Christelle Moreau — 02-05-2007 09:07

Je vous invite à vous faire connaître par vos réponses et vos sujets divers, n'hésitez pas à conserver votre nom de famille et prénom sans utiliser de pseudo, ce qui facilitera l'utilisateur à vous identifier.

Bien-sur, vous avez également la possibilité de vous inscrire dans notre annuaire afin d'être facilement référencé sur google et autres moteurs de recherche en vogue.

N'hésitez pas à nous faire parvenir votre agenda, séminaires et congrès à ne pas manquer afin d'étoffer l'agenda.

Cordialement et aux plaisirs de vous lire.

Christelle Moreau

Thérapeute — 12-05-2007 14:45

Bonjour, bravo pour ce site.
Comment etre référencé?

Alain

Christelle-Moreau PSY — 12-05-2007 20:56

Bonsoir Alain, et bienvenue parmi nous. Pour ce qui est de ce forum, vous pouvez ajouter une signature en bas de chacun de vos messages en allant dans le menu Votre Profil -> Personnalisation Vous pouvez y inclure jusqu'à 3 adresses web (url) maximum.

faiza — 15-08-2007 16:38

Bonjour
je suis en analyse et j'aimerai connaitre le temps que ça prendra, qu'est ce que je vais devenir, parce que mon transfert est si fort que je suis prête à me tuer que de quitter mon psy. c'est normale?

differente — 15-08-2007 16:44

Bonjour,
Que ressentez vous exactement pour votre psy ?

faiza a écrit:

Bonjour
je suis en analyse et j'aimerai connaitre le temps que ça prendra, qu'est ce que je vais devenir, parce que mon transfert est si fort que je suis prête à me tuer que de quitter mon psy. c'est normale?

faiza — 15-08-2007 16:50

je la ressens comme une maman, mon transfert est si excessif qu'il vaut mieux que mes séances ne s'arrêtent pas....dois je consulter un psychiatre en même temps?

Marie-Thé — 16-08-2007 23:53

faiza a écrit:

Bonjour
je suis en analyse et j'aimerai connaitre le temps que ça prendra, qu'est ce que je vais devenir, parce que mon transfert est si fort que je suis prête à me tuer que de quitter mon psy. c'est normale?

Bonsoir vous !

Et si vous lui parliez de ce que vous ressentez ?
De votre manière de tenir à lui ou elle ?
Il n'y a pas lieu de penser que c'est normal ou anormal !
Il vaut essayer de comprendre pourquoi vous ne sauriez subjectivement vivre sans lui ou elle !
Bon courage !
Marie-Thé.

faiza — 18-08-2007 15:34

Salut Marie-thé
les réponses en humm humm m'enragent, alors il vaut mieux se taire ou faire le mime ou avec des devinettes!
Bises

Thérapeute — 20-08-2007 12:10

Bonjour Faiza, le transfert est un des axes majeurs de la thérapie, c'est à votre thérapeute de l'accueillir et de le gérer.  Comme m'a dit mon psy à l'époque de mon travail personnel:" vaut mieux que vous me cassiez la gueule en parole pendant les séances et meme entre les séances que vous alliez régler vos comptes en direct.." cela s'applique également au transfert affectif, ce qui à l'air d'être votre cas.
Bon courage

Jil — 20-08-2007 21:15

Je ne suis pas sûr d'avoir compris ABD : le transfert c'est le psy qui devient tous les personnages à l'origine de nos douleurs ???

faiza — 21-08-2007 14:05

Merci ABD pour votre réponse
Est ce que le fait de payer la séance analytique est une façon de régler le compte?
vous pouvez m'éclaircir sur ce point de paiment psychanalytiquement, y a certains psy qui veulent le paiement main à main avec l'argent, pas en chéque ou autre action. C'est symbolique, je veux comprendre plus!
Merci à vous tous et bonne journée
faiza

Christelle Moreau — 21-08-2007 15:45

Pourquoi "doit-on" toujours payer en liquide ?

C'est un vieil adage, au temps de Freud, les chèques comme les carte bleue n'existaient pas. Il est très important de payer sa séance dans le moment, quelqu' en soit le moyen. On paie pour récupérer sa vérité et aucune dette ne pourra permettre de la récupérer. C'est symbolique, mais si on ajoute aux différentes dettes affectives, amoureuses... Une dette pécuniaire... l'argent doit venir de son propre labeur et ne doit pas être à quelqu'un d'autre... On peut comprendre pourquoi les différés sont moins bien perçus, mais en ce qui concerne la psychanalyse-en-ligne, le différé est obligatoire, mais les séances sont à payer d'avance, donc le travail de l'engagement s'effectue aussi en avance, ce qui permet parfois qu'un travail de mis en état de "réflexion" soit déjà entamé.

