Bonsoir, Je ne sais pas vraiment par où commencer mais je vais au plus mal, comme je ne l'ai jamais été et je m'apprête à mettre très prochainement fin à mes jours. J'ai la méthode, l'endroit, et le moment arrive bientôt. J'ai rédigé une lettre ou plutôt un genre de testament puisque je n'y explique pas pourquoi j'ai fait ca mais ce que je veux qu'on fasse de mes affaires, que je ne veux pas de cérémonie religieuse etc, les formalités en fait, et depuis je me sens moins coupable de le faire. Je suis vide, seule une énorme boule occupe mon ventre, m'empêchant de dormir et de manger depuis plusieurs jours. Je traine ce mal être depuis bien longtemps malgré que je n'ai que 24 ans. Et il est temps que cette torture qu'est la vie s'arrête! Marre de porter un masque, un sourire qui cache un énorme désespoir. Je vais essayer de résumer brièvement tous les éléments qui m'affectent, peut être parce qu'en parler ici ne me bloque pas et que je pourrais être "comprise". Je n'ai jamais été bien en moi, mes parents n'ont jamais cru en moi dès l'enfance, j'ai eu des relations familiales difficiles où je voyais mes parents se frapper mutuellement, des violences de mon père quand il était ivre et aucun dialogue avec la famille au sens large. Puis vient l'adolescence, le premier amour, de 13 ans à 17 ans, accompagné de violences physique pendant deux ans, ce qui n'a fait qu'amplifier mon manque de confiance en moi, mon enfermement sur moi même. Je passe quelques années pour en venir à l'évènement qui a encore plus enfoncé le clou. Il y a deux ans mon mec m'a quitté, j'ai perdu mon emploi et mon père est décédé, subitement, mon pilier, et tout ca en trois jours! Suite à cela j'ai eu une vie de débauche pendant un an où je buvait beaucoup et très (trop) souvent. A ce jour, cela fait presque un an que j'ai rencontré un homme de 14ans mon ainé. Je me suis laissé croire que c'était possible, jusqu'il y a quelques semaines. J'ai tout pardonné, toutes les souffrances morales qu'il m'a infligé mais je n'ai vraiment pas l'impression qu'il m'aime, il et installé chez moi et ne travaille plus depuis mars 2010 et je me démerde pour nous deux puisqu'il ne perçoit aucun revenu. Je vous jure que c'est dure de se battre pour deux avec 600€ d'assédic par mois et un découvert de 400€ impossible à recouvrir. Mais j'ai du mal a me livrer, à lui parler de ce que je ressens et quand enfin j'y arrive il m'écoute vite fait puis plus du tout et je retourne dans ma solitude sans finir ma phrase et il ne se rend pas compte du mal que ça me fait. Mais je l'aime et n'arrive pas à le quitter. Et puis il y a quelques semaines j'ai eu recours à l'IVG (et je ne veux pas qu'on me juge sur ça, c'est bien mieux comme ça croyez moi) et j'affronte ça seule, il ne veut pas en parler malgré mes tentatives. Je passe quelques détails qui ajoutent en douleur... Je ne sais pas pourquoi je me livre ici, je cherchais des infos sur le suicide et me voilà ici. Peut être que je veux juste laisser une trace de moi, écrire me soulage beaucoup pour quelques minutes. Je ne pense pas qu'on puisse m'aider, je n'y crois plus. J'espère juste que je ne souffrirai pas et que je ne me raterai pas pour revenir avec des séquelles m'handicapant (c'est ce qui me fait le plus peur, de me rater et de souffrir). Merci de m'avoir lu.
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Quand on est attiré par le néant comme vous l'êtes, l'idée même d'un "soulagement" est inconcevable, sauf par la mort. Et pourtant, n'y a-t-il pas eu un sentiment de ce genre, en vous, lorsque vous nous avez posté ce texte ? Ça vous a fait du bien, un peu..., non ? L'idée que ça existe des gens bienveillants, qu'il y a autre chose que des brutes et que de la violence, et surtout des gens capables de sentir de deviner la petite flamme en vous qui n'est pas tout à fait éteinte... "et je ne veux pas qu'on me juge sur ça" Un psy ne juge jamais, il lui faudrait vite changer de métier. Pourtant moi je "juge", j'estime que votre souffrance et votre solitude ont été (sont toujours!) immenses et que vous n'avez nul endroit où déposer cette souffrance. Sauf ici. Un tout petit peu.
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