Bonjour,

Je suis en analyse et suivie par un psychiatre pour dépression et angoisse ; néanmoins je me sens couler peu à peu depuis la mort de ma sœur ainée il y a 16 mois ; j' ai "travaillé" sur cela: elle est morte lors d'une opération à cœur ouvert où on devait lui changer sa greffe organique(déjà opérée ,il y a 14 ans mais atteinte de Polyarthrite et d'un traitement très lourd , notre médecin de famille n'avait pas voulu d un "pacemaker"; par crainte d'hémorragie+son mari Témoin de Jéhovah ne l'a pas fait transfuser)déjà la 1ère fois, elle m'avait dit avoir vu les lumières blanches et avoir voulu partir mais , elle s'était dit qu'elle ne pouvait pas faire cela à son mari et à sa fille
Cette fois-ci, elle m'avait promis qu'elle se ferait transfusée dans le dos de son mari ; elle ne l'a pas fait:je crois que c'est parce qu'elle en avait marre de souffrir et d'être dans ce piège et elle pensait que sa fille en couple depuis 7 ans n'avait plus besoin d'elle!!Et, moi, alors!!??D'autant que ma nièce s'est fait quittée par son compagnon depuis, me demande si "je suis forte"tout en me disant "tu n'es pas ma mère",à juste titre!!Seulement,là c'est dur!cela a ,en +, réveillé le deuil de mon père que j'ai perdu à l'âge de 19 ans ; or, je vais avoir la semaine prochaine l'âge qu'il avait à sa mort et ,j' ai l'impression qu'à part mes amis ,je ne compte + pour personne de vivant!En+,comme je suis prof ,j'ai l'impression de ne +être à la hauteur et de "dévisser",pourtant,je veux aller vers la vie et la beauté(musique,j'ai été toute seule à un concert,hier),j"ai du plaisir à écouter les avis des autres membres de mon club littéraire 1/mois mais je suis trop seule avec tout ce poids!

tellement seule que vous êtes transparente pour votre analyste?

Bambou
Merci de me répondre, non ,je ne suis pas "transparente" pour mon analyste qui me voit activement en face à face 1/semaine depuis 1 mois car ,mais c'est un autre débat,j'ai eu un "deuil" symbolique à faire avec ma psychologue  que je voyais régulièrement ,mais qui n'a pas pu "entendre" les circonstances horribles de l'incinération et les cendres qui ont mis 8 mois à arriver sur la tombe(après que j'ai du pour les 1ères fois me mettre en colère auprès de ma mère et couper avec le reste de ma famille)sauf ma nièce que j'avais aidée grâce à l'école à sortir de la secte.Par contre, tout comme ma psychologue ,elle cherche du côté de ma mère mais moi je veux parler de mon papa!!Mon psychiatre(que je n'ai vu qu'une fois ; étant un homme, peut être ,que je pourrai !!Est-ce que cela peut jouer pour une écoute que le psy soit un homme ou une femme delon le cas du patient?

Pourquoi "transparente"?Que voulez vous dire:invisible ou au contraire comprise et que cela ne me plairait pas?Je ne comprend pas, si quelqu'un peut me répondre!Je ne "joue" pas à souffrir d'un deuil ,je n'ai pas envie qu'on joue aux devinettes sur le sujet et pour l'heure ,peu importe pour moi la méthode psy pourvu qu'il y  ait écoute et échanges;Merci  si vous entendez cet appel

comme je vous l'ai dit par mail, je m'interrogeais sur le fait de rechercher d'autres "rassurances", un peu comme si vous ne vous sentiez pas suffisamment écoutée ou vue par votre psy.
Votre angoisse est palpable, mais vous "prendre en charge" par internet est difficile. Essayons de sérier les questions. Quelle serait votre demande la plus importante?

Merci de répondre surtout un dimanche!Pour répondre à votre question ,ma demande est d'être "entendue"déjà!De plus,il y a la semaine prochaine mon anniversaire où j'aurai l'âge de mon papa à sa mort et la sœur que j'ai perdu était ma sœur aînée, alors soudain je me sens comme une toute petite fille qui n'a plus d'appuis mais qui doit être forte pour sa nièce et aussi dans un autre domaine pour mes élèves que j'aime beaucoup et je panique de ne pas être à la hauteur ,dans un monde du travail qui peut -et le fait - abuser de cette soudaine fragilité,mais ,je suis trop à fleur de peau, mes collègues ou ma hiérarchie ne sont pas si agressifs??Si je viens sur le net, c'est aussi pour que ceux qui lisent les messages puissent peut être être aidés à travers mon témoignage(et mis en garde ,au moins contre les sectes et les manipulations perverses).Merci de me répondre

Merci de m'avoir encouragée à être plus claire dans ma demande:en effet, je dois apprendre à mieux exprimer mes demandes; je viens de voir ma psychanalyste qui a entendue ma peur d'atteindre l'âge de mon père à sa mort et m' a même fixée un rendez vous à la date de mon anniversaire; c'est difficile de savoir insister parfois et de se déprendre du regard ou du jugement qu'on prête à son analyste même si la relation semble de confiance, on "reste drapé"dans ses peurs et ses défenses.

ce sentiment (je ne puis vivre davantage que mon père) s'appuie sur un ressenti de "loyauté". Le père est au-dessus, je ne puis donc le dépasser en rien.
Votre nièce, vos élèves sont les étais qui vont vous permettre de grandir, d'avoir une personnalité affirmée et indépendante (un MOI solide).
Le "jugement qu'on prête à l'analyste" est un des éléments du transfert et il semble clair qu'il représente votre père (pour cela la réponse à votre question est "oui, pour vous, il vaut mieux avoir choisi un analyste homme).
Son travail ne va pas devoir vous écouter avec bienveillance et vous encourager dans vos efforts -un père fait cela- mais à vous aider à voir clairement vous-même votre désir (qui peut s'exprimer par votre demande! et il est logique qu'elle soit encore bien confuse!!)