faiza — 22-08-2007 13:30

Je me dis qu'il vaut mieux payer son analyste sur le moment et en argent que de le payer plutard et autrement!!!! la paiment est symbolique psychanalytiquement c'est qu'on régle sa dette originaire?
vous parlez en même temps du temps, la notion du temps en psychanalyse est trés importante "fin de l'analyse, le temps d'analyse, le temps logique...." ce n'est pas qu'en période freudienne, y a lacan aussi qui a abordé ce sujet et lui a donné une trés grande importance
Vous pouvez me parler de la hâte en psychanalyse? c'est un peu tordu.
Merci à vous

Christelle Moreau — 22-08-2007 14:40

faiza a écrit:

c'est un peu tordu.

Bonjour Faiza,

Qu'est qui est un "un peu tordu" ?

faiza — 23-08-2007 13:40

tordu parce que j'ai beau lire mais ça n'explique rien au temps logique...le porquoi de la hate en psychanalyse ex "il faut se hater pour que l'analyste devient l'objet petit a" puis une histoire des trois prisonniers avec une couleur au dos....c'est intéressant et logique mais ça ne répond pas à ma question
Merci

Christelle Moreau — 23-08-2007 15:42

C'est votre psy qui vous inonde de références ? Où c'est vous qui tenter de vous abreuver sans comprendre ? Je vais tenter d'éclairer nos lecteurs car la conversation devient certainement incompréhensible pour certains :

Les trois prisonniers de Bachelard
pour ceux qui ne connaisse pas la petite histoire, la voici :

Il était une fois trois prisonniers condamnés à mort et auxquels on offre une possibilité de grâce. Le geôlier va les trouver avec deux disques noirs et trois blancs ; il met dans le dos de chaque prisonnier un disque blanc. Les prisonniers voient les disques de leurs deux camarades, mais non le leur. Le premier prisonnier qui dira, à juste titre, la couleur de son disque sera gracié. Désignons les prisonniers par les lettres A, B, C. Après une vingtaine de secondes, le prisonnier C dit : " J'ai dans le dos un disque blanc " ; il reçoit la grâce. Quel raisonnement a-t-il fait ? Notons que A pense au premier degré, B au deuxième et C au troisième. C raisonne ainsi : " Si j'avais un disque noir dans le dos, B dirait après un bref instant d'attente : " J'ai un disque blanc dans le dos " en faisant valoir que s'il avait un noir et C aussi, A aurait la certitude d'avoir un blanc dans le dos et le dirait. C poursuit : " puisque ni B, ni A ne prennent la parole, c'est donc que j'ai un disque blanc dans le dos ".

Il s'agit de psychologie exponentielle...

Pour comprendre une autre petite anecdote est de rigueur :
Jean-Paul Sartre et Gaston Bachelard dînait souvent ensemble, un soir Sartre dit à son comparse : " J'ai une bonne et brève plaisanterie à vous raconter ; c'est le dialogue entre le masochiste et le sadique. Le masochiste dit : "Fais-moi mal " et le sadique répond : " Non ! " Bachelard d'ajouter : " II manque quelque chose à ce dialogue. Le masochiste enchaîne : "Merci !" "


Les temps logiques de Lacan :

Lacan évoque ici la fonction de la hâte dans le cours des trois temps logiques nécessaires à la constitution du sujet, l’instant de voir, le temps pour comprendre, le moment de conclure. Ecrits : « Le temps logique et l’assertion de certitude anticipée ».
Il fait par exemple état du fait que conclure des séances de manière chronométrée peut entraver, altérer le sens de ce qui tend ainsi à se dévoiler : «  L’indifférence avec laquelle la coupure du timing interrompt les moments de  hâte dans le sujet, peut être fatale à la conclusion vers quoi se précipitait son discours, voire y fixer un malentendu, sinon donner prétexte à une ruse rétorsive. »
En ce fait il nous livre le secret d'une analyse Zen et en fonction de l'autre ( ce qui est quand même la moindre des choses ) et nous livre en ses mots toute la nécessité d’adapter le temps de la séance au temps d’émergence de la vérité du sujet, celui qu’il appelle le moment de conclure : « Car elle ne brise le discours que pour accoucher de la parole ».
C'est pourquoi, une séance peut être plus que courte et une autre peut s'étaler dans le temps, le pricipale est d'accoucher de la parole et que cette parole soit "sensée" ( dans le sens ou elle apporte un sens , une direction ).

