Bonjour monsieur
Je comprends que les clés je les possède, mais franchement avez-vous vus des gens qui se sortent facilement de leur comportement nocif ?
J’ai l’impression que ce qui m’empêche d’avancer, c’est le fait d’avoir des caractéristiques « d’autiste » 
Je m’explique : j’ai été dans ma bulle très longtemps, avec des contours précis : on n’envahissait pas ma bulle, sinon je devenais agressive. Un côté schizoïde (dont j’ai changé mais dont j’ai gardé une certaine nostalgie), je disais « en retrait ».
J’ai accepté d’ouvrir mes champs en faisant entrer dans ma vie mon ami (mais cette ouverture n’a pas été sans douleur : 3 ans de pleurs)
Mais suis restée toujours en dualité entre mes champs fermés (mon fonctionnement) et partager ma vie.
C’est pourquoi j’ai accepté de vivre avec lui, de partager loisirs…car d’un côté il me faisait exister, j’avais envie de vivre et non de rester dans une non-vie ; j’avais tellement besoin d’amour ….mais finalement il est resté à la frontière, ne l’ai pas complètement fait entrer dans MA vie.
Et je « jouis » plus de le savoir prêt de moi qu’avec moi, car alors se superpose l’image de la femme image complètement absente voire négative) et  un certain manque à être (car vivais plus dans l’imagination que dans la réalité) et vivais à travers mes parents, mais moi n’existais pas dans le sens, ou je ne pensais pas à moi.
Aujourd’hui je n’ai pas finalement cet élan de vie qui permet de poser des actes et ce côté schizoïde a quelque connotation morbide….
Bien sûr, cela a aussi la connotation d’un égo à la fois fort (je me débrouille toute seule, n’ai besoin de personne) et un égo faible ( je ne vaux rien)
Je pense que ce que je viens d’écrire est assez proche de la vérité, en tous les cas c’est ce que je ressens au plus profond de mon être. Mais cette situation est synonyme de souffrance,  dans les deux situations opposées je souffre, comme si je n’arrivais pas à trouver un juste milieu. Ni avec ni sans !!  que ma nouvelle psy a traduit par : connu et inconnu ?
Bien à vous
ET merci beaucoup pour vos interventions;

rosette — 28-09-2011 16:18

Je reviens vers vous concernant mes prises de conscience afin de voir ce que vous pouvez en déduire.
Mon psy m’avait fait le renvoi un jour que j’étais narcissique depuis toujours, bien sûr j’en ai guère tenu compte tant je trouvais cette connotation péjorative.
Mais force est de constater qu’il avait raison ;
Si je réfléchis bien à ma situation, en fait avant la rencontre avec mon ami, j’étais enfermée dans mon fonctionnement, puis la rencontre a provoqué un cataclysme en moi, et pour cause, si j’étais autant enfermée en moi l’autre me faisait réagir.
Aussi j’ai toujours rencontré une difficulté d’adaptation à la vie à deux (voulant sans cesse retourner dans ma solitude, garante de mon équilibre, de mon calme…)
J’ai comme eu l’impression d’avoir à lutter alors pour vivre, pour lui faire une place.
J’ai lu que ce type de « névrose » prenait racine dans l’enfance mais surtout surgissait à l’âge adulte : c’est exact, avant je n’en souffrais pas, mais maintenant j’en souffre beaucoup voyant bien que j’ai une « incapacité » à me décentrer, à aimer l’autre…
Je souffre de vivre en somme, alors que j’aspirais à être « sereine », heureuse, apprécier…en fait j’apprécie seulement si cela ne me cause pas de contraintes.
Bien sur j’ai changé depuis le début de mon analyse, mais je me demande si on peut véritablement changer.
Je lis souvent sur votre forum que parler est LA solution, mais j’ai beaucoup parlé, j’ai pris conscience de beaucoup de choses, et pourtant je suis toujours dans l’exigence d’être aimée (c’est très fort en moi) sans beaucoup donner….finalement.
J’en veux pas mal à mes parents par exemple, comme si je restais bloquée sur les revendications de petite fille….que j’étais toujours dans une attente que je n’aurai jamais, mais dont j’ai du mal à passer par-dessus. Pourquoi suis-je la plus meurtrie de la fratrie ? apparemment  j’ai été un enfant désirée, et en plus adulée par ma grand-mère paternelle, alors du coup serai ce trop d’amour au départ ? Pourtant 3 mois après je faisais beaucoup d’eczéma, comme finalement un rejet…
Finalement ce type de névrose, se résout-il vraiment ?  mon psy a fait l’allusion comme quoi c’était mieux que je m’en rende compte, et moi perplexe que de m’apercevoir de mon fonctionnement ;
Qu’en pensez-vous ?  (je suis désolée de délayer encore, mais je pense que ça fait justement partie de ma névrose).
Merci d’avance pour votre réponse