Effectivement, j'ai un sentiment de loyauté et de fidélité du souvenir pour mon papa que tout le monde avait oublié dés le lendemain de l'enterrement, j' ai même entendu "bon débarras" dans la bouche d'une de mes sœurs !!Comment c'est possible de dire cela?Alors ,sans doute ,je me suis dit que jamais je ne l'oublierai ,moi; mais du coup, je suis peut être restée sa petite fille (mon père était sensible et il m'a transmis l'amour des chats)et maintenant il va falloir grandir :c'est comme si je ne savais qu'être ou fille ou mère (même symbolique) mais pas femme!!il faut dire que ma mère comme sorcière ,est un repoussoir!

Au-delà  du deuil (si les mots veulent encore dire quelque chose!!) ,que se joue-t-il dans  une secte et dans des adeptes qui peuvent envoyer leur conjoint à la mort ?Comment c'est possible?Ma sœur et son mari n'ont jamais eu de rapports violents??Peut-être étaient-ils trop repliés sur leur couple ,mais il faut dire, que du fait de son handicap, ma sœur était handicapée à 100% depuis 32 ans et alitée vers la fin??

on peut considérer une secte, de l'intérieur, comme une super-mère, pourvoyeuse de tous les biens, tous les bien-êtres. Le membre de la secte est en état régressé: il est le nouveau-né et la secte-mère est toute puissante. Il est inenvisageable de la critiquer.

Est-ce possible alors que ma sœur comme d'autres adeptes de sectes était avec son mari comme un bébé ,et que celui ci pouvait remplacer la mère qu'elle n'avait pas eu? Notre mère (et non "notre père ", même si entre temps ,je suis devenue catholique );ne se levait même pas pour nous accompagner à l'école :j'avais 3 ans et ma sœur 6 et nous faisions 45 mns de marche seules comme "le petit poucet".Comment des adeptes peuvent-ils ainsi,dire "l'amour" et dans les faits ,faire le contraire, même si à l'époque, il y avait moins d'histoires "d'ogres" dans les média?

le peu d'amour maternel reçu par votre sœur et vous peut parfaitement expliquer le besoin d'être totalement pris en charge sous l'aile de la secte. cette prise en charge, ce maternage va de pair avec -pour le pris en charge- une délégation totale de pouvoir; à commencer par celui d'avoir un jugement: "ils savent mieux que moi, je dois faire totalement conscience: je délègue ma capacité de jugement."
Or c'est exactement ce que font les chrétiens lorsqu'ils récitent le Credo. Étant bien entendu que le christianisme est une secte comme une autre,mais une secte qui a réussi !

C'est étonnant vous avez écrit' conscience" ?Tout croyance partagée peut être sectaire si elle n'est pas un choix individuel avant tout(même être supporter de foot ); je suis bien d'accord et tout à fait "libre" et critique sur les déviances; mais ma question est :comment faire"confiance" et créer du lien en gardant sa "conscience"individuelle et critique au risque des conflits mais à la chance aussi du dialogue avec l'autre qui ne partagent pas mes idées ,tant que je ne me crois pas seul propriétaire d'un sens(unique donc une impasse?)Lacan ,je crois ne partageait pas le même point de vue que Freud sur la question religieuse.Mais, ceci est à la fois très personnel pour moi et très général comme question?Et ma question porte sur "la confiance" surtout pas aveugle mais qui fasse lien .De grâce pas d'ostracisme sur une étiquette collective.

Vous savez c'est étonnant ce que vous m'avez écrit:"être pris en charge"; je sors de chez mon psychiatre (la veille de mon anniversaire où j'aurai donc le même âge que mon papa à sa mort ) et lui , vient de me dire ,au contraire ,que comme" je luttais beaucoup moi même déjà; il se demandait  quel était son rôle", à tel point que j'ai craint qu'il ne me trouve agressive; mais non,je crois??qu'il a "entendu" ma douleur de toute petite fille car avec un gentil sourire ,il m'a dit "vous êtes toute seule et  je représente une réassurance paternelle , dans une problématique familiale , C'est ça?".Oui ,c'est cela car nul homme n'est une île et j 'ai besoin d'un cadre rassurant et masculin sans séduction perverse et sans rejet hâtif:j'ai très peur mais je lutte ;Et puis ,avec un gentil sourire il m'a souhaité un bon anniversaire:vous voyez ,je lutte pour continuer à croire au partage , à la bonté et "aux petits riens du tout mais qui en disent longs ,"comme dit la chanson.Et puis, j'ai eu un joli cadeau de la vie , l'autre weekend end , j'étais chez un couple d'amis d'enfance (lui est un"rescapé de la secte mais presque tous mes amis sont athées)et comme, je pleurais en disant que je voulais parler de mon papa, leur petit dernier de 3 ans avec lequel j'avais "gazouillé",est venu vers moi, m'a mis sa menotte sur la bouche , m'a fait un bisou , prêté son doudou et pour la 1ère fois est allé se coucher tout seul ,alors qu 'il a peur et pleure sans fin normalement!!Un petit bout de chou de 3 ans !Les jolies surprises de l'esprit d'enfance quand même!!(c'est aussi ,ce qui fait les artistes , ai-je lu?