Le petit a de Lacan :

Le "a", le fameux petit "a" de Lacan tout droit issu du discours analytique, désignant l'objet a, inventé, réinventé et retranscrit de toute part par Lacan tout entier, tout seul dans son être. Car il faut être bien seul pour comprendre et effectuer à son tour, être à son tour, vivre à son tour "la hâte". Lorsque Lacan parle de "hâte" alors il parle de ce petit a et de sa transcription qui relève de « l'objet h(a)té ».

Dans son écrit de 1945 (remanié en 1966) « Le temps logique et l'assertion de certitude anticipée » Lacan écrit : « S'il y a quelque chose qui, dans mes Ecrits, montre que ma bonne orientation, puisque c'est celle dont j'essaye de vous convaincre, ne date pas d'hier, c'est bien qu'au lendemain d'une guerre, où rien évidemment ne semblait promettre des lendemains qui chantent, j'aie écrit Le temps logique et l'assertion de certitude anticipée. On peut très bien y lire, si on écrit et pas seulement si l'on a de l'oreille, que la fonction de la hâte, c'est déjà ce petit a qui la thètise ».

Ensuite, il utilise la formule de la division harmonique c'est-à-dire l'adéquation dysharmonique : 1/a = 1+a, dans laquelle a, représente l'objet a, sa valeur algébrique et unique chiffre UN. Il a donc syn"thétisé" les deux identités ( 1 et a). Dans le livre : Les 789 néologismes de Jacques Lacan (EPEL, 2002), les auteurs, eux, résument l'effet (les faits) : « …ce petit a, petit hâte »
Dans un autre toujours portant sur le temps logique, Se compter trois : le temps logique de Lacan / PORGE Erik. Éres, 1989. - 216 p, l'auteur préfère transcrire ce passage par : « …ce petit a, petit h(a)té », qui respecte alors le phonétisme en lui donnant également un "effet de sens".
Bref, en d'autres termes "l'objet a" pourrait être en quelque sorte celui qui transpose, celui qui transcrit dans la hâte. Alors, si vous chercher à savoir ce qu'est la hâte et l'objet hâté vous savez ce qu'il vous reste à faire...Au boulot et vous comprendrez.

Merci pour vos références, mais je ne comprends toujours pas à qui vous vous adressez, qui vous abreuve de ces références sans vos aiguiller et comment en êtes vous arrivée à ce méli-mélo.
Aux plaisirs

faiza — 23-08-2007 16:27

Bonjour
Merci pour votre réponse j'en apprends d'avantage
Non ma psy ne m'inonde pas de références, elle lance en fin de séances un mot ou une phrase qui me laisse pensive, je cherche et je découvre
Une fois j'ai vu qu'elle se hâtait pour pour que je sorte, ma réfléxion était : y a pas le feu, pourquoi vous me pressez comme ça? elle a répondu "la hâte en psychanalyse est trés importante" sans rien ajouter, et j'ai cherché puis j'ai trouvé dans mes différentes lectures des choses qui m'ont éclairé, et d'autres qui m'ont assomé.
ce que j'ai trouvé :

"Lacan explique à travers le nœud que à « attraper juste » l’objet a, un analyste peut répondre à ce qui est sa fonction dans l’expérience qu’il dise « juste » souligne l’importance qu’il attribue à ce nœud qu’il a introduit depuis peu.

Le nœud attrape l’objet a au coincement du symbolique, de l’imaginaire et du réel. «Il s’agit de laisser cet objet insensé que j’ai spécifié du a »

Pour atteindre son but, l’analyste devra « laisser » l’objet a opérant avec les trois dimensions (dit-mensions) R, S et I et prenant en compte les trois points de jouissance, il devra « laisser » dans le point central l’objet a, que coincent les trois cercles.

Lacan précise que « en l’attrapant juste » l’analyste peut répondre à sa fonction : «L’offrir comme cause de son désir à son analysant ».

Je voudrais montrer que ce « laisser » l’objet a dont est responsable l’analyste détermine l’acte qui donne son lieu et son temps à l’expérience psychanalytique.

Le parlêtre est précipité à l’acte par l’objet a, cette précipitation répond à la fonction de la hâte inhérente au moment de conclure où l’analysant s’appréhende comme sujet identifié à l’objet a.

« Si Jacques Lacan s’est séparé de la norme standard d’un temps fixe pour la durée d’une séance en introduisant la séance variable, c’est justement pour contrer « les ruses de l’analysant qui se sert du temps préalablement déterminé, précisément aux fins de résistance »

La séance courte, avec un temps variable, fait intervenir un temps hors mesure, un temps qui ravive plutôt le réel du temps, et cette manœuvre temporelle « sous la forme de la hâte » permet d’accentuer la « place de l’analyste comme réel » : « le temps de la hâte est un objet a »

Au contraire, dans la « séance nécessaire » les enfants sont encore dans un temps réel : Le temps et l’espace sont un réel qui n’est pas symbolisé, chiffré par la signification phallique.
Le temps alors de la séance nécessaire ne peut pas servir pour une manœuvre, mais il doit lui-même être traité, faire l’objet d’une négativation.

