Bonjour,
J'ai 29 ans, je pense avoir un problème avec la nourriture depuis probablement une dizaine d'années, bien que je n'en aie jamais réellement pris conscience ni parlé à qui que ce soit. Mais l'état critique que j'atteins aujourd'hui commence à m'inquiéter.
Cela a commencé cet été, car je m'attendais, comme chaque année, à perdre les quelques kilos accumulés pendant l'hiver sans trop de peine. Malheureusement, malgré des habitudes alimentaires saines - entrecoupées, en vue de l’été, de séries de restrictions draconiennes que je n’ai pas tenues plus d’un mois à chaque fois (mai-juin, puis août), sans cependant re-craquer par la suite - je n'ai pas réussi à atteindre mon poids de l'été précédent. J’en ai ressenti, outre la déception et le découragement, une grande angoisse. J’y voyais peut-être le signe de la fin de ma jeunesse, voire d’une sorte de rançon à payer après avoir pu être mince tant que je le voulais jusqu’à aujourd’hui. D'autres facteurs sont probablement entrés en jeu. D’une part, j'avais d'importantes mondanités prévues à la fin de l'été, dates auxquelles je voulais donc être au mieux de ma forme, encore plus belle et plus mince que l’année dernière... D’où une pression qui a peut-être provoqué un relâchement après coup, d'autant que j'ai échoué. Et d'autre part, j'ai eu à partir de ce moment là de gros problèmes d'entente au travail. L'ambiance n'a cessé depuis de se détériorer et malgré des recherches assidues pour trouver un autre emploi, je n'ai rencontré que des échecs.
Ces problèmes peuvent avoir eu une influence sur mon comportement alimentaire des derniers mois, c'est pourquoi je les ai évoqués ici. A moins qu'ils ne soient qu'un facteur déclencheur d'une tendance inhérente à ma personnalité, car je n’ai jamais vraiment eu une attitude tout à fait normale face à la nourriture. Quoi qu'il en soit, comme indiqué dans le titre, depuis la fin de l’été je ne peux plus m'arrêter de me goinfrer presque toute la journée jusqu'à me sentir mal, alors que je n'ai pas faim et que j'ai fini par être dégoûtée de la plupart des aliments avec lesquels je m'empiffre. Je trouve cela incompréhensible et je suis submergée de honte et de culpabilité. Bien évidemment je ne sors plus, je déteste les vêtements que je suis obligée de porter pour masquer le désastre, je me sens ridicule et j’évite les miroirs, auxquels pourtant, il n’y a encore pas si longtemps, j’aurais pu rester amoureusement scotchée des heures entières (je plaisante... enfin plus ou moins).
Je ne sais pas si cela fait de moi une boulimique. Personnellement je me considère comme telle, bien que je ne me fasse pas vomir et que je n'aie jamais été en surpoids. Malgré tout, si j'ignore mon poids exact à l'heure actuelle parce que je n'ai plus le courage de me peser, je pense avoir pris entre 6 et 8 kilos facilement. J’essaie même, parfois, par pur désespoir, avec une stupidité accablante, de laisser plus ou moins supposer qu’il serait - peut-être – possible que je sois enceinte, ce qui expliquerait et excuserait l’état « porcin » dans lequel je me suis mise ! Bref, je mentionne ce détail uniquement pour vous permettre d’évaluer les profondeurs dans lesquelles je suis en train de m’enfoncer. Pensez-vous que j’ai une chance de m’en sortir par moi-même ? Franchement si vous me dites seulement de consulter je ne sais pas si je le ferais. Je n’ai jamais vu de psy, je n’ai toujours fait confiance qu’à moi-même - à tort peut-être, soit - mais je ne pourrais pas entreprendre une telle démarche aussi facilement. A moins qu'elle semble indispensable.
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