brigand29 — 28-01-2011 19:50

Bonsoir à tous

Alors je suis en analyse depuis plus de huit mois (avant j'ai fait un an de psychothérapie).

Ma profession est aussi d'aider les autres, mais je voulais faire ce travail sur moi - même, parce que c'est toujours délicat d'aller accompagner d'autres personnes quand soi - même on a des symptômes.

Alors je vais poser une question d'ordre pratique.

En fait j'avais pas mal de symptômes type névrotiques (phobie du gaz, comportements de vérifications, difficulté à manger par moment).

J'avais aussi une peur profonde de l'abandon il y a deux ans. Aujourd'hui je dirais que j'ai peur de devenir un peu pathologique, c'est étonnant comme les souffrances se transforment, mais bon c'est connu, un symptôme qui disparaît peut se changer en un autre.
Mes symptômes se sont un peu atténués depuis quelques temps, ce qui est signe de progrès, je me sens mieux dans ma relation de couple; je ne vérifie plus trop le gaz, j'arrête de vérifier que ma porte est bien fermée. J'ai envie de dire, c'est super positif.
Sauf que depuis quelques semaines, je me sens, comment dire ça, sans défense. Alors en terme de psychologue (je suis psychologue) je me dis que j'ai perdu une partie de mes défenses obsessionnelles, et que du coup, c'est difficile car je ne m'y retrouve pas au niveau identitaire (je rationalise).
Mais en terme de patiente, c'est l'angoisse. J'ai l'impression de m'y perdre, j'ai l'impression que c'est une atteinte à mon identité, et je ne me sens pas normale (alors que j'ai perdu une partie de mes symptômes allez comprendre quelque chose).
Bref.
C'est d'autant plus difficile d'exercer le métier de psychologue dans ces moments là, parce que ça fausse aussi mon ressenti. ça renforce mes résistances. Et depuis toujours je cherche à me donner une étiquette (névrosée, psychotique, etc.).J'ai d'ailleurs toujours cette impression que dans les différents temps de l'analyse on est jamais la même personne (ce qui me fait continuer de penser que la notion de structure de personnalité n'est pas réelle). Je crois avoir été très borderline, névrosée et aujourd'hui je me dis "je suis psychotique et je vais devenir folle". Alors que ces symptômes qui m'ont gâché l'existence ont enfin décidé de s'atténuer.
Donc est - ce que vous pensez que tout ça peut correspondre à une levée des défenses, un temps fort de l'analyse où on est un peu "à poil".
J'ai aussi ce ressenti de petite fille de 2 - 3 ans, qui est laissée toute seule dans son coin, et qui vit du coup des angoisses de mort importantes, comme si une catastrophe allait lui tomber dessus. Parce que plus personne ne peut l'aider, elle doit vivre par elle - même.
Et comme par hasard depuis quelques semaines, j'aborde quoi? la séparation d'avec ma mère... curieux hasard...

Donc ma question c'est est ce que ce sentiment d'être un peu seul, de ne plus retrouver ses défenses de toujours, cette angoisse, est un temps normal de la psychanalyse?

Thérapeute — 31-01-2011 11:18

bonjour chère confrère..
et si en vous relisant, l'idée d'un lapsus vous venait:

a écrit:

Mais en terme de patiente, c'est l'angoisse

en le traduisant par (ce n'est bien sur qu'une suggestion..):  Mais en terme d'impatience, c'est langoisse  cela ne permettrait'il pas de répondre et d'apaiser:

a écrit:

Donc ma question c'est est ce que ce sentiment d'être un peu seul, de ne plus retrouver ses défenses de toujours, cette angoisse, est un temps normal de la psychanalyse?

??

brigand29 — 20-02-2011 23:37

Merci de cette réponse

Depuis cette question de la "levée des défenses", j'ai vraiment de moins en moins de symptômes.

Parallèlement j'éprouve une sorte de tristesse, justement comme si le fait de me séparer de ces symptômes ne me convenait pas.

Je mange mieux, je suis moins dans la vérification, je me prends moins la tête quand il s'agit d'écrire (j'avais l'habitude de me donner des objectifs pour mon travail, parfois insurmontables, et de fait je travaillais sous pression). Mais je ne m'y retrouve pas.

Je m'interroge beaucoup sur la question de la mort.
J'ai perdu quelqu'un de proche il y a bientôt un an, et depuis je pense souvent à ma propre mort, je me demande comment elle se passera. Comment se passeront les funérailles, qui sera présent. j'imagine tout cela.
ça devient questionnant. D'ailleurs dans cette mort je me dis aussi que je n'aurais jamais la réponse à ces questions : je ne pourrais assister à ma propre mort, donc il y a une espèce de mystère là encore.

Thérapeute — 21-02-2011 11:14

a écrit:

justement comme si le fait de me séparer de ces symptômes ne me convenait pas.

lors d'un travail thérapeutique il y a bien souvent un passage "nostalgique"..
la peur du changement aussi, de la découverte de son nouveau''Moi''..

a écrit:

J'ai aussi ce ressenti de petite fille de 2 - 3 ans, qui est laissée toute seule dans son coin, et qui vit du coup des angoisses de mort importantes

..

a écrit:

J'ai perdu quelqu'un de proche il y a bientôt un an, et depuis je pense souvent à ma propre mort,

un lien avec ce proche décédé? ou avec les ressentis de cette petite fille..??