Les partenaires ont à se hâter mais à s’associer à ce traitement du temps réel."

Puis dans un groupe ou on a traité ce probléme j'ai eu ça comme réponse d'un gentil psychanalyste:

"Je suppose que votre histoire de hâte fait allusion au temps logique de Lacan.
L´histoire des trois prisonniers dont on peut libérer un seul à condition
qu´il se tire logiquement d´une situation logique : on dispose de trois
ronds blancs et deux ronds noirs. On les fixe sur le dos des prisonniers sans
qu´ils sachent lequel et dans leur dos. Ils sont enfermés dans une pièce
sans droit de se parler ; par contre ils peuvent observer le dos de leurs
collègues. Et ils doivent deviner la couleur de leur propre rond. Or chacun
d´entre eux voit deux blancs.
La situation ressemble un peu à celle de tout un chacun : nous ne savons pas
vraiment qui nous sommes (nous ne savons pas la couleur que nous avons dans le
dos) si nous n´interrogeons pas les autres, et au moins deux autres, qui sont
évidemment dans la même situation. Sachant qu´un grand Autre, le directeur
de la prison, a inventé le jeu et jugera à la fin si la réponse est bonne et
libérera quelqu'un. Ce grand Autre, c´est le langage, et c´est la logique
du langage qu´il s´agit de trouver.
Dans le désarroi de ne pas savoir qui je suis ni ce que je veux, je vais
trouver un analyste. Je vais rester enfermé avec lui pendant un certain nombre
d´années. Il n´a pas le droit de parler. Par contre j´ai le droit de
casser du sucre sur le dos des autres qui m‘emmerdent dans la vie, jusqu´à
ce que je puisse finalement m´interroger sur moi-même et comprendre la part
que j´ai dans mes propres ennuis, c'est-à-dire déterminer ma couleur.
Evidemment la situation des prisonniers, de l´aveu même de Lacan, est un
sophisme, c'est-à-dire qu´elle repose sur des hypothèses très abstraites :
par exemple, que chacun des prisonniers raisonne à la même vitesse, ce qui
n´est jamais le cas dans la vie. Logiquement, cette hypothèse étant posée,
chacun doit parvenir à la porte en même temps et donner la même explication
logique au directeur.
En résumant rapidement :
« J´ai vu deux blancs. La seule alternative possible est donc : ou trois
blancs ou deux blancs et un noir, moi. Si j´avais été noir, les deux autres
seraient déjà sorti, car ils disposeraient d´une élément de plus que moi
: ils voient un noir et un blanc. Or ce n´est pas le cas puisqu´ils
hésitent. Leur non-mouvement est une écriture que je lis ainsi : je suis donc
blanc. Ayant fait ce raisonnement, je me dirige ver la sortie, mais à cet
instant les autres font de même, ce qui m´arrête : peut-être
disposaient-ils en effet d´un élément de plus que moi qui les fait se
diriger vers la sortie, ce qui ferait de moi un noir. Leur mouvement est une
écriture que le lis : je suis un noir. Or m´arrêtant, je les vois
s´arrêter aussi : c´est donc que leur hésitation était du même ordre que
la mienne (écriture : non mouvement = je suis blanc). Je suis donc un blanc et
je me remets en mouvement. Mais eux aussi, au même instant : l´hypothèse
qu´ils se meuvent parce que je suis noir ressurgit (écriture : mouvement = je
suis noir). Mais cette fois j´ai un élément de plus : nous nous sommes mis
en mouvement et arrêté deux fois. Il pourrait y avoir encore un doute mais les
autres risquent de prendre en compte le facteur que cette fois, il y eu ce
double mouvement-arrêt : il s´agit donc de se hâter avant qu´ils ne
prennent leur décision avant moi. Car c´est ma libération qui est en jeu,
quand même.
Voici donc démontré comment on en vient à la hâte par pure nécessité
logique et non par précipitation.
Evidemment, les autres ayant fait le même raisonnement, tous trois se
présentent à la sortie pour tenir le même discours.
Ce que Lacan ne dit pas explicitement, c´est qu´il s´agit de sortir de
l´écriture pour passer à la parole, car c´est l´explication donnée au
