mirka — 03-10-2008 00:20

bonsoir,

comment avancer, comment accepter les deuils successifs de mes proches?
en 2004, 7 des miens sont partis, puis 2 autre proches depuis, encore aujourd'hui, j'ai mal du vide qu'ils ont laissés, comment supporter leurs absences, beaucoup de tristesse, chaque jour je pense à eux, à tout ce qu'on ne partagera plus, tout ce qu'on a pas eu le temps de faire ensemble....
je sais même pas si j'accepterai ça un jour...
j'ai tellement peur,  leurs voix s'effacent peu à peu de ma mémoire et ça me rend malade...
et depuis cette terrible année, ma vie s'est arrêtée, je reste chez moi pour ne voir personne et personne d'extérieur ne connaît mon histoire, je vis avec ma souffrance et mon chagrin au quotidien, qui me prends toute mon énergie,
j'ai peur de perdre ceux qui restent, j'ai tout le temps peur pour eux.
je crois que je suis engluer dans tout ça depuis 4 ans, tout se complique et se mélange dans mon esprit.

penau xavier — 05-10-2008 14:39

a écrit:

en 2004, 7 des miens sont partis, puis 2 autre proches depuis

Pourriez vous nous en dire un peu plus sur ces sept + deux départs....

a écrit:

chaque jour je pense à eux, à tout ce qu'on ne partagera plus

Prenez un peu de temps chaque jour pour penser à tout ce que vous avez partagé et qui fait toujours richesses à l'intérieur de vous ....

a écrit:

je reste chez moi pour ne voir personne et personne d'extérieur ne connaît mon histoire,

Et pourquoi donc ?

a écrit:

je crois que je suis engluer dans tout ça depuis 4 ans, tout se complique et se mélange dans mon esprit.

Vous avez un gros travail de deuil à effectuer. Pourquoi ne pas vous faire aider pour ça ?
En attendant, je vous laisse réfléchir à la chose suivante :
La fidélité (aux disparus) ne consiste pas à s'enfermer pour penser à eux, elle est dans le fait de faire ce qu'ils auraient aimé, souhaité, nous voir réaliser.

mirka — 05-10-2008 21:16

la maladie a emporté tour à tour les miens, pendant neuf mois seulement,
la première a été ma mamie adorée, puis mon oncle, puis mon grand-oncle, puis 3 de mes cousins, puis une amie.
ça s'est enchaîné à toute vitesse, je comprenais plus ce qu'il se pasait, j'avais  tellement peur que cette spirale tragique ne s'arrête pas....
j'avais avec eux des relations très proches, on partageait beaucoup de choses et surtout ils me parlaient de leurs souvenirs, pour jamais qu'on oublie ce qu'avait été leurs vies, parce que c'étaient pour la plupart des anciens de la famille.

mon premier enterrement m'a vraiment traumatisé et c'est encore difficile aujourd'hui, voir la mise en terre de ma mamie qui m'a tant aimée, j'ai vécu ça comme une terrible injustice....et ce que je regrette le plus c'est de ne pas être allée la voir une dernière fois à l'hôpital avec les autres parce que je n'ai jamais envisagé que la maladie gagnerait, je n'ai pas compris que ce serait la dernière fois, ou inconsciemment je n'ai pas voulu la voir cette vérité-là, insupportable....ou bien par égoïsme, je ne voulais pas partager ces moments intimes avec les autres...mais que de regrets aujourd'hui.

je n'ai pas eu le courage d'aller enterrer les autres cette année-là, et j'ai encore du mal à aller aux cimetières, parce que trop d'émotions et de choses qui remontent à la surface et que je n'accepte pas.

en 2007 je perdais encore une cousine et ma 2ème grand-mère...
ma relation avec elle était plus distante, j'ai toujours eu l'impression de ne pas avoir ma place avec elle, que je sois là ou pas c'était pareil, que je n'existais pas à ses yeux...jusqu'à ce que quelques mois avant son décès elle me dise enfin ces quelques mots que j'avais tant attendu étant gamine...je ne suis pas allée l'enterrer mais j'ai fait la cérémonie religieuse, j'ai pas pu faire plus....


quand je dis que "chaque jour je pense à eux, à tout ce qu'on ne partagera plus", c'est que je n'ai plus que des brides de souvenirs positifs du temps passé ensemble, quand je pense à eux, y'a que les mauvaises périodes: la maladie, leurs souffrances...c'est comme si j'avais oublié les bons moments...


de tout ça j'en parle jamais parce que je sais que ça dérange les gens quand on parle de nos morts, je le sais, j'ai déjà testé....et puis on a tous nos lots de galères alors c'est pas la peine d'en rajouter aux autres...


je sais bien que j'ai un gros travail de deuil à faire, j'en suis consciente et je pense que le fait d'avoir perdu tant de proches en si peu de temps ne facilite pas les choses, bien au contraire mais je sais que pour tenir je me dis qu'ils me guident maintenant et que le temps rendra mes souvenirs moins difficile à évoquer...


merci pour vos aiguillages

Christelle Moreau — 07-10-2008 23:42

a écrit:

de tout ça j'en parle jamais parce que je sais que ça dérange les gens quand on parle de nos morts, je le sais, j'ai déjà testé....

Vous avez pourtant semble t il un fort besoin d'en parler...Rencontrer un thérapeute , c'est aussi rencontrer un professionnel qui a été formé à entendre, à écouter votre douleur, mais aussi à la comprendre et tout cela sans ne jamais vous juger, il serait bon que vous vous autorisiez à vous soulager...Seule, votre parcours pourrait être long, voire très long.

a écrit:

le temps rendra mes souvenirs moins difficile à évoquer...

Le temps sera votre allier pour effectuer votre deuil, quant à vos souvenirs, plus vous attendrez et plus l'essence d'eux-même sera difficile à en recouvrir le sens.
Dans les deux cas, la route sera longue. Vous qui demandez un "aiguillage", je vous en remet à vos possibles, seule ou accompagnée.
Bonne continuation et bon courage pour la suite.

mirka — 08-10-2008 19:48

Bonsoir,
tout d'abord merci de m'apporter vos réflexions face à mon histoire,
qu'entendez-vous par "plus vous attendrez et plus l'essence d'eux-même sera difficile à en recouvrir le sens."?, je ne saisis pas bien le sens...

mirka — 19-11-2008 23:10

pourriez-vous me dire ce qu'est "l'essence" d'un souvenir?
est-ce la nature de la relation ou les souvenirs par eux-même par rapport à un contexte?