Ambrelynne — 04-03-2011 14:30 |
Bonjour,
Je suis nouvelle sur ce site que je viens de découvrir. Passionnée de psychanalyse et de psychothérapies en général, je le trouve très intérressant.
J'ai quelques interrogation quant à ma relation avec mon psychanalyste, je vous remerci d'avance de bien vouloir m'éclairer.
Je suis en psychothérapie analytique en face à face depuis environ 8 mois avec un psychiatre/psychanalyste/relaxateur (basée sur le Training autogène de Schultz )à raison de deux séances par semaine. Malheureusement, tout a commencé à déraper assez rapidement. Tout d'abord, en fin de séance, en plus de l'habituelle poignée de main, il me faisait des accolade que l'on pourrait qualifier de paternelles et protectrices. Néanmoins, elles sont devenues au fur et à mesure des semaines de plus en plus poussées jusqu'au jour où il m'a caressé les seins. C'est à ce moment là que je lui ai fais ce qu'il apelle un "scandale", en lui remémorant les règles... Il s'est énervé, m'a rappelé qu'il était psychanalyste et moi seulement une gamine et que je n'avais pas à lui faire la morale puisqu'il savait ce qui était bon pour moi. Je sais bien que j'ai mal agi. J'aurais du réagir dès le départ. Mais en carence paternelle depuis toujours, je me suis laissée dorloter et croire à l'illusion de la présence d'un "papa".
Puis, il m'a promis qu'il ne me "caresserait" plus jamais les seins. Cela s'est reproduit 3 fois et je n'arrive pas à réagir. En plus de cela, il me fait des bisous dans le cou, sur le visage, près des lèvres, à des mains sur les hanches, dans les cheveux, sur les reins. Je me sens perverse car j'ai l'impression de me complaire dans cette situation. Je n'arrive pas à réagir et à claquer la porte! Je pense être trop attachée à cet homme. J'aurais l'impression de la trahir en changeant de psychanalyste et surtout de ne pas arriver à faire le deuil de son absence.
Aujourd'hui, il me dit ouvertement avoir couché avec quelques-unes de ses patientes (qui ont donc le statut privilégié de préférées tout comme moi), et voudrait donc passer à l'acte avec moi. Mais il ne voudrait surtout pas me violer, donc il attend sagement mon consentement.
Il prétend qu'il s'agit d'un acte psychothérapique entrant dans le cadre de la relaxation, et que cela est sensé m'aider à m'épanouir dans ma sexualité. Enfin, du blabla à en dormir debout -me dit ma raison. Mais mon "coeur" a envie de lui faire confiance. Même si je me rend compte de sa "déviance" et je n'arrive pas à ne plus ressentir d'affection à son égard. Dans 3 semaines j'ai RDV avec un autre psy... et j'espère ainsi parvenir à le quitter. Il me dégoûte mais m'attendrit, je le déteste mais je suis tellement attachée... J'ai peur de renoncer à toute l'affection qu'il m'apporte malgré tout. J'ai l'impression d'avoir le droit à un luxe, celui de recevoir l'affection qu'il n'est pas censé, et n'a pas le droit de me donner. En attendant, que puis-je faire? Dois-je écrire à l'Ordre des Médecins?
Merci bien à vous. Ambrelynne
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georgesN — 04-03-2011 15:00 |
"J'aurais l'impression de la trahir" : curieux lapsus ... Je suis d'abord un peu choqué par le fait que la Sécu -que nous payons tous!- serve à rembourser des séances en partie consacrées à du pelotage. En tant que médecin il n'y a pas d'acte franchement répréhensible. Par contre en tant que psychanalyste, si: il est clair qu'un tel comportement mériterait d'être porté à la connaissance de l'association dont il se réclame, mais "rapporter c'est pas beau" !... Enfin pour ce qui vous concerne, vous aurez de quoi parler à votre prochain psy, car vous sentez déjà fort bien vous-même qu'il y a une part d'excitation à transgresser . De qui donc avez-vous toujours rêvé d'être la préférée ?
