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sentiment de ne jamais pouvoir (re)vivre normalement

#1  30948

jamafriqua
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sentiment de ne jamais pouvoir (re)vivre normalement

Bonjour,

Si je décide d'écrire aujourd'hui, c'est parce que j'ai le sentiment que je ne pourrais jamais (re)vivre normalement. J'ai fait ma thérapie, moi même, et j'ai atteint mes limites. Peut-être vos expériences pourront-elles m'éclairer?...

Pour me situer un peu... Lorsque j'avais 15 ans, un ami de la famille que je connaissais depuis le berceau, ainé de 2ans, était en vacances d'été à la maison. Du jour au lendemain il s'est mis à me toucher le corps puis les seins, cela même aux côtés de mon frère lorsqu'on jouait à la console. Au début j'étais choquée, et je l'ai engueulé. Puis cela a continué, de plus en plus souvent. J'ai alerté mon frère car il semblait ne rien voir alors que tout se passait à ses côtés. En vain. Puis un jour, mon agresseur (il faut bien le nommer) s'est mis à me coincer dans ma chambre. Il rentrait et fermait à clef. Puis me couchait sur le dos, me touchait tout le corps et tentait de m'embrasser. Je le claquais comme je pouvais, je l'insultais, lui disais qu'il étais malade, que j'allais appeler mes parents. Il semblait adorer mes claques et ne pas craindre que j'appelle mes parents, me rendant ridicule, que toute façon il serait parti avant qu'ils arrivent... J'ai crié, la tv était probablement trop forte pour qu'ils m'entendent. Ou bien pensais-je crier mais tellement honteuse que le son étais inaudible? Je ne saurais vous répondre... Les deux je pense. J'en ai reparlé à mon frère. En vain. Pourquoi n'a-t-il jamais rien fait? Je ne le saurai peut-être jamais.
Ces attouchements auront duré 1 semaine. Ils ont cessés car la mère d'une amie trouvait le type bizarre, et c'est là que j'ai craché le morceau. Elle en a donc parlé à mes parents, qui l'ont immédiatement chopé. Ma mère venait ensuite surveiller le soir, et jetait un oeil en journée. Il ne me touchait plus, mais me regardais toujours avec son regard de pervers qui m'effrayait. Et non, mes parents ne l'ont pas renvoyé chez lui. Ils ont toléré cet intrus. Pire encore, ils l'ont même ré-accueilli quelques années plus tard. Alors oui, j'en ai voulu à mes parents. Et encore plus à ma mère qui un jour m'a dit "je me doutais qu'il se passait quelque chose". Ces paroles d'une mère qui voulait m'apaiser mais qui m'ont encore plus révoltée car à me demander "pourquoi n'a-t-elle rien fait si elle se doutait de quelque chose?".
Aujourd'hui, j'ai 26 ans. J'ai pardonné mes parents. Mon frère également. Je lui ai un jour écris une lettre lui expliquant ce que j'avais vécu et combien je lui en voulais de ne rien avoir entendu, je n'ai jamais eu de réponse. Mais j'ai quand même pardonné ma famille et cela m'a apaisé.
J'ai également écris à mon agresseur ce que j'avais sur le coeur, et combien je peinais à vivre normalement. Il a répliqué ne pas avoir imaginé combien cela m'avait affecté, qu'il ressentait dans mon courrier beaucoup de souffrance et qu'il en était désolé. Que cela ne l'excuserait surement pas mais qu'il souhaitait me donner une explication: cela était pour lui toute la "gaucherie d'un adolescent timide qui tentait de séduire". Je n'arrive pas à accepter cette réponse, ni à lui pardonner.

