incognito888 — 23-11-2009 14:07

Bonjour,

Je vous expose mon problème brièvement. Depuis toujours, j'ai une assez piètre estime de moi, je donne assez bien le change en paraissant sûr, mais tout ceci s'écroule dès que l'ombre d'un conflit ou d'un désaccord s'amorce. Je ne sais pas faire face aux situations potentiellement conflictuelles et je me dégoûte souvent pour ça (je précise que je suis un homme).

Ma crainte principale lors d'un conflit même mineur est d'être agressé physiquement. J'ai une peur viscérale de l'affrontement physique. Pour peu que quelqu'un s'adresse à moi avec agressivité (justifiée ou non, là n'est pas le problème), je sens mon sang refluer, je deviens livide et perd tous mes moyens. Lorsque j'étais adolescent, je me suis ridiculisé de nombreuses fois à cause de ça, je laissais passer l'inacceptable. En clair, je suis un "trouillard", le genre de type qui ne réagit pas face à une agression et qui se laisse frapper sans réagir.

Je me dis que mon problème d'estime de soi et ça doivent être liés d'une manière ou d'une autre. Dans mon quotidien, j'ai perpétuellement peur que les gens m'agressent car je sais que je ne réagirai pas de façon appropriée. Le problème, c'est que cette crainte de l'agression s'est généralisée et retentit sur tous mes actes. Je n'utilise presque jamais le téléphone par exemple, ni pour appeler, ni pour décrocher parce que j'ai le sentiment que la personne de l'autre côté pourrait "m'agresser" verbalement et je préfère systématiquement les contacts "automatiques" aux êtres humains. Je suis actuellement en plein divorce et j'ai accepté des concessions qui vont avoir un impact lourd sur mon existence juste pour éviter de me retrouver dans une situation conflictuelle. Professionnellement, j'ai renoncé à prendre des responsabilités de peur d'avoir à gérer des conflits face à des gens beaucoup plus affirmés que moi.
Je ne fais rien de mon temps libre et n'ai pas d'amis non plus, de peur de me ridiculiser devant eux si il me fallait "faire face" d'une façon ou d'une autre ou de ne pas savoir faire ma place dans le groupe. J'ai constamment à l'esprit le fait de n'être qu'une 'mauviette' et ça me freine dans tout ce que je pourrais vouloir entreprendre...

Je ne sais pas trop quoi faire pour casser cette situation. Je me suis dit que je devrai m'y exposer, mais créer un conflit ou déclencher une bagarre pour se prouver qu'on est apte à gérer n'est sûrement pas très conseillé et dangereux de surcroît. Pratiquer un sport de combat pour relativiser le sentiment d'impuissance ? À 40 ans ? À part passer pour un ahuri sur qui les jeunes vont se défouler, ça ne sera pas très utile.

Tout ceci me déprime beaucoup, je noie de temps en temps le constat de mon impuissance dans une bonne dose d'alcool, ce qui n'est pas très conseillé, mais au vu de ce que je fais de mon existence, ça n'a guère d'importance, admettons-le.

J'avais parlé de ça à mon médecin traitant (avec moins de détails) qui a minimisé en disant que ce n'était pas grave et ne m'a prescrit qu'un anxiolytique léger, totalement inefficace d'ailleurs.

Tous vos conseils sont les bienvenus.
(J'avais écrit 'brièvement', c'est pas très bref, désolé. :/ )

incognito888 — 25-06-2010 08:59

Je suis retombé sur ce message par hasard. À vrai dire, je ne me souvenais plus l'avoir écrit, c'est mon ordinateur qui me l'a rappelé. Je me disais "tiens, c'est marrant, comme on se ressemble cette personne et moi." :D

