Mr.Quentin — 21-03-2009 12:34

Bonjour,

Je ne sais pas par où commencer.

Je vais déjà me présenter :
Je suis un jeune homme de 24 ans (25 en juin) sans la moindre confiance en soi (ni aux autres d'ailleurs, bien que je sois un peu naïf). Je suis très refermé sur moi-même et pourtant très ouvert. Mon problème est que je n'ai jamais eu de relation amoureuse, pas le moindre flirt, ma vie sentimentale a toujours été inexistante. Et je n'ai plus d'amis. J'en suis tellement complexé que je redoute les moments où les gens me parlent d'amour ou de sexe et je me suis inventé un vécu basé sur un fond de réalité pour les rares fois où je n'arrive pas à détourner la discussion. Je deviens rouge tomate, je perds mes moyens et je stresse dès qu'on aborde un sujet sensible. Je ne suis pas laid, je me trouve même mignon (depuis quelques années parce qu'avant je me trouvais affreux), mais je n'ai pas de conversation, je suis extrêmement peu bavard. Dernièrement, un collègue et néanmoins ami m'a invité à diner et je n'ai pas ouvert la bouche de toute la soirée ... J'ai sûrement gâché la soirée (je suis paranoïaque aussi).
Mais revenons au commencement.
Jusque mes 6 ans, j'ai eu une enfance très épanouie, j'étais l'ami de tout le monde, j'avais un meilleur ami. Et puis ma mère décide de nous changer d'école. Je suis la risée de toute la classe, voire de toute l'école parce que je suçais toujours mon pouce et que j'avais les mâchoires un peu déformées. Je n'avais pas d'amis. J'ai subit du racket (j'en pleure en l'écrivant). Mes "classes vertes" ont été un enfer. Bref, je suis resté 4 ans dans cette école et puis je suis arrivé en secondaires. Là on se moquait toujours de moi mais moins, je n'avais toujours pas d'amis. J'ai fait quelques bêtises comme casser des vannes de radiateur, des ampoules, faire sauter les plombs, et plus grave : voler de l'argent dans les vestiaires. Je suis resté 3 ans et puis j'ai changé d'école (je devais avoir 15 ans). C'était une école communale, donc majoritairement composée d'élèves étrangers. J'avais 2 amis mais j'ai encore subit un peu de racket. - Je suis incapable de me défendre, même oralement. Je prends tout sur moi. Ca déteint même au boulot, je remplace ma collègue absente en + de mon propre travail alors que ce n'est pas à moi de le faire et quand mes collègues viennent me demander un coup de main je ne refuse jamais, je mets mon travail de côté. Et quand mes collègues constatent qu'ils n'ont pas le temps de faire certaines choses, je me propose toujours de les aider. Ma chef m'est déjà tombée dessus parce que mon travail n'était pas fait et je ne sais pas me défendre. Et à plusieurs reprises, des collègues sont venus m'engueuler pour certaines choses que je n'ai pas su faire et je n'ai pas su me défendre -. J'ai commencé à fumer. Et à 16 ans j'ai commencé à fumer le joint quotidiennement que je fume toujours (au moins 1 gramme par jour, soit 3 joints, soit 8€), donc cela fait + ou - 8 ans. Je suis resté 2 ans dans cette école et puis j'ai encore changé. J'avais 17 ans et j'ai commencé à dealer. Je vendais du cannabis dans plusieurs écoles pour un bénéfice total d'un million de francs belges. Je me suis fait agresser plusieurs fois. Je ne suis resté qu'un an dans cette école. J'ai voulu être technicien en informatique, mais je n'ai jamais étudié de ma vie, je n'ai jamais travaillé après l'école et je n'allais même plus à l'école. Mes parents me conduisaient devant et je repartais. J'ai raté ma première année là-bas et l'école m'a mis à la porte à la moitié de la 2ème. Mes parents m'ont mis à la porte 2 mois plus tard parce que j'avais tout raté, je ne faisais rien et je dealais sous leur toit. Je n'ai plus revu mes parents pendant un an (après quoi j'ai accepté de les revoir, poussé par la famille), je voyais de temps en temps mes frères et soeurs. Je suis devenu SDF et j'ai été hébergé par un ami pendant 2 mois et puis je me suis installé dans un tout petit studio. J'ai pu bénéficier du revenu d'intégration. Je ne pourrais dire combien de temps je suis resté dans ce studio tellement j'étais coupé du monde. Je ne sortais pas de chez moi, je n'avais pas la télévision, ni la radio et ne lisais pas les journaux. Je ne voyais plus mes amis, je ne faisais que dealer. Jusqu'au jour où des gens qui ressemblaient à des taulards se sont fait passer pour des amis d'un ami et voulaient m'acheter du cannabis. Je leur ai dit non mais le lendemain ils sont revenus sonner chez moi et j'ai à peine ouvert la porte qu'un des 2 m'a plaqué contre le mur, un couteau sous la gorge, pendant qu'un autre fouillait chez moi. Ils ont emporté mon gsm, le cannabis que j'avais et la modique somme de 1100€ qui étaient à mon frère et qui devaient servir à lui monter son ordinateur. Je n'ai plus jamais ouvert la porte à quiconque. Je cherchais déjà à déménager et mes parents m'ont trouvé un petit appartement dans lequel je vis toujours et où je me sens vraiment chez moi. En regardant le contrat de bail, j'en conclus que j'ai du rester 3 ans dans le petit studio, soit de 19 à 22 ans. J'ai fait 2 formations (je serai resté 3 ans au chômage) et pour la 2ème formation (en bureautique) j'ai fait 2 stages. Un premier au Relais Logement, un service public qui propose des logements d'urgence et tente de trouver des logements aux personnes sans abri, aidées par le CPAS (Centre Public d'Action Sociale). Et le 2ème stage, au Maintien à Domicile du CPAS de ma ville. J'ai été engagé directement après mon stage. J'étais leur sauveur parce qu'ils étaient en manque crucial d'effectifs et que je faisais un excellent travail. Je travaille toujours là-bas et j'adore m'occuper des personnes âgées :).

