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socrate — 03-05-2010 22:48 |
J'ai aidé une jeune fille de 24 ans, assistante de langue en pleine détresse qui buvait pour "être tranquille et pouvoir dormir ". Elle venait de se faite virer par ses deux autres colocataires qui ne la supportaient plus. Elle a ensuite passé deux mois dans un studio, seule, dans une ville où elle ne connaissait que quelques personnes par son travail surtout. Peu à peu, nous avons sympathisé et elle me faisait une confiance aveugle qui m'a beaucoup étonné vu sa personnalité : elle avait une très mauvaise image d'elle-même et de son corps, malgré d'évidentes qualités intellectuelles et un charme certain. Elle ne fréquentait pas à ma connaissance de jeunes de son âge mais plutôt des adultes de l'âge de ses parents, comme moi ou ma femme. Un soir qu'elle avait abusé d'alcool, elle m'a avoué avoir fait quelque chose de grave en gagnant de l'argent à Paris, où on ne la connaissait pas : je ne sais pas ce qu'elle a pu faire précisément, elle en avait honte profondément,répétait qu'elle était "dégueulasse", que j'avais la chance d'être droit et d'avoir une fille "modèle" (elle s'entendait bien avec elle, pourtant plus jeune de 5 ans).Elle me l'a confirmé hélas, sans vouloir m'en dire davantage, quelques semaines plus tard : je ne l 'ai toujours pas accepté alors que j'étais auparavant pour la liberté de disposer de son corps, en n'ayant il est vrai jamais été confronté à des réalités aussi sordides.Je suis tombé très haut de mes certitudes établies et cela m'a fait très mal. Malgré ses défauts, je l'estime beaucoup, je suis très inquiet de la voir s'enfoncer dans une spirale sans fond et le terrible secret qu'elle m'a confié a bouleversé ma vie, au point d'entamer une thérapie. Je crains sans avoir de preuve qu'elle se prostitue, pour de l'argent ou autre chose .Nous sommes devenus malgré ou à cause de cet aveu des amis sincères et je pense avoir contribué à ma façon à son retour à la normale en essayant de lui redonner confiance en elle, en échangeant beaucoup : elle est repartie chez elle en me promettant de revoir son psy (elle est suivie depuis longtemps) pour affronter ses vieilles blessures ( abus sexuels dans son enfance ou adolescence à l'origine ?). Je n'arrive pas à me satisfaire du peu que j'ai fait en m'identifiant presque à elle, au point qu'elle est devenue un miroir de mes propres problèmes qui sont revenus à la surface : père alcoolique et gros fumeur, absent de la maison, mort prématurément il y a 13 ans; mère décédée d'un cancer du poumon l'année dernière). Je voudrais encore l'aider davantage mais sans la brusquer ni perdre son amitié. Les deux sont si fragiles. Je reste en contact avec elle uniquement par mel ou téléphone vu les distances qui nous séparent(1500 km). Je lui envoie des poèmes pour l'apaiser et lui redonner le goût de la vie. Que puis-je faire de plus pour l'instant, sinon ne pas couper les liens forts entre nous? Je n'aurais jamais imaginé souffrir autant pour une personne quasi inconnue il y a quelques mois. |
Christelle Moreau — 17-10-2011 17:29 |
Déléguer et ne pas culpabiliser. Vous ne pouvez être tout pour elle. |