Pourquoi le mot doudou est-il souligné et en couleur: c'était celui du petit enfant qui avait "entendu" mon chagrin avec son cœur ; je n'ai  pas de doudou et comment le dire et  le redire :mon père était là!!tellement que je dois lutter dans mon désir de vivre + que lui: vous l'avez écrit!! Je sais que pour évaluer on a besoin de "grilles" et que la disponibilité et l'écoute sont"flottantes", c'est  normal; mais, même si l'écrit ne remplace pas la présence , l'avantage , c'est la trace  et le temps de délai ,sans précipitation .Désolée d'insister dans ma question:comment être en lien en confiance sans fusion , confusion ni sectarisme mortifère:comment être "moi",libre et en lien familial ou social?Est-ce que ce n'est pas ce qui se joue ,justement, dans la relation"cadrée" psychanalytique, pour un 'savoir vivre" dans tous les sens du mot?

je vous suis sur à peu près tout et vous sentez bien les choses. Lapsus cohérent. Pas d'ostracisme: rien qu'une opinion, une simple opinion sur un sujet qui m'ennuie. Les gens font ce qu'ils veulent... Le lien social? Bien sur...suis sceptique: une humanité ou un ensemble d'égoïsmes? On meurt seul,toujours et bien souvent on s'arrange pour l'escamoter, cette mort. A part ça, un enfant, oui...ma seule religion serait de ne jamais tuer l'enfant en nous

Oui ,tout à fait ,mais est-ce qu-'il ne faudrait pas pour nous ,"pseudo-sages et adultes" nous défaire de nos ancrages ou de nos certitudes!!j'en suis là (et !!quelle panique de  se remettre en question,  même si  ,c'est à la mode de relativiser tout  de nos jours, il faut quand même un parcours ; c'est à dire piteusement une cohérence à notre vie)Je cherche et je me mets ,en danger , car c'est + confortable de se raccrocher à du connu ; mais , qu'en pensez vous ?

OUI , moi, aussi , c'est ma religion :mais que de " massacres d'innocents" et ,parfois ,nous sommes le meurtrier de cette enfance en nous et chez l'autre!Je cherche un "dosage"(jeu de mots) entre une adaptation sociale et une fidélité à ce trésor de  l'enfant en nous: Désolée si la citation "biblique " vous choque:"il y a un temps pour tout sous le soleil"; oui mais , quand et comment , si on à.n'est pas schizo ?
Alors ,bien sûr ,il y a "imagine" de John Lenon? mais ,même croyante et idéaliste , cela ne passe pas devant les morts d'Haïti(mais Voltaire, avant ,moi,de crier à dieu, comment c'est possible ,devant le nombre de victimes du tremblements de terre de Lisbonne)Alors , tout ce que je peux dire devant cela , c'est "je ne sais pas , pourquoi

c'est étrange, les enfants morts d'Haïti ou d'autres catastrophes m'attristent mais ne m'indignent pas. Contrairement aux maltraitances d'enfants: bagnes d'enfant jusqu'en 1940 ou tourisme sexuel aujourd'hui. Et mal grandir c'est surtout perdre sa capacité d'indignation (lire Alice Miller), accepter les compromissions, donc tuer l'enfant qui est en nous.
Il y a des ilots de sagesse dans la bible,que je crois un peu connaître, dont le Qohelet que vous citez, mais pour combien de conneries:
3 âneries, au hasard? le dieu d'Israël pourquoi? les autres peuples sont de la merde?
mon royaume n'est pas de ce monde on a fait marcher au fouet des millions d'esclaves avec cette phrase -encore aujourd'hui!
si on te frappe la joue droite, tend la gauche c'est ignorer les mécanismes humains en les niant: le besoin de vengeance est consubstantiel à l'homme, l'important est de lui permettre une expression socialement acceptable
Bref, comme écrivait Prévert: Notre père qui êtes aux cieux, restez-y;
et nous nous resterons sur terre, qui est parfois si jolie...
Pour aider à penser sans "béquilles"? Socrate, pour gnôthi seauton"
Spinoza, entre autres pour l'importance de la gaité
Hegel, pour la compréhension du mécanisme aussi vieux de l'homme qui articule le maitre et l'esclave,
Camus, pour tout, dont la révolte (et pour avoir dit: ne me demandez pas de croire en un dieu qui organise un monde où l'on torture des enfants)
et Deleuze pour m'avoir enseigné ce qu'est un pré-supposé...
Bonne journée!

Merci pour votre franchise et vos choix philosophiques:moi c'est Sartre:"On peut toujours faire quelque chose de ce que les autres ont fait de nous"; c'est ma devise depuis mes 17 ans.Et si dieu était un petit enfant dans un élan gratuit  d'amour?Et si cette part d'amour qui reste quand même ce n'était pas aussi cela qui joue dans les relations(amicales ou de couple:celles qu'on choisit et rechoisit ,même s'il y a des crises"de foi"  ou de sens?A moins d'être en rupture parano avec les autres!

Juste un petit mot pour dire que parfois on a des peurs irrationnelles et qu'un peu de partage (et de courage personnel aussi)c'est bien:j'ai bien vécu cet anniversaire fatidique finalement , et , en partageant ,un repas avec ma nièce +l'envoi d'un bouquet par une fidèle amie et une invitation à dîner par le couple d'amis , parents du petit garçon si touchant! quelques rayons de soleil qui réchauffent, cela fait du bien .