Maintenant que je me suis présenté, vous avez sûrement une fausse idée de moi-même parce que je ne suis pas dépressif (juste une passade aujourd'hui), je ne me sens pas vraiment traumatisé, je suis même très épanoui et très heureux. J'ai fait un trait sur mon passé (mais il m'arrive d'avoir des flash de moments humiliants) et j'ai recommencé ma vie le jour où je suis venu m'installer dans mon appartement, à 22 ans. Mais il y a un manque. J'aimerais tellement être capable d'aborder les filles. J'ai l'impression d'être tellement habitué au célibat que je perds toute envie de relation avec les autres. Ce qui fait que je ne communique pas. L'impression de devenir de plus en plus frustré. Et puis j'ai ce complexe de ne jamais rien avoir connu. Un jour, en soirée, je "dansais" (je ne sais pas danser, disons que je me remuais) seul et une jolie fille s'est approchée de moi, elle a fait le tour de moi-même en me reluquant de la tête aux pieds. J'étais tellement paralysé que je n'ai pu ouvrir la bouche ou faire le moindre mouvement. Elle est partie, frustrée.

Je deviens vraiment désespéré et j'ai l'impression que je n'arriverai jamais à surmonter ma "timidité" (je ne sais pas si je suis coincé ou timide ou autre) seul.
Je vous écrit ça parce que je me sens mal, mais ce n'est qu'une passade. Demain ou plus tard je me sentirai mieux et je ne voudrai même pas entendre parler de mon problème. Toujours est-il que j'avais besoin de me vider. Ce n'est pas la première fois que j'en parle de manière virtuelle mais je n'ose pas en parler physiquement.

J'arrête ici parce que mes paroles n'ont plus aucun sens, merci de m'avoir lu et au plaisir de lire vos remarques.

penau xavier — 21-03-2009 18:55

a écrit:

Et à 16 ans j'ai commencé à fumer le joint quotidiennement que je fume toujours (au moins 1 gramme par jour, soit 3 joints,

C'est peut-être à ça qu'il faudrait vous attaquer ....