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Christelle Moreau — 04-03-2011 15:55 |
Bonjour,
Il n'est pas médecin généraliste Georges... Les psychiatres n'ont pas à palper leurs patientes de la sorte. Oui, vous pouvez vous en référer à l'ordre des médecins. En ce qui concerne la psychanalyse, comme la psychiatrie, il enfreint clairement une règle fondamentale, celle du respect de sa patiente en abusant de son "pouvoir" et de son influence. C'est grave , très grave !
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Thérapeute — 04-03-2011 16:22 |
a écrit:Mais il ne voudrait surtout pas me violer, donc il attend sagement mon consentement.
!? ! il est pret à tout le monsieur, quelle belle conscience professionnelle, ne trouvez vous pas cher(e)s confrères?
a écrit:et moi seulement une gamine
quel age avez vous?
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Ambrelynne — 04-03-2011 22:04 |
Merci de vos réponses.
En ce qui concerne le lapsus, effectivement il est curieux; surtout qu'avant de poster ce message; en le relisant, j'ai déjà corrigé une erreur de cette sorte, où je parlais de mon psychanalyste au féminin... Il y aurait donc peut-être un transfert maternel, et ce serait ainsi - pour répondre à votre question- de ma mère que je souhaiterais être la préférée. Pourtant, ma réponse spontanée à cette question aurait été mon père, absent et effacé. Lorsque j'étais au collège, je voulais être la préférée de tous mes professeurs, je pense que c'est uniquement par ce biais là que je me sens un minimum considérée. Malheureusement, l'origine de ce mode de fonctionnement m'est actuellement toujours inconnue...
A propos de la transgression dont vous parlez, je pense qu'il s'agit d'une rébellion inconscience face à la sévérité et des multiples règles de ma mère envahissante. Je suis souvent dans les excès, et la transgression, alcool, drogue, anorexie, surdosage médicamenteux, prostitution (ou névrose d'échec et de destruction pour faire plus bref...)
A l'heure actuelle, mon psy ne m'incite plus à "coucher avec lui" puisqu'il se dit radin et refuse de payer... Je crois que je viens de comprendre une des raisons qui me poussent à vendre mon corps, ce serait une "protection" contre ce qui serait -pour mon inconscient- de l'inceste.
Je ne sais pas si je m'égare dans mes réflexions. J'aimerais tout de même grandir et mûrir et tirer des enseignements de ce qui m'arrive.
Quant à l'Ordre, je pensais leur écrire un témoignage. Peut-être il y en a t-il eu d'autres...?
Enfin, une question, comment trouver le courage de partir et gérer ma peine?
Merci
PS: Je viens d'avoir 19ans.
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georgesN — 04-03-2011 22:48 |
j'avais un peu subodoré que les "tripotages" n'étaient, pour vous,que moyennement pénibles, même si du point de vue déontologique je partage la position de mes collègues. Le problème est ailleurs. Vous avez l'impression de le "tenir" par le sexe et c'est surement le cas. Par contre, vous n'avez, semble-t-il, pas conscience d'être sous emprise. Cet homme, par son discours, vous tient sous influence, votre discours, très "psy", donne à penser que vous ne pensez plus par vous même. Ne soyez surtout pas blessée par ma remarque : c'est en effet là que c'est grave et c'est là qu'il est le plus coupable. Il est temps de vous sortir de ce piège. Vous aurez toujours le temps, avec un futur psy sérieux, de traiter votre deuil et votre tendresse pour les pères verts...
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Ambrelynne — 04-03-2011 22:58 |
Merci,
Je ne comprends pas bien ce que vous entendais par "votre discours, très "psy", donne à penser que vous ne pensez plus par vous même". Que voulez-vous dire? Pourriez-vous m'expliquer d'avantage cette pensée?
Je pense, pourtant, bien me rendre compte qu'il "essaye" de me manipuler et qu'il a de l'emprise sur moi. Serait-ce donc moi la perverse qui aime sentir que je plais et connaissant son désir, le maintenir à l'écart?