Vous avez écrit que ce qui vous révolte c'est l'abus ou la torture des enfants; je suis d'accord avec vous, mais , là ,il s'agit de la perversion au cœur des "forts" ou des adultes; moi aussi, et pour cause je suis indignée mais , là il y a clairement:responsabilité criminelle; je suis , davantage révoltée et blessée par l'absurde du tragique:pourquoi là , pourquoi moi , pourquoi eux et pas moi... Vous qui aimez Camus!!C'est ce qui me touche dans les catastrophes naturelles comme à Haïti car il n'y a pas un coupable à désigner...il y a la vie et la survie mais pas à n'importe quel prix!!Désolée pour les références d'auteur, mais , là , je pense 0 Primo Lévi:si c'est un homme ; et j' insiste sur ma question du lien humain(à défaut d'humaniste)

c'est bien: vous avez franchi cette étape, c'est une épreuve -vous savez, comme chez les scouts, pour obtenir le badge on doit franchir des épreuves: les fameux rites initiatiques-.
L'indignation est un sentiment très personnel; que la nature écrase l'homme ne m'indigne pas: certains peuples -russes, par exemple personnel- ont une acceptation silencieuse de la fatalité et du malheur que je partage; que l'agent d'une souffrance -surtout enfantine!- soit un homme provoque chez moi indignation, colère et désir de vengeance. Je suis (comme Camus et ses textes sur l'exécution capitale) viscéralement  opposé à la peine de mort, par contre je serais pour rouvrir les bagnes et la condamnation à vie!
P.Lévi s'est finalement suicidé.
Image du lien: la horde d'hominidés au tout début de "2001" terrifiés par un monde hostile. L'ennui c'est qu'un jour ils inventent l'arme et le meurtre!..

Merci pour vos encouragements (ou félicitations).C'est vrai que Primo Levi s'est suicidé après cette expérience des camps et l'extrême noirceur de l'âme humaine , mais ,moi, je ne veux pas et je suis têtue:il y a de belles lumières aussi; d'ailleurs pour revenir sur la seconde guerre mondiale; l'appel à la résistance du 18 Juin se fondait sur l'espérance; le poète Péguy  la compare justement à un petit enfant.Si la nature tueuse me bouleverse ,c'est qu'il n'y a pas d'objet ou de cible pour crier vengeance; et qu'elle est si belle et réconfortante , même une petite mésange ou un moineau ou un papillon , l'an dernier m'ont sauvé du désespoir :un peu de beauté gratuite à contempler:quelle consolation, certes, dérisoire, mais attention au pessimisme misanthrope:lucide sans être amère; j'essaie , J'espère que c'est possible; et vous, qu'en pensez vous?

Ma question est peut être trop philosophique, pourtant, pour moi elle est essentielle, d'ailleurs mon pseudo est le nom d'un de mes chats (j' en ai 2) et mon 1er chat , quand j'avais 10 ans ,avait été offert à mon papa par un copain auquel il avait rendu service et ce chaton mal sevré m'avait choisie , moi; parmi mes mes sœurs, j' ai fait un rêve il y a un an où tout le monde se criait dessus dans ma famille et j'allai me réfugier sur les genoux de mon papa (je suis petite ,dans ce rêve) qui porte un pull angora bleu(comme ses yeux dont j'ai hérités er comme ceux du siamois!!d'ailleurs ce chat dormait dans mes longs cheveux jusqu'à sa mort (j'étais pourtant mariée et avait 25 ans):si bien que lorsque j'étais plus jeune , le matin ,en me réveillant, ma mère disait que du chat ou de la fille , on ne savait pas distinguer les yeux bleus!!Peut être que c'est pour cela que la nature est si importante pour moi?

Je suis confuse des fautes de frappe de mon dernier message:je veux juste préciser que curieusement , c'est avec les animaux (les chiens aussi) et les enfants ou les adolescents que je communique le mieux; je suis éblouie par leurs fulgurances: ce matin, un de mes élèves de secondes faisait un exposé sur "l écume des jours"de Boris Vian et pour conclure sur l'image de la maladie du "nénuphar dans la poitrine" qui tue l'héroïne, l'élève a cette phrase magnifique:"c'est comme si l'auteur voulait parler des choses graves de la vie avec des mots d'enfant"; je lui ai répondu:"c'est exactement la définition de la poésie", si on en parle sérieusement, c'est de la philosophie", voilà une petite merveille pour éclairer ma journée et que je voulais partager avec vous!!

Vous avez écrit "rite initiatique"; c'est étrange :ceux-ci servent à couper avec la mère pour devenir un futur adulte, enfin, je crois  (comme aujourd'hui le permis de conduire ou les examens et concours; un ami psychanalyste, il y a longtemps quand  j'avais passé mon dernier concours , m'avait dit que lorsqu'on passe un examen ou un concours, on rencontre , toujours son père).Mais , j'ai coupé avec ma mère perverse narcissique et maltraitante (elle me battait jusqu'à mes 20 ans en plein concours), et pour le souvenir de ma sœur et pour ma nièce , je lui ai dit ses 4 vérités pour la 1ère fois ,sans peur ,même si , elle m' a illico mise à la porte, c'était nécessaire:il y a des limites!!Cette indignation est nécessaire et je ne me sens pas coupable , de toute façon, elle a le cuir dur !!Par contre, je ne voulais pas qu'elle se serve de ma nièce (ce qu' elle a fait , bien sûr!!: )J'ai réussi , je crois , à dire  à ma nièce, avec diplomatie,que si elle voulait bien nous ne parlerions pas d'elle car même si pour elle c'est sa grand mère et qu'elle a de bonnes relations avec elle(là, hélas , j'en doute , mais , je ne veux pas ôter à ma nièce ses images), c'était ma mère et que même s'il s'agit de la même personne, moi, je considérais qu'elle était d'un passé dont je n'avais pas de bons souvenirs et que , pour moi, l'important était de penser à l'avenir et aux projets positifs:les siens d'abord, à 26 ans , mais aussi les miens.Je suis contente que cela soit passé; je fais tout mon possible, pour préserver ses images parentales et  pour discrètement l'aider pour le travail ; sa tante paternelle aussi!Donc, je suis encore confuse dans ma demande , mais , néanmoins contente d'avoir survécuE à cette date anniversaire et j'espère avoir donné confiance en elle à ma nièce :je suis la seule à lui dire combien, je suis fière d'elle et comme , elle a en 6 mois réussi à se battre pour sa séparation avec son compagnon sans se venger d'être trompée et sans être une victime non plus , et qu'avec sa jeunesse elle a tout le trésor de l'avenir et de l'énergie devant elle malgré une année 2009 horrible(perdre sa maman, se faire tromper et quitter ,devoir se battre pour faire ses cartons à l'étranger toute seule et rentrer en train interminable avec son chat!!quel crève cœur , de voir cela)mais cela y est ,elle a trouvé du travail et attend de pouvoir louer un petit studio!!Encore une fois, j'espère!!

