mariajosefa — 22-03-2010 04:56

Bonjour,
J'ai 53 ans et je vis avec un homme depuis 14 ans.
Il me reproche sans cesse ma violence, car je suis capable de réactions verbales très fortes lors de nos disputes. Je reconnais que j'ai un fort tempérament, et que je ne me laisse pas faire sans répondre. Mais pour moi, il s'agit toujours de "réponses", de "réactions" à des comportements que je trouve injustes.
J'ai eu une enfance difficile, j'ai toujours fait beaucoup de cauchemars, mais je croyais être assez résiliente pour avoir assumé mes anciens problèmes.
Lui même a toujours été dépressif. Il a fait une psychanalyse pendant 10 ans (avant notre mariage).
La 1° fois où cela a commencé à dégénéré il y a 9 ans, c'est lorsque je lui ai reproché d'avoir un comportement déplacé (regards langoureux, sourires en coin, discussions en aparté...) avec une femme mariée, amie de notre famille. Nous étions même partis en vacances ensemble (les 2 familles + enfants).
Bien sûr, il niait tout "mais que vas-tu chercher ? je n'ai pas de soeur, pour moi, c'est comme une petite soeur...". Et cela m'énervait encore plus, car elle avait 16 ans de moins que lui. J'étais jalouse et déçue qu'il tombe dans le piège de l'homme de 46 ans attiré par une femme de 30 ans. Je lui disais avec colère  "pourquoi ne cherches-tu pas plutôt une grande soeur ?"
Cela a duré 6 mois, jusqu'à ce que je les coince et qu'ils m'avouent "qu'ils s'étaient promis de ne pas faire souffrir les conjoints respectifs, que si cela arrivait, ils rompraient....
La suite a été terrible. Il est devenu cruel, d'une violence sourde, froide, me rabaissant sans cesse. Il m'a frappée une fois. Je suis allée voir un médecin et j'ai fait une main courante. Il n'a plus recommencé.
Mais nous avons vécu une grande crise pendant 3 ans. Il me reprochait mon intolérance. Je ne l'aimais pas assez puisque je réagissais si mal, sans le comprendre  "comment aurais-tu réagi si tu apprenais que j'avais un cancer ?"
Il a toujours nié ma souffrance, mon sentiment d'abandon et de trahison.
Je voulais mourir, sans jamais aller jusqu'à la TS. J'ai fait une psychothérapie pendant 2 ans. Mais il niait toujours la légitimité de ma souffrance. Si je souffrais c'était de ma faute. je n'avais qu'à chercher dans mes casseroles intimes.
J'en suis arrivée à le tromper pour lui faire comprendre comment la trahison pouvait faire mal. Et en effet, il a été très mal, perdu 7 kilos en 3 mois.
Puis, j'ai cru que cela allait mieux, qu'il m'avait enfin comprise.
Mais cela a recommencé peu à peu. Les disputes ont repris.
Et il ne cesse de me reprocher ma violence, mes réactions exagérées. Je précise que mon agressivité n'a toujours été que verbale.
Il me dit que j'ai détruit notre couple, que je devrais retourner voir ma psychiatre.
Qu'il n'est plus amoureux à cause de tout ce que j'ai pu lui faire, qu'il reste pour notre fille de 12 ans.
Je me sens très seule, angoissée.
Il me semble que c'est du harcèlement moral. Mais je doute de moi aussi. Comment faire la part des choses ?

Diaz Carole — 29-03-2012 11:12

Vous souhaitez faire la part des choses, vous dites douter de vous. Pourquoi ne reprenez-vous pas un travail afin de comprendre ce qui motive vos comportements, ce qui vous appartient dans le conflit et ce qui revient a l'autre?

Carole Diaz, psychanalyste, Toulouse

www.carolediaz.com