Quand un psy reconnait que le "travail" ne peut plus se faire car il se sent de moins en moins thérapeuthe et par conséquent décide de "cloturer" est -il normal qu'il dise deux séances plus tard que le travail thérapeuthique n'est pas fini et qu'il faut apprendre de cette "épreuve", qu'il faut en sortir grandi et pour cela continuer la thérapie?

a écrit:

il se sent de moins en moins thérapeuthe

C'est à dire qu'il se sent de plus en plus quoi ?

a écrit:

qu'il faut apprendre de cette "épreuve", qu'il faut en sortir grandi et pour cela continuer la thérapie?

avec lui ou avec un autre thérapeute ?

pour répondre à vos questions : il se sent de plus en plus un homme et ensuite il souhaite que l'on continue car m'a fixé une nouvelle séance

a écrit:

il souhaite que l'on continue car m'a fixé une nouvelle séance

Avez-vous, vous, envie d'y donner suite ?

a écrit:

il se sent de moins en moins thérapeuthe ... il se sent de plus en plus un homme

Pas très compatible avec la thérapie ....

a écrit:

est -il normal qu'il dise deux séances plus tard

NON !!!
M'est avis que vous feriez bien mieux de continuer votre travail avec un autre professionnel....

me sens trahie, comme s'il m'avait manipulé.Je voudrais ne plus le revoir mais je dois brutalement faire le deuil de quelqu'un en qui j'avais confiance. C'est déconcertant

a écrit:

me sens trahie,

C'est tout à fait compréhensible ...

a écrit:

Je voudrais ne plus le revoir

Alors abstenez-vous de vous rendre à la prochaine séance

a écrit:

mais je dois brutalement faire le deuil de quelqu'un en qui j'avais confiance. C'est déconcertant

Et si vous preniez le temps de lui écrire tout ce que vous en pensez ?

lui écrire? non! En fait je n'ai fait que vous dire le minimum. Je voulais m'assurer que ma réaction était normale, lui, semblait nier tout ce qu'il avait pu dire ou montrer lors de l'avant dernière séance pour laquelle je n'ai d'ailleurs pas payée, puisque ce n'en n'était pas une. Le voir revêtir soudainement sa panoplie de psy m'a fait un choc et l'entendre me dire qu'il fallait qu'on continue, il m' a parlé de transfert, a fini de m'achever! J'ai beaucoup pleuré depuis de me sentir si mal. Il était un autre. Je préfère l'abandonner sur son île déserte!

Merci pour la rapidité et la clarté de vos réponses.

:)

Bonsoir, j'ai finalement décidé de me rendre à cette nouvelle "séance" pour lui dire ce que j'ai sur le coeur, remettre en quelque sorte les pendules à l'heure. Je m'attends à tout!

Tenez nous au courant si vous le souhaitez ...

Je vous tiendrai au courant.

Bonsoir, la séance s'est sereinement terminée. J'ai pu m'exprimer comme je le souhaitais.

:)
Et pour la suite, qu'envisagez-vous ?

Qu'entendez vous par "la suite"?

La suite de votre thérapie ... tout simplement... :)

Et bien, il m'a fait une proposition, que j'ai acceptée. La sensation "d'inachevé" étant trop présente pour lui comme pour moi, on va continuer encore un peu.

Bonne suite à vous alors

Merci!

Bonsoir, je ne sais pas s'il est possible d'avoir des réponses à toutes les questions que l'on se pose mais je me demandais, si ce fameux "transfert" dont "on" parle souvent, est un passage obligé dans une thérapie. Permet-il, comme j'ai pu le lire, de franchir une étape et par là même de terminer une thérapie? Ou n'est ce pas un mot que le patient ou le thérapeute utiliseraient de façon abusive pour éviter de se poser les bonnes questions?

on fait tout un fromage du mot "transfert". Mais dites-vous que lorsque vous confiez à votre médecin que vous n'êtes pas sure de vouloir continuer à prendre la pilule, vous faites un transfert. J'irais jusqu'à dire que c'est pareil lorsque vous parlez à un inconnu dans le train.
Bien sur, dans le cabinet, "on y va exprès" !!!

Merci de démystifier ce terme car je trouve que c'est vraiment "prise de tête" que de se poser sans cesse la question du "transfert".

démystifier et démythifier, oui !...

Labsus révélateur? C'est à démythifier que je pensais, consciemment!

"lapsus" ...bé oui: vous deviez avoir le sentiment d'être un peu menée en bateau, non?

Oui, laPsus, quelle faute! Fatigue...Disons que je m'interroge plus sur mon psy que sur moi même!

Si un psy nous apprend qu'il est "parasité" par l'affection qu'il nous porte, doit on envisager d'arrêter la thérapie avec lui?

Oui. Normalement ce n'est pas à vous qu'il devait le dire mais à son superviseur. Le fait de vous le dire est un passage à l'acte; les paroles sont des actes.

Mais il s'est en quelquesorte "engagé" à se concentrer sur moi.

""engagé" à se concentrer sur moi"
quel sens mettez-vous dans cette phrase plutôt sibylline ?

Je vais tacher d'être plus claire! Il m'a dit que maintenant on n'aborderait plus certains sujets qui pouvaient nous procurer un certain plaisir intellectuel mais qu'on travaillerait sur moi et eventuellement nous.