votre besoin d'être "reconnue" est très touchant. C'est gratifiant qu'une parfaite inconnue veuille partager ainsi.
Je vais partager aussi: il y a très très longtemps, par une après-midi oisive de vacances près d'un étang du Lubéron, d'une pichenette j'ai envoyé à l'eau une fourmi. Je l'ai vue se débattre, nager frénétiquement, essayer de grimper sur les brindilles de paille que je lui envoyait car il y avait trop de fond pour que je me mette à l'eau. Le "sauvetage" a duré de longues très longues minutes et je ne sais si elle a vraiment survécu.
L'angoisse que j'ai éprouvée alors est aussi vivace dans ma mémoire, aujourd'hui, 55 ans plus tard.

Désolée si j'insiste et formule mal ma demande;mais j'aimerais une réponse ou un avis pour l'avenir (et pour comprendre ou avoir des pistes); mais peut- être que j'attends ici des éclairages ou un partage hors sujet?

il doit y avoir une raison à ma "surdité" mais je vous demande à nouveau de reformuler cette demande le plus concisément possible car je ne vous "entends" pas!

Merci de votre réponse et que mes partages vous touchent; c'est  ma réponse  sur le "lien" humain et non aliénant !! Et  puis , vous êtes un monsieur d' un certain âge , si , j'en crois la photo sur le forum , et donc , je pense à mon papa, et puis , je pense vraiment , que le partage est (et la résistance quand , il faut !!) fondamentale contre la haine mortifère et perverse!!Maintenant, j'ai découvert qu 'on peut se mettre en colère et aussi partager ses enthousiasmes( en grec , cela veut dire "avoir dieu en soi"), je suis contente que  mes messages vous touchent!Alors , votre partage sur , la fourmi que vous mettez à l'eau et que vous tentez ensuite de sauver??Bon, c'est  vraiment un souvenir pour vous?Cela n'est pas la 1ère fois que j'inverse les rôles en  m'inquiétant sincèrement(souvenir de mon papa? ou tout le monde a ses fragilités?)ou vous voulez me dire que j'ai des rapports sado-maso avec ma nièce?'(genre ,je te blesse  et te soigne:"berck")?.Encore une fois , tout en ayant comme tout le monde mes ambivalences et ma part de violence, mon dieu, pas sur , les personnes +fragiles!!(je n'imagine pas non plus ,être "sauveur",désolée  , mais, ce qu'il y a de beau dans le christianisme , c"est "qu'il tutoie la souffrance"'(Julia krtisteva); alors soit on est athée comme Camus , entre autres et je me demande sincèrement comment on peut ne pas se suicider face à la seule perspective de "Sisyphe", , soit on espère même face au pire , et c'est ce que j'ai choisi:curieusement, la foi personnelle c'est comme l'amour , je crois qu'il faut y croire pour éclairer nos jours, si ,j'ai bien compris vous avez des racines russes, un si beau pays et si accablé!!alors , si vous permettez je citerai Dostoïevski:"la beauté sauvera le monde ";Bon week end

toujours pas vu la queue d'une question ni le moindre petit point d'interrogation!!  :-)
le christianisme tutoie la souffrance? certes: il en a fait son fond de commerce!
la parabole de la fourmi (pourquoi y aurait que le Oint qui aurait droit aux paraboles?!) est tout ce qu'il y a de plus véridique! elle a "vectorisé ma philosophie personnelle et n'est là que pour attester que j'ai reçu ce jour le vaccin de l'impossibilité de faire souffrir l'autre.
Ben après ça, y a plus qu'à aller se coucher!

Peut être que si vous ne m'entendez pas c'est de ma faute , je cherche plus à partager qu' à être entendue car curieusement et heureusement , entendue  je le suis , je sais bien que je suis "une parfaite inconnue", mais ,tout en me dévoilant , j'ai envie d 'humanité: dans l"Antigone d'anouilh /elle dit avant de mourir au garde indifférent:"2 bêtes se tiendraient chaud, je  vais mourir et je suis toute seule", alors , c'est cela :être humain, est-ce que cela n'est pas se tenir chaud contre la mort où on est tout seul?Mais , aussi ,; est-ce que cela n'est pas justement "l'amour plus fort que la mort" ??

Désolée , vous semblez en colère dans votre dernier message , mais , j'étais en train de vous répondre, au même moment, seulement , je ne suis pas très habile au clavier, nouveau pour moi,ma question est : toujours la même: comment  faire lien sans aliénation ni emprise, et plus personnellement, est ce que je n'ai pas dit des choses qui pouvez blessez ma nièce?