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georgesN — 04-03-2011 23:16 |
C'est déjà bien d'en avoir conscience, de cette manipulation, mais, sans vous offenser, vous n'avez "que" 19 ans et vous ne pouvez avoir le recul suffisant. Certes non, vous n'êtes pas "la perverse", surement non, au contraire, ce que vous dites de vous prouve que vous êtes en pleine quête identitaire( vous vous cherchez). Je veux dire, par cette phrase, qu'à votre âge, ce sont des mots qu'on a mis dans votre bouche. Votre "psy" est un miroir, mais déformant et ce qu'il vous renvoie ne peut qu'être malsain et contribuer à votre trouble.
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Ambrelynne — 04-03-2011 23:38 |
Non pas que je souhaite me justifier, mais j'ai toujours eu une manière très "théorique" d'avancer dans mon analyse. C'est d'ailleurs ce que mon précédant psychanalyste lacanien me "reprochait"...
Il m'est difficile de penser à partir. Je m'étais décidée il y a trois semaines mais je suis bien trop lâche. Je suis allée voir une psychiatre femme pour lui raconter cela et ele m'a jetée de son cabinet en me disant que je cherchais à la manipuler par ce "jeu malsain".
J'ai peur qu'aucun autre psy ne veuille me prendre en thérapie. De plus, mon psy actuel dit que je suis un cas difficile.
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Ambrelynne — 04-03-2011 23:47 |
Excusez-moi d'écrire encore. Mais pensez-vous qu'il me manipule et que je ne me rende pas compte? J'avais l'impression de ne pas "me laisser faire". Je me trompe sans doute.
Mes écrits reflétent à ce point une personne manipulée?
Merci
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Ambrelynne — 05-03-2011 10:09 |
Merci de votre réponse Mr.Alain,
Je ne sais pas s'il s'agit d'une conséquence de la manipulation qu'il a effectué sur moi, mais mon esprit est vraiment partagé quant à son sujet:
Je sais, d'une part que son comportement envers moi est totalement innaproprié. Il me racontait pendant une séance avoir déjà trompé sa femme et qu'il n'y voyait pas d'inconvéniant, et qu'une des patientes avec laquelle il avait eu des relations sexuelles était mariée et qu'il n'y avait pas non plus de problème avec cela... Par ce biais, il me reprochait ainisi d'en faire, moi, "tout un plat" de ses tentatives de relations avec moi; ce qui prouverait selon lui, que j'ai de gros blocages sexuels. Cela me révolte évidemment que par son statut supérieur de médecin et thérapeute il tente de m'inciter à passer à l'acte avec lui. Il n'est ni neutre, ni bienveillant. De plus, je remarque souvent qu'il utilise la suggestion et le chantage affectif. Il me disait par exemple, qu'il ne m'aimerait plus si je ratais mes partiels cette année... une manière selon lui, de me "motiver".
D'autre part, je sais que c'est un psychanalyste reconnu dans la ville. Il est professeur de relaxation, dprésident d'une association thérapeutique, il est très respecté dans son domaine, il a écrit plusieurs livres, va régulièrement à des séminaires... Beaucoup de personne ont été satisfaites du travail effectué avec lui, c'est ce que ma généraliste m'avait dit et c'est pour cela qu'elle me l'avait conseillé. En plus de cela, j'ai l'impression d'avoir tout de même bien avancé à son contact. Voilà pourquoi, je pense avoir mes tord dans tout cela. Pourquoi, avec moi en particulier, cela se passe si mal?
Même si cela m'est difficile, je sais qu'il est inhérent que je parte et trouve un autre psychanalyste. Néanmoins, j'ai peur de souffrir; puisque j'ai été habituée à un traitement de faveur, des séances de deux heures pendant les vacances. De plus, mes séances hebdomadaires initialement prévues d'une demi-heure, durent généralement 3/4 heure, voire une heure. Il me dit souvent qu'il m'aime, me revalorise constamment. Je sais que ce n'est pas un "luxe" mais c'est ainsi que je le perçoit et je m'y suis habituée. En face d'un psy froid, neutre et preque abscent, j'ai peur de me sentir "rejetée". Mais après tout, c'est sans doute mieux ainsi pour moi. Il faudrait que j'aprenne à me rechercher en psychothérapie, plutôt que de rechercher l'affection de mon analyste.