Mr.Quentin — 21-03-2009 19:14

J'avais déjà pensé qu'il fallait que je m'attaque à un problème à la fois et que le plus logique serait de m'attaquer à celui là en priorité. Et je l'avais fait : pendant quelque chose comme 6 mois mais tout le monde autour de moi fumait (amis, famille) et je n'ai pas su m'empêcher de reprendre. A l'heure actuelle je n'ai plus d'amis mais mes frères et soeurs fument toujours. Je fais une petite parenthèse pour préciser que j'ai un grand frère, je suis le deuxième, une petite soeur, un petit frère et une autre petite soeur. Seule la cadette ne vit plus chez nos parents (elle vit avec son copain) et moi-même. Je pense de plus en plus à arrêter. Mais je ne suis pas certain d'être prêt. Et d'un autre côté je me dis que certains arrivent bien à consommer tout en ayant une vie affective.

penau xavier — 21-03-2009 19:23

a écrit:

je l'avais fait : pendant quelque chose comme 6 mois

Comment vous êtes-vous senti pendant cette période ?

a écrit:

Ce n'est pas la première fois que j'en parle de manière virtuelle

Ce qui n'arrange pas les choses n'est-ce pas ?

a écrit:

mais je n'ose pas en parler physiquement.

Ce serait pourtant la meilleure chose à faire....

Mr.Quentin — 21-03-2009 20:08

a écrit:

Comment vous êtes-vous senti pendant cette période ?

Bien mieux dans ma peau, plus énergique, plus optimiste. Mais toujours timide :)
En réalité ce n'est pas si dur que ça, même après 8 ans, ce sont les premières semaines qui sont difficiles à passer. Pour autant que son entourage ne consomme pas. J'en ai déjà parlé à mon grand frère et la plus grande de mes petites soeurs et mon grand frère a aussi envie d'arrêter mais pas ma soeur. Je ne me sens pas capable d'arrêter si un des deux consomme toujours.

a écrit:

Ce qui n'arrange pas les choses n'est-ce pas ?

Ca ne solutionne pas les problèmes mais ça fait un peu de bien malgré tout :)

a écrit:

Ce serait pourtant la meilleure chose à faire....

Sans doute, mais ... Comment dire ... Je n'aime pas demander de l'aide, ni me plaindre (et c'est pourtant ce que j'ai fait). A titre d'exemple je me suis cassé le bras pendant mes "classes de neige" et je n'en ai pas parlé de toute la journée. Ce n'est que le soir que j'ai dit à un élève que je croyais que mon bras était cassé, le professeur m'a conduit à l'hôpital et il était effectivement cassé.
Et puis mon passé n'est pas un problème, il s'est passé ce qu'il s'est passé. Le seul problème que j'ai c'est ma timidité. Et même si les 2 sont liés, est-ce en remuant le passé que je vais vaincre ma timidité ? Ca doit venir de moi-même, il faudrait que j'arrive à me forcer à faire le premier pas mais je n'ose décidément pas. C'est comme si je n'étais pas prêt à avoir une relation amoureuse, à 25 ans ...

penau xavier — 22-03-2009 00:50

a écrit:

Bien mieux dans ma peau, plus énergique, plus optimiste. Mais toujours timide

Et si la période avait été plus longue ?

a écrit:

Je ne me sens pas capable d'arrêter si un des deux consomme toujours.

Et pourquoi donc ?

a écrit:

C'est comme si je n'étais pas prêt à avoir une relation amoureuse,

Ou pas prêt à trahir une étrange fraternité ?

Mr.Quentin — 22-03-2009 13:15

a écrit:

Et si la période avait été plus longue ?

J'étais timide avant même de commencer à fumer la cigarette. Je ne crois pas qu'il y ait un lien entre les deux. C'est vrai que ma timidité serait certainement plus facile à vaincre si je n'avais plus cette dépendance. Mais dans quelle mesure ?

a écrit:

Et pourquoi donc ?

C'est comme si on me demandait d'arrêter la cigarette avec un paquet en poche. Quand j'ai fait l'effort d'arrêter, je n'allais plus voir mes frères et soeurs, j'évitais toute tentation. Je sortais de chez moi, je ne supportais plus de rester renfermé devant mon ordinateur. D'ailleurs j'ai arrêté les abonnements des 2 jeux auxquels je jouais encore. Cela dit, que mes frères et soeurs arrêtent ou pas, j'ai décidé d'arrêter, dès que je n'ai plus rien. J'ai 2 semaines à tenir et puis je pars à l'étranger 2 semaines où je ne pourrai pas consommer. Quand je reviendrai, le plus dur sera fait.

a écrit:

Ou pas prêt à trahir une étrange fraternité ?

