lou21 — 17-05-2008 03:19

Bonsoir,

cela fait 10 ans que je suis boulimique (entre 2 et 3 crises par jour quand ça va bien) J'ai suivi plusieurs thérapies avec plusieurs thérapeutes différents avec des méthodes différentes et personne pour m'expliquer clairement comment faire pour guérir. C'est "frustrant" de s'analyser, de comprendre ce qui ne va pas, sans pour autant qu'on me dise comment faire pour arrêter les crises. Même s'il n'y a pas de solution miracle, je n'ai aucun conseil sur la gestion de la maladie. Tous ceux qui vivent avec la boulimie ou la subissent savent combien c'est fatiguant moralement. J'ai toujours ressenti mes crises comme mes moments privilégiés qui m'appartiennent uniquement. La peur de grossir, la peur de se sentir abandonnée, ... la peur de je ne sais quoi, parce qu'à regarder ma "vie" objectivement je n'ai rien à envier à quelqu'un d'autre : adoptée mais famille toujours présente, vie de couple stable, amis de confiance, études longues réussies... mais voilà, pour autant j'ai "besoin" de mes crises. Donc pour sortir de cet enfer, la volonté ne suffit pas, retour chez les psychiatres ou psychologues, psycho-thérapeutes et toujours au même point! Il paraît qu'on sort de la boulimie avec une thérapie, j'en doute. 10ans c'est long quand on est toujours malade...

Merci de votre réponse

Thérapeute — 19-05-2008 14:20

bonjour et bienvenue,

a écrit:

mes crises comme mes moments privilégiés qui m'appartiennent uniquement

qui vous a volé quoi? et quand

lou21 — 21-05-2008 01:52

volé... pas vraiment volé (l'amour de ma mère biologique mais comme je la connais pas c'est pas vraiment du vol et ma mère adoptive se débrouille très bien) mais je consacre beaucoup de temps à mes étudiants, à ma famille et à mes amis, j'en ai besoin pour "souffler"

Thérapeute — 23-05-2008 17:25

a écrit:

parce qu'à regarder ma "vie" objectivement

pourriez vous la regarder autrement.. si vous n'étiez pas objective comment la veriez vous?

lou21 — 23-05-2008 18:09

subjectivement? je trouve ma vie pesante voire envahissante ou oppressante dans le sens où j'ai l'impression d'être constamment tournée vers les autres (même si c'est réciproque, je pense que mes proches sont autant à l'écoute et me soutiennent autant que je les écoute et les soutienne). Cependant, je n'ai pas toujours envie d'être en contact constant avec la réalité, ayant un esprit aimant l'abstrait, le théorique. Et donc mes crises sont un moment où je m'extrais à la réalité (manger pour vivre) sorte de rêve (manger énormément sans ressembler à un ballon) où j'oublie toutess les choses que je fais pour avoir cette vie (études longues, journées hyper chargées, relation de couple et liens sociaux à entretenir...) où j'arrive à "souffler". Mais sans cette forme de vie, je m'ennuie, je tourne en rond et j'aime faire toutes ces choses donc prendre du temps à rien faire, pour chasser le stress, j'y arrive pas. Je suis constamment dans la pensée de ce que j'ai à faire.