Bonjour,
Je souhaite par ce message avoir quelques pistes car je me trouve dans une situation "inattendue". Les guillemets pour signifier que cette situation était prévisible puisque j'ai évoqué plusieurs fois avec mon compagnon (avec qui je suis depuis 1 an) le fait d'avoir un enfant, et j'ai arrêté ma contraception il y a quelques mois. Mais aujourd'hui que je sais que je suis enceinte, j'ai l'impression que lorsque j'évoquais cette éventualité, c'était plutôt par fantasme. Maintenant que cela devient réel, je me sens angoissée et plusieurs émotions viennent me perturber : -j'ai le sentiment de ne pas vouloir faire de concessions pour un enfant, (arrêter de boire par exemple) et d'être égoïste -j'ai l'impression que si je garde l'enfant, ma vie va être finie, et que je vais me sacrifier pendant des années -j'ai l'impression que je ne pourrais pas apporter d'amour à l'enfant (déjà, et même si je ne suis enceinte que de quelques semaines, je n'éprouve rien pour ce qui se trouve dans mon ventre, plutôt une gêne, une entrave -mes sentiments à l'égard de mon compagnon semblent se modifier : j'ai l'impression que je ne suis plus épanouie dans notre relation qui est désormais centrée quasi-exclusivement sur ce sujet de discussion, que je commencerais presque à le détester. -J'ai l'impression que je ne serai plus une enfant, comme je le suis restée jusqu'à aujourd'hui, que plus personne ne s'occupera de moi (j'ai 25 ans)
Bref, je n'arrive pas à faire la part des choses entre le désir d'enfant que j'évoquais avant et les sentiments contradictoires que j'éprouve aujourd'hui.
Je vous remercie pour votre attention.
EG
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Merci pour votre réponse. Je comprends qu'il y ait nécessairement une ambivalence des sentiments. Mais, je ne suis pas rassurée car je me demande si certains de mes comportements ne sont pas pathologiques. J'ai continué à boire alors que je sais que je suis enceinte. Dès que mon compagnon a le dos tourné, j'en profite pour prendre un verre. Un soir, j'ai carrément été ivre, et il m'a dit qu'il n'aimait pas me voir comme ça avec le petit. Je lui ai répondu que moi non plus, que c'était comme si je voulais le tuer<. Est-ce que le l'ambivalence peut comporter des réactions aussi fortes? Par moment j'ai l'impression d'être schizophrène, c'est comme s'il ne m'appartenait pas, que je le refusais. Et de l'autre côté, je vois le fait de garder l'enfant comme une possibilité de grandir et de dépasser certaines peurs, d'accepter que je ne suis plus une enfant. Et je ressens aussi une force qui me dépasse, quelque chose de totalement indépendant de la raison et de la volonté, qui me pousse à le garder.
Merci encore.
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