En ce qui concerne la femme psychiatre que je suis allée voir, je lui ai demandé des explications. Je lui ai affirmé que j'étais ouverte à sa critique de jeu malsain de ma part, mais que je n'en saisissait pas le sens, et que je la priai donc de me donner plus amples détails. Elle m'a répondu que j'étais une grande fille, que je connaissais très bien la réponse et que je devais cesser de faire l'enfant pour tenter de la manipuler. Elle a refusé de me serrer la main en fin de séance.
Toutes ces "péripéties", font que j'ai très peur d'être un cas ingérable, et d'être condamné à vivre avec mes névroses toute ma vie.
Ces derniers temps, j'hésite à quitter mon "psy pervers" de plus en plus. A la suite de mon "scandale", il n'y a plus du tout eu de contact physique entre nous, plus de câlins, pus d'incitations à la relation sexuelle. En ce moment, cela se passe donc bien et je remet en cause la necessité de partir.
Pensez-vous que malgré cela, il soit indispensable que je parte? Il est peut-être mâlin et attend patiemment le moment opportun où je serais complètement sous son emprise. Pourtant, je n'arrive pas à le voir comme un pervers manipulateur, mais comme quelqu'un qui veut m'aider. (conséquence de sa manipulation?)
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georgesN — 05-03-2011 10:29 |
juste un mot pour renforcer l'explication de M. Dulac: vous dire que vous êtes un cas difficile revient à dire: "heureusement que vous êtes tombé sur moi (qui suis un cas exceptionnel!) car MOI et moi seul vais pouvoir vous aider et vous sortir de la ma pauvre fille! Ce que vous rajoutez comme détails ajoute à la nécessité de signaler ces comportements, d'abord à votre généraliste puis, avec ou sans son accord, à l'Ordre à des Médecins et au groupement psychanalytique dont il se revendique. Quand à La psy: c'est manque de chance, vous finirez par trouver chaussure à votre pied.
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georgesN — 05-03-2011 10:35 |
réctif: "moi qui suis un Psy exceptionnel"
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Thérapeute — 05-03-2011 11:52 |
très juste vos propos Georges.. et vous venez d'avoir juste 19 ans.
a écrit:que j'ai très peur d'être un cas ingérable
hum, çà vient de vous ou est ce l'efficacité des propos de ce "psy"? il vous a bien dit que vous étiez "un cas difficile"? malin..
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Ambrelynne — 06-03-2011 13:41 |
Bonjour,
Merci à vous pour vos réponses.
J'en ai déjà parlé à ma généraliste, qui m'a beaucoup aidé à déculpabiliser sur ma responsabilité dans ces faits et elle m'a conseillé de partir, en me disant que je ne devait rien à ce psy. Je me suis confiée également à deux bonnes amies qui tiennent le même discours que mon médecin. Vous lire ne fait que consolider tous ces arguments dans mon esprit. Je pense que je ne peux plus continuer à nier l'évidence et je me dois de réagir avant de devenir sa victime. Merci!
En ce qui concerne le cas difficile dont il m'a qualifié, c'est en partie pour mes sautes d'humeur. Je n'avais jamais rien à dire après ses "tripotages" et je bouillonnais de colère... contrairement aux autre séances. Ce serait donc ma cyclothymie qui ferait de moi un cas ingérable. Il es vrai que c'est plutôt ingénieusement malsain de me culpabiliser et rendre ainsi sa présence indispensable.
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Ambrelynne — 06-03-2011 13:43 |
PS: J'ai rendez-vous avec un psychanalyste mardi prochain! J'espère que ça va bien se passer!
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georgesN — 06-03-2011 14:38 |
et même si ça se passait mal, ne rien en conclure: ça sera un quatrième! Il serait intéressant de savoir ce que pense votre généraliste de l'opportunité ou non de signaler cet individu (ça me parait le terme approprié). Par ailleurs, je me demande si une psychothérapie analytique ne serait pas plus adaptée. Le silence de l'analyste est parfois perçu comme violent... Seriez-vous à même de dire quelle est votre demande ?