Ce n'est pas de la fraternité. J'ai déjà répondu plus haut que c'était juste la tentation de recommencer si un des 2 consomme devant moi. Mais je suis effectivement très fraternel, mon grand frère et la plus grande de mes soeurs sont les 2 personnes en qui je peux avoir confiance (plus encore que mes parents).

Thérapeute — 23-03-2009 18:32

bonjour,

a écrit:

A l'heure actuelle je n'ai plus d'amis

un lien avec le reste ?

Mr.Quentin — 23-03-2009 23:15

Bonjour,

En fait j'étais dans un groupe d'amis et quand mes agresseurs sont venus chez moi, ils se sont présentés comme étant les amis d'une personne du groupe. Je n'ai plus jamais gardé contact avec qui que ce soit du groupe. Il n'y avait qu'une personne qui ne faisait pas partie du groupe et que je considérais comme mon meilleur ami, mais il s'est avéré que ce n'était pas réciproque et lui aussi m'a trahi (d'une autre façon). Enfin bref, toujours est-il que je n'ai jamais dit à un seul du groupe ni même à mon "meilleur ami" que je n'avais jamais eu de relations amoureuses, j'étais trop complexé. Aucun n'aurait pu donc m'aider. En fait j'ai quand même une amie (qui m'a initié à la cocaïne et que je ne vois que lorsque j'en consomme ("rassurez-vous" c'est très très occasionnel et uniquement dans un but festif)) et un ami qui est mon voisin mais qui est handicapé et dont je m'occupe comme d'un enfant. Je n'oserais dire à personne que je suis toujours puceau.

Je suppose que je dois vous parler d'une certaine chose qui a peut-être son importance mais qui est terriblement honteuse (au point où j'en suis, après tout). Quand j'avais 11 ans et demi, j'étais en sous-vêtements et ma soeur aussi et elle a voulu voir mon sexe. Je passe les détails, on en est venus à se masturber mutuellement. Ce qui a duré plus ou moins 1 an.

Je suis bien décidé à reprendre ma vie en mains (sinon je ne serais pas venu exposer mon problème ici) et pour ce faire à arrêter de consommer mes drogues.

Je crois que j'ai assez abusé de votre patience et de votre temps. Je vous en remercie. Si vous avez cru percevoir une once d'agressivité, sachez que ce n'était pas voulu.

J'aurais quand même une question : pensez-vous que je devrais consulter un psychiatre ? On dit que cela doit venir de nous-même, qu'on doit le sentir. Et pendant longtemps je l'ai senti, mais je me disais qu'un psy ne pourrait pas m'aider parce qu'il faudrait qu'il ait vécu la même chose (je me suis rendu compte il y a quelques années que j'avais tort) et que de toutes façons, rien n'effacerait ce qui s'est passé. Et maintenant je ne sais plus. D'un côté j'ai l'impression que je n'arriverai pas à redevenir "normal" par ma seule volonté, que j'ai besoin d'aide (et c'est pour ça que je suis venu en parler ici). Mais d'un autre côté, je me dis que je peux très bien m'en sortir seul (quand je ne suis pas dans une phase de petite déprime).

Thérapeute — 24-03-2009 17:55

bonjour,

a écrit:

pensez-vous que je devrais consulter

... OUI mais pas obligatoirement un psychiatre!

a écrit:

je me dis que je peux très bien m'en sortir seul

... hum en êtes vous si sur puisque comme vous le dites:

a écrit:

que j'ai besoin d'aide (et c'est pour ça que je suis venu en parler ici).

... ;-)

Thérapeute — 24-03-2009 17:56

a écrit:

Je vous en remercie.

pas de quoi nous sommes là pour çà.. bon courage..

Mr.Quentin — 24-03-2009 18:35

a écrit:

... OUI mais pas obligatoirement un psychiatre!

Que me conseilleriez-vous ? Je ne connais absolument pas les différences. Dois-je m'adresser à un centre de santé mentale ?

Thérapeute — 24-03-2009 18:54

un(e)  psychanalyste ou psychothérapeute pourrait vous aider et vous aider à franchir ce pas 

a écrit:

mais je n'ose pas en parler physiquement.

comme le souligne fort justement Xavier

Mr.Quentin — 24-03-2009 19:06

D'accord, je vais prendre mon courage à deux mains :)

Je ne sais pas comment vous remercier, ne serait-ce que pour m'avoir écouté. Merci de tout coeur.