J'ai encore fait des fautes de clavier dans mon denier message!! désolée aussi ,  pour votre parabole sur la fourmi, surtout si c'est un souvenir fondateur pour vous, je ne voulais surtout pas vous blesser mais , je me suis demandée s' il y avait un sens caché??Si c'était un vrai souvenir d'enfant, je vous demande pardon d' y avoir cherché des complications d'adulte!!Vous c'est les fourmis , moi les chats pourquoi pas pour plus d'humanité "lucide" mais en "partage"?

je peux être en colère mais uniquement dans le seul cas où on maltraite un enfant ou une personne fragile.
"faire lien" vous voulez dire "créer du lien", je pense, avec d'autres humains?
La tentation de l'emprise existe dès l'origine, il suffit d'observer des bébés en crèche. Ou bien un président de la république...
Mais je suppose que votre question veut surtout dire "comment établir une relation sans ME sentir aliénée.
Je n'ai pas de recette. Sauf à faire une analyse, puisque le but unique en est de faire advenir du "JE". Donc de connaître, in fine, votre désir. (attention: ceci est le contraire d'une phrase simple! elle doit être mâchée longtemps!)
Bonne journée

"faire advenir du je"et "son désir",avez vous écrit; déjà je sais ce que je ne veux pas(être l'écran des projections des autres, ni un tyran ni une esclave et jamais n'abuser de la fragilité d' une personne même en se masquant derrière des offres d'aide qui ne servent qu' à se valoriser au détriment de la faiblesse de l'autre!!J'ai vécu ce genre de relations et j'ai dit non en rompant   les contacts)Ce que  je désire: de la douceur sans mièvrerie+dd la beauté artistique surtout+découvrir aussi, je ne me lasse pas de chercher et de m'étonner+partager et discuter sans attendre un maître à penser, je n'aime pas du tout!!ni être toujours celle a qui on prête "les pouvoirs" du savoir;je m'entête à essayer de comprendre et j'ai l' impression d'être comme les petits enfants, qui demandent tout le temps pourquoi à leurs parents fatigués ou agacés; pourtant , je trouve les questions des enfants très belles et essentielles:par exemple :pourquoi, le ciel est bleu?Je ne suis pas assez calée en sciences pour savoir la réponse unique; mais , j'aime y pouvoir trouver un sens poétique:pour que nos regards  puissent se perdre de dans...ou parce que la terre est bleue aussi et la mer, comme cela c'est la couleur de la joie

Bon là; je ne vous ai pas posé de questions encore , me direz vous?"surtout que dans l'un d'entre-deux vous écrivez"la queue d'une question" et dans la parabole de la fourmi "de se jeter à l' eau " et "de fond"??? Désir et libido , j'imagine?Quid du phallus?Symboliquement , le père protège et cadre pour moi, mais, je n'ose pas encore explorer  l 'univers masculin érotique , depuis ma dernière rupture avec  un bordeline!!Je préfère questionner mon désir d'être dans un cadre professionnel non
abuseur ou excessif pour mes affects encore bien endoloris

En lisant d'autres témoignages sur le forum:j'y ai trouvé les références d'Alice Miller sur la maltraitance des enfants et sur l'importance pour eux de témoins -tuteurs!J'ai pensé à ma nièce:c'est vrai que je m'occupais d'elle dés ses 6 mois car ma sœur était restée paralysée un an après l'accouchement; elle m'appelait d'ailleurs sa seconde maman et je lui ai offert son doudou: qui était un chat gris(elle en a un vivant qu'elle a ramenée en train ); elle surnommait d'ailleurs son compagnon "chat".Donc, est -ce-que c'est ce que vous vouliez dire , en me disant que ma nièce et mes élèves allaient m'aider à grandir?Déjà, j'ai eu très peur de la colère et des 4 vérités que j'ai dit à ma mère(non pas , qu'elle y succombe mais car je m'étais interdit toute forme de colère de peur de lui ressembler et d'être une perverse,à mon tour)mais, je crois, que c'est mon chagrin intense des deuils de ma sœur et de mon papa ,qui m'a autorisé par loyauté envers eux à "terrasser mon dragon femelle de mère",je sais aussi, que je ne lui ressemble pas car même si j'ai "marché sur des œufs" avec ma nièce depuis son retour , je ne me suis pas servie d'elle(comme ma mère le fait), j'ai tout fait pour préserver ses images parentales (même être dépositaire de ce secret sur la mort de sa maman).Et moi maintenant, comment je vais faire pour apprendre à m'aimer quand ,à part mes chats,et ma nièce (mais, elle a sa jeunesse et son avenir ,surtout); il n'y a plus personne qui m'aime; enfin ,si j'ai des amis; mais ce n'ai pas pareil

c'est bien le début d'une certaine forme de sagesse nécessaire: se savoir seule et s'accepter telle.
En découle une grande force.
Et découle de cette force qui émane de vous une rassurance de tous les intranquilles.
Vous n'êtes plus seule.
Vous pouvez affronter sereinement l'image de votre propre mort.
"Que philospher est apprendre à mourie" Montaigne.

"mourir" !!...

Merci pour la citation de Montaigne!Vous avez écrit"un rassurance de tous les intranquilles" et "vous n'êtes plus seule"?Je ne comprend pas bien même si mon corps lui relâche les douleurs musculaires de cette pression; donc, il n'a plus peur; enfin si de "faire des fautes" comme vous me le faites délicatement remarquer (fautes de clavier: habitude prise de ne pas avoir droit à l'erreur?ou au manque de maîtrise; pourtant, l'informatique, peut-on la maîtriser?°

""faire des fautes" comme vous me le faites délicatement remarquer"
je reste perplexe sur cette phrase???

C'est tout simplement que vous rectifiez dans votre avant dernier mail une coquille:entre "mourir" et "mourie".Je surinterprète trop sans doute!ou je me suis identifiée à elle.Bonne soirée

bé oui: je rectifiais une mienne coquille!!
Peut-être surinterprétez-vous  un peu (la queue, le fond, etc...) :-)
bonne soirée!

