Bonjour,
Je suis en couple depuis 4 ans et ma compagne est infirmière psy. Il y a 2 mois une ado de 16 ans s'est pendue dans son service et depuis elle s'éloigne de moi. Elle m'a dit ne plus se reconnaitre elle meme et ne pas savoir pourquoi elle s'éloigne. Elle m'a dit qu'elle n'arrive pas à comprendre pourquoi elle a fait ça. Il me faudrait  un conseil pour me dire comment je peux faire pour l'aider à remonter car je suis totalement perdue : je ne sais pas si je dois la laisser tranquille ou au contraire essayer de dialoguer et de la sortir plus souvent quelle réaction je dois avoir pour essayer de l'aider. Je lui ai dis que je l'aimais plus que tout et que je ferai tout pour la soutenir mais elle a tendance à se renfermer et à la limite refuse mon aide. SVP aidez moi à trouver une solution car non content qu'elle soit malheureuse il ne se passe pas un jour ou je pleure pas car cette situation est très difficile a vivre pour moi. Merci à vous

"je suis totalement perdue"
est-ce un lapsus ou bien?...

Non ce n'est pas un lapsus mais je suis totalement perdue car je ne sais pas du tout comment réagir pour l'aider et la soutenir.. Et c'est pour ça que je viens demander un conseil. Merci

il est impossible de vraiment aider ses intimes. Vu sa profession elle doit forcément avoir une possibilité de se faire "superviser" en allant dans un groupe d'analyse de la pratique. La violence de ce suicide convoque des affects enfouis et elle a besoin de rencontrer quelqu'un de neutre pour travailler la dessus.

Donc si je vous comprends bien je ne peux rien faire.... Le problème s'est que cette situation commence à vraiment affecter notre couple et pourtant je fais ce que je peux pour faire face à cette situation et à la soutenir. Mais j'ai l'impression que plus j'essaye del'aider plus elle s'eloigne. Je vous remercie de m'avoir répondu.

même un psy ne peut rien pour ses proches.
simplement être présent. Écouter.

Je vais donc continuer à l'aider en ce sens et faire de mon mieux. Merci de votre réponse.

Nous avons eu une discussion hier à ce sujet, j'essaye d'etre attentionnée et l'écouter et surtout lui suggérer de se faire aider mais elle m'a dit qu'il fallait qu'elle descende au plus bas pour mieux remonter. Ca me fait peur... (pour ceux qui se pose la question tout est au féminin car on est un couple lesbien mais je pense que ce n'est pas très important pour ce problème la). Dois je la laisser mais est ce qu'elle remontera ? Est ce que le fait que maintenant elle accepte de m'en parler meme si c'est qu'un peu est signe qu'elle va mieux ?

"signe qu'elle va mieux ?"
c'est positif, en effet.
Mais vous savez: si elle a choisi d'être infirmière PSY ce n'est certainement pas un hasard et elle a certainement quelque chose à traiter, en elle. Quelque chose où l'homosexualité entre surement pour une bonne part.
D'autre part tout personnel psy DOIT se faire seconder car il y a beaucoup à supporter et à porter des patients et les infirmières sont en première ligne, au quotidien, pour cette tâche d'accompagnement; je vous redis donc de l'inciter à trouver une aide et à n'être pas "le cordonnier le plus mal chaussé"!
En tout cas, vous semblez avoir adopté la bonne attitude.

Oui j'essaye de lui suggérer de se faire aider et comme je lui ai dit hier elle ne peut pas rester comme ça mais pour moi c'est très difficile j'essaye de ne pas le lui montrer meme si elle voit car elle me l'a dit. La psy est un domaine très étranger pour moi et c'est la première fois que je me trouve confrontée à ce problème. Il faut savoir qu'avant ça on était très complice et très proche voire aprochant le fusionnel. Et meme si je sais que son attitude envers moi n'est pas intentionnelle ça me blesse énormément qu'elle m'éloigne d'elle comme ça. Et comme je l'ai dit à mon premier post il ne se passe pas un jour ou je ne pleure pas de cette situation. Mais comme je le lui ai dit je l'aime plus que tout au monde et à moins qu'elle ne me dise "dégage" je serai la pour elle meme si je ne peux etre que spectatrice de son probleme...