Thérapeute — 24-03-2009 19:08

Bienvenu... ;-)

Mr.Quentin — 21-06-2009 02:04

Je ne sais pas ce qui s'est passé mais maintenant ma consommation de cocaïne n'est plus occasionnelle. J'ai arrêté le joint. Et finalement j'ai osé faire appel à un psy. Je ne tiens pas plus d'une semaine sans consommer. Je ressens les effets du manque et je ne peux pas m'empêcher de prendre. Je deviens violent alors que j'ai toujours été anti-violence. Je tape dans des murs et j'ai la main droite dans un sale état. Je me réveille chaque nuit, en sueur. Je ne comprends pas.

Mr.Quentin — 21-06-2009 20:28

Je n'ai aucune volonté, je suis un faible. Il y a tellement de voix dans ma tête des choses toutes différentes sur le même sujet. Je suis fatigué de voir passer ma vie, perdu dans mes pensées. Et ce message confirme le fait que je suis faible.

Thérapeute — 22-06-2009 13:57

bonjour,

a écrit:

Je n'ai aucune volonté, je suis un faible. Il y a tellement de voix dans ma tête des choses toutes différentes sur le même sujet. Je suis fatigué de voir passer ma vie, perdu dans mes pensées. Et ce message confirme le fait que je suis faible.

ou en grand état de faiblesse... la conso de coke rend parano, donne l'impression de "psychoter"... depuis combien de temps consommez vous et quelle quantité??

Mr.Quentin — 22-06-2009 18:18

Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je suis désolé.
Vous avez raison, je suis dans un état de faiblesse.

J'ai commencé la coke en mai 2007. A petites doses : 2g par soirée et 2 soirées par mois. Donc 4g en mai, 4g en juin, 4g en juillet. Et puis je n'ai plus rien pris pendant quelques mois (4 mois je pense). Ce n'était déjà pas évident, mais finalement pas si terrible. Je fumais le joint tous les jours sauf les jours où je prenais de la coke alors il suffisait d'en fumer 2-3 d'affilée pour compenser au début et puis ça passait et je reprenais une consommation de cannabis "normale" (+/- 1g). Ensuite j'ai pu réguler ma consommation de coke à 1x 2g tous les 6 mois. Donc 2g en juin 2008 (à mon anniversaire) et 2g en décembre 2008 (les dates sont approximatives). Et puis en mars 2009 mon passé (que j'ai raconté dans les grandes lignes ci-dessus) est remonté à la surface (je l'avais "enterré") je ne sais pas trop pourquoi. C'est pour ça que je suis venu en parler ici. Et depuis, ma consommation de coke n'a cessé d'augmenter. En mars j'ai pris 1x 2g. En avril, quelque chose comme 3x 2g. En mai, quelque chose comme 5x 2g. Et ce mois-ci, 20g. Mais depuis le mois de mars j'ai arrêté le cannabis. En fait j'ai d'abord diminué les doses et je n'ai vraiment arrêté que fin avril (quand j'ai finalement osé faire appel à une psychologue). Chaque prise est arrosée d'alcool. Maintenant je suis à -1250€ et je suis "paniqué" (c'est un grand mot, je sais bien que je m'en sortirai. D'ailleurs ça ne m'a pas empêché de prendre 2g vendredi).

J'étais déjà un peu (je fais cette mesure par rapport à ma soeur qui, elle, l'est beaucoup) parano avant de commencer le cannabis.

Qu'entendez-vous par psychoter ? Vous voulez parler des voix dans ma tête je suppose. Depuis que je suis petit, comme je me suis renfermé sur moi-même, j'ai toujours parlé à ce que j'ai appelé plus tard : ma conscience. Je restais des heures sans bouger, perdu dans mes pensées. Et je n'ai pas perdu cette habitude. Mais maintenant, j'ai l'impression qu'il y a une conscience de plus. Depuis mars en fait.

Depuis que j'ai arrêté le cannabis, je suis en pleine dépression. Et maintenant voilà que je deviens violent. Je ne comprends pas.

