Bonjour,
alors voilà, j'ai fait la connaissance d'un jeune homme par internet sur un forum de soutien, qui n'allait vraiment pas bien. Au fil des mois je me suis prise d'affection pour lui. Il est même venu passer une petite semaine chez moi pour se changer les idées. Je le considère un peu comme un "petit frère", enfin disons que je me sens un peu comme son aînée.
Il se trouve qu'au cours de cette dernière année il a semblé surmonter sa souffrance et choisir d'essayer de construire sa vie. Sans doute à cause de la rencontre d'une assistante sociale compétente et à l'écoute. Seulement il est très seul face à ses difficultés, sa mère est décédée, il n'y a pas de père et son histoire familiale est très lourde.
Là depuis quelques mois c'est la chute libre. Il reprend son discours habituel de condamnation, de non sens, d'humanité pourrie, que de toute façon rien n'y fera et qu'il ne changera jamais de point de vue et dit que son choix est fait, qu'il veut mourir.
Bref, autant autrefois quand je voyais qu'il y avait une amélioration je trouvais des mots réconfortant, là j'avoue que je ne sais plus trop quoi lui dire.
Il avait enfin décidé de prendre rdv avec un psychiatre, mais celui-ci est très pris et a reculé le rdv. Le jeune homme en question a depuis décidé que cela ne servirait finalement à rien - je ne sais pas si il va quand même y aller, mais c'est bien possible qu'il ne le fasse pas. Il n'aime pas les psychiatres parce qu'il a déjà été hospitalisé.
Moi ces temps-ci j'essaie de le convaincre d'aller quand même voir ce psychiatre, mais sans trop insister, de peur que cela fasse l'effet contraire. J'essaie de ne pas le bloquer quand il parle de mourir, j'essaie de lui montrer qu'il a le choix, et qu'il ne peut pas savoir ce que la vie lui réserve, que peut être de bonnes choses arriveront... parfois j'essaie de le taquiner affectueusement sur sa noirceur, son "entêtement", pour alléger un peu le discours, essayer de le faire sortir de son humeur tragique, mais là... ça ne marche pas trop.
Je me demande donc si je devrais essayer de trouver les coordonnées de ce psychiatre qu'il a contacté, ce qui ne devrait pas être difficile vu que j'ai son nom et la localité, pour lui dire que ce garçon ne va vraiment pas bien... seulement ils ne se sont pas encore vu, ils ont seulement eu une conversation téléphonique, donc je suppose qu'on ne peut pas encore le considérer comme son médecin. Je n'arrive pas non plus à savoir si il a encore un rdv, ou si ils n'ont plus de date. Et puis peut être que j'outrepasserais là mon rôle... en même temps, puisque je me considère comme une de ses amies, c'est peut être justement mon rôle ? Surtout que bon... il a des hallus auditives...
Bon c'est un peu problèmatique d'écrire cela ici vu que n'importe qui peut le lire et que j'ai l'impression de trahir la confiance de mon ami, enfin je pense avoir évité d'en dire trop tout de même... mais vraiment je voudrais savoir ce que vous en pensez en tant que professionnels. Je crois vraiment que la chose la plus importante est qu'il soit pris en charge par ce psychiatre...
Et puis en tant qu'amie, qu'est-ce que je peux lui dire quand il parle de son envie de mourir ? Quelles sont les "règles", à dire à ne pas dire... ?
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