Mon mari est en fin de vie, rongé par le cancer. Il a demandé l’euthanasie mais les produits adéquats sont en manque au niveau national et ne seront disponibles, si tout va bien, que dans une dizaine de jours ! J’ai la maladie de Cronh, un rien me fatigue. Je suis un ours : tout en aimant les gens, j’ai besoin de solitude et de calme. J’ai promis à mon mari qu’il finirait sa vie à la maison car il ne supporte pas les hôpitaux. Mais je ne peux plus, je n’en peux plus Cette nuit, j’ai répondu à sa violence inconsciente (due à la morphine) par de la violence consciente et çà ce n’est pas moi ! Je n’ai plus dormi une nuit complète depuis presque un mois ; ce va et vient d’infirmières, d’assistantes sociales et familiales, de médecin, d’amis me pompe encore plus ! J’en viens à détester mon mari qui m’impose cette situation, j’en viens à en vouloir à tous ces gens qui devraient être là à « mon » service et qui, au contraire, compliquent tout et à qui je dois en plus faire la conversation sur des sujets dont je n’ai rien à faire ! Je suis épuisée moralement et physiquement, je ne sais plus ce que je dois faire ! Rompre ma promesse de le garder à la maison, prendre encore en plus une garde-malade ? J’ai l’impression que personne n’écoute, que comme lui va mourir je n’existe plus mais moi je veux vivre et tout ce que je vis actuellement me tue ! Je ne tiendrai pas 10 jours, je veux que çà s’arrête, j’en peux plus, au secours !
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notre réponse ne peut être qu'infime, microscopique, à l'égard de votre souffrance. Toutefois elle est là: elle consiste à vous écouter et pour vous, à vous savoir écoutée et peut-être que le simple fait d'écrire un petit peu chaque jour de votre quotidien insupportable vous permettra de tenir le coup. "Après" -car il faut bien penser à "l'après"!- il sera vital de penser à vous, de vous faire soutenir, de consulter un psy, car la "décompensation" risque d'être sévère.
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