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Ambrelynne — 07-03-2011 07:30 |
Bonjour,
Ma généraliste m'a dit qu'il n'y avait pas de quoi porter plainte; mais je pense que je peux tout de même écrire à l'Ordre. Cela restera dans leurs archives, et peut-être qu'un jour, mon témoignage pourra servir à appuyer une vraie plainte.
Je suis déjà en psychothérapie analytique. J'ai entamé une thérapie il y a environ un an et demi. C'était une démarche que j'ai fais moi-même dans le but d'approfondir la connaissance de moi-même. J'avais lu des ouvrages concernant la psychanalyse et, voulant évoluer (et pourquoi pas, devenir thérapeute moi-même) j'ai appelé pour la première fois une psychanalyste. Je n'avais pas de problèmes particuliers à l'époque, seulement un peu d'anxiété et des TCA pas bien envahissants. Mon tout premier psychanalyste parlait très peu, ne me regardais pas; c'est pour cela que j'ai décidé de partir pour continuer avec le "psy pervers". C'est ainsi que je me suis rendue compte que je préférais un dialogue, et une communication avec le thérapeute au silence neutre du psychanalyste car cela m'était moins difficile à vivre.
Ma demande aujourd'hui est à peu près la même qu'à l'époque. Je veux avancer en analyse (ou thérapie) afin de voir plus clair en moi et me débarrasser de mes névroses. En ce qui concerne mes petits "problèmes", je me doute que ce ne sont que des symptômes de conflits inconscients, donc je ne me focalise pas tellement sur la "guérison" mais d'avantage sur la connaissance de moi-même et la compréhensions des évènements de mon passé ainsi que leur impact sur mon psychisme et sur mes comportements actuels. Voilà :)
Bonne journée.
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georgesN — 07-03-2011 08:00 |
Votre médecin est dans le vrai; je vous le disais au début, mais vous avez raison de faire un courrier, et je le verrais encore plus utile au secrétariat de l'association psychanalytique référente. Vos "petits problèmes" -narcissiques? je n'y vois rien d'alarmant: qui traverse son adolescence sans ambivalence, sans besoin de séduire ? Et ça se prolonge souvent: cf votre psy qui a besoin de vous troubler pour vivre !.. Pour ma part, le point le plus noir, de ce que vous nous avez dit de vous, c'est la facilité à considérer votre propre corps comme ...un produit! C'est là, le vrai problème narcissique et c'est là-dessus qu'il vous faut "avancer" !
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Ambrelynne — 07-03-2011 16:43 |
Bonjour,
Le problème est, que mon analyste est le président de l'association de relaxation thérapeutique dont il fait parti... De plus, je vais énormément culpabiliser de lui "planter un couteau dans le dos" en faisant cette démarche auprès de SON association. Quant à la SPP, il n'en fait plus parti depuis quelques année.
Je m'étais trompée, mon rendez-vous que je pensais prévu pour mardi, était en fait, aujourd'hui (j'ai bien fait de l'appeler pour confirmer l'heure...) Vous n'imaginez pas tout le soutien que vous pouvez m'apporter ici; et je vous en remercie sincèrement! Je sors de ce rendez-vous un peu "dévastée" si je puis dire... Je ne pourrai même pas en parler à mon psy actuel, car il s'énerverait et me ferait la morale que je parle sur lui, me qualifierait de traitresse, de vicieuse et de je ne sais quoi d'autre. De plus, je crains par dessus tout qu'il ne souhaite plus jamais me revoir à cause de cela. D'une part, cela serait une bonne chose: je n'aurai pas à le quitter moi-même. Mais d'autre part, je pense que son rejet me sera vraiment insupportable. Le rejet et l'abandon sont des peurs presque phobiques qui envahissent ma vie. Je crains de ne pas arriver à me relever après un tel événement.
Quant au déroulement du rendez-vous de ce jour, je vais donc me confier à vous. Il s'agissait d'un psychiatre-psychothérapeute, mais qui n'était pas, à mon étonnement psychanalyste (j'ai mal du me renseigner...) Il est très sympathique et à l'écoute. Je lui ai raconté ce qui se passait en séance avec mon psy, et son avis est ferme, ce n'est pas une psychothérapie dans de telle conditions. (Ça je crois, que je l'ai enfin compris...)