Peut etre a-t-elle quelque chose à traiter par rapport à son homosexualité... Il n'est pas toujours facile d'évoluer dans notre société en étant homo.. Pour ma part il m'a fallu des années pour accepter d'être ce que je suis, elle, a toujours vécu avec en tout cas en semblant l'assumer. La chance que l'on a est que nos familles respectives l'acceptent. Je sais que ce n'est pas le sujet principal mais je voulais juste répondre à votre phrase "Quelque chose où l'homosexualité entre surement pour une bonne part."

J'ai encore une question...
Je vous ai dit que ma compagne me mettait à distance et je suis donc quelqu'un de contact.. Depuis que ma compagne a ce problème elle se refuse à toute relation intime tout juste un baiser et encore pas toujours accepte tout juste que je la caresse mais par contre passe toute la nuit collée contre moi à me serrer contre elle ou me caresse. C'est très difficile à gérer pour moi car ça m'incite à aller vers elle mais dès que je le fais elle me repousse gentiment. Elle ne me dit plus je t'aime et repond tout juste quand je le lui dis. Je dois dire que c'est assez dur pour moi. Elle le voit que j'en souffre et me dit que c'est pas ma faute et qu'elle a encore du désir pour moi mais qu'il faut lui laisser du temps... Je ne voudrais pas que mes propos soient mal interprétés mais pour moi la relation et l'aboutissement de l'Amour un moment privilégié ou on donne tout à l'autre et rien qu'à l'autre. Ca me donne l'impression qu'elle ne s'autorise plus à aimer ( c'est possible ?) J'ai besoin de comprendre pour arriver à gérer car par moment j'ai tendance à croire qu'elle ne m'aime plus alors que je ne pense pas que ça soit le cas. (je sais c'est paradoxal mais c'est ce que je ressens)

"passe toute la nuit collée contre moi à me serrer contre elle ou me caresse"
...
"j'ai tendance à croire qu'elle ne m'aime plus"

Je ne saurais rien dire sur ses sentiments, la définition du verbe aimer étant un préalable insurmontable!
j'ai deux choses à vous dire: votre amie a besoin de vous et elle est en grande souffrance. Mais ne le saviez-vous déjà?

oui je le sais et j'essaye de faire de mon mieux pour la soutenir meme si ce n'est pas toujours évident. Meme si elle ne me répond pas je lui dis quand meme que je l'aime meme si ça me blesse qu'elle ne me réponde pas. J'espère seulement être assez forte pour la soutenir et l'aider (à mon niveau car j'ai bien compris que je ne peux rien faire à part être là et l'écouter).

peut-être pourriez-vous lui montrer vos écrits sur ce site?

Je sais pas... Je ne lui en ai pas du tout parlé j'essaye de faire "la forte" devant elle et de ne pas m'effondrer trop souvent on va dire. (j'essaye de m'effondrer "seule")Car elle m'a vu pleurer plus d'une fois depuis un certain temps. On vit ensemble et c'est pas toujours évident de retenir la larme qui veut couler...

Ma compagne m'a demandé hier si j'allais la quitter. Je fais tout pour être proche d'elle l'ecouter et etre là même si je me sens punie comme un enfant car les soucis qui déteignent sur notre couple n'ont rien à voir avec notre couple. Je lui ai dit que j'en avais pas du tout l'intention et c'est la vérité car je l'aime plus que tout au monde. J'aimerais qu'elle comprenne que je l'aime et que je suis là pour elle et que je veux tout faire pour attenuer sa douleur que je ressens comme si c'était la mienne.. Elle m'a dit qu'elle m'éloignait pour ne pas me faire souffrir je lui ai dit que quand elle m'éloignait je souffrais encore plus.... Je ne comprends pourquoi elle m'a posé cette question car je fais tout pour l'entourer est ce que je ne fais pas assez ou pas comme il le faudrait ?

quelque chose tourne autour de l'idée d'abandon...
vous lui avez parlé de l'existence du site et de vous sur le site ?

