codifier_l_incodifiable — 12-03-2010 03:52

Freud utilisait beaucoup les techniques de suggestions. Je suppose qu'il s'adressait alors uniquement par lien direct avec la personne. Or dans mon ressenti intime, je pense qu'il doit être possible d'utiliser ce genre de technique mais de manière plus distanciée par rapport à la personne.

Pardonnez mon manque d'informations à ce sujet, mais je suis très curieuse et je sens ce qu'est la suggestion. Je pense que je la pratique souvent de manière plus ou moins consciente sans pour autant pouvoir la définir clairement, je n'ai d'ailleurs pas beaucoup de culture à ce sujet. Revenons donc à ce ressenti.

Tout d'abord, pour pouvoir m'exprimer clairement sur mon idée, il faut que vous sachiez comment je perçois le monde qui m'entoure. Déjà il est important de vous dire que les mots, certes, ont un pouvoir. Ils sont synonymes de lapsus, donc de révélations inconscientes quant à la personne concernée, mais le langage en lui même peut être également et de façon superposée utilisé comme une tromperie, un lot de mensonges. Voilà pourquoi, malgré les lapsus que les mots nous offrent, je ne croit pas aux mots. J'y croit juste en fonction des erreurs qu'ils peuvent suggérer et qui révèlent une vérité (les lapsus comptent aussi). Mais en ce sens, si l'on ne compte pas les lapsus, je ne croit pas au sens des mots mais en ce qu'ils peuvent révéler en dehors du sens que l'on veut leur donner. (les sonorités dans la voix, l'utilisation de tel ou tel mot plus qu'un autre pour dire la même chose, les expressions du visages, les émotions perçues qui se dégagent, le regard....). Ce sont des critères que je perçoit plus où moins inconsciemment, mais qui je pense viennent bien plus consciemment à ma pensée que pour la moyenne des gens.

L'origine de cette "passion secrète" vient pour ma part d'un traumatisme qu'aujourd'hui je serai expliquer, bien des années après : Un pervers narcissique (maintenant je sais que cela est répertorié comme tel) a tenté de détruire ma vie et m'a presque poussé au suicide sans même que je m'en rende compte et sans même que l'entourage puisse le deviner. Avant cela j'étais une personne extrêmement confiante en l'autre et je m'y jetais même à corps perdu.Malheureusement pour cette personne, je suis bel et bien en vie. J'ai changé ma perception des choses, elle n'est ni meilleure ni moins bonne, mais différente.

Retournons à nos moutons : Je disais donc que je croyait aux signes qui plaçaient finalement la parole au second plan, et qu'il fallait y voir derrière comme à travers une vitre. Cela est passionnant de révélations, mais justement je veux en venir au but de mon post : La vitre des mots n'est pas utile. Si l'on voit rien qu'une personne agir à distance, sans même parler avec elle, dans sa façon de marcher, sa façon d'être avec autrui, sa façon de regarder, de rire, d'être, on perçoit déjà sa sensibilité, le type de force qui s'en dégage, et même indirectement, nous qui nous situons dans un espace alentour, nous pouvons percevoir ces signes.

Je vais maintenant relier ce que je dit à l'anthropologie. Un anthropologue étudie l'humain sur le terrain. C'est un observateur. Un chercheur. Mais l'anthropologue d'aujourd'hui sait qu'il ne peut pas observer quelqu'un sur le terrain sans le modifier, vu qu'il est lui même présent sur le terrain, et même en tant qu'observateur à distance. Je pense qu'il en va de même pour la suggestion. Je pense que l'on peut envoyer des signes à distances, suggérer à la personne et à ses sens des choses à distance. C'est une intuition, un ressenti.

Qu'en pensez vous? Aidez moi à réfléchir sur ce sujet, faites moi partager des expériences de ce genre si vous en avez.

Thérapeute 2 — 23-03-2010 02:10

Bonjour

Dans la communication humaine, les mots représentent moins de 10% des signes communicants. Nous sommes plus sensibles au langage non verbal, c'est à dire aux expressions, aux gestes, aux regards, aux odeurs, aux ressentis intuitifs.
Quand à la suggestion, il convient de connaître la destination que nous lui donnons. S'il s'agit d'influencer une personne à notre avantage (il peut s'agir de perversion), s'il s'agit de convaincre ou bien s'il s'agit d'induire un état particulier de pensée chez l'autre. Ce dernier cas est celui de l'hypnose. Il va sans dire, qu'alors la suggestion est dénuée de toute idée de bénéfice autre qu'a la personne suggestionnée. C'est seulement si cette condition est remplie que l'hypnose peut avoir lieu.