directeur qui en fin de compte validera ou non la sortie. La condition expresse
de l´épreuve était d´éliminer tout hasard (noir ou blanc, trois chances
sur cinq d´avoir raison si je dis blanc) et d´être capable de s´expliquer
logiquement. Telle sont, finalement, les conditions de la psychanalyse. Comme le
disait le même Lacan : y´a peut-être rien à comprendre ça n´empêche pas
de s´expliquer.
De la même façon, mes symptômes sont des écritures que dans l´analyse je
cherche à déchiffrer. Mais je ne cherche pas l´explication silencieusement
jusqu´à ce que je puisse la servir toute bien expliquée à mon analyste. Au
contraire, je me hâte de dire ce qui se formule sans la moindre préparation,
de peur que le conscient (le calcul logique) ne se présente pour couper la
parole à l´expression de l´inconscient. Je garde ainsi toute la fraicheur
nécessaire à ce qu´un lapsus puisse se formuler, à ce que le récit d´un
rêve vienne imposer son interprétation de surcroît, de par la pure logique de
signifiant. Celle-ci n´est pas, justement « ou noir, ou blanc », elle est
noir et blanc. Que les deux puissent se formuler va me permettre éventuellement
de choisir : ou noir ou blanc, ou noir et blanc.
L´exemple le plus simple été le plus fréquent, c´est celui d´un rêve
de mer, celui-ci pouvant se décliner sous toutes les formes : mer d´huile,
mer en colère tempête, raz de marée, qui expriment les diverse traces
laissées par la mère dans le souvenir. Dans le rêve, ce n´est pas ou la
mer, ou la mère, c´est la mer, point. Mais de le prononcer en analyse, je
peux entendre la mère dans l´assonance qui conjoint mer et mère. Et d´en
décider pour la mère, par exemple.
L´autre leçon à tirer de l´apologue des prisonniers concerne la passe, ce
passage par lequel ils franchissent la porte de leur libération pour aller
s´exprimer auprès de l`Autre, préfigurant leur sortie définitive vers les
autres. Faut-il se hâter ? à un moment oui. Le jour où l´on cesse de
supposer que l´autre sait. Les prisonniers en effet interrogent les autres,
car c´est eux qui détiennent le savoir le concernant, mais au sein d´une
écriture qui fait symptôme de leur enfermement. C´est un moment nécessaire
que d´hésiter, de se croire, puis de douter. Jusqu´au jour où ça suffit,
quoi ! évidemement ce n´est pas trois temps puisque le récit de Lacan est un
sophisme. C´est beaucoup de temps c´est tout ce qu´on peut dire.
Reste que la passe se démontre, via cet apologue comme le moment où, sans
faire abstraction des autres qui m´ont conduit logiquement à ma décision, il
n´en reste pas moins qu´il s´agit de ma décision. Sans faire abstraction
surtout de ce fait que, de ce parcours, il faut en rendre compte à quelqu'un,
s´expliquer, notamment, selon moi à la cantonade (à Lacan Tonade), et
certainement pas à un jury qui va rabattre ça sur le registre de l´examen.
Et quoi de mieux qu´un forum de discussion pour en rendre compte ? C´est, en
effet, comme s´adresser au grand Autre comme tel, qui, je le souligne,
n´aura pas à choisir comme un jury, car tous se présentent ayant fait les
mêmes déductions, rendant caduc tout jugement.
Les mêmes déductions logiques ne signifient pas que tout le monde a la même
chose à dire ; au contraire, chacun a son parcours et sa façon de travailler
la passe. Et c´est là que les témoignages sont précieux et se doivent
d´être public. Ils témoignent de ce que c´est que l´analyse et de ce que
chacun a pu y trouver ainsi que sa façon d´en sortir. On l´a vu la logique
essentielle du temps logique c´est qu´il ne s´agit plus de compter sur les
autres pour lire en eux ce qu´on pourrait être mais de compter sur les autres
( et surtout sur l´Autre, pas forcément incarné en un sujet précis) pour
entendre ce que je peux dire de moi, dans mon rapport aux autres.
Ainsi se trouve expliqué « le psychanalyste ne s´autorise que de
lui-même... » : et non d´un jury, ni d´une école, ni quelque incarnation
que ce soit de l´Autre.