Ça n'a pas beaucoup changé par rapport à ce que j'ai écrit précédemment, à cette inquiétude de l'autre s'ajoute un cruel manque de motivation pour tout ce qui touche à ma vie personnelle.
J'ai volontairement organisé ma mise au chômage indemnisé il y a maintenant un peu plus de six mois, en me disant que ça me ferait une bulle d'air et peut-être une nouvelle chance de repartir de zéro. Mon divorce m'ayant dépouillé d'à peu près tout ce que je possédais, je n'aurais pas pu continuer sans véhicule de toutes façons.
Je cherche à me réorienter professionnellement, mais pour faire quoi ? Aucune idée, je sais juste que je ne veux plus faire ce que je faisais il y a encore 6 mois. J'ai bien tenté de ratisser le web à la recherche de la recette miracle, celle qui donne la "gniaque" si chère aux recruteurs, mais non, rien n'y fait. La gniaque, je ne l'ai plus, à supposer que je l'ai jamais eue et j'ai de moins en moins envie de me confronter à ce monde. Je me dis que j'ai encore un peu moins d'un an devant moi pour trouver, ça risque de passer vite quand même.

Je me sens vide, sans intérêt pour quoi que ce soit; dès que je me projette mentalement dans un projet professionnel, je n'imagine que les conflits potentiels, les insatisfactions des uns et des autres et la mienne aussi. Et puis que faire ? J'ai été pendant 28 ans un pur produit de l'hyper-spécialisation industrielle dans un secteur aujourd'hui mourant. Il n'y aura pas de miracle.

J'ai bien conscience qu'il ne s'agit pas que d'une déprime passagère. Il y a un tel décalage entre ma vision du monde et ce qu'il est en réalité que je me demande ce qu'il a encore à m'offrir. Je ne vois pas non plus ce que je pourrais lui offrir qu'il pourrait souhaiter.

J'attends le déclic, faute d'être capable de le provoquer, mais j'ai lu récemment qu'en matière de psychologie, le 'déclic', ça n'existait pas. :D

Non, sérieusement, comment on fait pour 'y croire' quand on y croit plus ?
Bonne journée.

incognito888 — 05-09-2010 10:47

J'ai récemment vu un reportage à la télé où il était fait mention d'une thérapie par la boxe (c'est un psy boxeur qui faisait ça). En fait, c'est plutôt prévu pour permettre aux djeun's des cités de réfléchir à leur agressivité et de s'exprimer autrement que par la violence. Je me suis demandé si ça ne pouvait pas marcher dans l'autre sens pour les couilles molles dans mon genre, aider à relativiser l'impact de la violence et de l'agressivité des autres contre soi ? Très bien comme initiative, me suis-je dit, mais ça ne doit concerner qu'un nombre infime de personnes avec des années d'attente avant.
J'aimerais bien entreprendre une quelconque forme de thérapie, reste à déterminer ce qui serait adapté. Une chose est sûre, je n'ai pas envie que ça prenne des mois. Des mois pour décrocher le téléphone, des mois pour obtenir un rendez-vous, des mois à attendre que ça daigne faire de l'effet... La plupart des psys compétents de ma ville ont des délais de plusieurs mois à une année avant d'obtenir un rendez-vous. Même pas sûr de se rappeler de la question à leur poser dans ces conditions.

Je vis actuellement des évènements stressants et fatigants avec pour conséquence l'accentuation de tics physiques (haussements d'épaules et mouvements saccadés du cou) et respiratoires (genre respiration d'asthmatique mourant :D ). J'en rigole, mais c'est insupportable l'énergie que ça bouffe en stress et en tentative de contrôle, sans compter la douleur physique réelle, crampes, irritations. Et ça se remarque quand même. Je suis littéralement épuisé. Les myo-relaxants ont eu un effet certain sur les tics physiques mais comme la cervelle est une chiennerie, elle a trouvé la parade en intensifiant les tics respiratoires contre lesquels rien ne semble fonctionner.

Pour faire écho à mon précédent message, j'ai recommencé à bosser.. dans le même type de poste que celui que je m'étais juré de ne plus toucher.. Un échec de plus, personnellement. Et une preuve de plus de ma faiblesse et de mon incapacité à réaliser quoi que ce soit de personnel.