Remarquez, phonétiquement,"rire( ou essayer même si c'est de l'humour noir) de la mort, c'est  je crois la meilleure façon de l'affronter!!Mais, il faut du temps pour cela quand elle vous touche comme la foudre!Par contre ,j'aime l'idée de décalage de vision ,pour rire du tragique:c'est ce que j'essaie actuellement(comme dans les films de Chaplin:il suffit d'accélérer le rythme pour que le tragique se transforme en fou rire!).et le rire est communicatif!(il semble aussi que ce soit le propre de l'homme).Mais, que veulent dire vos phrases"apaisez l'intranquille" et""vous n'êtes plus seule"??C'est vraiment une question, là!

Je voulais vous demander si j'ai compris votre dernier message:"vous", n'êtes plus seule" et "savoir qu'on est seul est le début de la sagesse":est-ce que cela voudrait dire qu'il s'agirait d'une mort symbolique du passé?ne plus être seule:avoir intériorisé une image paternelle, ou avoir dépassé une peur de mourir à la même date que mon père?Je m'interroge sur effectivement cette solidarité avec mes élèves(une petite de seconde particulièrement chou m' appelé "monsieur"???Quant à ma nièce chérie , j'ai osé lui demandé un service: je viens à un certain âge pourtant de m'acheter un billet de vacances (et de désobéir à l'interdiction de ma mère de vivre que pour mon travail)mais ,même si je ne pars que 8 jours, je ne voulais pas laisser mes vieux chats seuls , elle vient d'accepter de passer pour voir s'ils vont bien et pour les ravitailler?Je suis contente de sa réponse et effarée de mon"audace" de  désir de vacances au soleil(je voulais souligner le mot désir , mais je ne sais pas faire[

c'est simple, les mots: on grandit, son moi devient adulte et autonome lorsqu'on sait qu'on n'a plus papa maman pour vous tenir la main, donc quand on sait qu'on expérimente la véritable solitude.
De là, on est fort, et les intranquilles (les angoissés, les fragiles, etc.) sentent cette force en vous et du coup vous recherchent, vous et votre force et vous n'êtes plus seuls du tout!
Mais effectivement on ne peut être fort que lorsqu'on sait où est son désir.
"désobéir à l'interdiction de ma mère de vivre" : Écrivez cette phrase au feutre au dessus de votre bureau et relisez-là quand ça va mal.

Oui, cette phrase explique aussi mon angoisse d'anniversaire car lorsque je suis allée la voir pour  lui dire enfin ses 4 vérités, l'été dernier, j'ai aussi déploré "la jeunesse de ma sœur et de mon père à leur mort, pour mon père elle a rectifié les yeux plissés de haine "48 et demi"; je lui ai donc dis:"mon âge, donc,pour ce qui me concerne tu peux te brosser" elle m'a mise à la porte et a tout fait pour nous faire nous dresser l'une contre l'autre; en vain!De +, comme mon père avant moi elle ne voit qu'"un être pour le travail", interdiction de réussir ailleurs qu'au travail et maintenant; je transgresse , en ayant survécu à ces 2 deuils ,je ne sais même pas comment, et en essayant de vivre pour moi et pas seulement pour les autres, ce que j'ai fait trop longtemps, en m'enfermant aussi dans le travail et la solitude:oser demander de l'aide à ma nièce était pour moi un risque énorme(de chagrin si elle refusait et de voir derrière elle ma mère manipulatrice:mais non!ouf!

Oui , merci, pour vos encouragements!Je lutte beaucoup et  soudain , après la panique de dépasser l'âge de mon père à sa mort ; voilà les larmes que je n'ai pas pu verser pour son enterrement qui arrivent , comme cela:30 ans après(hors contexte familial ), je peux enfin dire qu'il me manque mais que comme ma sœur aînée , peut être avait -il aussi une relation de couple destructrice??Je sais seulement , que j'ai du chagrin et que moi , je veux vivre, même si je fais un bilan effaré de 21 ans sans vacances:mon désir pour le moment est de pouvoir souffler dans cette bagarre pour la vie !!Je ne supporte pas du tout de voir se reproduire le passé chez ma nièce: Je ne crois pas aux malédictions familiales!!Même si il y a un schéma qui se reproduit cela m'est insupportable de voir ce manque d'étayage adulte!!Mais, moi même est-ce que j'en suis une?Même s'il n'y a pas de figure parentale idéale, l'abandon démissionnaire : c'est atroce à vivre!Ce n'est pas pour rien que mon livre préféré c'est : les mots de Sartre: le parfait manuel de l'orphelin, ais-je lu

de mémoire: il parle de son père en 1/2 ligne !

Oui , c'est vrai mais sa mère , veuve de guerre , était revenue chez ses parents comme une petite fille et  à défaut de  de père il avait un grand père très cultuel et littérairement correct, si je puis dire : moi c'est mon papa avec ses défauts et ses fragilités que je pleure même si , moi aussi, j'ai ce "sur moi culturel"  à défaut!! Seulement , voilà , j'aimais vraiment mon papa, même non idéal et culturellement correct!!DE la part , d'une agrégée de lettres, c"est peut-être étonnant, mais être sans adultes -tuteurs le livre de Sartre en parle de façon qui me touche;"Je n'ai jamais herborisé la campagne ni quêté de  nids mais les livres ont été ma campagne"; heureusement pour moi, il y avait mieux: mon chat chéri!Dans toute cette fragilité et résistance personnelle, je voudrais à la fois me reposer de tant de travail et de lutte solitaires et faire "alliance"(le mot est énorme!!, je sais!)

alliance ?

alliance, c'est à dire "réseau " de résistance contre cette interdiction mortifère de ma mère (ce besoin de pères symboliques dont me parlait mon psychiatre), pour ensuite peut l'autre sens courant su mot "alliance"???En tout cas faire alliance ou apprivoiser les forces de vie en moi??

