Kakao — 21-10-2010 17:26

Bonjour,

     C'est bien la première fois que je consulte des forums pour tenter d'apaiser ma phobie des transports... Et pourtant, je vais me lancer.

     J'ai la phobie des transports depuis près d'un an et demi. Cela s'est installé progressivement. Au début, je ne me suis pas inquiété, j'étais plutôt stressé et je le savais. J'étais convaincu que cela s'atténuerait.

     Je poursuivais des études à Lille, je venais d'emménager pour la première fois avec mon amie. L'été 2009, je n'ai eu que quelques jours de vacances, nous avons eu beaucoup de difficultés pour trouver un logement à Lille et il a fallu que l'on fasse de nombreux trajets (en voiture) pour visiter les appartements (j'habite à une centaine de km de Lille). C'est à ce moment-là que j'ai commencé à angoisser sur l'autoroute...

     Aujourd'hui, je n'ai pas pu achever ma dernière année d'études (en grande partie à cause de cela). Ma phobie (voiture + autoroute) s'est radicalisée et s'est étendue aux trains et aux bus). Je vais essayer de vous expliquer ce que je ressens lorsque je prends la voiture et/ou le train.

     En premier lieu, vous devez savoir que je suis incapable de prendre le volant sur l'autoroute, je suis donc passager. Concrètement, j'ai peur de la vitesse et j'ai peur de l'accident (je n'ai jamais été victime d'un accident de la route ni même confronté à un accident), je ressens alors une gêne au niveau de ma gorge, j'ai des difficultés à déglutir, j'ai la bouche extrêmement sèche et des fourmillements dans les doigts. De ce fait, (et là j'ai honte mais ma peur est réel) j'ai peur d'avaler ma langue... alors je bois, je bois, je bois, je ne quitte plus ma bouteille d'eau. Mon amie est obligée de ne pas dépasser les 100 km/h sinon je panique. Plusieurs fois nous avons dû quitter l'autoroute pour que je me ressaisisse...

     En train c'est pire parce que je sais pertinemment que je ne pourrais pas sortir en cas de crise. Plusieurs fois nous avons dû quitter l'autoroute et plusieurs fois il m'est arrivé d'éclater en sanglots sans pouvoir m'arrêter... J'ai lu un ouvrage de Dominique Servant à propos du stress et de l'anxiété et j'en ai conclu que je n'étais pas stressé mais anxieux. Donc qu'il fallait prendre les choses en main.

     J'ai obtenu ma Maîtrise et j'ai arrêté mes études à Bac +4. Mon année à Lille a été cauchemardesque, j'étouffais à l'appartement et je me sentais terriblement seul (moi qui ait toujours aimé la solitude). A la fin de l'année, j'étais au bout du rouleau et mon amie ne me supportait plus, j'avais parfois des excès de colère et de violences (coups de poings dans le mur ou coup de pied dans une glace en verre...). Ce que je ressentais dans les transports, je le ressentais aussi chez moi, alors je buvais beaucoup d'eau et j'avais toujours peur d'avaler ma langue...

     J'ai décidé d'en parler à mon médecin traitant au mois de Juillet 2010 (sans oser lui dire que j'avais peur d'avaler ma langue...). Mon amie et moi voulions partir en vacances mais à cause de ma phobie, on hésitait... Mon médecin en a conclu que je faisais une dépression, il m'a administré du Cymbalta. Je n'étais pas trop d'accord, j'aurais préféré suivre une thérapie comportementale et cognitive ou un psychiatre (même si ça me fait peur). Cymbalta m'a beaucoup aidé et grâce à lui je me sentais mieux armé pour partir en vacances (en voyageant sur les Routes Nationales). Cela fait aujourd'hui trois mois que je suis ce traitement. Je me suis posé et je cherche actuellement un emploi. Mes phobies ne se sont pas complètement estompées pour autant... et si je vais mieux c'est en grande partie parce que je ne voyage presque plus ! Lorsque je prends l'autoroute j'angoisse encore !

    Mon médecin m'a proposé d'arrêter Cymbalta mais je lui ai dit que je ne m'en sentais pas capable. Mon amie travaille mais pas moi, je me sens toujours aussi seul mais l'anti-dépresseur joue bien son rôle (néanmoins, il m'arrive d'avoir une baisse de morale, de déprimer et d'être oisif...). En tout cas, mon amie est très satisfaite parce que je suis beaucoup plus calme et beaucoup plus patient avec elle (attention, je n'ai jamais levé la main sur mon amie, mettons cela au clair tout de suite).

     On m'a fait comprendre qu'il fallait 6 à 9 mois pour se sentir vraiment mieux mais en ce qui me concerne je n'y crois pas trop... J'ai toujours peur sur l'autoroute, peur d'avoir un accident. Je ne guéris pas et cela me déprime. Si je ne vais pas consulter un spécialiste c'est en raison du coût de la consultation... Je tente ma chance avec Cymbalta ou dois-je "coûte que coûte" consulter un spécialiste ?

C'est la question que je vous pose... Je vous remercie beaucoup.

georgesN — 22-10-2010 10:11

ce site ne comporte aucun médecin; vous n'aurez donc aucun avis sur votre traitement. Par contre le seul avis que je me permettrais est de commencer une psychothérapie. Je suis très réservé sur l'efficacité des TCC à long terme, mais je pense qu'une approche analytique pourra vous aider. Si vous n'êtes pas trop pressé et si ...vous acceptez de dépenser quelques euros!