"on n'aborderait plus certains sujets" très discutable venant du psy
"un certain plaisir intellectuel" "intellectuel ? Vraiment ?
Il me semble que vous avez "envie d'y aller", alors tout ce que je pourrai dire!   :)

Oui, en effet j'ai "envie d'y aller" comme vous dites mais vos réponses neutres m'interéssent. Je lui ai dit que je ne me considérais plus comme une patiente. Il pense que l'on peut quand même faire un travail thérapeutique, expression qui me fait sourire. Le rire ne naît t'il pas de la contradiction? Plaisir intellectuel oui, car je le trouve très fin.

a écrit:

qu'on travaillerait sur moi et eventuellement nous.

?????

C'est précisément ce qu'il a dit. C'est à lui qu'il faudrait poser la question! Il parlait je pense de notre "relation".

"Plaisir intellectuel oui, car je le trouve très fin"
Marivaux a tout écrit sur le sujet il y a deux cents ans ! Il a même donné son nom à ce qui vous ...excite: le marivaudage ! C'est intéressant !

A ce qui nous fait pétiller a t'il dit! Je préfère ce terme à celui d'"exciter". En quoi est-ce intéressant?

a écrit:

notre "relation".

Qui n'est plus une relation psychothérapeutique me semble-t'il. Ceci posé, chacun est libre, ensuite, de la suite à donner... :)

Merci de votre réponse de professionnel, elle me permet d'"officialiser" ce que je pensais déjà. Pourquoi, lui, persiste t'il à croire que le travail n'est pas fini et que l'on doit continuer la thérapie?

3 hypothèses:
- il a une forte tendance thérapeutique qu'il a mal réglée,
- il est dans une position confortable de toute puissance vis-à-vis de vous,
- vous lui plaisez beaucoup et vous aspirez à être "coachée"
Les 3 hypothèses ne s'excluent pas forcément !
Espérons que vous n'êtes pas quinze patientes dans votre tournure d'esprit, parce que ça s'appellerait une secte !
PS: bien sur c'est de l'humour; mais...

Selon vous j'aspirerais à être coachée? C'est à dire?

Je pense en effet que les trois hypothèses sont pertinentes. Je lui plais, il me l'a déja dit. Il y a peu il a  évoqué cette tentation d'être le thérapeute tout puissant et il m'a dit aussi que cela le "gênait" de se demander si j'allais "revenir". On s'est donc mis d'accord sur le fait que l'on poursuivait encore un peu ensemble.

Du confort (et de la défausse possible aussi) qu'il peut y avoir à jouer sur deux tableaux à la fois .. :)

Vous parlez de son confort ou du mien?

a écrit:

Vous parlez de son confort ou du mien?

hypothèse de ma part : la réponse se trouve ici : On s'est donc mis d'accord sur le fait que l'on poursuivait encore un peu ensemble.

C'est, en effet, pour moi de l'ordre du confort que de savoir que je vais continuer à le voir. Difficile de se défaire de cet espèce d'attachement. Parler avec lui me fait du bien. Quand je lui ai dit que je pensais que la relation thérapeutique n'existait plus en tre nous il m'a répondu qu'à partir du moment ou "ça me faisait du bien" c'était thérapeutique.Je suis sceptique mais il me semble qu'il faut que je m'écoute!

a écrit:

il me semble qu'il faut que je m'écoute!

C'est une excellente idée :)

Oui, ça m'arrive parfois!

"Normalement ce n'est pas à vous qu'il devait le dire mais à son superviseur. Le fait de vous le dire est un passage à l'acte; les paroles sont des actes."

Si les paroles sont des actes, que sont les gestes alors? Est ce que pour une dernière séance le psy peut se laisser aller à ses émotions?

Bonsoir, j'ai mis un terme à ma "relation" avec mon psy. Difficile de savoir si c'était le bon moment mais je l'ai fait.

a écrit:

Si les paroles sont des actes, que sont les gestes alors?

Des actes encore plus évidents....

a écrit:

Est ce que pour une dernière séance le psy peut se laisser aller à ses émotions?

NON !!!!

a écrit:

j'ai mis un terme à ma "relation" avec mon psy.

Comment vous sentez-vous avec cette mise à terme ?

a écrit:

Difficile de savoir si c'était le bon moment

De toutes façons c'était votre moment, non?

Je me sens triste.  Etait ce mon moment? Je ne sais pas mais je ne pouvais raisonnablement pas entretenir un lien qui n'avait pas lieu d'être.

Je vous ai parlé de tristesse mais c'est un peu vague, c'est comme un gros chagrin très vif parfois. C'est douloureux. Ma vie n'a pas changé, elle est toujours celle que j'aime et que j'ai voulue mais elle a perdu un peu de sa saveur.

a écrit:

C'est douloureux

Le temps du deuil est toujours douloureux...un certain termps. Prenez soin de vous en ce temps là.. et dans les autres temps aussi !!

Oui bien sûr, ça va sans dire mais ça va quand même mieux en le disant! et en le lisant!

Bonsoir, étrangement le temps du "chagrin" fut bref. Il me semble avoir repris le cours de ma vie sereinement, avec le sentiment de m'être défaite de l'emprise d'une relation qui me rendait dépendante de moments de bien être fictifs. Pour répondre à mes questions je lis des livres théoriques sur le type de thérapie pratiquée par mon psy. Très intéressant! Structurant!