zimzalabim — 25-03-2009 02:15

J'ai commencé par prendre les coupe-faim de ma mère vers 13 ans, sans avoir réellement conscience que je me défonçais (je croyais que je jouais à "la défonce" sans l'être vraiment, mes éclats de rire et associations d'idées loufoques auraient dû me mettre sur la piste, mais non :P).

A 14 ans je fumais des joints. Quotidiennement. Avant les cours et après les cours. Et cela jusqu'à ce qu'en seconde, je sois envoyée dans ce qu'on pourrait appeler une famille d'accueil. Pendant cette période, donc chez ma "mère d'accueil", j'ai de beaucoup diminué ma consommation.

Vers 22 ans, j'ai recommencé. Mais cette fois-ci, cocaïne, mdma, kat, amphétamines diverses et variées. Coupe-faims (en vente libre dans les pharmacies du pays où je résidais), etc. Ainsi que du LSD, des champis. En grosse quantité. Et ce jusqu'à mes 25-26 ans. A la fin, c'était une pratique quotidienne. J'ai arrêté tout brusquement en quittant le pays en question. A partir de ce retour en France, j'ai occasionnellement repris des drogues, mais plus jamais à un tel rythme.

Le fait est que même si je voudrais bien pouvoir reprendre des drogues très occasionnellement, ar nostalgie disons, je ne peux plus le faire. C'est simple, la moindre drogue dans mon système et je fais de grosses crises de paranoïa.
C'était déjà le cas lorsqu'à 14 ans je fumais des joints. La différence était nette par rapport à mes amis consommateurs, qui ont certes comme tout fumeur ou consommateur fait à un moment donné ou quelques fois, l'expérience de la parano. Moi, c'était très souvent et très violent.

J'ai vécu le même phénomène avec les autres drogues, donc les stimulants. Même si au départ je pensais que seuls le cannabis, le LSD et autres hallucinogènes comportaient ce risque pour moi. Petit à petit, mdma, amphèt, cocaïne, tout me faisait le même effet.

J'ai fui dans les broussailles, j'ai entendu des voisins âgés parler de mon compte en banque, j'ai cru que l'on me voyait à travers les murs, que la police nous encerclait, que l'on lisait mes pensées. Je me suis sentie terriblement menacée, persécutée, par un entourage familier qui soudain ne l'était plus et semblait comploter dans un langage codé sous le masque de l'amabilité.

Après avoir tout arrêté donc, plusieurs années après, j'ai eu le même type de paranoïa, mais cette fois-ci sans rien avoir pris. De nouveau ce langage codé, la lecture de mes pensées... j'ai imaginé que soit, je devenais folle, soit cela était dû à mon état dépressif de l'époque. Mais me suis demandé si cela ne pouvait pas être indu par ma consommation passée... ?

A savoir, j'ai toujours critiqué mon délire ;) au moins dans les heures qui suivaient...
Parfois pendant (eh bien oui, l'habitude), ce qui n'enlève en rien l'impact insupportable de ce que l'on croit, croit entendre, croit voir...

Bref, ma question : comme j'ai vécu cette paranoïa (je ne sais pas si cela s'appelle vraiment ainsi d'ailleurs, puisque je ne suis pas paranoïaque au sens, disons, DSM) depuis mon aodlescence et avec tout ce que j'ai pu prendre, peut-on dire que j'ai une certaine vulnérabilité de ce point de vue ?

Comment cela s'articule-t-il ?

Est-ce une question de serotonine ?

Merci pour vos réponses :)

Christelle Moreau — 31-03-2009 23:16

Et si vous vous tordez la cheville en ratant une marche , avez vous mal ?
Y a t il une relation cause à effets ?
...

zimzalabim — 07-04-2009 17:15

Bonjour,

Vous voulez dire que toute personne abusant de drogues finit par avoir le même type de manifestations ? Oui c'est ce que j'ai lu et d'après mon expérience, ce que j'ai pu voir également autour de moi, je suis d'accord.

Néanmoins ce qui m'étonne c'est que certaines personnes semblent mieux résister, au sens où j'ai eu ces accès de "paranoïa" dès le tout début avec le haschisch, et très fréquemment.

En fait dès l'adolescence mes amis avaient remarqué que je faisais très souvent des "mauvais délires", l'un m'avait même dit (quel petit con :) ) qu'il y avait des gens taillés pour cela et d'autres non visiblement. Ce que évidemment, en bonne ado à l'époque, m'avait vexée : je pensais que cela signifiait que je n'avais pas ma place dans ce groupe d'amis. Il faut savoir que j'étais une ado très très inhibée, très complexée.

D'un côté, c'est une chance parce que cela m'a permis d'arrêter à plusieurs reprise et de me détacher de l'effet "groupe".

Par exemple lorsque j'ai pris des drogues plus dures, je me rendais compte du changement dans nos personnalités (agressivité notamment) quand les personnes de mon entourage par contre niaient qu'ils perdaient le contrôle de leur conso et que leur comportement agressif ou erratique y était directement lié. Puis à cette époque là, j'ai moi arrêté de fumer du cannabis parce que je savais que j'y réagissais mal trop souvent, et ce malgré la pression des autres consommateurs (enrobé de discours sur la "tradition", boom shanka etc). Donc je suppose que cette expérience précoce de la paranoïa et sa fréquence m'a permis d'avoir un peu plus de recul que d'autres, sur mes propres motivations, sur mes propres limites, sur ce qui était dû à la conso ou pas.

En résumé, j'accepte d'envisager que l'intensité de mes accés parano, ainsi que mes crises de parano sans drogues, puissent être dû à ma conso passée.

Mais je ne comprends toujours pas pourquoi cela m'est arrivé si vite dans ma "carrière" de toxicophile (car je ne dirais pas -mane), et si fréquemment, par rapport à d'autres.

Merci pour vos réponses :)

Christelle Moreau — 13-05-2009 17:00

Nous ne sommes pas en mesure de vous apporter des réponses quant à ce sujet sur ce forum. Il serait bon, si vous vous inquiétez que vous vous dirigiez vers un rendez--vous de vive voix.
L'écrit ne peut davantage vous aider à vous comprendre, enfin, sur ce point.