zimzalabim — 11-03-2009 17:52 |
Bonjour Voilà j'ai eu ce rêve récemment. Je ne sais quoi en penser... si vous pouviez me donner quelques pistes... Tout d'abord quelques précisions sur moi qui me semblent pertinentes par rapport au contenu du rêve. Je suis psychasthénique. Je traîne depuis mon adolescence une perception de mon "intérieur" assez catastrophique, que j'ai isolé quelque part au fond de moi car je trouve que cela ne peut être entendu par mes proches (trop dégoutant, destabilisant, trop intime). Je traîne également une difficulté à me "voir", m'en remettant généralement au regard des autres et à leurs commentaires pour contrer ma soif de "savoir ce qu'ils voient" et ne pas les fatiguer avec mes angoisses. J'ai eu quelques tocs par rapport à cela (habillement, temps de préparation, vérifications incessantes dans le miroir...). Depuis l'adolescence en outre je "discute" avec mon miroir, maintenant je n'ai plus besoin de cette "présence", je monologue dans ma tête ou a voix basse n'importe où. J'ai plus de 30 ans, sans enfant, un nouvel amant, donc retour à la sexualité, qui a sans doute provoqué ce rêve. J'ai subi 3 IVG qui ont je crois eu un effet "boostant" sur la perception que j'ai de mes organes internes, plus précisément de mon uterus. Ce retour récent à la sexualité a donc été l'occasion de remettre en avant plan que j'imagine mon uterus comme une poche de pu (désolée), qu'un homme risque de crever... ce qui le souillerait. J'imagine que tout foetus dans cette poche immonde serait un monstre, torturé, difforme, râlant de souffrance, effrayant d'inhumanité, et dont la souffrance serait insupportable. Ou bien j'imagine que je trimballe un cadavre putréfié.
Voici mon rêve.
Je suis à la piscine. Mon médecin est là et observe. Je m'approche, il est impassible. Il me dit "vous savez, ce n'est pas la peine de continuer à le cacher, tout le monde le voit bien". Je réponds, baissant les yeux, un petit sourire de bonheur discret aux lèvres et en caressant mon ventre : "Oui je suis heureuse, j'attends tranquillement sa venue" (quelque chose de cet ordre). Mon médecin me répond : "ce serait bien si ce n'était que cette grossesse est fausse". Et je comprends que mon ventre est vide, ce qui me destabilise et me bouleverse.
Depuis je crains terriblement d'être enceinte, et simultanément de faire une grossesse nerveuse. Ce n'est pas la première fois que j'ai peur d'être enceinte. J'attends toujours "ce moment du mois" pour me rassurer, et lorsqu'il vient me demande si ce n'est pas une fausse couche, s'il n'y aurait pas des morceaux de foetus. Simultanément et malgré ma peur, je n'utilise aucune contraception. Je crois aussi être stérile, ce qui peut sembler paradoxal... et c'est peut être une réalité...
voilà tout cela traîne dans ma tête en ce moment. Je ne suis pas sans piste je suppose, mais je n'arrive pas à y voir clair... merci de votre aide.
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Thérapeute 2 — 11-03-2009 23:31 |
Bonsoir
Vous dites être psychasthénique, est ce un diagnostic posé par un médecin?
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zimzalabim — 12-03-2009 05:36 |
Non c'est un diagnostique de mon psychiatre. Ok le médecin en question dans mon rêve est mon psychiatre. Désolée. J'ai eu d'autres diagnostiques mais c'était pour faire référence au fait que j'ai beaucoup de mal à agir.
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Thérapeute 2 — 12-03-2009 19:33 |
Bonsoir
Rêver de son psy peut être un effet du transfert. Quels autres diagnostics ont été posés?
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zimzalabim — 12-03-2009 22:44 |
Bonsoir
Eh bien premier diagnostique hystérie, nevrose phobique, puis nevrose obsessionnelle, avant qu'il soit question de personnalité psychasthénique ; sinon dépression, toc et petit syndrome de cotard. (si j'ai bien tout compris...)
Bon mais j'ai cru comprendre qu'on était beaucoup de choses...
Ce que vous me dites sur le transfert me fait penser (je ne sais pas pourquoi, je vous dit ce qui me vient à l'esprit) à une image qui m'est venue lors d'une séance de sophro. La psychologue m'avait demandé de visualiser une image agréable, de bonheur. J'ai vu une petite fille type "manga", couleurs vives, tenant un bouquet de fleurs et affichant un grand sourire. L'image a aussitôt viré au noir et blanc et la petite fille pleurait tenant un bouquet d'orties.
Merci pour vos réponse :)
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Thérapeute 2 — 12-03-2009 22:58 |
Reportez vous aux travaux de Donald W Winnicott sur la notion de "Holding", ou bien parlez en avec votre psy.
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zimzalabim — 22-03-2009 01:53 |
Merci beaucoup, j'ai lu en effet et cela a eu essentiellement pour effet de "lier" ce qui se tramait dans ma tête, disons que cela fait sens. Que cela structure. Pour le holding, c'est "amusant", je passe ma vie à parler de contenir, porter les gens ou pas, "je ne peux pas la tenir" en parlant de ma mère etc...
Pourtant j'avais autrefois une sorte de jouissance sadique, une "Shadenfreude" lorsque j'avais l'impression de "contenir" les autres. Je me "branchais sur leur fréquence mentale" (c'est ainsi que je le ressens) pour les transformer par les mots. Je voyais que j'arrivais parfois à susciter une réaction forte, une prise de conscience. Comme si nos esprits se rencontraient dans cet espace entre-deux, et là se frottaient, se modelaient, s'inclinaient... En somme, je croyais avoir un pouvoir. Que j'ai perdu. Ou alors je ne lai jamais eu et les réactions que j'interprétais comme des prises de consciences étaient tout autre chose... ???
