LE REGARD QUI BAT. . . Le cinéaste et son œuvre
« Il y a en effet un chemin qui permet le retour de l’imagination à la réalité, et c’est l’art » Sigmund Freud
le regard qui bat : c’est une fois par mois la projection d’un film suivie d’un débat entre spectateurs, cinéastes, psychanalystes, philosophes, historiens…
Cinéma La Pagode 57, rue de Babylone - Paris 75007
Dimanche 9 janvier 2011 à 10h30
PROJECTION DU FILM LE NOM DES GENS De Michel Leclerc - France 2010
Projection suivie d'un débat avec Michel Leclerc & Baya Kasmi Débat animé par : J-J Moscovitz, F. Siksou, V. Miccheli-Rechtman, A-M. Houdebine, Olivier Douville, N. Farès, D. Friedman, M. Landau, F. Moscovitz, B. Didier-Hazan... lire aussi : ...d'un bord à l'autre [entre cinéma et psychanalyse] & les archives du regard qui bat synopsis : Bahia Benmahmoud, jeune femme extravertie, se fait une haute idée de l'engagement politique puisqu'elle n'hésite pas à coucher avec ses ennemis pour les convertir à sa cause - ce qui peut faire beaucoup de monde vu qu'en gros, tous les gens de droite sont ses ennemis. En règle générale, elle obtient de bons résultats. Jusqu'au jour où elle rencontre Arthur Martin - comme celui des cuisines - quadragénaire discret, adepte du risque zéro. Elle se dit qu'avec un nom pareil, il est forcément un peu facho. Mais les noms sont fourbes et les apparences trompeuses...
avant propos au débat :« D’où vient mon nom, d’où viennent les parents, d’où suis-je ? Pris dans notre génération, au un par un nous venons et allons aussi vers et depuis l’autre, des autres, de la Cité, du collectif, du registre politique qui se laisse si facilement corrompre et dériver vers le rejet de l’étranger. Qui lui, comme tel, le voilà dés lors à soutenir un ‘c‘est d’ici que je suis puisque je suis ici ‘… Toutes questions qui renvoient chacun à ce moment d’exil, non pas seulement celui de l’émigré venu d’un autre pays, mais bien de cet exil oublié et très enfoui au dedans du plus profond de soi-même, celui qui m’a fait désirer qui je suis moi-même pour le meilleur et pour le pire. Exil qui vient là se rejouer quand quelqu’un, du fait d’être porteur de son nom est soumis à ce collectif pour dire qui il est , d’où il vient, se soumettre à un « vos papiers !», à la haine sourde voire à la violence.
Nom singulièrement marqué, caché, attaqué, détruit, par l’histoire toujours récente de la France, Vichy, Drancy, la déportation de juifs et de toute l’Europe, et aussi les crimes pendant la guerre d’Algérie, avec la présence depuis des décennies, d’arabes émigrés, français parmi d’autres français. Voilà un face à face devenu nécessaire entre une mémoire intime, « freudienne » et une autre mémoire, celle-là citoyenne : elles ont à se faire de la place mutuellement, sans cesse. Là un film de cinéma , « Le Nom des gens », œuvre à nouveau pour cet enjeu, pour tenter de cicatriser encore et encore un passé douloureux et encore actuel, pour les plus anciens d’entre nous, avec des blocs-de-mots figés par Auschwitz "silenciant" la bouche qui allait dire et qui souvent se tait pour toujours ; et pour les plus jeunes qui ont à vivre leurs amours et qui pour faire le deuil du propre deuil infaisable de leurs parents se mettent en un sur-vivre la vie, l’amour, la jouissance dans le plus profond respect de notre temps qui passe, pour construire leur époque, leur avenir de désirants. Ce sont eux, des gens de tous âges, qui dans la lumière de cette comédie enchanteresse nous font espérer le meilleur pour chacune, chacun d’entre nous, contre la massification rampante de notre sensibilité, de notre subjectivité, de notre poésie ». J-J M
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