J'ai oublié un détail dans mon histoire, qui a néanmoins toute son importance. Je n'avais pas vécu d'histoire d'amour - ni même sexuelle - avec un garçon avant cela. J'ai alors associé "touché de mon corps" à "souffrance".
Pendant des années, j'ai peiné à regarder les gens dans les yeux, et plus particulièrement les hommes. Le regard me terrorisait. Cela m'a pris quelques années pour surmonter cette crainte. J'ai beaucoup travaillé sur moi même, et le travail a payé. Un tant soit peu.
Puis je me suis enfin sentie prête. Prête à accepter de plaire à un homme. Prête à aller plus loin. J'ai pris cher, mais j'ai continué à me battre. Je suis allée à mon rythme. Tant pis pour les hommes avec qui j'étais. Ce fut long et laborieux. A chaque contact j'avais des flash back. J'ai appris à les apprivoiser. Je passe les détails de ce travail...
Aujourd'hui, je ne sais pas si je dois parler de plaie ou de cicatrice douloureuse.
Cela fait 4 ans que je suis avec X. Il m'aime, je l'aime. Mais... Mais il m'arrive encore parfois de me sentir un simple objet sexuel, comme j'ai pu l'être à l'époque des attouchements. Alors je bloque. Ou je me force. Mais me forcer est pire encore car je me sens liée moralement et au final la pression psychologique est plus rude que la pression physique. Mon homme a des besoins, je le comprends. Ma peur de ne pas pouvoir les assouvir me fait oublier d'écouter mes envie, je me mets la pressions toute seule pour ne pas le décevoir, et au final je me force. Petite précision, il habite loin, nous ne nous voyons que 1 à 2 fois par mois, le week-end. De plus, X se sent blessé lorsque je lui dit que les mauvais souvenirs reviennent lorsqu'il me touche. Je sais qu'il m'aime mais cela n'empêche pas que parfois je puisse bloquer me sentant agressée. Ce n'est pas conscient, mon inconscient l'emporte.

Alors voilà, je suis arrivée à un point où:
- j'affronte la réalité et particulièrement ce qu'il s'est passé
- je ne me sens plus coupable, du moins pas consciemment. Mon conscient dit que c'est l'agresseur et lui seul qui est fautif.
- j'ai pardonné à mes proches
- je ne pardonne pas mon agresseur et n'arrive pas à le faire.
- je ne peux oublier mon agresseur car je cotois toujours sa soeur et sa mère que j'apprécie
- j'essaye d'expliquer à mon ami (X) ce que je peux ressentir, mais en vain. Son besoin masculin est trop fort. Je conçois même qu'il veuille aller voir ailleurs, je le comprends mais ne l'accepte pas.
- je n'arrive pas à aller plus de l'avant, j'ai l'impression que j'ai analysé mon mal-être autant que possible, que nul ne peut plus rien pour moi, et ca me détruit...
HELP!...

N.B: merci à ceux qui auront eu le courage de lire l'intégralité de mon pavé, merci d'avance à ceux qui me répondront, et courage à ceux qui se retrouveront dans mon histoire.

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#2  30951

Re: sentiment de ne jamais pouvoir (re)vivre normalement

bonjour et bienvenue,

a écrit:

J'ai fait ma thérapie, moi même, et j'ai atteint mes limites.

il ne pouvait y avoir d'autre aboutissement.. seule face à ce genre "de chose" c'est quasi impossible d'y arriver..

a écrit:

me rendant ridicule

non rien de ridicule dans cet acte de courage et de défense!

a écrit:

je ne me sens plus coupable, du moins pas consciemment. Mon conscient dit que c'est l'agresseur et lui seul qui est fautif.

Bien !! car la culpabilité portée par les victimes est une des plus grosses défenses dans leur vie et le soin thérapeutique !

a écrit:

que nul ne peut plus rien pour moi

si, si une psychothérapie..

a écrit:

et ca me détruit...

et celà vous aidera à vous reconstruire..


Thérapeute

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#3  30971

jamafriqua
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Re: sentiment de ne jamais pouvoir (re)vivre normalement

Bonjour et merci pour votre retour.

a écrit:

il ne pouvait y avoir d'autre aboutissement.. seule face à ce genre "de chose" c'est quasi impossible d'y arriver..

a écrit:

si, si une psychothérapie..

Ne dit-on pas que c'est le patient qui se soigne lui-même, grâce au psy qui lui fait chercher des réponses/solutions au fond de lui?
J'ai l'impression de connaître l'origine de tous mes maux, de savoir pourquoi tel ou tel stimuli créent un mal-être à l'instant T. Je crois me connaître parfaitement et affronter la réalité. J'ai la profonde certitude que je ne peux aller plus loin étant donné que je n'essaye pas d'étouffer mes sentiments, que je regarde toute la vérité en face.
N'y a-t-il pas des cas où seul l'oubli est le remède?...

a écrit:

non rien de ridicule dans cet acte de courage et de défense!

La peur d'être ridicule, cette fameuse honte... que cela vous rassure, j'ai fini par reconnaître que la plus honteuse dans cette histoire n'était surement pas moi wink

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