Thérapeute — 22-06-2009 18:37

a écrit:

Je ne comprends pas.

la coke + shit + alcool ont exacerbé ce qui a l'air déjà en place chez vous depuis longtemps: 

a écrit:

Depuis que je suis petit, comme je me suis renfermé sur moi-même, j'ai toujours parlé à ce que j'ai appelé plus tard : ma conscience. Je restais des heures sans bouger, perdu dans mes pensées.

il serait peut être bon pour vous de demander sérieusement de l'aide car si en plus:

a écrit:

je suis en pleine dépression. Et maintenant voilà que je deviens violent.

... voir un psychiatre lui expliquer en envisager un traitement avec un anticraving, c'est une molécule qui bloque le "transport de la dopamine (mais bon je ne vais pas vous faire un cour de pharma... ;)  )
bref un traitement à base de modafinil ou de disulfiram , en plus d'un sérieux soutien psy pourrait vous aider, mais je ne peux que vous suggérer, je ne suis pas médecin prescripteur.. juste une "petite" expérience dans ce domaine..

Mr.Quentin — 22-06-2009 19:26

J'ai déjà une psychologue. Et je suppose qu'elle me réorienterait si elle se sentait incapable de m'aider. Comment savoir si je peux lui faire confiance ? Je lui ai presque parlé de tout. J'ai un peu l'impression qu'elle me manipule. Ou en tout cas qu'elle à l'air dépassée ou pas assez expérimentée. Mais je ne suis pas non plus sa thérapie correctement. Elle m'a demandé d'écrire dans un carnet tout ce qui m'était arrivé et de le brûler. Je n'ai pas encore commencé. Elle m'a demandé de réguler mon sommeil et mon alimentation. Je ne l'ai pas encore fait non plus. Elle m'a dit d'arrêter la coke et l'alcool et de continuer le cannabis pour le moment. Ca je pense qu'elle avait raison, mais j'ai fait le contraire. Et elle m'a conseillé la lecture du livre : Le chemin le moins fréquenté (de Scott Peck). Je l'ai lu 2x. Mais elle est gentille et ça me fait du bien de me confier. J'ai encore des choses à lui dire mais je n'y arrive pas. C'était déjà très dur de lui parler de tout le reste.

De toutes façons, je n'ai plus d'argent pour acheter ne fut-ce qu'un gramme. Alors je suis forcé d'arrêter ou au moins de me limiter. Non c'est faux. Je trouverai toujours le moyen d'en acheter.

Je dois aussi avouer que je suis "fier" (je ne trouve pas d'autre terme) de ce que je suis devenu, d'être différent. Même si je me sens un peu inhumain parce que je n'ai aucune affinité pour les autres. Pas même pour ma famille. D'ailleurs, quand mon grand-père est mort, je n'ai absolument rien éprouvé. Pas même en voyant son cadavre dans son cercueil. C'est méchant à dire mais j'ai l'impression que toute ma famille pourrait mourir demain, que je n'éprouverais rien non plus. Mais en même temps il me tarde de connaître l'amour. Pour faire bref, une partie de moi-même veut "guérir" (ma nouvelle conscience). Une autre partie veut rester telle-quelle (l'autre conscience). Et puis il y a moi (je me distingue des 2 consciences) qui ne sait pas. Je suis vraiment fatigué de penser. Quand je prends des drogues, je ne pense plus. Je profite de l'ivresse. Et après je me dis (je pense que c'est ma nouvelle conscience qui me le dit) que je vis dans l'illusion. La psychologue me l'a plus ou moins confirmé en me disant que je me manipulais. Mais je me trouve très lucide. Je "psychote" comme vous dites. Je ne crois pas être psychotique. Enfin bref.

J'arrête là, il faut que je me change les idées. Et je vous ai déjà assez dérangé (en plus gratuitement) avec mes petits problèmes ridicules. D'autres ont de vrais problèmes (j'ai l'impression d'entendre mon frère). Je ne suis pas si anormal que ça finalement.

Thérapeute — 26-06-2009 18:45

bonsoir,

a écrit:

Ou en tout cas qu'elle à l'air dépassée ou pas assez expérimentée.

c'est un peu le soucis avec les dépendances à certains produits..

a écrit:

de ce que je suis devenu, d'être différent. Même si je me sens un peu inhumain parce que je n'ai aucune affinité pour les autres.

et oui très efficace la coke pour çà...  J suis différent et unique..

a écrit:

que je n'éprouverais rien non plus.

humm soit çà, soit écroulement total... (toujours pour la même raison)

a écrit:

Je ne crois pas être psychotique.