Non pas du tout. J'ai peur de sa réaction... et que ça l'éloigne encore plus de moi...

indépendamment des relations difficiles avec vous, admet-elle qu'elle a besoin d'aide psychologique ou le nie-t-elle? Semble-t-elle prête à consulter ?

Non je ne pense pas. Elle n'arrête pas de dire que c'est à elle de régler son problème. Je lui ai aussi suggérer au moins d'en parler avec d'autres collègues qui ont vécu la même chose mais je sais pas si elle l'a fait. Elle me laisse un peu dans le trouble à propos de ça.. Je culpabilise un peu aussi car au début elle ne m'en parlait pas du tout et m'ignorait encore plus et je pensais qu'elle ne m'aimait plus et qu'elle voulait me quitter mais qu'elle ne me le disait pas. Alors on s'est disputé à plusieurs reprises car je suis assez impulsive et quand ça va pas faut que ça sorte. Je n'ai pas su voir dès le départ sa detresse. Lorsqu'elle m'a un peu dit je lui ai demandé si elle m'aimait encore elle m'a dit oui alors j'ai dit pour moi ça me suffit et je serai la pour t'aider du mieux que je peux.

vous pourriez alors lui dire:" toi, infirmière PSY tu ne ferais confiance à PERSONNE, aucun psy, pour te faire aider ?!

Je vais essayer de réaborder le sujet avec elle.. C'est assez difficile car chaque fois qu'on en parle elle s'éloigne de moi et j'ai un mal fou à la faire revenir vers moi.. En plus et je ne vous l'apprendrai pas étant dans le milieu médical elle fait souvent des horaires décalées et des fois c'est pas évident de trouver un moment pour se poser et discuter tranquillement. Ce qui m'inquiete aussi c'est que je me demande ce qu'elle fait de sa journée quand elle a ses repos en semaine et que moi je ne suis pas là de la journée. Je fais tout pour ne pas rentrer tard et ne pas la laisser trop seule et je l'appelle entre midi et deux pour voir si tout va bien mais je me pose des questions. Avant hier on est sorti avec un collègue à elle qui est gay aussi d'ailleurs et qu'elle apprecie. Elle m'a parlé d'aller à la plage avec lui quand elle est de repos ça m'a fait plaisir car je saurai au moins qu'elle n'est pas seule.

Par moment je me demande si le fait d'être proche d'elle l'aide ou pas ? Le problème s'est que je ne le conçois pas autrement rien de penser d'être moins proche me donne le sentiment de l'abandonner. Or au contraire je veux ce qu'il y a de mieux pour elle et pour l'instant c'est qu'elle retrouve le bonheur.

Ce qui m'inquiete aussi c'est que je me demande ce qu'elle fait de sa journée

a écrit:

Une petite présicion à ce sujet à savoir que je m'inquiete car je vois qu'elle est pas bien et j'ai peur que le fait d'être seule la fasse "cogiter" encore plus pas que je la surveille loin de là je ne l'ai jamais fait et je ne le ferai jamais.

Hier soir j'ai abordé le sujet de consulter avec elle et je dois dire que je suis contente car c'est la première fois qu'elle ne se ferme pas totalement lorsque j'essaye d'en parler. Je lui ai demandé si elle allait mieux (car je ne savais pas trop comment commencer mon approche!) elle m'a dit j'essaye de gérer. Alors je lui ai demandé si elle envisageait de consulter pour l'aider y a eu un blanc et elle m'a dit je verrai alors je lui ai demandé essaye d'en parler au moins avec tes collègues qui l'ont vécu peut être ils pourront t'aider elle m'a redit je verrai et m'a dit tu sais c'est pas si évident. Je lui ai dit que je voulais pas l'embeter mais que je m'inquietais pour elle. Elle m'a dit je sais. Par contre je ne lui ai pas parlé de ce site encore je sais pas si c'est pas trop tot encore.