Après une crise de dépersonnalisation chez mon psychiatre, il a eu les bons mots et dans ce terrible moment de basculement, j'ai soudainement eu la sensation qu'il me tenait dans ses bras. Depuis j'ai pris conscience que j'étais seule, et aussi que je ne l'étais plus. J'ai pris conscience de mon manque. Et que j'avais besoin des autres. Ce qui me fait terriblement peur.
En bref, tenir les autres oui avec plaisir, quoique désormais avec grande modération car cela m'épuise et requiert beaucoup de temps de réparation. Surtout que ça "ne marche plus" (la machine est cassée). Disons que cela m'arrive encore comme par nostalgie, ou par reflexe, telle une sorte de une motion automatique vidée de son contenu. Quant à tenir ma mère, non surtout pas ! Je ne l'ai jamais supporté. Mais je suppose que c'était mon fantasme ?
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zimzalabim — 25-03-2009 08:51 |
Mais je m'égare... Pour en revenir au ventre vide, puisqu'il y a sans doute au moins du transfert là-dedans...
J'attendais (secrètement et assez honteusement) de la cure, au tout début, qu'elle me rende capable, d'être moi, d'agir, de mener ma vie. J'espérais que j'allais soudainement retrouver une puissance opprimée depuis longtemps, que cette éclosion soulèverait une tempète à la fois destrutrice et créatrice. Libératrice. Un déclic, un Deus ex machina. Qu'elle me... je pense "enable" en anglais... le mot en français m'échappe, si tant est qu'il y en ait un... et les seuls qui me viennent à l'esprits sont "enorgueillir", ou "adouber". Mais je ne me suis pas transformée en Chevalier de La Mancha. J'ai rencontré la réalité, grâce à ce fameux autre sans doute, qui n'a cessé de me rappeler qu'il existait indépendamment de moi. Et le deuil de ce que j'avais perdu en cours de route. Des illusions. Cachant, mais mal, le vide.
Sans doute que j'attendais donc une sorte de permission, une autorisation, voir une passation. Une passation de pouvoir ? Qui confirmerait l'existence - et le droit d'exister - d'un être que je supposais déjà présent. Je suis peut être toujours dans cette attente... ou en quête de direction peut être ? Maintenant que je me reconstruis...
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Thérapeute 2 — 25-03-2009 19:25 |
Bonjour
Le concept de "holding" présente deux points de vue: Le porté et le portant. Vous semblez apprécier de porter les autres notament votre mère, et vous qui vous porte?
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zimzalabim — 25-03-2009 22:08 |
Mon psy, en séance, et maintenant dans la continuité...
Le seroplex lol
je crois que c'est une demande que je ne peux adresser à personne. J'ai l'impression que c'est répugnant. Pourtant, apparemment, elle doit se sentir cette demande. C'est sans doute ce qui a fait fuir mon ancien compagnon. J'a fait quelques nouvelles rencontre dans cette dernière année de célibat, et une jeune femme est devenue une amie proche, elle m'a parfois aidée d'une manière que je n'auris jamais osé demander auparavant. Elle est venu m'aider à nettoyer mon appartement lorsque c'était devenu un capharnaüm pour la énième fois, et elle m'a écoutée. Mais je fais attention à ne pas la surcharger, à maintenir une réciprocité. Je crois que nous avons réussi à construire une belle amitié. Heureusement elle a un petit ami maintenant. Enfin je suis obligée de maintenir une vigilance constante pour ne pas alourdir mes relations avec cette demande. Trop lourd. Pas juste pour les autres. Et puis cela ne s'adresse pas vraiment à eux n'est-ce pas ?
On m'a toujours fait le reproche de ne pas me prendre en main. J'essaie d'expliquer à ceux qui semblent pouvoir le comprendre que cela m'est extrêment difficile. Mais je n'arrive pas à définir quel degrés de demande serait tolérable, juste, normal, acceptable. Cela me fait beaucoup culpabiliser, beaucoup me détester, beaucoup désespérer. J'ai peur des autres, car la minute où je me laisse aller, qui sait s'ils ne vont pas me laisser choir, dégoutés par ce gouffre béant, ce grand cri d'appel ? Ou pire, me frapper de dégout.
J'ai souvent fini par m'attirer la hargne et la risée de groupes de personnes, à l'école, partout. Aussi pour moi, cet intolérable en moi, me semble confirmé par mes expériences.
Je passe beaucoup de temps seule. J'en ai besoin. C'est mon cocon. Pour me rassembler. Je ne fais pas grand chose d'autre que me rassembler.
Et puis j'ai ce problème d'identification à ma mère. Sa demande... constante... ressemble à la mienne. Lorsqu'elle passe me voir, je finis par voir ses gestes dans les miens, son visage sur le mien. Alors je me dis que je dois faire le même effet qu'elle aux autres. La répulsion. Je rumine beaucoup là-dessus. Elle ne semble se rendre compte de rien. N'a pas cette pudeur que j'ai développée, au sens d'exhiber sa demande, pas son corps elle est très pudique. Ellene semble pas avoir conscience d'elle-même. Elle n'a pas ces gardes-fou que j'ai installés. Mais je ne peux m'empêcher de penser que, peut être, ces garde fous ne suffisent pas, et que ma demande, obscène, est visible, quoique je fasse. Et sans que je m'en rende compte.
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