« ...et de quelques autres » qui sont quand même bien nécessaires à faire
oreille pour que je puisse m´en expliquer. Le flou sur l´identité de ces
quelques autres me semble essentiel à conserver pour conserver le caractère de
grand Autre, c'est-à-dire le caractère de la logique de signifiant, qui
n´est pas la logique de l´examen, de la hiérarchie, du népotisme, ou du
copinage.
Désolé d´avoir été aussi long. C'était difficile de faire plus court.
Est-ce plus clair à présent ?
Evidemment c´est ma façon de voir le problème et je conçois fort bien
qu´il y en ait d´autres..."

Merci
faiza

Thérapeute — 24-08-2007 13:40

Bonjour jill et merci Faiza.
En analyse, l'analysant se doit d'ammener et d'accueillir ce fameux transfert, c'est le patient qui va opérer de façon inconsciente ou volontaire ce transfert, c'est une sorte de passage identitaire des maux et mots; En théorie il sera conseillé à un patient ayant eu soufrance avec son père de travailler avec un psy homme cela permettra de faciliter son "dialogue intérieur" et de le restituer au soignant.

Christelle Moreau — 24-08-2007 15:32

Cela vous parait-il toujours aussi tordu Faiza ?
De la parole à l'écrit et de l'écrit à la parole, transcrivez et vous vous h(â)terez.
Merci à vous.

Mary — 27-10-2007 14:19

faiza a écrit:

Merci ABD pour votre réponse
Est ce que le fait de payer la séance analytique est une façon de régler le compte?
vous pouvez m'éclaircir sur ce point de paiment psychanalytiquement, y a certains psy qui veulent le paiement main à main avec l'argent, pas en chéque ou autre action. C'est symbolique, je veux comprendre plus!
Merci à vous tous et bonne journée
faiza

bonjour Faiza,

pour qu'une analyse soit "agissante", faut la sentir passer, et passer lourdement dans tous les sens du terme : transfert, argent.
D'où l'importance de la payer avec ses propres deniers.

Concernant le point que vous souleviez à propos du transfert sur votre analyse : votre grand désir de ne plus être séparée de lui ou d'elle, autrement de ce lien hyper-chargé affectivement qui vous lie à lui.

Il faut en retenir la chose suivante : ce n'est pas tant que vous l'aimez ou désirez, c'est surtout votre DESIR D'ANALYSE, votre soif de tout savoir sur vous qui vous fait la ou le désirer, la chérir parce qu'il représente pour vous ce savoir.
Et ne comptez surtout pas qu'il ou elle vous en dise en mot, c'est-à-dire, qu'il succombe à ce désir d'analyse. Ce serait contraire aux règles.

Bien à vous
Mary

Thérapeute — 27-10-2007 14:59

bonjour, désolé pas trop là en ce moment..
oui c'est important de "payer", vous êtes entre autre votre meilleur investissement! de plus l'acte du paiment en espèce vous oblige à aller chercher cette argent, cela complète la démarche de votre séance, inconsciemment ce n'est pas la CB sortie à la caisse du super marché, un bout de plastic, c'est bien vous qui payez en tenant l'argent à la main. Je ne serais pas étonné qu'en fonction des séances vous ne donnez pas l'argent de la même façon: posé sur le bureau, remis de la main à la main,jeté sur le bureau, redemander le prix alors que vous le connaissez par coeur, sortir une grosse coupure avec le souhait inconscient que le psy n'est pas l'appoint, etc...

faiza — 27-10-2007 21:03

et si un patient vient à voler pour payer sa séance, quelle explication donneriez vous à ça?

Mary — 28-10-2007 17:04

faiza a écrit:

et si un patient vient à voler pour payer sa séance, quelle explication donneriez vous à ça?

alors ça, c'est son problème :-)
à aborder sur le divan si "ça" veut bien.

Bien à vous,
Mary

Thérapeute — 29-10-2007 09:57

bonjour, cela peut montrer sa (çà :-) ) volonté de s'en sortir, peut être pour ne plus avoir à voler...

bonne journée

differente — 29-10-2007 10:03

Et les personnes qui n'ont pas les moyens de payer une thérapie comment font elles ?
La vie est de plus difficile en France et par là même les français vont de plus en plus mal.
Que faire dans les situations précaires ?

Christelle Moreau — 29-10-2007 10:48

Bonjour à tous,
tout d'abord, il y a les CMP ( centre -médico-psycho ) qui assure une écoute provisoire,
Les Centres médico-psychologique

    " Les CMP sont rattachés à un centre hospitalier. Ils ne sont pas conventionnés par la Sécurité sociale et sont tournés essentiellement vers l'aspect médical. Ils fonctionnent sous forme d'un service hospitalier, d'un hôpital de jour ou d'une consultation hospitalière ou en dispensaire d'hygiène mentale.

    Les CMP ont pour rôle :

           1. l'organisation des actions de prévention, de diagnostic, de soins ambulatoires et d'intervention à domicile
           2. La prise en charge des enfants jusqu'à 16 ans environ présentant des difficultés affectives, psychologiques ou familiales

            Le CMP comprend des psychiatres, infirmiers psychiatriques, psychologues, assistants sociaux, auxquels peuvent s'adjoindre un orthophoniste, un psychomotricien et / ou un éducateur spécialisé.