à la longue c'est un des dégats majeurs que ce produit génère...

a écrit:

Et je vous ai déjà assez dérangé (en plus gratuitement) avec mes petits problèmes ridicules

pas de dérangement !! et Oui en plus gratuitement.. c'est le but, l'objectif de ce forum et de celle qui l'a créé et notre temps ici est pour vous !! Gratuitement et sans redevabilité ni culpabilité aucune de la part de celles et ceux qui ont le courage de venir écrire ici...   ;)

Thérapeute — 26-06-2009 18:47

oups...
et en plus il n'y a rien de ridicule dans ce que vous avez écrit ! bienvenu quand vous le voulez.. re:  ;)

Mr.Quentin — 08-07-2009 01:15

Je ne sais plus quoi penser.

Je viens de parler à mon grand frère. En fait j'ai un grand frère, Numa (26 ans), je suis le second (25 ans), une petite soeur, Magali (23 ans), un petit frère, Gaétan (22 ans) et une petite soeur, Ludivine (21 ans). On a formé des "clans" entre nous quand on était plus jeunes. Les 3 ainés formions un groupe, la cadette était rejetée (parce qu'elle nous volait, etc.) et mon petit frère était tantôt avec l'un, tantôt avec un autre. Il y a 3 semaines ou quelque chose comme ça, je me suis "disputé" avec Magali. Il faut savoir qu'elle est en pleine psychose. J'étais énervé parce que j'avais passé la matinée à ranger mon appartement (j'ai eu un élan de motivation) et puis je suis allé chez mes parents. Avant que je ne commence à aller mal (ça a commencé vers février-mars) j'allais chez mes parents quasiment tous les jours. Depuis je n'y vais plus qu'une fois toutes les 2 semaines et je n'y reste pas. Donc je suis allé chez mes parents et à peine arrivé, mon père me demande de l'aider à faire la vaisselle. Je me suis exécuté en râlant et puis je suis monté voir Magali en attendant que mon grand frère revienne du boulot. Je me suis plains auprès de ma soeur. Qui m'a demandé d'arrêter de râler. Elle m'a dit, entre autres, que j'étais un pourri. Et dans l'énervement j'ai levé mon poing. Sans intention de la cogner, mais pour qu'elle arrête de me stresser. Elle m'a donné quelques coups et je lui en ai donné aussi en réponse. Rien de méchant, ça n'a pas du lui faire mal. J'étais tellement énervé que je suis rentré chez moi avant même que Numa ne revienne du boulot. Chez moi j'ai cogné dans un mur jusqu'à avoir la main un peu en sang et puis j'ai bu 1/4 d'une bouteille de Gin. Ensuite je suis allé chez l'amie avec qui je prends de la coke et j'ai pris 1g de coke et on a bu 3/4 d'une bouteille de Gin + une bouteille de Cointreau. Bref. Ma soeur a raconté à mon grand frère que je lui avais donné des coups. Il y a 1 ou 2 semaines, je suis allé chez mes parents et mon frère m'a engueulé parce que j'avais frappé Magali. Il me disait qu'elle était dans un tel état que rien ne pouvait justifier cet acte. Et je me suis justifié en disant que je n'allais pas très bien moi-même et que je me suis emporté. Aujourd'hui je suis allé les voir et mon frère a remis ça sur le tapis. Je terminerai de raconter ça une autre fois, je n'ai déjà plus beaucoup d'heures de sommeil. J'espère juste que je n'aurai pas oublié d'ici là.