"car c'est la première fois qu'elle ne se ferme pas totalement"
voyez: c'était possible et vous y arrivez, peu à peu! Patience!

Pourtant la patience n'est pas mon fort habituellement ! Faut croire que l'amour peut faire faire bien des choses. J'espère simplement être assez forte... Merci de vos réponses qui m'aident à comprendre mieux et à avancer..

Hier soir je n'ai pas pu retenir la larme j'ai réclamé un je t'aime à ma compagne et elle me l'a tout juste dit. J'ai pleuré pourtant je fais tout pour pas le faire devant elle car je veux pas en rajouter à sa detresse actuelle mais ça m'affecte tellement... Quand elle a vu elle m'a dit c'est vrai je t'aime j'ai dit je sais (et c'est vrai que je sais) mais j'ai besoin de l'entendre aussi. Je lui ai dit que j'avais du mal à gérer le fait qu'elle me dise plus je t'aime ou qu'elle ne veuille pas de relation j'y met toute ma bonne volonté car je sais que c'est pas fait exprès mais ça reste difficile à gerer pour moi. Meme si je sais qu'elle m'aime je ne peux pas m'empecher de me sentir rejetée. Elle s'est mise à pleurer et m'a dit qu'elle ne voulait pas me rendre malheureuse. Je lui demandé si elle savait pourquoi elle faisait ça : elle a dit que non mais qu'elle savait que tout était lié. Je lui ai dit que je l'aimais et que je ferai tout pour la soutenir mais qu'il fallait qu'elle accepte que ça puisse être dur par moment pour moi aussi. Je lui ai fait un bisou et elle m'a demandé d'arreter alors je lui ai demandé pourquoi : elle m'a dit parce qu'elle le méritait pas. Alors je lui ai demandé pourquoi elle le méritait pas : et la j'entends toujours la réponse... Alors je lui ai dit que je voyais qu'elle souffrait et que c'est pour ça que je voulais savoir si elle voudrait pas voir quelqu'un pour l'aider à passer le cap car sans parler de moi elle ne peut pas rester comme ça surtout que ça fait longtemps que ça dure. Elle m'a dit qu'elle essayait de faire des efforts je lui ai dit que je voyais et que ça me faisait plaisir mais qu'il fallait qu'elle règle le problème principal aussi. Elle s'est tournée en pleurant toutes les larmes de son corps  et m'a fait venir vers elle pour que je l'enlace. J'ai failli lui parler de ce site mais je sais pas encore si c'est le moment et surtout si ça va l'aider car je ne sais pas si le fait que j'y sois déja ne la genera pas. Il y a une chose positive dans tout ça c'est qu'encore une fois elle ne s'est pas fermée à moi...

on a tous des périodes difficiles...
Essayiez de lui faire entendre que vous auriez un début de solution pour elle (parler anonymement sur le site) sans lui dire tout de suite quoi. Puis en lâchant peu à peu le morceau, lui disant que vous vous en êtes trouvée mieux.
Peut-être croit-elle vous aimer un peu moins que vous ne l'aimez* (dans tous les couples il y a une asymétrie, et cette asymétrie change de sens souvent) ce qui expliquerait son:"je ne le mérite pas". Mais ce n'est qu'une hypothèse parmi d'autres.
Quand on a 25 ans on se croit toujours capable de s'en sortir seul et c'est plus tard qu'on admet avoir besoin d'un tiers...
*je ne crois pas bien à ça, je pense plutôt à un mauvais souvenir dans l'enfance...

a écrit:

Quand on a 25 ans on se croit toujours capable de s'en sortir seul et c'est plus tard qu'on admet avoir besoin d'un tiers...

Oui je sais bien j'y suis passée et je me dis qu'étant plus agée qu'elle je pourrais peut etre lui éviter du perdre du temps en tournant en rond pour rien car au bout d'un moment il faudra bien avancer...