quelkun — 12-01-2010 11:54 |
Bonjour,
J'ai été abusée entre 7 et 11-12 ans (j'avoue ne plus trop me rappeler quand ça s'est arrêté exactement) par un adolescent, fils d' "amis de la famille" (attouchements + sodomie + fellation forcée une fois + léchage à plusieurs reprises de ma "partie intime" disons), je n'avais pas le choix, il était plus grand et plus fort que moi... son petit frère (du même âge que moi) s'y est mis aussi par la suite en ajoutant par moments des violences physiques et verbales. Ensuite, je suppose qu'il n'était pas au courant, mais leur père s'est également mis à me toucher et me frotter le sexe fortement avec sa main à travers mes vêtements sur la même période (si peu fort qu'il m'est arrivé d'entendre l'os craquer, et c'est plus tard que j'ai "tilté" car cette dernière partie était réalisée lors de "jeux/périodes de chahut") et j'ai testé une fois consciemment pour m'assurer que je ne radotais pas... Or ça a bien recommencé cette fois-là (qui fût la dernière), donc en effet, je n'avais pas halluciné. Un éloignement géographique conséquent pour une tout autre raison et tombant à point fait qu'aujourd'hui je ne les vois jamais.
Je n'ai jamais rien dit à mes proches, personne ne le sait (ni amis, ni famille), et j'ai vécu avec durant une bonne partie de ma vie (à peu près une vingtaine d'années). Au quotidien, aujourd'hui, je vis avec (je ne vis pas DANS le passé, je vis AVEC), je n'ai ni compagnon, ni enfants (officiellement, je suis "vierge"... officieusement, je ne le suis pas puisque...). Quand j'y pense, j'ai l'impression bizarre que c'est arrivé à qqn d'autre et à la fois, je sais que je suis cette petite fille prise au piège sous ce mec qui avait plus de 2 fois mon âge la première fois que c'est arrivé et contre lequel je ne pouvais rien... Lui demander d'arrêter (ce que je faisais à chaque fois) ne servait à rien, ça ne l'arrêtait pas pour autant... Bon enfin bref, par contre, je me dis que psychothérapie ou non, c'est le genre de chose (toujours témoignages à l'appui) qui suit tout au long d'une vie de toute façon, et je ne me vois pas en parler avec qqn en frontal (au moins pour le moment en tout cas...)... A côté d'autres personnes, qui ne se voient pas se passer de leur psy (je ne juge pas, je constate simplement), moi je ne me vois pas faire appel à un spécialiste... Bref, je ne vois pas trop l'issue... Et il est tout à fait inconcevable pour moi de mettre mes proches au courant de cela... Moralité, je fais quoi ? Je me tais... et j'ai l'impression de tourner en rond (ce qui n'est peut-être pas qu'une impression du reste !)
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georgesN — 12-01-2010 23:44 |
"il est tout à fait inconcevable pour moi de mettre mes proches au courant" pourquoi? Savez-vous que vos violeurs et tous les autres jouent sur la honte de leurs victimes! Si vous leur faisiez savoir qu'ils risquent de se retrouver aux Assises?
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quelkun — 13-01-2010 10:13 |
Je pense qu'ils le savent très bien compte tenu des reportages, documentaires et autres supports diffusés avec les moyens actuels. Et aujourd'hui je ne suis plus confrontée à eux puisque de toute façon nous n'habitons plus du tout dans le même secteur géographique.
Après, ameuter tout mon entourage, je ne vois pas franchement à quoi ça servirait dans la mesure où de toute façon les faits sont là et ça fait partie de mon histoire, et personne n'y changera rien. Quant à savoir si c'est par honte ou non, honnêtement, je ne me suis jamais posé et je ne sais pas y répondre à vrai dire. Il y a des jours avec et des jours sans, comme pour tout le monde je serais tentée de dire... Après, je ne dis pas que j'ai raison de ne pas tenter de suivi, mais je ne me vois pas en parler en frontal avec qqn et je crois que je ne suis pas prête à remuer tout ça... Mon post d'hier était un essai, mais a priori pas très concluant... Merci d'avoir pris le temps de me répondre en tout cas, et bonne continuation à vous.
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georgesN — 13-01-2010 10:28 |
il y aura un temps, un jour, pour faire ce travail. Ce premier contact est déjà une bonne chose. Vous pourriez dire votre âge? Et si vous souhaitez une vie de couple?
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quelkun — 13-01-2010 10:35 |
j'ai 28 ans, et je ne recherche pas nécessairement de vie de couple (si ça se fait, ça se fait, sinon ce n'est pas là l'une de mes priorités).
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georgesN — 13-01-2010 10:59 |
je profite de votre anonymat (c'est une curiosité scientifique correspondant à mes recherches) pour vous demander si vous avez une forme de vie sexuelle et si vous avez une haine contre le sexe, masculin surtout, bien sur. Il va de soi que cette question je ne la poserais jamais à une patiente et je m'excuse par avance de sa brutalité, c'est vraiment pour une bonne cause (un ouvrage sur ce sujet)
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quelkun — 13-01-2010 11:05 |
Pour le premier, c'est un 0 pointé (et pour aller plus loin, je n'ai même jamais vu un(e) gynéco de ma vie !).
Pour le second, l'idée me laisse indifférente a priori. En tout cas, "haine" est un terme fort. Après, en soi, des rapports sembleraient difficiles je pense, si ce n'est carrément une contrainte, mais bon à voir en situation sur le moment... Disons que pour le moment, c'est franchement abstrait donc je ne raisonne que sur un plan théorique.
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georgesN — 13-01-2010 11:24 |
merci de votre courage de dire
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quelkun — 13-01-2010 11:26 |
De rien. Si ça peut vous aider pour vos recherches, c'est déjà ça.
Bonne continuation.
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georgesN — 13-01-2010 11:30 |
merci. N'hésitez pas à revenir et parler si ça peut vous aider aussi!!
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