Mr.Quentin — 11-07-2009 06:40

Mon frère me disait que tout était une question de mental. Il comparait mon état psychologique avec celui de ma soeur. Elle a perdu toute lucidité et est en pleine psychose alors que moi je suis juste en dépression. Il me disait aussi que, contrairement à ce que je pense, je n'ai pas toujours été en dépression. Ca m'a donné à réfléchir. La psy m'avait déjà fait remarquer que je ne me souvenais que des mauvais moments de ma vie. Et c'est vrai que j'efface (inconsciemment) tous les souvenirs heureux de ma mémoire. Elle me demandait pourquoi je tiens tant à vivre dans le malheur et je n'ai pas su lui répondre. Si ce n'est que j'ai un peu l'impression d'être différent (mieux que les autres) grâce à ces malheurs. C'est une réflexion un peu étrange mais je me comprends. Et mon frère avait l'impression que je voulais à tout prix croire que j'avais des troubles psychologiques. Bien sûr il ne sait pas ce que j'ai vécu et je ne suis pas sûr qu'il se souvienne de mon racket. Je suppose que c'est ce que vous appelez "psychoter". Ce qui me rappelle le livre que la psy m'a conseillé de lire (Le chemin le moins fréquenté de Scott Peck), qui disait : "La vie est difficile. Cela peut paraître banal, mais c'est une grande vérité ; et ce parce qu'une fois que nous la voyons vraiment nous pouvons la transcender. La plupart des gens ne voient pas les choses de cette façon. Ils se plaignent, parfois sans cesse, de manière ostentatoire ou implicitement, de l'importance de leurs problèmes et de leurs soucis, comme si la vie était en général facile, comme si elle devait être facile. Faire face aux problèmes est un processus très douloureux. En fait, c'est parce qu'ils nous font souffrir que nous les appelons des problèmes. Et comme la vie nous en pose constamment, elle est toujours difficile." Mon frère me disait que quand je lui parlais de mon boulot, c'était toujours de manière plaintive. Et pourtant je ne me suis jamais trouvé plaintif. Il me disait que je n'étais pas un cas isolé, que tout le monde vivait des stress au boulot et rencontrait des collègues qui n'en foutent pas une. Et que le fait d'en parler sans cesse, et qui plus est de cette manière plaintive, ne faisait qu'accentuer le problème. Je crois qu'il n'a pas tort. D'une certaine façon j'ai grossi le problème en en parlant de façon fataliste, comme si il n'y avait pas de solution. J'y reviendrai encore plus tard. Je vais dormir.

Thérapeute — 22-07-2009 14:42

bonjour,
pas répondu avant car abscent..
le seul moyen d'y voir plus clair est d'aller consulter .. un professionnel de santé spécialisé dans ce type de problème..

Mr.Quentin — 23-10-2009 02:10

Je viens donner quelques nouvelles. Et poser une question.

D'abord les nouvelles.
J'ai enfin fait l'effort d'abstinence. J'avais pris rendez-vous avec un psychiatre d'un centre spécialisé dans les drogues et en même temps j'ai arrêté la cocaïne le 10 septembre (je continuais toujours l'alcool et le cannabis). J'ai malheureusement raté le rendez-vous qui était fixé le 1er octobre et qui est reporté au 9 novembre. Tout ce que j'avais échafaudé s'est écroulé d'un coup. C'est pourquoi j'ai décidé d'en parler à mon médecin traitant qui m'a prescris un traitement pour m'aider à tenir le coup. Et depuis je ne touche plus non plus ni à l'alcool, ni au cannabis depuis le 8 octobre (date à laquelle mon traitement a commencé).
Je me sens beaucoup mieux dans ma peau. La motivation revient. J'ai brinqué mon appartement, que j'entretiens chaque jour sans me laisser dépasser par les évènements. Je cuisine, je sors, je fais les magasins et ma dette se résorbe. Mieux : je ne suis même pas en dépression et je n'ai aucun antidépresseur. Juste un médicament pour l'alcool 2x par jour et 1 pour l'anxiété 3x par jour. Par contre je dors très mal. Je me réveille toutes les nuits plusieurs fois, souvent après un cauchemar. Je n'avais plus fait de rêve depuis des années, c'est bizarre. Je fais des rêves étranges. Il y en a un qui m'a marqué plus que les autres. Je logeais dans un hôtel dans un autre pays ou une autre ville. Tous les autres locataires se connaissaient, ils étaient en groupe. Et tous me haïssaient. Et puis une fille du groupe est entrée une fois dans ma chambre avec l'intention de faire l'amour (ou peut-être juste de me faire du mal). Je l'ai chassée. Parce que j'avais peur je pense. Et le lendemain on la retrouvait pendue dans ma douche. Et tout le monde m'accusait. C'est là que je me suis réveillé.

Maintenant ma question.
A chaque fois que je sors de ma séance psy je me sens complètement déprimé, alors même que j'étais très heureux avant d'y aller. J'en viens à me demander si c'est vraiment une bonne idée d'y aller. D'autant que je ne lui fais toujours pas entièrement confiance. Est-ce quelque chose de "normal" ? Je veux dire : sort-on toujours de là déprimé ?