Ce qui m'a un peu blessée, c'est qu'il disait qu'il ne voyait vraiment aucune logique dans mon discours, que c'était fait d'incohérences et que cela ne tenait pas debout. Je lui ai demandé des explications, et il m'a dit que c'était à moi d'y réfléchir. Mais réfléchir à quoi? Je suis sans doute sotte et bornée mais je ne comprend vraiment pas!!! Il me disait que se faire vomir, ne pas manger, boire de l'alcool régulièrement, c'était des choses qui ne se faisaient pas. En fin de séance, je lui ai accordé toute ma confiance, et je me suis "obligée" à tout dire, puisque c'est la règle fondamentale. Je lui ai donc avoué mes activités dans l'escorting. Tout comme vous, GeorgesN, il a beaucoup insisté sur ce point. Il m'a dit encore une fois," que cela ne se faisait pas car il s'agit d'un comportement auto-destructif" (ce sont ces mots).
De plus, il m'a affirmé qu'il ne voulait pas être témoin de cela et qu'en conséquent, tant que je me prostituerai, il ne me prendrai pas en thérapie. Je lui ai demandé s'il n'acceptait pas non plus les anorexiques qui vomissent et qui sont donc dans l'auto-destruction, par exemple, ce à quoi, il m'a répondu que si, car on ne pouvait pas voir la prostitution comme un symptôme comme un autre, ce qui est le cas de la boulimie. De plus, il m'a affirmé que c'était absolument incompatible avec les études de médecine que je suis. (pourquoi???? selon lui: -"parce que c'est comme ça, il faut faire un choix"-)
Je trouve cela étrange qu'il me force à faire un choix entre son suivi thérapeutique ou la prostitution.
Ainsi, pour vous répondre GeorgesN: Peut-être est-ce du à des névroses sous-jacentes, mais je ne voit rien de mal à me prostituer. Je n'ai pas l'impression de me faire activement du mal ni d'en faire aux autres. Certes, j'en ai honte et je le garde secret, car ce n'est pas accepté par les mœurs ni dans la société. Je n'ai pas l'impression de me forcer, je ne le fais pas par nécessite, je pourrai presque dire que je me complais dans ce mode de vie. Je n'ai pas vraiment de respect pour mon corps, je ne l'aime pas, j'aurai aimé être quelqu'un d'autre, mais cela n'est pas nouveau. Alors considérer mon corps comme un produit... je n'y voit pas d'inconvénients.
Contrairement aux anorexique qui vomissent par exemple, avec laquelle j'effectuais la comparaison plus haut, il s'agit ici d'un choix conscient, alors que le fait de se faire vomir, pour une anorexique est de l'ordre du vital (si je peux l'exprimer ainsi). C'est sans doute pour cela qu'il n'accepte pas les prostituées en thérapie. Qu'en pensez-vous?
Je ne veux pas arrêter cette activité, du moins pas pour le moment... je ne sais même pas si je le pourrai. Je dois avouer que cela me manque quand je ne le fais pas pendant un moment. Ma vie sentimentale est un désastre; je ne sais pas tomber amoureuse, ni garder un copain, alors je vois en la prostitution, une "alternative" et j'ai l'impression que c'est devenu une dépendance.
Je ne sais plus quoi faire... Je suis complètement perdue. Jamais je ne trouverai une situation en thérapie convenable. Il est impossible que la grande majorité des psy de la ville aient des problèmes. Il est donc certain que cela vient de moi, mais si ma névrose m'empêche de trouver un psy, comment vais-je faire ???
Cela me fait très mal, j'ai fais confiance au psy d'aujourd'hui et je crains de ne plus jamais trouver le courage de parler de prostitution en face d'un psy. Je me sens si sale et honteuse, même un psy ne veut pas de moi!
Que puis-je faire? J'attends impatiemment vos conseils! Merci encore et excusez moi pour la longueur de mes écrits.