            Il n' y a de CMP que dans les villes de plus de 20 000 habitants. "

Puis vient les tout nouveaux centres psychanalytique de consultations et de traitements.

Les CPCT accueillent toute personne majeure en situation de précarité.

Non, la psychanalyse n'est pas réservée au personne travaillant n'étant pas en période de précarité.

Bien sur , comme toute initiative nouvelle, elle n'est pas encore mise en place dans toutes les villes de FRANCE, mais les postes se mettent en place petit à petit.

"Plus du tiers des patients qui consultent au CPCT sont au chômage, en CDD, ou traversent d’importantes difficultés d’insertion professionnelle. Outre les problèmes économiques qu’elles suscitent, ces difficultés s’accompagnent le plus souvent d’une souffrance psychique qui prend diverses formes : l’anxiété, la perte d’estime de soi, le découragement et l’inhibition, l’isolement, la dépression, les attaques de panique. Ces formes peuvent s’aggraver et aboutir, à terme, à une désocialisation.

C’est pourquoi la Direction du CPCT a jugé opportun de créer une unité spécialisée pour le traitement de ce type de demande : le CPCT-précarité, ouvert depuis le mois d’octobre 2005. À l’unité précarité, des praticiens inscrits dans le réseau sanitaire et social offrent un lieu d’accueil et d’écoute pour les personnes qui vivent de façon durable des difficultés d’insertion dans le monde contemporain.

Nous proposons un dispositif de :
- 1 à 3 entretiens de consultation pour cerner le problème à traiter
- 16 entretiens maximum pour traiter le problème dégagé et faire le bilan du travail accompli.

Il s’agit de saisir, par la parole adressée à qui tient compte tant de la réalité psychique que sociale de la personne, son point de souffrance et les outils dont elle dispose déjà, pour l’accompagner dans l’invention de nouvelles solutions possibles en vue de lui permettre de restaurer un lien social. "

Pour en savoir plus sur les CPCT : http://www.causefreudienne.net/orientat … enne/cpct/
Voici pour les  infos concernant les différents dispositifs.

Après, chaque psy et cela individuellement, est à même de discuter avec son patient du tarif qu'il applique en séance.

Moi-même, je pratique et cela sur présentation de justificatif, un tarif adapté au personnes ayant le RMI, ou pour les femmes au foyer ou les  demandeurs d'emploi.

Chaque personne peut faire quelque chose individuellement pour aider, cela "regarde", ou plutôt concerne,  chacun de nous.

Thérapeute — 29-10-2007 11:03

Bien d'accord avec vous!

Avec en plus un système administratif qui n'aide pas.
j'ai pris contact avec la Dass de mon département aussi que Assistance Public en leur proposant 3 demi journées de bénévolat dans la stucture de leur choix, je ne demandais rien ,juste "cadeau", les 2 réponses: NON, un psy bénévole ne rentre pas dans les "cases"!!
Seule solution trouvée, faire des consults à prix symbolique de 5 € (le, la patiente, devant m'apporter les preuves de la précarité de sa situation). J'ai 3/4 patients avec qui je travaille comme 'çà'.

differente — 29-10-2007 12:16

Il faut 6 à 8 mois pour avoir des RDV dans ces centres tout du moins là où je me trouve.
J'ai essayé moi aussi de travailler bénévolement avec mairies, communauté de communes ect... pas de réponse et pourtant je suis la seule psy à 20 km à la ronde.
Je me retrouve au milieu des mesures AMO où le juge ordonne un suivi psy ; mais ces personnes pour la grande majorité sont au RMI, n'ont pas les moyens de se deplacer donc s'adressent à moi.

Thérapeute — 29-10-2007 12:20

Et dans les grandes agglomérations de la région parisienne ou beaucoup de services sont regroupés dans une seule ville c'est terrible!

Christelle Moreau — 29-10-2007 12:25

Reste le planning familial, il est très facile de donner ou partager des heures , soit en hôpital, soit à l'extérieur à son propre cabinet ou encore dans l'enceinte du planning.

Thérapeute — 29-10-2007 12:35

et ce une fois que vous avez trouvé le bon interlocuteur.. çà aussi c'est un jeu de patience!

