zimzalabim — 06-04-2009 01:35

Bonsoir,

Donc je voulais avoir votre avis de psychanalystes par rapport à la manière dont cela se passe pour moi ces derniers temps :

Ily a environ un an et demi je suis tombée plus bas dans la dépression qu'auparavant. A l'époque je n'étais pas médicalisée. J'ai pensé que c'était en partie dû à ma situation de couple, et en partie au fait que j'avais réalisé un certains nombre de choses sur moi-même et ma manière de fonctionner. En quelque sorte que la cure avait révélé des failles, un vide, et des mécanismes pas très glorieux de mon point de vue pour me les dissimuler. Ensuite mon couple a volé en éclat et moi aussi, je suis revenue à des crises d'angoisses telles que je faisais des crises de dépersonnalisations. Je pense que cette rupture venait à un bon moment d'un côté, parce que la continuer me figeait dans une posture douloureuse, mais à un mauvais moment en même temps parce que je remettais à l'époque tant de choses en question sur moi-même que je ne savais vraiment plus à quoi m'accrocher, et cela a augmenter cette sensation de ne pas savoir ce qui est réel, sensation de m'être trompée sur toute la ligne. Bref, mon psy m'a "rattrapée", ça a été un moment dur mais cela m'a aidée, je pense que cela m'a fait passer à autre chose, m'a permis d'avancer vers les autres. Comme je continuais quand même a être mal et très inhibée, très "ruminante", il m'a mise sous AD.

Bon mais ce qui m'embête aujourd'hui, c'est qu'avec l'AD, je me sens mieux, je ne vais pas m'en plaindre, mais j'ai l'impression que cela m'empêche d'avoir accès à certaines choses, de verbaliser ce qui se trame dans ma tête. Enfin un peu comme si sans souffrance (bon je vais pas fort fort mais ça va quand même bien mieux), je n'avais plus accès à rien. Ou que cela me semblait inutile.
Alors nous parlons de choses et d'autres. La régularité de mes séances, la confiance que jai maintenant en mon psy, et la manière dont je me "vois" dasn ses yeux, me rassurent énormément et j'en ai clairement toujours besoin. Je le sens immédiatement si un jour il n'est pas comme d'habitude et cela a un effet sur moi, cela peut me faire beaucoup déprimer ou me mettre en colère contre moi. Bon ou alors c'est moi qui suis plus susceptible et fragile ces jours où je le trouve différent... je ne sais pas.

Mais bref j'ai l'impression que nous sommes à un stade où je devrais passer à un autre discours, même si ma situation réelle n'a pas énormément changée. Mais c'est comme si lorsque cela ne fait pas mal, je ne sais pas où chercher. Je me dis que je devrais aborder cela avec lui mais j'ai peur que cela brise cet effet rassurant dont j'ai quand même bien besoin.

Est-ce simplement que je ne suis pas prête, que je dois me laisser du temps ? Simultanément je me dis que bon, c'est agréable de parler de choses et d'autres et de recevoir son soutien, mais j'en ai marre de rester scotchée à mes entraves. Puis là forcément je me dis que ne pas oser lui en parler, au risque de "casser" ce qui me rassure, est sans doute justement ce qui m'entrave dans la vie en général.

Bon finalement je n'ai peut être pas besoin de vos réponses :P
Enfin dites-moi quand même peut être si je brûle ou si je gèle...

:)

Diaz Carole — 07-11-2011 10:38

Bonjour,
Ce qui interroge à vous lire, c'est que vous repérez bien la nécessité de passer à un autre discours et à la fois votre volonté de ne rien changer. On ne peut que vous inviter à en parler à votre psy, car sans doute, y a-t-il là justement un noeud tout à fait intéressant à explorer au travers du transfert...
Carole Diaz, psychanalyste, Toulouse