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georgesN — 07-03-2011 17:19 |
Ce que vous me dites est assez terrifiant : c'est comme si un médecin refusait de soigner un malade du Sida... Je n'ai pas le temps d'écrire d'avantage. A plus tard
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georgesN — 07-03-2011 17:30 |
ps: un psy n'a pas a se préoccuper du BIEN et du MAL !!!!! Vous vivez dans une petite ville bourgeoise provinciale pour être aussi bien environnée ?!?
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Ambrelynne — 07-03-2011 19:21 |
GeorgesN, je vis dans une petite ville de province effectivement bourgeoise. Ce qui est embêtant, c'est qu'il y a peu de psychiatres vu que ce n'est pas une grande ville. Dans tous les cas, cela me rassure que vous ne soyez pas de l'avis de ce psy.
Mais quel est donc mon problème?
Ce qui me préoccupe, c'est que je n'oserai plus jamais en parler (il en faut peu pour me traumatiser, pauvre de moi...). C'est comme lorsque j'avais parlé de chirurgie esthétique que j'avais effectué. J'en ai parlé à mon psy1, qui s'est moqué, en parlant de superficialité, alors que je ne voyais pas d'autres solutions pour un complexe qui me gâchait la vie. Depuis, je n'arrive plus à en parler à quiconque.
Je suis très fragile quant à la critique. J'ai tellement peur que l'on me déteste. J'ai toujours eu le sentiment que mon père ne m'aimait pas et ma mère s'imagine constamment que je vais mourir; elle parle d'inquiétude mais je me dis que cette phobie envahissante cache sans doute quelque chose...
Je n'ai pas saisi le sens de votre question, Alain. "Même un psy ne veut pas de moi". "Dans quel sens?" J'ai l'impression que personne ne peut m'aimer quand il me connaît vraiment et qu'il ne peut que me mépriser. Un psy, je pensais, est censé accepter tout le monde, même les plus déviants ou pervers. Si déjà 2 psys m'ont refusé, c'est que je dois être franchement antipathique, perverse ou je ne sais quoi, qui fait qu'ils ne veulent pas que je sois leur patiente; ou alors sous condition, comme aujourd'hui. Mais je me demande si vous ne vouliez pas plutôt relever la formulation particulière de la phrase. Par mes propos, y verriez-vous une autre signification, que j'aurais peut-être exprimée inconsciemment?
Ce que craint ce psy... je n'en sais rien. Ces seules paroles ont été "je ne veux pas être témoin de cela". Alors je lui ai demandé, et si je continue, mais ne vous en parle pas? Il a seulement haussé les épaules. Mais il fait TOUT dire à son psy, sinon, à quoi ça mène?
Quant au fait que je craigne que mon psy actuel ne veuille plus me revoir par rancœur et colère, que j'extrapole en haine, pourquoi les points d'interrogation?
Merci à vous.
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georgesN — 08-03-2011 08:05 |
"Un psy, je pensais, est censé accepter tout le monde, même les plus déviants ou pervers. oui, vous avez raison de penser cela, ce devrait être ainsi! Si déjà 2 psys m'ont refusé, c'est que je dois être franchement antipathique, perverse ou je ne sais quoi, qui fait qu'ils ne veulent pas que je sois leur patiente; ou alors sous condition, comme aujourd'hui." Un psy peut -ça arrive - faire un contre-transfert négatif mais il doit en parler en supervision et ne pas le "faire payer" à sa patiente; mais le pire dans tout ce que vous racontez c'est que vous vous sentez jugée ET VOUS L’ÊTES ! C'est juste inacceptable! Nos échanges écrits, ici, publics, commencent à trouver leur limite, si vous le souhaitez je vous propose de m'écrire un mail privé en vue d'un entretien téléphonique pour vous permettre de trouver une solution. Ce que vous vivez actuellement n'est clairement pas fait pour atténuer vos sentiments abandonniques !
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Ambrelynne — 09-03-2011 22:16 |
Merci GeorgesN; je suis vraiment reconnaissante de l'écoute et des réponses que vous avez pu m'apporter et pour l'entretien que vous me proposez.
Je remercie également tous les professionnels qui sont intervenus ici et qui m'ont guidé et aidé.
Avec mes salutations les plus sincères,
Ambrelynne
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