Thérapeute — 29-10-2007 12:37

Hors sujet,
voici un livre que je suggère pour la librairie:
Du berceau à la nervrose
De Raymonde Hazan, édition HR

faiza — 29-10-2007 22:42

Moi je suis en Algérie, ces trucs gratuits sont une vraie catastrophe. Les psy ont besoin de psy, c'est dur de trouver un psy bien gratuitement.
Les privés oui y en a qui sont d'excellents psy, mais c'est cher, donc quelqu'un qui souffre soit il est foutu, soit il vole ou emprunte pour consulter et aller de l'avant
Moi perso je chôme, j'ai besoin de psy, j'emprunte pour faire ma thérapie (je ne vole pas, c'est pas un probléme chez moi)
Je me suis posée cette question que si un analysant pour guérir sa dépression par exemple, vole, puis à force il aura un deuxiéme probléme, et ainsi de suite.
Je rigole mais y a des cas comme ça (rare mais c'est vrai), en tout les cas il veut s'en sortir mais il se met dans d'autres problémes.
faiza

clémentine — 30-10-2007 22:28

bonsoir,
J'ai tout lu. Pour répondre quant aux paiments, certains psychiatres psychothérapeutes demandent la carte vitale. C'est remboursé par la sécurité sociale.
Mon psy ne m'a jamais demandé de dépassements et c'est toujours remboursé. J'ai compris pourquoi depuis.. Il doit réparer ce qu'ont fait les autres psys..
Ce n'est pas parce que c'est remboursé que ce n'est pas une thérapie analytique et que le patient ne s'implique pas.. c'est une erreur de le croire.
Je pense que certains psys exploitent la crédulité des patients.. à partir de théories..
Ce n'est pas bien.. Mais c'est vrai, il faut bien qu'ils vivent..
clémentine

Christelle Moreau — 30-10-2007 22:53

Comme vous le dites Clémentine, seule les psychiatres sont remboursés et ils le sont tous, quant à nous thérapeutes ( psychologues, psychanalystes et psychothérapeutes non médecin ) , nous ne sommes pas remboursés. Et il ne s'agit pas là de mauvaise volonté ou d'exploitation quelconque, nous ne sommes pas remboursés, c'est tout !

clémentine — 30-10-2007 22:59

bonsoir,
J'ai pensé aux psychologues après avoir rédigé mon commentaire. Je m'excuse d'avoir oublié qu'ils ne sont pas considérés comme des médecins, par conséquent l'on ne peut pas être remboursés. En évoquant l'exploitation par certains psys et je dis bien certains, c'est la somme considérable qu'ils sollicitent..
c'est affolant. Une fois, j'ai fait le tour des psys de la commune pour une dame qui avait besoin de consulter.. Elle voulait connaître le prix.. Affolant.. et sur Paris, il paraît que c'est pire.. c'est dans ce sens là où je parle d'exploitation..
bonne soirée
Clémentine

Mary — 01-11-2007 16:25

differente a écrit:

Et les personnes qui n'ont pas les moyens de payer une thérapie comment font elles ?
La vie est de plus difficile en France et par là même les français vont de plus en plus mal.
Que faire dans les situations précaires ?

Bonjour differente,

Les psychanalystes ou psychothérapeutes sont nombreux à modifier leurs tarifs si la demande en est faite. Ils peuvent aussi modifier la durée de la séance.....

Et si vous rencontrez un psy qui s'y refuse, c'est qu'il y a résistance de son côté. Donc, alerte à Malibu !!!!! Il lui reste encore à faire un certain chemin :-)

Il faut savoir que tout peut se négocier avec son psy. C'est l'occasion d'identifier les résistances et de s'interroger dessus.

Pour répondre à la question du sujet : "comment finissent les analyses ?" le plus simplement du monde.
On n'a plus envie de parler de soi.

Bien à vous
Mary

Mary — 01-11-2007 16:33

Pour répondre au fait de payer ou pas sa séance, il faut savoir que le psychiatre est habilité à délivrer des feuilles d'honoraires qui donnent droit à un remboursement, tout comme à prescrire des médicaments.

Mais ce qu'il faut savoir, c'est que s'il n'est pas psychanalyste lui-même, et s'il ne pratique pas en tant que tel, donc SANS AUCUNE FEUILLE D'HONORAIRE, ce n'est pas une psychanalyse qui est faite.

La psychanalyse : c'est le travail de l'inconscient exclusivement. Ce qui veut dire que le psychanalyste est directement connecté avec le langage de l'inconscient de son analysant. A lui (psy) de s'en débrouiller et de démêler les noeuds bo.

A la différence du psychothérapeute qui n'est pas forcément connecté sur l'inconscient.

La différence est de taille.

Mary

Mary — 01-11-2007 16:35

Mary a écrit:

A lui (psy) de s'en débrouiller et de démêler les noeuds bo.

Le tout, en silence évidemment. Le piège à éviter étant de succomber au désir d'analyse de l'analysant.

Mary

faiza — 01-11-2007 19:37

j'ai trouvé bizarre qu'un psy qui consulte un autre psy paie plus que les autres analysants qui ne sont pas psy. Vous pouvez m'expliquer ça?
Merci
faiza