Bon!pour être + simple:j'ai du tellement dire non pour éviter la fusion ou les projections des autres; que je voudrais maintenant pouvoir trouver un temps pour dire non et un autre pour oui ou être ensemble et dire je ; mais sans reproduire de modèles aliénants ni pour moi ni pour l'autre:je m'aperçois aussi que , en relations , j'ai du mal !!Ce n'est pas faute de le désirer pourtant!!Ma nièce que je viens de voir pour partager une charmante dînette et lui confier mes clés pour nourrir mes chats me parlent des autres membres de ma famille avec lesquels j'ai coupé, je lui ai dit que je ne voulais pas pourtant!!En même temps, je veux rester en relation avec elle , je ne veux pas que le reste de ma famille l'utilise contre moi!!C'est "compliqué"

Bon! ce qui va mieux, déjà, c'est qu'à part l'informatique( profession de mon ex-mari?+outil de partage et de témoignage , qui peut très incroyablement  être perverti), mes peurs paniques sont parties:survivre, est sans doute une force et j'ai retrouvé l'humour!Et puis, je n'ai plus qu'un pincement au cœur quand ma nièce(26 ans )me parlent de ses choix ou non choix familiaux; mais, est-ce que je ne suis pas dans une relation d'apprentissage avec elle et est-ce que je sais faire autrement??J'espère!!Mon psychiatre me dit que je suis dans le "non" et ma psychanalyste me dit de me protéger davantage:je crois que je ressens les deux, effectivement mais , je ne sais pas les "marier"(toujours, l'alliance et  faire lien!!)

Vous savez en relisant nos échanges et  curieusement sur le livre de Sartre: les mots:je me suis rendu compte de l'importance du grand père "culturellement "correct; avais-je écrit:moi aussi, je suis allée chercher celle de mon grand père maternel résistant communiste pendant la seconde guerre et qui heureusement avait pris le maquis , car il a échappé ainsi à 2 descentes de Gestapo!!Comme les cendres de ma sœur avaient été abandonnées après la crémation un mois puis gardées hors la lio à domicile, lors d'un voyage scolaire à Prague l'année dernière, j'ai visité le camp de Térézin et en rentrant sur la tombe familiale , mêlant les noms de mon père et celui de mon grand père (sans les cendres de ma soeur avec juste: la plaque commémorative que j'y avais mise),j'ai moi aussi posé un caillou comme sur ces tombes sans nom!!Aurais-je été chercher un modèle paternel dans ce grand père dont ma mère n'a que du mal à dire mais qui était "culturellement correct?

bonjour,
retour de vacances en Tunisie  et l'impression étrange d'être morte avec ces deuils de ma sœur et cette date anniversaire à l'âge de mon père et donc curieusement légère :comme si j'avais survécu au pire?ou , au contraire plus rien à désirer?Je pense à une phrase d'une chanson :"et si on devait mourir demain , qu'est-ce qu'on ferait de plus , qu'est-ce qu'on ferait de moins; il y en a qui voudrait revoir la mer":moi , c'était de revoir les bougainvilliers et la méditerranée!!Est-ce positif ou inquiétant?

Je me demande si ce n'était pas la seule forme de désir que je n'avais pas réalisé(revoir 21 ans après ces paysages?En même temps , je me souviens que ce sont aussi mes dernières vacances à l'étranger et avec mon mari; nous avons divorcé à ma demande en rentrant).Je voulais tester aussi mes peurs:partir seule, rouler de nuit , être dans une foule avec un horaire d'embarquement à respecter;je me souviens combien j'avais trouvé cela dur à Paris au tout début de mon mariage!!J'ai eu l'impression à la fois de remonter le temps et de vivre en détente et avec des personnes souriantes, des scènes qui étaient traumatisantes dans mon passé; cette fois-ci c'est en revenant chez moi que les peurs sont revenues:pourquoi,

Je ne dois pas savoir poser des questions!ou je me sens trop seule pour savoir demander?mais, je m'inquiète de ce dégoût nouveau pour mon intérieur, je n'aime plus être chez moi, je ne m' y sens plus !!Trop de silence, d'angoisses ou de souvenirs , J'essaie bêtement de ranger un peu (bureau, paperasses accumulées) cela me demande des efforts!!J'aimais bien pourtant avant cuisiner , recevoir, mais à part ma nièce(heureusement qu'elle est là!!cela m'empêche de couler!) personne ne vient plus chez moi ni ne téléphone:portant, j'ai tellement pris sur moi, pendant les 2 années passées (avant et après la mort de ma sœur) que même mon ancienne psychologue avait fait comme si rien ne s'était passé, "vous ne vous en sortirez jamais sauf si vous gardez votre humour", en plein deuil!!Maintenant, je ne sais même plus comment parler: humour , donc avec les collègues , cela marche effectivement socialement(ce sont mes seuls contacts)mais , avec ma nouvelle psychanalyste, je ne parle pas assez de moi, maintenant!!J'en ai marre :tant d'efforts , de douleurs , de sourires pour aller vers le positif( pour quoi tout cela?,)Peut-être que je ne saurais jamais dire ni faire!!Mais, j'aimerais bien une aide ou une piste, au moins!!

Je ne comprend pas bien ce silence.Heureusement, je vois ma nièce souvent!!Par exemple, nous sqommes alléées ensemble l choisir pour elle, une jolie robe "bonne affaire" pour un mariage où elle est témoin. Si c'est moi qui ne sais pas communiquer ou poser des questions,  posez m'en!!!Je suis à bout de courage !!Merci

L écoute existe-elle?(Je ne parle pas de recettes:je suis assez seule et plus une enfant).Est-ce que le "patient" qui souffre doit être dans des normes, pour être entendu?Ou bien , même en psychanalyse la différence provoque-t-elle le rejet?